Le Dynamo Moscou, club-phare des années 1990-2000, avait perdu de sa superbe et son dernier titre de 2005 commençait à être un peu poussiéreux. Malgré de nombreux moyens mis en oeuvre et un effectif équilibré et très intéressant, il peinait à trouver ses marques dans une KHL élargie, même s'il restait toujours l'une des équipes redoutables de la ligue.

Lors de la première édition de la ligue Kontinental, les Dynamistes s'offraient tout de même une belle demi-finale mais, lors des deux années suivantes, ils sortaient au premier tour, sans gloire.

Lors de l'été 2009, le Dynamo Moscou annonçait sa fusion avec le finaliste malheureux de l'édition 2008-2009 : le HK MVD Balashikha, pour donner l'OHK Dynamo avec, à la tête, Oleg Znarok qui promettait de relancer le club de la police. La première saison n'a pas été couronnée de succès et les maudits play-off ont une fois encore fait passer les Moscovites à la trappe.

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Et de deux Coupes Gagarin pour le Dynamo Moscou

Znarok tapait du poing sur la table et modifiait une fois encore son effectif, dans une lutte à mort en saison le Dynamo ne pouvait doubler St-Pete' et devait rester derrière. Mais cela permettait au Dynamo d'affronter des équipes plus faibles lors des deux premiers tours remportés haut la main (4-0 contre Minsk et 4-2 contre Nijni Novgorod). En finale de conférence, les policiers retrouvaient l'éternel favori Saint-Petersbourg et, dans une maîtrise parfaite et un coaching toujours explosif, les Dynamistes balayaient 4-0 leur rival de toujours. En finale face à Omsk, la série débutait mal et, menés 3-1, les Moscovites sentaient le vent de l'élimination souffler mais, en resserrant les rangs, ils s'imposaient 3 fois de suite, dont une dernière victoire au bout du suspense (1-0), dans un septième match à couper le souffle.

Après un sacre parfaitement mérité, le Dynamo s'élançait dans la compétition pour espérer y défendre son titre. L'arrivée des NHLers en quête de contrats durant le lock-out faisait débarquer sous l'uniforme bleu et blanc Ovetchkin, Bäckström et Komarov, une première ligne du tonnerre qui permettait au club de la police de rivaliser avec tout le monde. Le départ de ce trio mettait les Moscovites en difficulté mais ceux-ci réussissaient à se ressaisir et à terminer l'année sur un bon rythme et une troisième place à l'Ouest.

En séries, le Dynamo, habitué à cet exercice, retrouvait le nouveau venu de Bratislava et, malgré un courage à toute épreuve, le Slovan se faisait sèchement balayer 4-0. En demi-finale, les nouveaux riches et rivaux désignés du CSKA Moscou se dressaient sur la route des Bleus et Blancs mais ceux-ci n'ont pas fait de détails en ne laissant qu'une petite victoire à leur adversaire (4-1). Une fois encore, c'est le SKA Saint-Petersbourg, encore plus impressionnant, qui se retrouvait en finale de conférence mais le Dynamo, une fois encore, remportait les trois premiers matchs. Le SKA, dos au mur, parvenait à gagner deux fois de suite avant que le Dynamo ne termine le travail, dans une MSA Lujniki en fête, pour atteindre une seconde finale d'affilée.

Face au Traktor, le Dynamo démarrait bien et s'imposait dans les deux premiers matchs à domicile, s'inclinait dans le match 3 mais gagnait le quatrième pour mettre son adversaire dos au mur. Tchelyabinsk sauvait sa peau dans le match 5 mais Tsvetkov délivrait Moscou en prolongation de la sixième rencontre offrant une seconde Coupe Gagarin d'affilée pour le club de la police.


Après deux ans de fête et de retour au sommet pour le Dynamo Moscou, essayons d'analyser les raisons de ces succès au firmament de la meilleure ligue de hockey européenne.

L'effectif ne regorge pas de stars comme certaines autres équipes, mais le groupe est soudé et surtout identique sur le temps long. Le noyau dur est composé des joueurs les plus anciens, lesquels jouent ensemble depuis de nombreuses saisons et ont acquis une habitude commune, encadrés par un staff compétent à l'écoute et surtout lui aussi inscrit dans la longue durée. Les joueurs du Dynamo remercient et citent souvent les différents membres du staff du club qui semblent  être appréciés par tous : masseurs, kinés, préparateurs physiques, médecins, ainsi que les différents entraîneurs.
Cette bonne entente offre une ambiance propre et une cohésion renforcée. Anisin, jeune prodige au sein du club, a été remercié, malgré son talent, pour un comportement ingérable. "Il remettait en cause la bonne ambiance du club" avait déclaré à l'époque Andreï Safronov, le Directeur Général du club, montrant ainsi l'importance du facteur humain supérieur au facteur sportif.

