Ce vendredi soir à la patinoire André Ravix, les interrogations étaient nombreuses côté villardien avant la rencontre opposant Villard à Dijon. Les ours allaient-ils confirmer leur belle victoire de mardi face à Epinal et poursuivre leur redressement, ou cette fin de match renversante n’était-elle due qu’à la fatigue d’un adversaire spinalien diminué ? La sortie de crise pouvait-elle devenir une réalité devant des Ducs qui avaient atomisé les joueurs du Vercors à l’aller ? Le moins que l’on puisse dire est que les réponses n’ont pas tardé et que l’on n’a pas été déçu du spectacle.
Villard de Lans, Hockey Hebdo
Samuel Coeytaux, Damien Magnat le 21/02/2010 à 14:56
Arbitres : Monsieur Bliek assisté de Messieurs Barcelo et Margry
Buts : Villard-de-Lans : 13:41 Pierre-Antoine Simonneau (ass Tomi Sykkö) ; 31:08 Tomi Sykkö ; 34:22 Pierre-Antoine Simonneau (ass Alexandre Lefebvre et Daniel Sedlak) ; 44:00 Yann Diaferia (ass Nicolas Favarin) ; 57:59 Nicolas Lafontaine (ass Clément Masson et Kevyn Richard) ; 58:46 Cyril Papa Dijon : ; 31:22 Thomas Decock (ass Anthony Guttig et Peter Strapaty) ; 32:42 Aki Nurminen ; 47:58 Anton Lezo (ass Erwan Pain)
Pénalités
4 minutes contre Villard-de-Lans
10 minutes contre Dijon
Photo : Laurent Lardière
Joie villardienne
T1 : Domination sans partage
Devant une assistance nombreuse composée en majorité de touristes venus sur le plateau pour les vacances d’hiver, la partie commence tambour battant pour les Ours, qui paraissent bien décidés à sortir les griffes ce soir. Un peu trop puisque le jeune K. Richard est envoyé en prison après à peine 16 secondes de jeu. Mais le jeu de puissance dijonnais ne propose aucun tir dangereux à une défense villardienne bien regroupée, et dès les deux minutes tuées, la maîtrise du palet débute pour des locaux morts de faim.
Une belle combinaison Masson-Lafontaine chauffe Hardy (02 :49), puis Lefebvre bien décalé par Lemoine manque la cage de peu (04 :00). Villard pousse et Hardy doit s’employer sur Lafontaine (04 :18) puis sur son compère Masson (06 :37). Dijon tente de réagir par Ritz qui oblige Farruggia à un arrêt étrange du dos (08 :46) puis avec Pain qui force le jeune portier villardien à une belle mitaine (09 :38). Mais la pression est bien sur les cages du gardien bourguignon, tout heureux de s’en sortir face à Lefebvre puis Lemoine dans la foulée (10 :37). Pas de temps mort dans ce match, et un exploit individuel va venir récompenser les efforts des ours.
Simonneau récupère un palet sur l’aile gauche, contourne toute la défense dijonnaise et bat Hardy d’une feinte astucieuse sur sa gauche (13 :41, Simonneau assisté Sykko, 1-0). Un but magnifique révélateur d’un nouvel état de confiance à Villard depuis le match d’Epinal, car on peine à imaginer le défenseur villardien tenter et réussir pareille action il y a quelques semaines de là lorsque son équipe était au fond du trou. Et la domination se poursuit, les ducs sont asphyxiés et cantonnés à leur zone. Richard envoie un puissant slap en plein sur le casque de Hardy sans que l’arbitre daigne arrêter le jeu (17 :00), puis Dugas n’a d’autre choix que de commettre une faute grossière pour éviter le pire à son équipe : il est envoyé en prison (19 :20). En supériorité, les ours font enfin plaisir à leurs supporters en proposant un beau power-play, et Sedlak manque de doubler la mise juste avant la pause en trouvant le poteau après une belle triangulation (19 :57).
C’est sans doute le meilleur tiers de l’année qui se termine ainsi : ça joue bien et il est assez dommage que le score ne soit que de 1-0 pour des ours entreprenants et d’ailleurs chaudement applaudis à leur sortie.
