La première rencontre oppose Caen Floorball et les Hoplites d’Ambiani, respectivement 5èmes et 7èmes au classement général après trois matchs disputés. Outre cette proximité au classement, qui se risquerait à un pronostic entre deux équipes historiques du Floorball Français qui se sont longtemps rencontrées en Division 2, puis dorénavant en Division 1 ?

Photo : © Lucile-Emma Ljosmyndun

Amiens et Caen au coude à coude

Les locaux mettent le pied sur l’accélérateur dès le coup de sifflet, poussé par un public très en voix. Les Normands sont surpris par ce pressing très haut, et sont quelque peu déboussolés. Il ne faut pas longtemps pour voir Amiens concrétiser. Sur deux buts gag, Olivier De Smet et -------------- offrent de la distance sur leurs adversaires du jour, Amiens mène déjà 2-0 après seulement quatre minutes de jeu ! Cela n’enlève toutefois pas les atouts défensifs des Normands qui se relèvent, et s’offrent quelques actions rondement menées. De chaque côté, les passes sont fluides, précises, la rapidité d’exécution intéressante, et les premiers tirs commencent à atteindre le portier amiénois. Mais c’est l’Hoplite Pierre Auguet qui enfonce le clou après 13 minutes de jeu pour faire le break. C’est un déficit de trois buts que les Caennais vont s’évertuer à rattraper maintenant. Justement, Benjamin Stephan ouvre le verrou dans l’angle le moins probable qui soit : sur le côté gauche du goalie, le joueur, bien qu’accroché par un défenseur, se retourne et expédie un tir du poignet qui trouve le poteau et rebondit en lucarne.

De retour des vestiaires, Caen est méconnaissable, et mène indiscutablement le jeu. Les Hoplites semblent pris au dépourvu, à tel point que Benjamin Stephan renouvelle avec aisance au grand dam du gardien Picard. De nombreux breaks, rebonds, redirection de la balle auraient pu profiter aux Normands mais la chance n’est pas totalement là. Le coach-joueur des Hoplites commet une faute et est sanctionné de deux minutes de pénalité mais, là encore, les filets ne tremblent pas, grâce à une formation en bloc en zone défensive. Ironiquement, le deuxième but caennais et l’infériorité numérique apportent du bon à l’équipe locale. Le buzzer retentit sur le score serré de 3-2 en faveurs des Picards.

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Stephan #13 (Caen) relance les Caennais

Le troisième tiers s’annonce décisif. La possession de balle est partagée car chaque équipe bascule entre méfiance et envie de décoller au score. Mais les blancs s’offrent plus de tirs cadrés qu’Amiens, la défense et le gardien stoppent plus de tirs qu’il n’y en a eu dans les deux tiers précédents confondus. Caen mise sur ces joueurs cadres, notamment Vincent Grieu et Benjamin Stephan, pour faire la différence. Sur un break d’un adversaire, le gardien d’Amiens repousse de justesse une balle trop avancée, puis se retrouve plaqué au sol dans une dispute serrée pour la balle. Autant de faits qui prouvent l’engagement que les joueurs mettent dans cette dernière période décisive. Quand l’arbitre prononce une sentence de deux minutes à l’encontre du coach-joueur local Thomas Postel, à trois minutes de la fin, le public pousse son club à tenir bon. Finalement, la pénalité est tuée et, à quelques instants de la fin, c’est au tour du capitaine Vincent Grieu de faire la faute et d’être sanctionné. En infériorité numérique, les espoirs des Caennais sont réduits à néant, et la fin de match est sifflée sur ce score au coude à coude, inchangé depuis le deuxième tiers, de 3 à 2.

Phoenix de Wasquehal – Nantes Floorball

La prochaine rencontre voit s’affronter deux équipes d’envergure et d’ambitions différentes. D’une part, les Canonniers de Nantes figurent en dernière position avec autant de défaites que de matchs disputés. Sans redressement prochain de la situation, les play-down seront à envisager sérieusement. A l’inverse, les Phoenix de Wasquehal affichent une réussite de 100% et comptent figurer dans les deux premières équipes au classement, dispensées du premier tour des play-offs.

Les joueurs de Thibault Van Nedervelde mettent le feu aux poudres dès le début match, même si les premiers tirs sont hors-cadre. Petit à petit, ils inquiètent l’équipe d’en face en construisant aisément en zone offensive. Sous l’eau, Nantes commet sa première faute. Il suffit d’une passe, et le Capitaine pique au centre pour fusiller le gardien. Wasquehal garde le contrôle de la balle, les Nantais passent rarement la mi-terrain, on a l’impression qu’ils subissent un powerplay permanent. Dépourvus de solution, les Ligériens doivent recourir grossièrement aux coups de crosses pour stopper les attaques adverses, en particulier Gwendal Dousse qui, de par son intervention, sauve son gardien d’un but sur décalage après dix minutes de jeu. Sur un break, les Canonniers tentent de jouer les opportunistes, mais c’était sans compter sur l’arrêt réflexe du gardien des Phoenix Stevie Seigneur. On comprend alors aisément la tactique des Nantais : faire un bloc le plus compact possible devant le gardien, tenir le plus longtemps possible, et profiter au maximum des possibilités de contre-attaque qui vont se présenter à eux. La première partie du plan est plutôt réussie, car le premier tiers s’achève sur ce score de 1-0 pour les Phoenix. Il y aura bien eu un tir de Wasquehal sur la barre mais la balle ne franchira pas la ligne. Les adversaires des Nordistes tiennent le coup et la pause est salvatrice.

