Le HK MVD Balashikha, petit club de l'oblast de Moscou, repartait au combat avec un petit effectif, l'équipe espérait accrocher une place en play off, mais les bookmakers de tous les pays les remisaient au fin fond des oubliettes. Le HK MVD toujours sous la houlette du Letton moustachu :
Olegs Znaroks, démarrait assez fort. L'équipe de la banlieue se glissait dans le bon wagon, elle profitait du timide départ du Lokomotiv et de l'Atlant pour se hisser au sommet de la division Tarasov et donc à la deuxième place de la conférence occidentale derrière le tout puissant SKA Saint-Petersbourg. Mais au fur et à mesure que la saison avançait, Iaroslav se réveillait, le Lokomotiv lancé à toute vapeur revenait à hauteur des banlieusards qui devaient s'accrocher pour conserver leur second fauteuil. Lors des confrontations directes, le HK MVD s'imposait presque à chaque fois, sauvant ainsi sa place. Puis le Loko régressait, mais c'était l'Atlant qui menaçait désormais Balashikha, sur la fin du parcours les hommes de
Znaroks multipliaient les efforts et bouclaient la saison solidement campés sur leur deuxième place.
En play off les petits gars de la banlieue défiaient le club de la ville, le CSKA Moscou qui malgré une saison compliquée semblait toujours dangereux. Le MVD n'en a cure et remporte aisément les deux premiers matchs à domicile, avant de déjouer le club de l'Armée Rouge dans son antre et de se qualifier aisément pour le second tour. Là, Balashikha défiait le surprenant Dynamo Riga, une nouvelle fois impérial à domicile le club du ministère de l'intérieur remportait les deux matchs, avant de s'incliner à Riga, mais dans le match 4 les banlieusards décrochaient un nouveau succès qui les mettaient à la porte de la finale de conférence. Dans leur Balashikha-Arena les bleus et rouges remportent un succès peu mérité mais se qualifient pour la suite de la compétition. Ils retrouvent le dernier candidat en lice à l'Ouest, le Lokomotiv Iaroslav qui a repris du poil de la bête. Les deux premiers matchs sont verrouillés et les deux équipes s'imposent une fois chacune en prolongation. A l'Arena 2000 le MVD remporte un probant succès mais se fait corriger à domicile (1-6), la défense si solide des hommes de
Znaroks explose. Balashikha est une nouvelle fois sèchement battu au match 5 (0-4), le ressort semblait briser, et l'équipe surprise était coulée, pensait le monde du hockey. Mais Balashikha avait plus d'un tour dans son sac et s'imposait pour égaliser dans la série, le MVD remportait sans convaincre le dernier match et atteignait la finale. Contre Kazan, personne ne voyait le HK MVD résister bien longtemps, et les deux défaites dans les premiers matchs confirmaient cette tendance. Mais Balashikha remportait les deux parties à la Tatneft Arena pour l'égalisation, à domicile poussé par son public, le club du ministère de l'intérieur s'imposait pour la troisième fois se plaçant à portée de la Coupe Gagarine. Sous pression les banlieusards explosaient dans le match 6 (1-7), et ne pouvaient plus rien contre le roc
Vehanen dans le match 7. Le titre filait entre les gants des rouges et bleus pour vraiment pas grand chose.
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Pas de stars mais tout le monde a largement satisfait
Le HK MVD Balashikha n'avait aucune star dans son effectif, aucun millionnaire, peu de subventions, pas d'aide de la municipalité, mais un public présent, un coach efficace et une équipe soudée et solidaire. Voilà la clé de la réussite quasi-totale des banlieusards version 2009-2010. Analysons clairement l'effectif qui aura tout renversé (ou presque) cette saison. Tout d'abord les buts étaient solidement gardés par
Michael Garnett, le jeune Canadien s'est affirmé cette saison, mais il est toujours resté inconstant, tantôt terriblement efficace, tantôt fragile et émotif. Son back-up
Alekseï Volkov était clairement un cran en dessous. Pour compenser cette irrégularité, on a une défense de fer forgé.
Martin Strbak le Slovaque est le meneur de cette défensive balashikienne, il est parfaitement encadré par des garçons très efficaces,
Filip Novak très solide,
Soloviev,
Trakhanov,
Boykov,
Derlyuk font aussi le métier. Sans être des grandes stars de hockey, tous ces joueurs sont très solides et le coach avait trouvé l'alchimie entre eux. L'offensive du MVD est de très bonne qualité,
Matt Ellisson domine les débats dans ce secteur. Mais il ne faudrait pas faire de tort à
Tsvetkov,
Kokarev,
Ugarov,
Mosalev,
Kudashov,
Tertishny, qui savent aussi trouver le chemin des filets quand il le faut.
Znaroks avait une équipe correcte, mais il a su en faire une formation victorieuse qui a déjoué tous les pronostiqueurs et qui a failli réalisé un exploit total, mais qui aura manqué d'un poil de souffle et de réussite pour remporter le bien de monsieur Gagarine. Les banlieusards auront été parfaits dans tous les secteurs de jeu durant la saison et les play off de cette seconde édition de la Kontinental Hockey League. Ils n'auront explosé que très rarement durant cet exercice, mais le sorcier moustachu n'aura pas pu mener la surprise jusqu'au bout de la route.
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Le carrosse est redevenu citrouille
Le HK MVD termine sur une terrible désillusion tant la victoire semblait à portée, mais la saison a été une réussite totale, et aux vues de l'effort fourni, les compliments sont unanimes et sincères. Mais il y a eu une fin bien triste a cette épopée printanière de Balashikha. L'annonce la fusion entre le HK MVD et le Dynamo Moscou circulait dans les couloirs, elle fut finalement officialisée par la KHL de
Medvedev. L'apparition d'un tout nouveau club : OHK Dynamo Moscou (Club Uni), s'opère alors. Balashikha a clairement battu la bataille médiatique, puisque le club garde le nom de "Dynamo", ainsi que ses couleurs bleus et blanches et le nom de Moscou est lui aussi conservé. D'ici deux ou trois ans la mairie de la capitale russe et les subventions de l'OHK auront construit un tout nouveau "Parc Petrovsky" une patinoire de 12 000 places, et la ville de Balashikha replongera dans le néant, en se rappelant d'un printemps un peu fou où elle était le centre du hockey russe et où on a cru que tout était possible. Dans les fait le HK MVD a conservé une part importante, en effet, c'est son staff qui a été conservé ainsi que pratiquement tout son effectif, à l'exception de
Komarov (du Dynamo) et des quelques recrues :
Juraj Kolnik,
Balandin, ou l'excellent
Egor Milovzorov. Le Club Uni se lance donc dans la KHL avec un effectif proche du MVD et une image proche du Dynamo, le compromis semble bon.