Cette année encore, la finale sera inédite dans la grande KHL. D'un côté, on retrouve l'AK Bars Kazan, l'un des grands habitués aux honneurs en Orient et même dans la ligue. Les Tatars ont remporté à deux reprises le précieux tropchée en 2009 et 2010. Puis ils n'ont plus jamais retrouvé la finale, pour leur grand retour ils espèrent la passe de trois. Pour le SKA Saint-Pétersbourg, c'est enfin le couronnement d'années d'efforts et de millions. Après six années d'échecs retentissants en playoffs et être devenu la risée de toute la ligue, le club des officiers de l'armée a enfin franchi l'avant-dernière marche et participera à sa première finale de son histoire.
AK Bars Kazan :
Kazan, après plusieurs saisons compliquées, notamment la dernière où le club avait été balayé au premier tour par un surprenant Sibir, espérait revenir dans la course aux étoiles. Le limogeage de
Bilyaletdinov à la tête de l'équipe nationale a permis à l'AK Bars de le récupérer et de le replacer à la tête de son équipe. Bonne pioche puisque coach Bill permettait à son équipe de terminer en tête de la conférence orientale après une excellente saison.
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KHL |
Kazan en route vers sa 3ème Coupe Gagarin ? |
Au premier tour des séries, Kazan s'est défait en cinq matchs d'Ekaterinbourg. Pourtant l'Avtomobilist a été un adversaire redoutable qui a poussé les Tatars dans leurs derniers retranchements à chaque rencontre. Au deuxième tour, on promettait du plus difficile pour l'AK Bars qui croisait l'Avangard mais Omsk, complètement dépassé, n'a pu résister que cinq matchs dont 3 où ils n'ont pas marqué de buts. En finale de conférence, Kazan partait encore favori face aux Sibériens de Novossibirsk, une fois encore le leader l'emporte 4-1 et une fois encore
Nilsson signe trois jeux blancs ! Kazan a disputé un minimum de matchs pour se qualifier pour cette finale et ne s'est incliné que trois fois, les Tatars seront donc frais et en pleine forme pour tenter d'être sacrés une nouvelle fois.
La cage est défendue par le meilleur gardien de la ligue, le Suédois
Anders Nilsson qui n'encaisse quasiment pas de buts, une moyenne de 1,08 buts encaissés en playoffs et 95,3% d'arrêts, laissez passer ! Il faut dire que le gardien est parfaitement suppléé par une défense solide et de grande qualité, centrée autour des incontournables
Nikulin,
Medvedev,
Korneev,
Rylov ou
Zakharchuk. C'est du lourd, du très lourd, et c'est là le grand point fort de la panthère.
Offensivement, c'est plus discret, mais toujours efficace au moment opportun.
Möller est le grand artificier tatar pour les playoffs,
Svitov,
Mirnov,
Azevedo ou
Lukoyanov sont également présents, mais tout cela n'explose pas les compteurs. Kazan ne marque pas beaucoup de buts, pourquoi faire, il en encaisse encore moins ? Le réalisme est le maître mot de l'offensive kazanaise, mais cela pourra être un talon d'Achille en finale.
Kazan recevra la série puisque mieux classé à l'issue de la saison régulière, cela peut être un avantage déterminant car, à domicile, les Tatars sont difficiles à aller chercher.
SKA Saint-Pétersbourg :
Enfin ! C'est le mot qui résume l'attente interminable des Pétersbourgeois et le soulagement à l'issue de cette première qualification de leur club en finale de l'histoire. Pourtant le SKA est l'équipe qui a le plus gros budget de la ligue et qui n'économise pas pour attirer des stars mais, à chaque fois, cela fait pschitt au printemps. Cette fois, la malédiction est brisée et Piter atteint la finale.
Bykov, à la tête du club de l'armée, n'est sans doute pas étranger au succès de son équipe. Après une très bonne saison régulière, le SKA termine à la deuxième place à l'Ouest.
