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KHL |
Le CSKA de retour aux affaires ? |
Le CSKA Moscou est l'un des clubs les plus anciens de Russie. Il est fondé en 1946, c'est le club de l'armée rouge et ses joueurs sont à la base uniquement des soldats soviétiques. Vainqueur de 32 titres de champion d'URSS entre 1948 et 1989, il remporte également 15 coupes d'URSS. La vitrine du club contient également vingt titres de champion d'Europe et une coupe Spengler.
Mais depuis 1991, le CSKA est en pleine période de disette, le club de l'armée rouge a-t-il été emporté dans la chute de l'Union Soviétique ?
Le CSKA a peiné pour retrouver son niveau passé sans jamais y parvenir, l'arrivée de Vyacheslav Bykov à la tête du club a permis de redresser la barre et de redonner au club de l'armée son lustre perdu, lui offrant même une belle demi-finale en 2007. L'intégration en KHL a été très mitigée, après une excellente première année, le départ de Bykov a plongé le club dans le chaos. Le CSKA a de nouveau sombré 12ème en 2010 il sort au premier tour puis 19ème il n'est même pas qualifié en 2011 ; cette saison, il a pu se qualifier de justesse mais sort sans gloire, pulvérisé au premier tour.
Le club dirigé par Fetisov va dans le mur et ce dernier jette l'éponge, Sergeï Fyodorov, qui raccroche définitivement les patins, prend le rôle de DG et décide de remettre les pendules à l'heure.
Le club reçoit de plus les soutiens financiers du géant pétrolier Rosneft (déjà partenaire officiel des Jeux Olympiques de Sotchi en 2014). La societé d'Etat a enregistré un bénéfice record cette année de plus de quatre-vingt douze milliards de dollars. On imagine sans peine les sommes colossales que l'entreprise peut injecter dans le club.
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KHL |
Radulov, nouvelle recrue pour Fyodorov et le CSKA |
Fort de ce soutien financier et poussé par les volontés de la direction, le CSKA prend un virage très net. Valeri Bragin est nommé entraîneur, celui qui a obtenu de bons résultats avec l'équipe junior russe doit relancer le club le plus titré du monde. Le recrutement a été impressionnant et les salaires à 6 zéros valsent du côté de la capitale russe.
Les cages défendues l'an passé par l'expérimenté Stana, toujours présent, verront également passer le dynamique Klyuchnikov et le très prometteur Proskuryakov. La défense garde son ossature de l'an passé avec les cadres tels Ryasensky, Rylov, Sergeev, Kurbatov, auxquels se joignent de grands noms dont le solide Denis Denisov, Gimaev ou l'excellent Miko Mäenpää. Devant, c'est le ménage et le sauve-qui-peut, Yashin, Kulyomin, Pronin, Filatov, Surovy... Tout le monde s'en va ou presque, seul Andronov est prolongé. Pour compléter ces départs tous azimuts, les pétroroubles de Rosneft ont servi à attirer de très solides joueurs : Zharkov, en provenance du New Jersey, Arkhipov et Igor Radulov parfois un peu inconstants. Un cran au-dessus, on retrouve Sprukts et l'excellent sniper tatar, Kvasha. Cerise sur le gâteau, le CSKA s'est offert les services d'Aleksandr Radulov qui touchera la somme prodigieuse de 10 millions de dollars par an ! Les nouveaux riches n'en finissent plus de faire parler d'eux et auraient lancé une offre (sur le point d'être acceptée selon certaine rumeurs) à Aleksandr Syomin de Washington, il toucherait également 10 millions par an pour trois ans ! Affaire à suivre...
Le CSKA, renfloué par le géant du pétrole, a lancé une vaste opération de transferts de stars, peu importe le prix, il concurrence dans cette politique son rival de l'armée, le SKA Saint-Petersbourg. L'arrivée de joueurs talentueux et prometteurs ranime l'espoir de Fyodorov aux manettes du club.
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Les pétro-roubles font-ils le bonheur ? |
Il espère redonner un nom respectable au club de ses débuts et retrouver un public et une ferveur à un club de l'armée rouge qui était bien seul du côté de Ledovyi Sportivnyi Kompleks ces derniers temps.
Selon le vieil adage, l'argent ne fait pas le bonheur, le SKA en fait l'amère expérience ces dernières années, même avec ses moyens, son public, ses stars, il n'a jamais pu aller au bout. Le CSKA devra se méfier de ne pas réaliser les mêmes erreurs pour ne pas subir les mêmes désillusions. La mayonnaise de l'armée rouge réussira-t-elle à prendre ? Les millions de Rosneft seront-ils suffisants pour assurer la Gagarin au CSKA ? Personne ne saurait le dire, le temps nous le dira. En tout cas, force est de constater que ça bouge dans le hockey moscovite que certains annonçaient déjà comme perdu. Après le titre du Dynamo Moscou cette année, voilà le CSKA qui se réveille. La capitale russe n'a peut être pas fini de faire parler d'elle dans la KHL.