Les saisons se suivent sans forcément se ressembler : Poissompré n’est plus la forteresse imprenable qu’elle était l’an dernier et les Lyons relégués sportivement l’an passé avant d’être repêchés font désormais partie des candidats sérieux au Top 4. Dispensés de match vendredi soir, les Rhodaniens ont ramené au moins un point de tous leurs déplacement cette saison et arrivent en pleine possession de leur moyens dans la Cité des Images. Ils ne tireront pas un grand avantage de cette fraîcheur face à des Gamyo qui n’ont eu qu’à faire un court déplacement à Strasbourg vendredi et en ont ramené une victoire motivante. Par contre, ils vont pouvoir profiter des absences de Fujerik, blessé, et Kloz, exclu vendredi, alors que Kloucek est de retour après sa suspension. Girard remplace toujours Hocevar devant le filet spinalien alors que Pintaric lui fait face dans la cage opposée. Au moment d’entrer sur la glace, les Spinaliens ont troqué l’orange habituel contre les maillots bleus de coupe, histoire de les montrer au moins une fois à Poissompré. Ces maillots n’ont pourtant pas porté chance lors de leur unique sortie… un mauvais présage ?
Arbitres : M. Ernecq assisté de MM. Caillot et Levasseur
Buts : Epinal : Lyon : 43.18 Arturs Mickevics (ass Samuel Takac et Scoot Fleming) ; 47.52 Gregor Koblar (ass Julien Correia et Valentin Michel) ; 58.52 Gregor Koblar (ass Arturs Mickevics et Samuel Takac)
Pénalités
10 minutes contre Epinal
22 minutes dont 10 à Fleming contre Lyon
Un début indécis
Takac ouvre les hostilités d’un tir sans danger pour la mitaine de Girard. Dans la foulée, la percée de Chapuis est arrêtée par un défenseur lyonnais qui se couche pour bloquer le shoot et Arrossamena reprend le palet non loin des poteaux. Dans l’action, Chapuis a été victime d’un cinglage de Breton, qui inaugure le banc des pénalités (2’31).
Le jeu de supériorité souvent décrié est à nouveau stérile. Les Lyonnais se dégagent sans souci et Scalzo doit même s’employer pour bloquer Takac, parti en contre. Le défenseur italo-canadien cadre ensuite le seul tir des deux minutes, détourné par le bouclier de Pintaric, avant qu’une mauvais passe fasse ressortir le palet de la zone offensive aussi vite qu’il y était rentré.
Photographe : Célian Steiner
Takac, omniprésent en ce début de partie, sollicite à nouveau Girard. Epinal répond par Chapuis dont le tir est contré. Correia peine à se relever après un choc en zone offensive et regagne péniblement le banc, il reviendra sur la glace au deuxième tiers. Breton de la bleue cherche la déviation de Kaspitz sans tromper Girard. Epinal obtient ensuite une deuxième supériorité quand Kramar dégage le palet au-dessus du plexiglas derrière son propre but après une percée d’Hordelalay (8’57). Ce second power-play est plus convaincant mais Mulle rate son shoot, Cacciotti tire à côté, Pintaric stoppe la percée de Bouchard puis gèle en deux temps le slap de Charpentier. Le gardien slovène est dans un grand soir et les attaquants spinaliens manquent toujours autant de réussite, le ton de la soirée est donné…
Les deux équipes font jeu égal et se rendent coup pour coup : Sabatier expédie une lourde frappe sur Pintaric, masqué, à laquelle répond Podlipnik qui atteint la mitaine de Girard depuis la bleue. Un tour de cage d’Arrossamena place Susanj en position favorable, il se heurte lui aussi à la mitaine. Epinal est alors sanctionné pour un surnombre (13’27) que Chapuis part purger pour son équipe.
Lyon se fait surprendre dès l’engagement avec un break de Guttierez mais le gardien lyonnais gagne son duel. Les Rhodaniens prennent alors d’assaut la cage de Girard qui s’interpose de la mitaine sur un tir de Kramar avant de laisser un rebond non repris sur celui de Correia. Les Lyonnais mitraillent mais sans cadrer leurs tirs et Epinal revient au complet pour une courte durée puisque Hordelalay accroche Roussel en luttant contre lui pour récupérer un palet envoyé au fond de glace (17’33). Après une installation compliquée, les Lyons font encore le siège de la cage et Girard sort plusieurs parades impressionnantes.
