Le Vityaz Chekhov avec un effectif très réduit tout comme ses moyens ne se voyait pas faire des étincelles cette année, il avait donc été logiquement relégué dans les fonds de tiroirs de tous les pronostiqueurs de tous les pays. Les banlieusards ont joué un bon tour à tout le monde en remportant d'excellent ssuccès en début de saison. Le Vityaz s'est même placé en tête de la conférence occidentale pendant quelques jours, mais au fur et à mesure que ses adversaires se sont lancés, Chekhov a régressé.
Denisov et
Gavrilov faisaient du mieux possible devant le filet mais la défense bien trop juste ne pouvait appuyer ses gardiens pourtant d'assez bonne qualité. Les rouges ont dévalé le classement aussi vite qu'ils avaient monté. Les possibilités de remontée se sont compromises à chaque rencontre. La route a été longue, mais en fin d'exercice alors que les banlieusards avaient hypothéqué toutes chances de retour, ils ont trouvé les ressources pour retrouver leur jeu du début de saison et ont fait de beaux succès. Ces points pris sur la toute fin de saison n'ont pas permis au Chevalier de quitter le dernier fauteuil à l'Ouest, mais Chekhov termine quand même avant-dernier de la ligue (devant Novokuznetsk). Si cette place n'est guère avantageuse, force est de constater que le Vityaz a réalisé une des meilleures saisons depuis un bout de temps, et un espoir de renouveau apparait à l'horizon.
Des points positifs et des progrès à souligner
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Le Vityaz Chekhov dernier à l'Ouest n'aurait pas pu faire pire cette année, mais il ne faudrait pas noircir volontairement le tableau. L'équipe de la banlieue moscovite avec un tout petit budget fait toujours avec les moyens du bord, on ne recrute pas (comme ailleurs) des grands noms et on se serre les coudes comme on peut. Les deux gardiens ont rempli parfaitement leur part du contrat, même si
Andreï Gavrilov a quitté le club en fin d'année, le Vityaz a récupéré en échange
Alekseï Egrorov en provenance de Mytischi et ce gaillard sait comment défendre une cage, les banlieusards n'ont pas trop perdu au change.
En attaque on fait au mieux, mais le club manque tout de même de réalisme devant le but pour pouvoir grimper dans une meilleure partie du tableau.
Bernikov,
Klimenko ou encore
Chris Simon savent faire parler les compteurs et évitent certaines humiliations à Chekhov. Le problème récurrent du Vityaz c'est sa défense de papier mâché, cette dernière est complètement dépassée en vitesse et en technique. Il suffit de regarder les +/- pour sauter en l'air (-21, -20, -12 ) ne sont pas rares dans cette équipe. Le Vityaz complète ses "trous" avec une violence et une rugosité inégalée, et inégalable. Chekhov est depuis un bon bout de temps l'équipe la plus pénalisée de la ligue, pour ne pas dire de la planète du hockey. Alors pourquoi changer cette année, là aussi, les statistiques feraient palir la plus violente équipe de NHL. 122 minutes pour
Sugden, 112 pour
Gratton, 181 pour
Litvinenko, 110 pour
Simon et la palme revient à l'indétrônable peste de la KHL :
Darcy Verot avec 374 minutes de prison !
Alors c'est sur que lorsqu'on évolue en infériorité numérique pendant plus de la moitié du match, il est dur de marquer des buts et dur de s'imposer. Tout le monde se souvient de cette bagarre générale contre l'Avangard Omsk (les images ont fait le tour de la planète) où toute l'équipe s'était retrouvée en prison, eh bien c'est ça aussi Chekhov, des hommes qui ne pensent quasiment qu'à en découdre. Même si le manager de l'équipe, la star
Alekseï Zhamnov veut modifier cette image, il aura du travail car cette habitude de bastonneurs est bien ancrée chez l'équipe du Chevalier.
Chekhov a tout de même réussi à faire des séries de victoires et à capitaliser certains succès, contrairement aux saisons passées, il y a donc du mieux dans cette équipe mais les mauvaises habitudes persistent.
Alors quel avenir pour le Vityaz "la castagne" Chekhov ?
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Nous nous posons alors la question de l'avenir de cette franchise dans une KHL sûrement élargie à l'horizon 2010.
Eh bien cela dépend d'un certain nombre de facteurs, l'intégration de nouvelles équipes (du type Tyumen, Vilnius, Voskresensk, ou Khanty-Masiisk) pourrait permettre au Vityaz d'abandonner les derniers fauteuils de la ligue à une de ces équipes. Le principal problème de Chekhov c'est aussi ses finances, c'est ,comme nous l'avons déjà évoqué, un petit club qui a de petites subventions et de petits moyens. Si les salaires des joueurs ne semblent pas poser de problèmes cette année (à moins d'un nouveau coup de théatre), il ne faut pas verser dans une vision idyllique, la situation reste tendue, et avec de petits moyens, on ne peut pas recruter de grands joueurs, ou alors (comme on l'a fait depuis un moment) des gros bras qui pensent plus à jeter les gants qu'à pousser le palet. Si
Zhamnov veut en finir il va falloir chercher ailleurs, vers des jeunes prometteurs ou alors des joueurs ayant du potentiel en MHL peut être même au Ruskié Vityaz. Un effort dans le recrutement est à faire pour s'extirper (enfin) du bourbier de fin de tableau. L'avenir n'est donc pas des plus roses pour les banlieusards, mais il semble qu'il commence doucement à s'éclaircir.
Il faut continuer dans cette voie et laisser tomber moins souvent les gants pour espérer rêver de play off et de gloire.
Que dirait Anton Tchekhov (poète russe qui donne son nom à la ville) s'il voyait cette équipe de castagneurs et de bourrins qui salissent notre sport ainsi que sa ville. Mais on peut aussi se demander, que serait le Vityaz sans ces charmants garçons qui nous rappellent à grands coups de poing que le hockey est un sport physique ? Et que serait le Vityaz sans ces costauds qui se battent (dans tous les sens du terme) pour conserver la tradition de bagarreur que se colletine ce petit club ?