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Hockey sur glace - Floorball |
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Interview: Jérôme Joaille, Président de la FFF |
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Le samedi 20 juin 2015, les présidents des clubs et officiels de la Fédération Française de Floorball se réunissaient afin de tirer les conclusions de cette dernière année sportive. Parmi les nombreux sujets sur la table, le turnover auquel est désormais confrontée la Fédération.
Jérôme Joaille - en sa qualité de Président de la Fédération - nous expose ses accomplissements et son rôle dans le développement de notre discipline. |
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Paris, Hockey Hebdo |
Romain Brassart le 09/09/2015 à 12:18 |
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| Jérôme et le Club IFK | | HH : Quelle est l’importance d’un organisme tel que « La Fédé » dans le développement, ou même la pérennité, de notre discipline ? Pourquoi une Fédération, qu’est-ce que c’est ?
Je considère personnellement que le développement d’une discipline, et probablement encore plus dans le cas d’un sport émergent comme le nôtre, repose bien sur deux piliers.
L’énergie et l’engagement des bénévoles et des passionnés au niveau local, c’est la base, et de ce point de vue il y a beaucoup de satisfaction à voir le floorball gagner chaque année du terrain.
Mais une fédération, comme son nom l’indique, est là pour fédérer ces énergies. Cela veut dire donner un cap, un cadre, des outils, des services, des ressources, qui doivent profiter à tous. Elle est indispensable pour aider les nouveaux à se créer et à s’intégrer, et les plus anciens à aller plus loin mais aussi à vivre ensemble, selon des règles communes, parfois en ayant à résoudre des conflits. Elle a pour rôle d’organiser des compétitions, des sélections, de former des arbitres et des entraineurs. Elle est enfin incontournable pour représenter un mouvement auprès de différentes instances nationales et internationales, comme auprès des médias.
Mais attention, notre fédération est particulière. Beaucoup oublient vite la pauvreté de ses ressources propres, l’absence de salariés... Peu réalisent tout le boulot accompli, les obstacles à surmonter, le temps que cela représente et le chemin déjà parcouru. Plus que les autres, notre fédération est tributaire de l’investissement de nombreuses personnes issues du mouvement local, pour prendre en main des projets fédéraux et continuer à grandir.
A ce titre notre fédération est déficiente et c’est pour cela qu’elle ne répond pas assez aux attentes grandissantes de tous ceux qui font du floorball, leur sport de prédilection.
HH : Notre Fédération existe désormais depuis 2002. Quel chemin depuis ?
Je suis naturellement plus frustré de ne pas voir le floorball gagner plus rapidement la place qu’il mérite - et dont je suis viscéralement convaincu - que capable de me satisfaire du chemin parcouru.
Mais tout de même, il n’y avait rien en 2002. Et c’est très dur de développer un sport collectif indoor, par rapport à une activité individuelle d’extérieur. Notre croissance est certes faible mais elle est continue, pas une année ne se passe sans l’arrivée de nouveaux clubs et l’augmentation du nombre de licenciés. Pas une année sans de nouveaux projets qui voient le jour.
Ce n’est jamais assez, mais nous n’avons que notre motivation et notre temps libre pour avancer. On doit aussi être fier de faire ce que l’on fait. Et franchement, la plus belle satisfaction c’est de voir que la quasi-totalité de nos clubs sont engagés dans des sections jeunes, avec beaucoup de sérieux et d’enthousiasme. Il y a 2/3 ans c’était rare, maintenant c’est généralisé.
Il est évident que nous sommes sur la bonne voie, mais encore une fois, prenons garde à la crise de croissance d’une part, et aux réactions exagérées de ceux qui ne perçoivent pas ce que construire un mouvement comme celui-ci implique de patience et de persévérance.
HH : Et maintenant, quels nouveaux challenges ?
Quand on a notre envergure et notre maturité, les challenges sont forcément innombrables. On doit arriver à jouer sur tous les tableaux avec des ressources très limitées.
Le championnat n’est pas totalement assuré pour cette année. Il y a nos sélections dont nous devons rationnaliser les coûts tout en préservant le rôle de vitrine dans un contexte de performance forcément difficile à atteindre. Il y a la formation des arbitres, en commençant par l’implication de tous pour arbitrer et pour respecter les arbitres. Il y a la formation d’entraineurs car nos clubs sont aujourd’hui encadrés par des bénévoles souvent peu ou pas du tout formés pour accompagner proprement les plus jeunes, et apporter une vraie valeur ajoutée en compétition.
Et pour tout cela et tant d’autres choses, le challenge n°1 de notre fédération est de réussir sa mutation vers une organisation beaucoup plus structurée, avec une nouvelle équipe dirigeante, et l’implication de beaucoup plus de personnes ressources. L’organigramme qui existe aujourd’hui est rempli de postes tout à fait accessibles en termes de compétences et de temps, avec des missions de management et des missions opérationnelles bien réparties. Il ne manque pas grand-chose, mais nous devons collectivement changer et passer un cap, sans quoi nous allons commencer à rencontrer de vrais problèmes.
Et pour terminer, je soulignerai un challenge de fond qui me tient à cœur et parfois m’inquiète, c’est la préservation des valeurs de notre sport. En grandissant, on perd forcément le côté « famille » des débuts, mais on ne peut pas accepter avec fatalité que quelques personnes déviantes, sans aucun respect pour les adversaires, les arbitres et le public, imposent leur façon d’être et leur bêtise. C’est un combat quotidien dont on ne se soucie jamais assez.
HH : Votre départ du Bureau a été annoncé et sera effectif en décembre 2015, date de la prochaine élection. Pourquoi cette décision ? Votre meilleur souvenir en tant que Président du Floorball Français ?
J’ai décidé de démissionner, en l’annonçant un an avant le terme officiel du mandat en cours, pour plusieurs raisons.
D’abord à titre personnel, après 10 ans en tant que président et une présence dans l’association depuis 2002, je suis un peu usé .J’ai envie de faire d’autres choses dans la vie, et j’ai des problèmes personnels à régler. Professionnellement, je serai incapable de m’investir au premier semestre 2016.
Enfin, il est temps de passer la main. Aucune structure ne gagne sur le long terme, à se reposer sur un dirigeant omniprésent. Cela peut être confortable mais franchement, il faut que d’autres se mobilisent, apportent leur vision, leurs idées. Ca sera peut-être un peu chaotique dans la transition, mais ceux qui se déclarent, je ne les laisserai pas tomber et leur transmettrai les clés de la maison avec tous les outils.
Mon départ ne mettra pas en péril le développement du floorball en France. J’ai eu du mal à décrocher mais je le fais sereinement aujourd’hui. Ce qui se passe dans les clubs, c’est du solide. Alors il est temps de provoquer le changement. J’espère juste que ça ne prendra pas trop de temps…
Quant aux souvenirs, j’en ai plein de beaux et ce n’est que le début, mais je repense toujours avec émotion à ce jour où je suis allé tout seul à Bordeaux faire une animation lors d’un rassemblement « Special Olympics » pour jeunes en situation de handicap mental. On m’avait collé sur un terrain de pelote délabré, il pleuvait. Les jeunes sont quand mêmes venus et j’ai vu un paquet de sourire et des éducateurs me dire qu’ils n’avaient jamais vu certains manifester autant d’enthousiasme. Juste en jouant à se faire des petites passes avec une crosse et une balle. C’est pas grand-chose, mais y repenser, ca suffit parfois à se motiver, et à relativiser les problèmes.
Retrouvez le procès- verbal de l’AG 2015 et tous les autres détails sur : http://www.floorball.fr/AG-2015,185
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