Dernier match en retard du championnat, mais quelle affiche entre les Ducs d’Angers, quatrièmes à 2 points de leur adversaire du soir, les Brûleurs de Loups de Grenoble, leaders ! Hasard du calendrier, ce match tombe plutôt mal pour les Ducs qui, qualifiés en Continental Cup, ont obligé à décaler la rencontre, comptent deux défenseurs titulaires en moins (Lévèque et Busto) ainsi que Gaborit, blessé mardi, après la sirène finale, par Goncalves, mais enregistrent les timides retours de Skinnars devant et Aubin dans les buts.
Arbitres : M. Bliek assisté de Mme. Boniface et de M. Salmon
Buts : Angers : ; 07.25 Tim Crowder (ass Dimitri Thillet et Cody Campbell) ; 18.44 Cody Campbell (ass Yannick Tifu et Lauri Lahesalu) ; 25.07 Cody Campbell (ass Guillaume Lefebvre) ; 27.37 Julien Albert (ass Braden Walls) ; 44.49 Julien Albert (ass Florent Aubé et Brian Henderson) Grenoble : 06.36 Yorick Treille (ass Christophe Tartari et Pierre-Luc Lessard) ; 12.14 Félix Petit (ass Danick Bouchard et Toby Lafrance) ; 21.08 Sam Roberts (ass Toby Lafrance et Danick Bouchard) ; 31.07 Toby Lafrance (ass Félix Petit et Stephane Gervais) ; 59.21 Eric Chouinard (ass Yorick Treille et Hampus Gustafsson) ; 70.00 Yorick Treille
Pénalités
8 minutes contre Angers
8 minutes contre Grenoble
Si les premières minutes proposent un duel tactique où les deux équipes s’observent, les Angevins semblent les plus dans le rythme et vont progressivement prendre le contrôle du puck. Cela n’est toutefois pas suffisant pour inquiéter la défense grenobloise même si celle-ci est poussée à la faute, Chapuis étant le 1er joueur à aller visiter les geôles angevines.
En voulant presser trop haut et en cherchant la passe parfaite, Tifu perd le palet et offre à Tartari l’occasion de lancer Treille.
Photographe : Fernando de Abreu (archives)
Le Grenoblois ne manque pas son face à face avec Aubin pour l’ouverture du score (0-1 à 6’36).
Partie remise pour le power-play angevin car, moins d’une minute plus tard, l’Angevin en forme du moment, Crowder, égalise depuis la zone d’engagement, d’un tir sans contrôle (1-1 à 7’25).
Le match est définitivement lancé, le rythme soutenu, le peu de fautes et l’engagement sans faille des deux effectifs en témoignent. Seul bémol à noter, la présence d’un seul arbitre central sur un match aussi intense et important pour le haut du classement. Les Grenoblois auraient sans doute apprécié qu’un arbitre soit sur la ligne de but d’Aubin pour valider ou non un tir et but (?) de Gervais.
De même concernant le but de Crowder qui peut laisser à douter. Mais cela n’arrête pas les deux équipes et, sur un pressing de Lafrance, Lahesalu manque son dégagement, Bouchard récupère et transmet immédiatement à Petit, face au gardien angevin, il marque le deuxième but des visiteurs (1-2 à 12’14).
Deux erreurs, deux buts, les Angevins sont prévenus et pourtant, dans la minute suivante, Crowder est sanctionné pour deux fautes consécutives et laisse ses partenaires 4 minutes en infériorité. Pas de quoi faire trembler, finalement, la défense angevine plutôt à l’aise dans l’exercice, comme en témoigne un palet contesté par Lefebvre, derrière le but de Zajkowski, et qui permettra de gagner de précieuses secondes. D’autant plus que le retour à égalité numérique ne sera pas long car deux visiteurs vont être à leur tour sanctionnés successivement. Une aubaine pour les Ducs qui recollent au score grâce à Campbell bien décalé par Tifu (2-2 à 18’44).
Avec ce rythme soutenu, la répétition des matches et les blessés, le doute est de mise sur la possibilité pour les Angevins de tenir dans la durée de la rencontre. Sentiment renforcé lorsque Roberts profite d’une mésentente de Bahain avec son portier pour redonner l’avantage aux Brûleurs de Loups (2-3 à 21’08).
