Force est de constater que la conférence occidentale, à part l'ajout de deux nouveaux clubs et le déménagement d'un troisième, ne compte guère de nouveauté après deux mois d'intense compétition. En effet, les favoris et les habituels ténors sont tous là, à une exception près.
A tout seigneur tout honneur, le Dynamo Moscou, champion en titre, pointe à la première place de la conférence occidentale. Les Moscovites, impressionnants de domination, présentent une excellente fiche : 14-4-1-4. Znaroks, qui a récemment remporté son centième succès à la tête du club de la police, le mène toujours à bon port. Les arrivées de la superstar
Aleksandr Ovetshkin et son coéquipier de Washington,
Nicklas Bäckström, mettent du beurre dans les épinards des bleus et blancs.
En second, on a la joie de retrouver Iaroslav, le nouveau Lokomotiv fait honneur à ses prédécesseurs en alignant un excellent début de saison, sans faux pas ou presque. Le renfort de
Varlamov n'est pas forcément visible, il n'ajoute qu'un gardien de talent aux deux autres (
Sanford et
Kolesnik) et l'empilage de talents ainsi que la concurrence devant les filets ne sont pas forcément utiles.
Kulikov et
Anisimov, les autres NHLers, sont également discrets.
Ensuite, on voit sans surprise se profiler les deux géants pétro-gaziers. En premier lieu, le SKA Saint-Petersbourg, le poulain de Gazprom reste dans les bonnes places et poursuit l'intraitable champion en titre. Cinq points et un match les séparent, une légère faiblesse juste avant la trêve a empêché les Pétersbourgeois de passer en tête.
Kovaltshuk fait merveille dans la cité des Tsars, aligné au côté du dynamique
Tarasenko. La défense pétersbourgeoise reste friable mais les performances surnaturelles d'
Ilya Ejov, assisté par le NHLer
Bobrovsky, récupèrent le tout.
Les nouveaux milliardaires du CSKA Moscou sont derrière, le soutien financier de Rosneft a fait du bien au club qui est passé de moribond à brillant.
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dynamo.ru |
Le Dynamo Moscou en tête de l'Occident |
Aleksandr Radulov mène la barque avec talent, bien aidé par le bouillant
Datsyuk, en provenance de Motorcity, et par
Grabovsky, lui aussi en pige, depuis le lock out.
Bryzgalov, complètement transparent, n'a pas pu prendre la place de
Stana devant les buts.
Loin derrière ce quatuor de tête, on retrouve le Torpedo qui s'accroche tant bien que mal. Nijni Novgorod, auteur d'un départ catastrophique, a effectué une spectaculaire remontée au classement avant de connaître un sérieux coup de ralentissement avant la trêve. Les arrivées d'
Aleksandr Syomin et d'
Anton Voltshenkov ne sont, pour l'instant, pas déterminantes.
Cherepovets colle aux basques de son rival et se base sur la même recette que ces dernières années pour rester dans la bonne partie du classement.
Koshetshkin est solide comme un roc devant le but, devant
Shipatshyov,
Ketov et
Emeleev font le métier.
Le Slovan vient tout juste de recoller les wagons avant la trêve. Bratislava, peu en forme au début de championnat, a haussé le ton pour se placer dans les toutes premières places avant de redégringoler. Les Slovaques vont un peu mieux et retrouvent des couleurs. L'effectif très slovaquo-centré est plutôt efficace,
Visnovsky et
Sekera, débarqués d'Amérique du Nord, font un énorme travail.
Minsk, après un parcours cahin-caha, a également verrouillé la huitième place au dernier moment, avec une bonne série de succès. Le club biélorusse reste très inconstant et peine à trouver son rythme de croisière, ses NHLers sont décevants :
Kane et
Pavelsky sont transparents,
Rinne fait de son mieux et a réalisé son match référence lors de la dernière rencontre. Difficile, sans doute, pour le Dynamo Minsk de se maintenir à ce niveau et très difficile de viser plus haut.
Hors des huit, on retrouve Chekhov qui parvient à hausser son niveau et à se retrouver à une inesperée neuvième place. L'ensemble reste fragile et le Vityaz pourrait vite dégringoler.
Le Lev Prague, après un début de saison canon, s'est effrité et n'en finit plus de perdre.
Chara et
Voracek ne peuvent pas grand-chose pour stopper l'hémorragie.
Donetsk- pour sa première saison en KHL- a du mal à se sortir du bourbier, mais le club ukrainien est capable du meilleur comme du pire. Le Donbass peut hausser le niveau de jeu et peut encore espérer se glisser dans les huit.
L'Atlant Mytishtshi est la plus grosse déception de l'Ouest. Le club, habitué à la bonne partie du tableau, y a longtemps été avant de s'écrouler. Les banlieusards restent sur une terrible série de onze défaites consécutives. Rien ne semble pouvoir arrêter la descente aux enfers de l'Atlant.