Au premier tour, le SKA croise le Torpedo qui ne résiste pas vraiment et s'incline 1-4. Tout va pour le mieux dans la capitale des Tsars, mais le second tour face au Dynamo Moscou
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Saint-Pétersbourg pour entrer dans l'histoire ? |
réveille de vieux souvenirs. Pourtant le SKA continue sur un gros rythme et profite de deux très mauvais matchs des policiers à domicile pour éliminer, en cinq matchs, son éternel bourreau. En finale de conférence contre le CSKA, on promet une série longue et disputée, pourtant Saint-Pétersbourg perd tous ses moyens et s'incline lors des trois premiers matchs. A 0-3 dans la série, les carottes sembles cuites une fois encore. Pourtant le SKA remporte le match 4 avec talent et reste en vie, au match 5 le SKA accroît sa domination et corrige son adversaire pour revenir à un match de son rival. Il faut une partie disputée pour voir St-Pete' égaliser au match 6. Quel retournement de situation ! Et encore, on n'a encore rien vu, la bande à
Bykov va terminer le travail à l'extérieur en remportant le septième match à Moscou, pour une incroyable retournée acrobatique ! Saint-Pétersbourg a donc de la ressource et espère se baser sur sa performance stratosphérique de la finale de conférence pour rejoindre l'espace avec Gagarin et sa coupe.
La cage est hermétiquement défendue par
Mikko Koskinen, régulier et efficace portier finlandais, habitué à des sauvetages incroyables. Défensivement, le SKA a soufflé le chaud et le froid. Mise à mal dans certains matchs, la défense peut complètement dévisser, ou alors se montrer d'une solidité à toute épreuve.
Anton Belov mène au diapasion ses rugueux coéquipiers,
Chudinov,
Kuteikin ou
Khafizullin. Offensivement, ça tourne bien, très bien même.
Evgeny Dadonov est le meilleur buteur des playoffs avec 12 réalisations,
Shipatshyov compte 19 points et
Panarin 15. Le talent est à l'état brut et il faut se méfier de toutes les lignes, en effet
Thoresen,
Kovaltchuk et
Mårtensson ne sont pas non plus là en vacances.
Saint-Pétersbourg est donc lourdement armé pour cette finale et espère bien ne pas gâcher sa première occasion de faire taire ses détracteurs et les moqueurs. Pourtant il reste encore une marche, sans doute la plus haute et la plus dure à franchir !
AK Bars Kazan (1er en Orient) - SKA Saint-Pétersbourg (2ème en Occident) : 45 % - 55%
Dans cette finale, plutôt attendue, avec deux des meilleures équipes de la saison qui ont toutes deux livré des playoffs exceptionnels, chacune a ses avantages et ses atouts. Il nous semble difficile de déterminer un vainqueur au niveau des pronostics. L'équipe de Zinetula Bilyaletdinov a son style de jeu bien à elle, très défensif, réaliste et opportuniste, certes pas très éblouissant mais qui tourne parfaitement bien. L'impressionnant gardien et sa brigade défensive hors-norme suffiront-ils à sacrer une troisième fois Kazan ?
Saint-Pétersbourg a l'équipe opposée, sa défense est parfois poreuse mais, à l'offensive, il y a du talent à n'en plus finir et le score peut rapidement enfler et surtout au moment opportun. L'équipe de Vyacheslav Bykov sera difficile à manoeuvrer surtout qu'elle a soif de titres depuis si longtemps. La meilleure attaque face à la meilleure défense, une opposition de style qui va apporter du sport dans la Mère Patrie russe.
Cette grande finale (qui commence samedi) promet d'être belle, disputée, de très grande intensité et sans doute longue, Hockey Hebdo pronostique une victoire du SKA Saint-Pétersbourg en six ou sept matchs.
Le vaisseau Vostok de Yuri Gagarin se posera-t-il au bord de la Volga dans le chaudron tatar, ou bien se dirigera-t-il dans les canaux de la Neva pour honorer la capitale historique des Tsars ?