Le SKA Saint-Petersbourg qui avait un peu peiné au démarrage l'an passé, avant de sombrer au premier tour des séries avait recruté du très lourd pour éviter de recommencer ce camoufflet. Le Sportivnij Klub Armii démarrait sur un bon rythme, les Pétersbourgeois se collaient aux basques du Spartak qui filait à toute allure. Au fur et à mesure le SKA maintenait la pression et le Club du Peuple régressait, Saint-Petersbourg en profitait pour prendre les commandes de la conférence occidentale, dans le courant du mois d'octobre. Les joueurs de la capitale des Tsars se donnent à fond sur la glace, ils laminent les équipes les unes après les autres, personne ne peut suivre le rythme infernal qu'ils impulsent. Balashikha qui s'accroche à la deuxième place est très loin, le Dynamo Moscou qui est le concurrent le plus sérieux à l'Ouest semble à des années lumières du niveau des Pétersbourgeois. Bien sur, certains soirs, Saint-Petersbourg doit s'avouer vaincu, bien sur, certaines fois le SKA est battu, et même bien battu, mais cela reste rare. L'équipe de
Medvedev rebondit toujours dans la foulée.
Barry Smith mène tranquillement son équipe en play off à la première place de la conférence, avec 122 points et une fiche incroyable de 36-4-10-6.
Le SKA affronte pour le premier tour des séries, les Lettons du Dynamo Riga, duel plus que disproportionné. Personne n'aurait misé un radis letton sur le Dynamo, pourtant au Ledovyj Dvorets, Riga remporte le premier match sur le score cinglant de 2-0. L'offensive pétersbourgeoise qui avait tout broyé cette saison, cale en play off contre le roc
Masalskis. Tout le monde pensait que Saint-Petersbourg allait se ressaisir et pulvériser son rival au match 2, mais non le petit poucet letton s'imposait de nouveau (1-3). Le colosse pétersbourgeois se retrouvait au bord du gouffre, contraint de remporter trois matchs consécutifs pour rester en vie. Dans une patinoire lettone, noire de monde, le SKA se reprenait et emportait la troisième partie, mais le lendemain, le Dynamo survolté emportait les restes de la formation de St-Petersbourg et envoyait tout ce beau monde en vacances dans la consternation générale. Il y a maintenant plusieurs années que le rythme monte dans la ville aux 400 ponts, cette année on s'attendait à beaucoup de choses, après une saison inpeccable, le SKA sombre dans la Neva, on connaissait "l'effet San José" en NHL, et bien la KHL a la même chose mais on dirait plutôt "l'effet Saint-Petersbourg".
Le SKA peut se mordre les gants
Quand on voit l'équipe alignée et la saison réalisée, on ne peut que penser à un énorme gachis quand on voit la fin de saison pétersbourgeoise. Cette année le SKA était aussi armé que le croiseur "Aurore" à Kronstadt, de grands noms se bousculaient dans la ville des Tsars. Tout d'abord la cage du SKA était défendue d'excellente manière,
Robert Esche le portier américain a réalisé une saison de rêve, avec quasiment aucune faiblesse, il a été soutenu par
Maksim Sokolov revenu d'outre-tombe, l'ancien international russe
a été un back-up de grande qualité. La défense était efficace, même si on pouvait lui reprocher son manque d'agressivité récurant. Les canonniers étaient tout de même présents :
Zubov,
Zyuzin,
Kwiatowsky ou
Giroux.
L'offensive est une des meilleures de la ligue, les compteurs explosent du côté de Saint-Petersbourg, la première ligne
Yashin (64 pts),
Sushinsky (65 pts) et
Cajanek (45 pts) a été la plus efficace de la KHL, et a fait trembler gardiens et défenses rivales.
Ekman,
Korolyuk et
Anton But complètent la seconde ligne avec efficacité, mais celle-ci est trop dépendante du Suédois. Le SKA se retrouve avec la plus grosse armada de l'histoire du club, mais les Lettons ont aisément passé ce roc, alors pour quelles raisons ? Tout d'abord, la trêve olympique a légèrement cassé le rythme,
Nils Ekman qui revenait de blessure n'a pas pu retrouver son niveau de jeu du début de saison, du coup la seconde ligne a pris du plomb dans l'aile.
Smith a été tenu responsable de cette sortie de route et il a été remercié, mais on doit aussi souligner l'incroyable esprit d'équipe et la solidité des Lettons, qui se sont recroquevillés sur leur cage (défendue par un merveilleux
Edgars Masalskis) alors que le croiseur bombardait.
Encore plus puissant !
Saint-Petersbourg à eu l'intelligence de ne pas faire comme le veux la vieille expression de Marx "Du passé, faisons table rase". Au contraire le club à eu l'intelligence de conserver ses bons élements : en défense
Zubov,
Zyuzin sont restés, accompagnés par des nouveaux venus de grande qualité :
Vishnevsky,
Denisov, mais surtout le NHLer
Denis Grebeshkov. La défense de Saint-Petersbourg semble faite d'acier, derrière on a encore mieux qu'
Esche parti chez les nouveaux riches de Minsk, c'est le gardien international russe débarqué directement de la Californie qui arrive. L'excellent
Evgeni Nabokov sera le titulaire doublé par
Jakub Stepanek international tchèque. Le SKA nous offre d'excellente garantie défensive pour la saison qui débute. Pour l'attaque, les millions du géant du pétrole russe : Gazprom ont été investis pour la prolongation des contrats des meilleurs scoreurs de la saison passée :
Maksim Sushinsky,
Alekseï Yashin et
Petr Cajanek restent donc dans la cité aux 400 ponts. On a aussi conservé
Brylin, et
But,
Korolev,
Klimenko et
Trubachev. Les valeurs sûres du SKA restent, on les alignera à côté des petits nouveaux. Il n'arrive que du beau linge:
Tony Martensson, le prodigieux
Weinhandl,
Panov et
Shitikov. Medvedev et Gazprom auraient bien fait venir
Kovalchuk dans l'ex-Leningrad mais ce dernier préfère les démêlés avec la justice de l'état du New Jersey. Du coup, on l'a laissé pactiser avec le Diable sans plus se soucier de lui, et, on a engagé le tout aussi bon
Maksim Afinogenov pour cinq ans. Vu l'effectif aligné, le SKA devrait tout broyer cette saison mais il faudra trouver un peu d'entente dans cette équipe et ne pas reproduire les erreurs de l'an passé.