Sur le buzzer, les Lyonnais bénéficient d’une dernière occasion mais le score reste vierge à la pause après un premier acte assez intense où les gardiens ont pu briller.
Tirs cadrés : 8 pour Epinal, 11 pour Lyon. Toujours pas de but
Delemps touche le masque de Girard qui perd un temps le palet de vue mais réussit à le bloquer de la mitaine quand Mahier le reprend.
Les premières minutes de cette période sont à l’avantage des Lyons avec deux grosses occasions : Takac sur l’aile trouve Fleming devant la cage de Girard, battu, mais le meilleur pointeur de Ligue Magnus rate le cadre. La même action se reproduit à l’identique dans la minute qui suit entre Koblar et Michel, qui rate lui aussi le cadre, la faute à Charpentier parvenu à détourner la passe in-extremis. Un cafouillage près de Pintaric redonne de l’air au Gamyo, sans pour autant que Chapuis ne parvienne à marquer. Susanj commet ensuite une erreur en perdant le palet dans sa zone, Takac se faufile jusqu’au but avant que Sabatier ne le lui enlève mais Faure est puni pour cinglage (25’45).
Photographe : Célian Steiner
Dans un premier temps, les Spinaliens dégagent le palet sans difficulté puis s’exposent au tir de Fleming, arrêté avec difficulté. Revenus à cinq, les Spinaliens produisent une belle séquence offensive menée par la ligne Hordelalay-Le Blond-Soudek puis ce sont les Lyons qui campent dans la zone adverse avant un contre de Vinatier détourné du bouclier par Pintaric. Un nouveau cinglage envoie cette fois-ci Mulle en prison (30’31) mais les Spinaliens défendent très bien sur l’infériorité. Arrossamena part même en break mais rate la lucarne. Peu après, ce sont les Lyonnais qui jouent à un de moins après un accrochage de Custosse pour stopper la percée de Sabatier (33’37). Epinal parvient enfin à shooter sur cette supériorité mais ni Scalzo, ni Arrossamena au rebond ni Soudek n’ouvrent le score.
Les dernières minutes sont très disputées. Un superbe geste technique, la crosse entre les jambes, permet à Mickevics de se positionner pour shooter, mais trop haut. Sabatier, poussé par un défenseur, ne peut quant à lui reprendre la passe de Bouchard. Sur un contre à trois contre deux, Michel atteint la mitaine de Girard.
Les dernières secondes sont à l’avantage de Lyon mais la défense d’Epinal est solide et le score reste vierge après quarante minutes. Dans ce match fermé, il semble de plus en plus probable que l’équipe qui ouvrira le score remportera la partie…
Tirs cadrés : 8 pour Epinal, 12 pour Lyon. 20 minutes décisives
Raibon se heurte aux jambes de Girard de loin. Vinatier temporise à l’entrée de la zone lyonnaise et sert Chapuis, contré par une jambe lyonnaise. Le palet est repris par Arrossamena, sans solution face aux jambières serrées de Pintaric, qui capte ensuite le tir excentré de Le Blond sans laisser le rebond que cherchait Hordelalay. Les Gamyo obtiennent donc un engagement en zone offensive que remporte Fleming, permettant un contre de Takac. Le palet est contré mais récupéré par Mickevics qui n’a plus qu’à marquer dans le but ouvert (33’18, 0-1).