Photographe : Tibashoult (archives)
Une nouvelle pénalité angevine fait craindre le pire, comme la passe de Chouinard pour Treille ou le lourd slap de Bouchard. Eh bien, encore une fois, Lefebvre, dans un travail défensif ingrat, va gratter un palet et servir idéalement Campbell pour un tir à ras glace qui laisse de marbre Zajkowski (3-3 à 25’07).
Les locaux n’en restent pas là et vont exploiter chaque occasion, en supériorité numérique, en profitant du travail de Walls, le capitaine Julien Albert permet, pour la première fois de la rencontre, aux Angevins de prendre l’avantage (4-3 à 27’37).
Avec un but toutes les deux, trois minutes, et une intensité qui ne baisse pas, la rencontre est agréable pour le public angevin. Un sentiment renforcé par la bataille tactique que se livrent les deux entraîneurs qui se connaissent bien. Les juniors angevins sont ainsi intégrés sur chaque ligne avec, souvent, la responsabilité de marquer individuellement les Bouchard, Chouinard ou autre Treille. Tactique perdue puisque c’est Lafrance qui va relancer les leaders du championnat en bénéficiant d’un rebond favorable qui laisse pantois la défense locale (4-4 à 31’07).
Après ce chassé-croisé au score, et cette intensité qui demeure, le troisième tiers s’annonce palpitant et va l’être ! Plus d’erreurs défensives, plus d’indiscipline, pas d’absence de concentration, le palet vit rapidement et les Angevins, avec le pressing haut sur leur petite glace, empêchent les visiteurs de sortir le puck. Ces derniers le perdent souvent dans la zone neutre, laissant ainsi les joueurs de Paiement conduire les débats offensifs.
Photographe : Christophe Moreau (archives)
C’est sur l’une de ces occasions qu’Albert va redonner un avantage qu’il pensera sans doute définitif. Après un travail de Henderson derrière la cage, celui-ci trouve Aubé qui a déserté sa ligne bleue pour plonger dans l’intervalle, le shoot de l’Angevin est dévié volontairement par le capitaine des Ducs devant Zajkowski (5-4 à 44’39).
But décisif certainement car les Brûleurs de Loups vont avoir toutes les peines à réagir. Les Angevins ne relâchent pas leur emprise et font preuve d’une véritable solidarité autour de leur gardien. A l’inverse, le jeu grenoblois s’appauvrit, reposant de plus en plus sur les longues passes de Chouinard où les remontées agressives de Bouchard. Le troisième bloc grenoblois donne de la profondeur au jeu des Isérois mais c’est insuffisant.
A trois minutes du terme, Albert passe du héros au fautif, sanctionné de la seule pénalité du tiers pour un faire trébucher peu évident, les Angevins, regroupés à 4 autour de Aubin, vont alors, non sans peine, tout repousser. Pourtant, le jeu grenoblois varié de tirs à la bleue et de combinaisons de passes est efficace mais, après ces deux minutes, plus rien ne semble pouvoir empêcher les Ducs de prendre le contrôle de la Magnus.
Puis un temps mort appelé par Paiement, sans doute pour reposer ses joueurs, va tout faire basculer. Sur l’engagement, Chouinard met au sol Henderson et s’en va battre de près Aubin (5-5 à 59’21). La minute de repos a sans doute fait retomber l’agressivité des Ducs, tout en donnant l’occasion aux Grenoblois de se ressaisir après 2 minutes sans avoir trouver la faille.
Ce but est précieux car il permet aux Grenoblois de prendre un point pour rester en haut de la Magnus. Les Angevins reviennent à égalité à la seconde place, reste désormais à savoir qui gagnera le point supplémentaire de la victoire.
Dix minutes de prolongation vont offrir trois tirs aux Grenoblois ou plutôt trois erreurs angevines auraient pu coûter cher sans les arrêts de Aubin car, pour le reste, ce sont les Ducs qui vont contrôler le palet. Mais une domination bien inutile puisque sans réussite pour mettre en danger Zajkowski.
Les tirs au but vont donc départager les deux équipes. Un palet qui échappe à Campbell, un arrêt de Zajkowski face à Tifu et Crowder qui manque le cadre, alors que Bouchard voit Aubin tendre la botte et Chouinard oblige le cerbère local, au sol, à réaliser un lancer de botte efficace. Seul Treille, d’un tir sans feinte à mi-hauteur côté bouclier, va faire trembler les filets et va permettre d’asseoir un peu plus les Grenoblois sur le siège de leader du championnat (5-6).