Engagements : 12/4Villard
Tirs : 18/4
Engagements individuels : Masson (5/9), Lefebvre (2/2), LeBlond (4/4), Lafontaine (1/1)
T2 : La moutarde dijonnaise trouve toujours le moyen de piquer
Le second acte part timidement, et on sent que la pause a fait du bien aux joueurs de Dijon qui ont du se faire souffler dans les bronches au vestiaire par leur entraîneur Daniel Maric. Mais les premières occasions franches restent villardiennes, par l’entremise en particulier de Lafontaine (26 :00). La plus chaude est à mettre au crédit de Guillot-Diat, qui part seul en break dans le dos de la défense mais tire malheureusement à côté (26 :53). Les deux Finlandais du Vercors, Sykko puis Saksinen, manquent par la suite une énorme double opportunité en butant sur Hardy (28 :00).
A la mi-match, Villard reste incisif et combattif mais est peu payé de ses efforts. Un coup du sort va alors débloquer la situation.En effet, démarqué sur la droite des cages, Sykko tire très fort sur Hardy. Le jeune gardien international semble capter le palet, mais celui-ci glisse tout de même derrière son gant et franchit la ligne (31 :08, Sykko, 2-0).
Une boulette qui récompense l’intense activité d’un Tomi Sykko étincelant ce soir et ternit une belle prestation du portier de l’équipe de France, mais qui a le mérite de provoquer un vent de révolte chez les ducs. Ainsi, sur l’action qui suit, Decock récupère une passe forte de Guttig que ne peut intercepter Antonoff, se retrouve seul face à Farruggia et réduit l’écart d’un beau tir en lucarne (31 :22, Decock assisté Guttig et Strapaty, 2-1). Les ours sont un peu sonnés par ce but mais reprennent leur marche en avant, poussant l’arbitre à envoyer Lezo sur le banc d’infamie après 25 secondes de pénalité différée (32 :33).
Cependant, une grossière erreur va faire craindre le pire aux supporters villardiens et relancer totalement le suspens du match. Sur le premier engagement du power-play, Saksinen rate son contrôle à la bleue, se fait subtiliser la rondelle par Numinen qui part à toute vitesse vers le but de Farruggia et égalise aisément entre les jambières du gardien (32 :42, Numinen, 2-2). Le réalisme est dijonnais, et on se prend à craindre un total renversement de situation côté villardien tant le moral déjà fragile pourrait être touché par cette égalisation assassine.
Mais il n’en est rien, et cette équipe prouve aux yeux de ses pires détracteurs les qualités mentales qui sont les siennes en repartant à l’abordage sans tergiverser. Et les ours évoluent toujours en supériorité numérique lorsque Lefebvre déclenche un tir puissant habilement dévié devant les cages par Simonneau qui s’offre un doublé (34 :22, Simonneau assisté Lefebvre et Sedlak, PP1, 3-2). Villard n’a pas eu le temps de douter, et les rebondissements succèdent aux rebondissements dans ce match joué à 100 à l’heure. Les ours poussent pour scorer une quatrième fois, poussant Resetka à aller à son tour en prison (34 :44). Le power-play est à nouveau bien installé, ce qui fait véritablement plaisir à tous les amoureux du hockey villardien tant ce fut rarement le cas cette saison. Mais les occasions franches se font plus rares, et il faut attendre que Diaferia (entré à mi-match à la place de Guillot-Diat) soit idéalement servi par Leblond pour que quelques frissons parcourent Hardy qui reste cependant solide (36 :58).
Le portier dijonnais va par la suite sauver un but qui aurait pu être somptueux suite à une magnifique percée de Sykko à qui tout réussit lors de ce match (37 :30). Alors que Lustberg est en prison pour avoir envoyé le palet dehors (37 :55), Dijon montre qu’il faudra compter avec eux jusqu’au bout en postant à chaque box-play un joueur très avancé qui peut partir en contre très rapidement. Cela paye comme sur le deuxième but, puisque Mazerolle chipe le palet et s’échappe : Saksinen, peu à son aise vendredi, l’accroche et provoque un penalty indiscutable (38 :45). Decock s’élance pour le tirer, glisse le palet entre les jambes de Farruggia… qui les referme juste à temps pour empêcher la rondelle de franchir la ligne ! Il est difficile de dire si au final le palet est rentré ou non, mais en tout cas sur ce coup c’est au tour des ours de s’en sortir de manière heureuse.
Le tiers se termine sur l’impression que les ducs se sont réveillés et resteront dangereux jusqu’au bout malgré l’excellente partie proposée par les ours jusque-là. On assiste à un vrai beau match avec du suspens.