Photographe : Célian Steiner
L’ouverture du score fait mal mais les Gamyo n’abdiquent pas. Ils parviennent à se créer une situation de surnombre mais Roussel bloque le palet en se couchant devant Chapuis, puis Sabatier en filant sur l’aile centre pour Bouchard face à Pintaric. Le jeu est arrêté alors que le palet n’est pas encore gelé par le slovène, entrainant de vives protestations. Des protestations qui émanent ensuite du camp lyonnais puisque l’arbitre n’arrête pas le jeu alors que Kramar est au sol et ne peine à se relever pour rejoindre le banc. Epinal continue de presser pour égaliser avec une déviation d’Hordelalay et un tir de Cacciotti depuis le slot mais Pintaric est impressionnant. Des efforts rapidement réduits à néant sur un contre lyonnais. Un premier tir est contré mais Koblar récupère le palet et trompe Girard (47’52, 0-2)
Ce n’est pas pour autant que les Spinaliens abdiquent, mais Pintaric semble encore élever son niveau d’un cran avec un arrêt de la mitaine face à Sabatier et surtout une parade sortie de nulle part face à Le Blond.
Les Gamyo incapables de trouver la faille délaissent le jeu collectif et s’en remettent à des exploits individuels, en vain : si Bouchard face à trois défenseurs puis Sabatier parviennent à se frayer un chemin vers le but, le gardien lyonnais est infranchissable. Il en est de même quand l’arbitre lève le bras pour indiquer une pénalité différée après une faute de Breton sur Sabatier : le palet circule près des montants sans jamais les franchir. La faute est finalement sifflée (53’27), assortie d’une méconduite pour Flemming. Les Spinaliens s’installent et entament un interminable jeu de passe, sans tenter de shoot et le palet finit par sortir suite à une passe ratée. Susanj se distingue ensuite mais Custosse se jette à terre pour contrer le shoot. Une nouvelle opportunité s’offre à lui mais Pintaric l’écœure d’une nouvelle parade impériale.
Peu après, une nouvelle pénalité différée est signalée pour un cinglage de Takac, le palet est finalement gelé et les esprits s’échauffent derrière la cage lyonnaise, valant également une pénalité pour dureté à Roussel (56’25). Alors que le terme du match s’approche, les Spinaliens ont l’opportunité de le renverser avec ces deux minutes de double supériorité. Etrangement, le coach des Gamyo ne décide pas d’utiliser son temps mort ni de sortir son gardien pour jouer à trois de plus alors qu’il l’a souvent fait auparavant en étant mené de deux buts. On ne saura jamais si cela aurait pu changer le cours de la rencontre, mais Epinal ne marquera pas : après un gros cafouillage, le palet est dégagé et Pintaric multiplie les arrêts décisifs face à Bouchard et Scalzo. Alors qu’il reste 20 secondes de supériorité, Sabatier est sanctionné pour un accrochage (58’07) qui scelle l’issue de la rencontre. Sur leur jeu de puissance, les Lyons vont rapidement enfoncer le clou : Koblar signe un doublé en envoyant le service de Mickevics venu de l’arrière de la cage en pleine lucarne (58’52, 0-3)
Tirs cadrés : 18 pour Epinal, 11 pour Lyon.
Les Lyons sont venus chercher un nouveau succès à l’extérieur dans une rencontre longtemps indécise et conservent la seconde place en se maintenant à un petit point de Bordeaux malgré leur match de retard. Les deux équipes de tête qui ont disputé la poule de relégation l’année passée ont réussi à construire un effectif capable de rivaliser en haut de classement. C’est un peu le chemin inverse qu’a pris Epinal, auteur d’un début de saison très loin des attentes après les résultats des deux années passées. Les Gamyo perdent la septième place au profit d’Amiens. Néanmoins, il y a une amélioration dans le jeu spinalien qui démontre beaucoup plus d’envie mais cela ne se traduit pas (encore ?) par une amélioration des résultats. Le cruel manque de réalisme et l’inefficacité du power-play y sont pour beaucoup. Ajouté à l’excellente prestation de Pintaric qui signe son deuxième blanchissage de la saison avec 34 arrêts, le score est sévère pour les Gamyo mais révélateur des maux récurrents de ce début de saison.
Mardi, place à la Coupe de France pour Lyon face à Clermont-Ferrand. Les Spinaliens déjà éliminés pourront se concentrer sur leur match de vendredi à Chamonix-Morzine. Un match crucial attend aussi les Lyons le même jour, puisqu’ils recevront Bordeaux dans un duel pour la première place.
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