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Oleg Znarok, le sorcier moscovite

D'ailleurs, au sommet de la pyramide et l'un des grands artisans du succès du Dynamo, c'est l'entraîneur-chef, le Letton Oleg Znarok. Il maîtrise son équipe à la baguette tel un chef d'orchestre ayant une stratégie évolutive et un système de jeu bien à lui. Le "système Znarok" est basé sur une défense d'acier qui étouffe l'ennemi, la rapidité et la parfaite cohérence des blocs offensifs lui permettent de renverser l'adversaire et de le vaincre. Le maître du jeu "bleu blanc" trône du haut de son banc pour le pire mais surtout le meilleur, et il est parfaitement approuvé dans ses décisions par le bureau directeur. Tant qu'il reste à la barre, le Dynamo semble surfer sur la vague du succès. Le vieux sorcier sait trouver les mots pour relancer une équipe dans la tourmente, que ce soit durant un match ou sur une série de défaites. Le complexe et diabolique système de jeu, varie selon l'adversaire et même selon les phases de jeu. Sans cesse en train d'établir de nouvelles stratégies, le grand manitou moscovite sait ce qu'il fait et arrive à son but. Trois finales en 4 ans, dont deux remportées, trois fois le titre de meilleur entraîneur de la ligue. Le malicieux tacticien souriait sous sa moustache en déclarant à la presse : "Je ne vais pas vous révèler mon secret pour gagner deux Coupes Gagarin de suite car je compte bien en remporter une troisième.". Le monde est prévenu, Znarok et sa troupe sont sur la route du succès et, avec lucidité et modestie, le club de la police tente d'imposer sa dynastie à la KHL.

Si l'entente semble être une chose importante, le club s'appuie également sur des valeurs sûres au niveau de l'effectif sur la glace. La cage est aux mains d'Aleksandr Eryomenko, l'un des tous meilleurs gardiens de la KHL, qui, outre les deux Coupes Gagarin, peut se vanter d'avoir gagné deux trophées Tretiak d'affilée (meilleur gardien de la saison) et deux titres consécutifs de MVP des play off. Eryomenko est l'une des valeurs sûres du championnat et a re-signé trois années avec le Dynamo. Le portier, souvent enclin aux blessures, devra se méfier de cette poisse mais pourra compter sur un (très) jeune mais talentueux back-up : Aleksandr Sharytshenkov.
Le Dynamo se caractérise par un système de jeu hermétique à l'arrière qui s'appuie sur un portier impérial encadré par une brigade défensive qui n'a rien à envier aux forces de police d'Union Soviétique.

Vers une dynastie du club de la police ?

Les carabiniers dynamistes sont des joueurs expérimentés, rugueux, durs au mal et aussi tenaces que des chiens de chasse. Filip Novak et Dominik Granak, la paire tchéco-slovaque, se distingue par une incroyable solidité et détermination, notons aussi le bouillant Finlandais Jalasvaara et l'inévitable Maksim Solovyov qui comptent tous deux autant de buts qu'ils ne sont efficaces à l'arrière. Le départ de Gorokhov est préoccupant mais pas dramatique, il faudra le remplacer. Le Dynamo devra en effet encore recruter pour conserver sa défense d'acier, mais Znarok s'en occupe sûrement déjà.
L'offensive du Dynamo est, elle, équilibrée et redoutablement efficace, sa première ligne Soin-Kokarev-Kvapil fait tourner les têtes et compte sans cesse. Pestunov, Mosalyov, Volkov, le capitaine Babenko ou l'inusable Konstantin Gorovikov restent encore et toujours présents pour faire monter les scores. L'offensive de la police reste donc toujours centrée sur les mêmes joueurs, il faudrait également s'assurer de conserver Sopin et Tsvetkov pour conserver vitesse, initative, jeunesse pour le premier et expérience pour le second.
Pour contrebalancer certains départs, le Dynamo a su récupérer de très bons éléments : c'est le cas de Leo Komarov qui revient de NHL, de Pestushko qui débarque du Tatarstan, mais aussi du Letton Karsums, de Karpov de Tchelyabinsk et Glazachev.


Une fois encore,, le Dynamo Moscou a eu l'intelligence de conserver la majorité de ses joueurs pour garder un noyau identique et continuer les mêmes recettes. On ne change pas une équipe qui gagne comme dit le proverbe ! Oleg Znarok, le vieux renard, et sa bande de protégés parviendront-ils à remporter une troisième Coupe Gagarin de suite ? L'avenir nous le dira mais tous les atouts sont là et la recette du vieux sorcier est toujours la même : la Dynastie-Dynamo peut donc encore se poursuivre...