Dijon attaque fort la dernière période, et Farruggia sort une belle jambière sur un tir de Kristin (40 :20). Guttig, assez transparent sur l’ensemble du match, envoie un tir puissant qui frôle le poteau des ours (43 :49). Sur l’action qui suit, le réalisme va basculer en faveur de Villard. Nicolas Favarin lance idéalement Diaferia en contre : seul face à Hardy, le jeune villardien parvient à loger le palet entre les jambières du gardien et marque (44 :00, Diaferia assisté Favarin, 4-2).
Un break-away assassin qui donne deux longueurs d’avance aux ours et leur permet de repartir de l’avant. Sykko rase la barre de Hardy d’un slap soudain (44 :50). En infériorité suite à une pénalité sévère infligée à Simonneau (46 :35), les joueurs du Vercors sont renvoyés dans leur zone défensive et vont subir un nouveau retour dijonnais. En effet, Lezo tire à la bleue et le palet va doucement glisser sous le corps de Farruggia peu à son avantage sur cette action. Comme Villard précédemment, Dijon a un peu de chance et revient donc dans le match (47 :58, Lezo assisté Pain, PP1, 4-3). Le rythme est un peu débridé et le match toujours agréable à suivre, mais les ours semblent hésiter entre attaquer ou préserver leur avantage et du coup risquent de se faire avoir par des ducs qui ne lâchent rien. Lezo manque d’ailleurs de battre Farruggia à bout portant (50 :30).
Suite à une pénalité infligée à Gillet (52 :53), le power-play villardien efficace redonne des couleurs aux ours. Sykko envoie la rondelle juste à coté (53 :20), puis Leblond par deux fois bute sur Hardy (54 :08). Masson effectue ensuite un joli slalom dans la défense bourguignonne mais échoue lui aussi sur Hardy qui sort une belle jambière en extension (55 :17). Alors que la fin de match approche, Lafontaine va confirmer son retour en forme en marquant son deuxième but en deux rencontres. Après un échange Masson-Richard, le Québécois est servi dos au but et parvient, sans se retourner, à glisser le palet dans un trou de souris. Un vrai but de renard des surfaces pour Lafontaine et un premier point en Magnus pour l’espoir Kevin Richard (57 :59, Lafontaine assisté Masson et Richard, 5-3). Dijon demande alors un temps mort pour sauver ce qui peut encore l’être. Mais, alors que les ducs lancent une offensive depuis leur zone et que Hardy commence à quitter sa cage, Papa intercepte la rondelle et marque dans la cage désertée malgré un lancer de crosse désespéré du portier dijonnais (58 :46, Papa, 6-3). La rencontre s’achève alors tranquillement, sous les applaudissements des spectateurs d’André Ravix.
Photo : Laurent Lardière
M.Leblond, un des éléments villardiens les plus en vue ce soir
Que dire en conclusion sinon que ce match fut sans doute le plus abouti, si ce n’est le plus beau, que les ours ont proposé à leur public cette saison. Autant l’objectivité n’est sans doute pas notre qualité première, car comme tout correspondant hockey hebdo notre cœur balance un minimum pour l’équipe que nous suivons, autant on doit reconnaître honnêtement que ce résultat n’est pas volé pour Villard. Et avec la même prestation, un score de 7-2 ou 8-2 aurait très bien pu devenir une réalité, lavant ainsi l’affront du match aller. Les ducs n’ont tout de même pas démérité dans les deuxième et troisième tiers mais n’ont jamais vraiment été en mesure d’emporter la décision.
Plus encore que la prolongation arrachée face à Grenoble, que la victoire face à de pâles Briançonnais ou que le dernier tiers face à Epinal, ce match face à Dijon a été la performance complète et collective qui manquait peut-être à Villard pour lancer enfin une dynamique positive. S’il est trop tard pour sauver la saison régulière, ce match référence devrait permettre aux ours de bien finir la saison, dans le meilleur des cas en 10ème place, et ainsi entamer les play-offs avec un moral gonflé à bloc. Suffisant pour accrocher les quarts, dernier objectif du club ? L’avenir nous le dira, mais en tout cas l’espoir est revenu sur le plateau du Vercors.
Etoiles HH :
Très bon article comme d'hab! Les Ours ont fait une grosse partie, ils sont enfin décomplexés en dirait! Il faut continuer comme ça et engranger des points pour remonter au classement et prendre de la confiance! On y croit ! Allez les Oursss
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