Tout en bas, le Spartak Moscou et Riga se partagent les dernières places, soupe à la grimace pour ces deux équipes incapables de hausser le niveau de jeu et qui ont, toutes deux, limogé leur entraîneur pour tenter de redresser la barre.
Les habitués et les nouveaux venus :
En Orient, les habituels ténors sont là, même si certains peinent à se frayer un chemin dans l'élite, bousculés par des petits clubs surprenants qui veulent, eux aussi, une place au soleil dans l'hiver sibérien qui approche.
Au sommet de la pyramide, on retrouve le premier de la saison régulière et désormais habitué à ce rôle de favori : le Traktor. Chelyabinsk, solide dans tous les aspects du jeu, aligne une excellente fiche : 14-1-3-4. Son leadership est menacé par son éternel rival uralien qui le talonne.
Entre les deux s'est établit en temps que leader de la division Tshernishyov : l'Avangard Omsk, vice-champion en titre. Les Eperviers ont eu beaucoup de mal à se lancer dans la compétition. Après un début très mitigé, ils ont haussé le ton pour devenir la meilleure équipe de la division et décrocher donc, pour l'instant, le deuxième fauteuil oriental.
Troisième et tout près d'être premier : le Metallurg Magnitogorsk pousse pour s'emparer du fauteuil de leader. Les Métallurgistes ont finalement réussi à briser la malédiction et sont dans une forme olympique.
Evgeny Malkin, après avoir longtemps fait pschitt, a trouvé son rythme de croisière et, avec
Mozyakin, ils forment une paire redoutable. Les deux autres NHLers,
Gontshar et
Kulyomin, ont également un rôle à jouer aux côtés des autres stars uraliennes. MMK peut aller très loin cette année et vise le sacre ultime.
Ensuite, on retrouve les Tatars de Kazan. L'AK Bars, toujours à la recherche de sa gloire passée, tente de resserrer les boulons, il y est parvenu en offrant un début de saison époustouflant. La machine a connu quelques ratés, faisant perdre des places au classement, mais finalement l'équipe tourne bien et reste une des places fortes du hockey russe.
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hctraktor |
Le Traktor Chelyabinsk patron oriental |
Pour compléter les huit premiers, on retrouve un quatuor qui est à égalité de points dans une conférence plus disputée que jamais. Tout d'abord, et c'est la bonne surprise de ce début de saison : le Metallurg Novokuznetsk pointe son nez. Au milieu des ces milliardaires, le petit club sibérien, qui peine à boucler ses fins de mois et qui recrute petit, parvient à damer le pion des grosses cylindrées. Une grosse bouffée de fraîcheur avec ce club simple, soudé et efficace.
Seconde surprise sibérienne avec Novossibirsk qui a retrouvé une bonne forme. Le Sibir a engagé des joueurs de talent et parvient, avec un collectif équilibré, à tirer son épingle du jeu. Après un départ tonitruant, NSK a réduit la voilure mais est solidement campé en milieu de tableau.
Ufa peine à rester dans les bonnes places, bousculé par ces petites équipes talentueuses. La grosse écurie bashkire fait de son mieux pour rester bien placé, mais l'argent ne fait pas tout.
Zinoviev fait de son mieux pour porter l'équipe à bout de bras, mais elle peine certains soirs.
Nijnekamsk complète ce carré magique, le Neftekhimik a réussi une belle transition pour s'affirmer comme une puissance à ne pas négliger en Orient. L'arrivée de
Nail Yakupov a été providentielle pour le club raffineur qui, désormais, compte un meneur de jeu de talent.
Hors des huit, on retrouve le Barys, les Panthères des steppes courent pour rattraper le train. Astana, mené par la main de fer de Krikunov, a eu du mal à se lancer, puis a été instoppable avant de réduire la vitesse et, finalement, être éjecté des huits premiers. L'effectif kazakh a de la profondeur et a l'occasion de se glisser de nouveau dans le top 8.
Le Yugra est un peu plus loin et aura plus de mal à revenir, les performances de son tandem de gardiens ne lui permettent pas de sortir de la morosité et les victoires sont trop espacées du côté de Khanty-Mansiysk.
Encore un peu plus éloigné des huit, on retrouve l'Amur qui déchante complètement, après une saison passée de rêve pour le club de l'Extrême Orient, le réveil est douloureux. Les défaites s'accumulent et personne ne semble parvenir à redresser Khabarovsk de sa lente et terrible agonie.
Enfin, tout en bas, avec 22 longueurs de retard sur la huitième place et seulement quatre victoires au compteur, dont une aux tirs au but, se traîne Ekaterinbourg. Le club uralien avait pourtant recruté quelques bons noms mais la mayonnaise n'a pas pris, la défense trop friable explose à chaque rencontre et l'Avtomobilist a encore une longue route tortueuse à franchir pour arriver au bout de son calvaire.
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