Photo : © Lucile-Emma Ljosmyndun

Bourgois #24 (Wasquehal) devance Baudry #10 (Nantes)

La seconde partie du plan de Nantes, c’est-à-dire tenter de profiter des contres, est la plus compliquée pour eux : seuls trois tirs ont atteint le gardien dans le premier tiers, aucun ne l’atteindra dans ce deuxième acte ! Les Phoenix imposent leur joug sur l’adversaire du jour mais le score n’est pas sévère. Les individualités parlent un peu plus : en attaque surtout du côté de Wasquehal ou encore dans les cages de Nantes. A force de frapper à la porte, les Bleus finissent par forcer le verrou une seconde fois. Les petits coups pleuvent, pourtant la prochaine faute sifflée est contre les Phoenix pour un surnombre. Les protestations du banc et du capitaine n’y changeront rien. Pendant deux minutes, la formation de l’Ouest échoue à trouver la faille, aucun tir ne parvient sur Stevie Seigneur. De retour à 5 contre 5, les Bleus mettent la pression sur le gardien international français Jean-Marie Courteille, qui laisse parler son expérience et son talent. Il est un atout dans la minimisation du score des Phoenix. Toutefois, un défenseur oublie de marquer un ailier bleu qui ne se le fait pas dire deux fois en inscrivant le but. Le bloc de Nantes prend les mauvaises décisions dans sa propre zone, commet de mauvaises passes et des relances dans l’axe.

Restent 20 minutes à jouer, et ces dernières minutes vont être totalement différentes des 40 premières. Le gardien nordiste est très vite mis à contribution, à plusieurs reprises. Les Nantais tentent le tout pour le tout, après tout il n’y a que trois buts d’écart à cette heure. Ils sortent de leur bloc défensif et, plusieurs fois, sont prêts de débloquer leur compteur. Oui mais voilà, Wasquehal met la machine à scorer en marche ! Sur un mauvais contrôle et rebond inattendu devant le portier nantais, l’ailier des Phoenix Robin Rozenthal s’empare de la balle et trouve les filets. Sa rapidité d’exécution et de lecture de jeu font la différence. Le capitaine wasquehalien l’imite peu après, et dès lors c’est la débandade chez les Canaris : en trois minutes, ils encaissent quatre buts. Les passes fusent dans tous les sens, ne trouvant que des crosses nordistes. Le placement vaut toujours mieux qu’un bon shoot, et après une multiplication de passes en zone offensive, la lucarne est nettoyée d’un slap par Bourgois. Les arbitres calment les tensions naissantes et envoient un joueur de chaque camp en prison. A 4 contre 4, les espaces sont encore plus grands pour les Phoenix qui inscrivent un huitième puis un neuvième but, quand Martin Bondue sert sur un plateau son capitaine qui n’échoue pas devant le but vide. Quelques réactions du côté de Nantes aboutissent à des tirs en cette fin de tiers, mais ils stoppés sans problème par le gardien nordiste. De nouveau en 4 contre 4 dans les derniers instants, le gardien de Nantes n’en peut plus et voit le score s’alourdir de deux nouveaux buts.

Le buzzer final libère la formation nantaise de ce match, mais l’avenir du club en Division 1 s’obscurcit considérablement. Les Nantais peuvent tout de même féliciter leur gardien Jean-Marie Courteille, qui, malgré les 11 buts encaissés, a réussi des prouesses pour que l'addition ne soit pas plus salée qu'elle ne l'est déjà. La tactique du "hérisson" a plus ou moins fonctionné face à l'armada offensive wasquehalienne, mais ils ne parvenaient pas à se montrer dangereux. Le dernier tiers a été de meilleure facture offensivement, mais de grandes brèches se sont ouvertes à l'arrière. Peut-être que quelques réglages dans ce dosage permettront d'améliorer les futurs résultats.

Les Phoenix, eux, continuent leur petit bonhomme de chemin, et se retrouvent même sur la troisième marche du podium avec pourtant quelques matchs en moins que leurs concurrents. Après avoir longtemps buté sur un bloc bien regroupé et solidaire, ils ont su rester patients pour finalement réduire à néant les espoirs adverses dans le dernier tiers.