Les Russes tirent les premières :

Le Japon démarre bien et profite des erreurs russes pour attaquer dès les premières secondes. Prugova en a vu d'autres et s'interpose avec talent.
Passé ces premières alertes, les Russes partent à l'assaut, poussées par une Shayba Arena presque comble. La Russie peine à s'installer et se heurte à une belle défense japonaise. Ce sont les Asiatiques qui s'offrent les actions les plus dangereuses des premières minutes avec de bons contres.

Photo by Andre Ringuette/HHOF-IIHF Images

Les Russes s'imposent sur le fil

Gavrilova ramène le jeu dans la zone nippone sur un gros effort personnel. La Sbornaya déploie enfin son jeu de passes et met à mal la défense asiatique, Fujimoto s'interpose tant bien que mal mais la pression est à son comble. Le Japon s'accroche et tente des breaks mais sans succès, par exemple Osawa échoue contre Prugova.
La Russie reste dangereuse, Shokhina, Kapustina ou Sosina tentent leur chance mais ne peuvent ouvrir le score. Tatyana Burina, en solitaire, fusille Fujimoto d'un tir entre les jambières et permet aux siennes de mener (1-0 à 11'39).
Le Japon tente de reprendre le jeu à son compte mais s'expose à la vitesse d'exécution de son adversaire. Les locales reviennent à la charge et contrôlent le jeu. Sous pression, les Japonaises concèdent une faute, le powerplay russe fait mal et passe tout près du 2-0. Skiba remet au second poteau pour Burina qui reprend immédiatement mais le puck heurte le montant et est gelé par Fujimoto.
Toujours pénalisées, les Nippones sortent brutalement la tête de l'eau, Chiho Osawa s'échappe seule en contre, elle longe la cage mais Anna Prugova a suivi et s'interpose. Les Japonaises, relancées, cherchent l'ouverture dans la cuirasse slave, Prugova est partout, elle gèle le palet, l'arbitre siffle, les Nippones continuent de pousser sur la mitaine et font rentrer le puck dans la cage, l'arbitre étend logiquement les bras.
Dans les toutes dernières secondes, le Japon est pénalisé et offre un nouveau powerplay à son adversaire pour le tiers suivant.

Tirs cadrés : 14 / 8 pour la Russie
Pénalités : 4 / 0 pour le Japon
 

L'armée rouge bombarde :

Les Russes, qui reviennent en supériorité, s'y prennent mal et gâchent leur occasion. La Russie finit par accélérer et se réinstalle dans la zone japonaise, la défense nippone peine à la stopper mais Nana Fujimoto tient la baraque avec talent. Le Japon fait le dos rond pour résister à l'offensive russe qui est de tous les instants.

Photo by Andre Ringuette/HHOF-IIHF Images

Nana Fujimoto repousse 26 lancers russes

Les Russes surdominent la partie mais ne peuvent scorer, l'arrière-garde nippone repousse inlassablement la marée rouge qui revient sans cesse à la charge. La Russie est à l'offensive et fait tourner le palet, de belles actions individuelles comme collectives sont proposées au public de la Shayba Arena qui se régale, mais on ne trouve toujours pas de solution dans le bloc asiatique.
La Sbornaya réalise un jeu de passes typiquement russe, le Japon, déstabilisé, parvient à ne pas céder. Le mitraillage des joueuses à l'aigle bicéphale n'est pas recompensé. Nana Fujimoto est partout et, lorsqu'elle est battue, la chance additionnée à la maladresse des Russes maintiennent le score.
Le Japon tient héroïquement en défense mais est finalement pénalisé, le powerplay russe est encore plus dangereux, la porte s'entrouvre mais les Slaves ne peuvent s'y précipiter. Burina sert Gavrilova qui part seule à la cage, mais elle vient s'empaler sur la gardienne du soleil levant.

Tirs cadrés : 21 / 4 pour la Russie
Pénalités : 2 / 0 pour le Japon
 

Le boulet est passé si près :

Le Japon revient bien et presse d'entrée face à des locales attentistes. Ayaka Toko lance un boulet de canon depuis la bleue, la gardienne russe, complètement masquée, ne peut rien (1-1 à 40'33).
Coup de froid glacial sur Sotchi même si le public continue de scander en choeur "Rassia, Rassia !". Le Japon se relance avec ce but et obtient un powerplay dans la foulée, l'occasion est trop belle mais les Japonaises mal placées peinent à se créer des occasions, Prugova a solidement fermé la porte et ne cède rien.

Photo by Andre Ringuette/HHOF-IIHF Images

Le Japon n'avait pas marqué aux JO depuis 16 ans

Les Russes tuent la faute mais semblent beaucoup moins fringantes et inspirées, on dirait qu'elles ont déjà abandonné cette partie. Les nombreuses erreurs et les incalculables pertes de palets reviennent d'actualité côté slave. Le rythme baisse et la partie devient franchement pénible, les mauvaises passes animent les chutes et la course après le palet dans une ambiance morose.
Les Russes sont de nouveau pénalisées, Pashkevitch s'échappe seule en break mais elle rate complètement son dribble et son tir enfantin est aisément bloqué par Fujimoto. Le powerplay japonais ne donne strictement rien, qu'à cela ne tienne une nouvelle faute russe va leur donner une autre chance. Les Russes sont à l'abandon et proposent un jeu bien faible, à des kilomètres de leur second vingt. La pression japonaise est, cette fois-ci, à son comble, il faut tout le talent d'Anna Prugova pour éviter un nouveau but. La gardienne est bien la seule encore dans le match. Aleksandra Vafina subtilise le puck à la bleue, elle s'élance en contre et fusille Fujimoto alors que l'arena explose de joie (2-1 à 51'36).
Le Japon revient à la charge mais Prugova fait le métier devant sa cage, les Russes font tourner le chrono dans un jeu triste et maussade.
En fin de partie, les Japonaises sortent leur gardienne et font le siège de la cage slave, une fois encore Prugova a le dernier mot.

Tirs cadrés : 10 / 3 pour le Japon
Pénalités : 6 / 0 pour la Russie

Etoiles Hockey Hebdo :

*** : Nana Fujimoto
** : Tatyana Burina
* : Anna Prugova
 

Les Russes ont gagné sans convaincre du tout. Après deux tiers copieusement maîtrisés par la Sbornaya, on pensait qu'elle allait faire sauter la banque dans le troisième tiers mais il n'en fut rien. Complètement absentes dans le dernier acte, les Russes sont passées tout près de la sortie de route, un break de Vafina et une brouette d'arrêts de Prugova ont suffi à les maintenir dans le sens du courant. Il faudra livrer une autre performance, jeudi, contre les Suédoises. Quoi qu'il en soit, cette seconde victoire qualifie la Russie pour les quarts de finale.
Le Japon, qui avait séduit dans le premier match, a été encore plus héroïque ce soir, durant le second tiers Fujimoto a tenu la baraque malgré une pression phénoménale. Les Japonaises ont profité au maximum du relâchement des locales dans la dernière période mais n'ont pu arracher la prolongation. Deuxième défaite du Japon qui les élimine de facto du tournoi olympique. Le dernier match de poule contre l'Allemagne sera-t-il celui de la confirmation pour les Nippones ?