RUSSIE / BIELORUSSIE
4 / 3 TAB
Les biélorusses diablement efficaces
Le match commence de la meilleure manière pour les russes avec un jeu de puissance dès la 35ième seconde. A cette occasion, Sergei Mozyakin utilise la première cartouche russe pour trouver la barre transversale de Koval (2'20). Les deux équipes proposent ensuite un jeu alerte et vif mais les occasions franches sont peu nombreuses car les blocs se neutralisent en zone neutre.
| Laurent Lardière | | Ce sont finalement les biélorusses qui vont profiter de leur première véritable contre-attaque pour ouvrir le score. Le joueur du Canadien, Mikhail Grabovsky s'élance parfaitement en zone neutre pour ensuite décaler Mikhalev qui parvient à tromper Byriukov sur le petit coté (7'27 : 0-1 Mihalev assisté de Grabovski et Ugarov). Le gardien russe ne parait pas du tout à son avantage sur ce premier tir cadré de la partie pour les Biélorusses.
Les russes continuent leur mauvaise période en écopant d'une pénalité pour charge contre la bande du nouveau venu dans le groupe, Andrei Markov, le défenseur du Canadien de Montréal. Les Biélorusses n'arriveront pas à se montrer dangereux sur ce jeu de puissance.
Ce sont les russes qui vont de nouveau faire un cadeau à leurs adversaires. Serguei Fedorov, posté dans sa zone défensive, effectue une bien mauvaise passe du revers qui atterrit sur la palette de Dudik, seul dans l'enclave, qui ne se fait pas prier pour crucifier Biryukov de prés (11'53 : 0-2 Dudik).
L'équipe russe est quelque peu sonnée par ce début de match et tente de réagir principalement en supériorité. Lors d'un power play de 4 minutes suite à une crosse haute de Zadelenov, le tsar Ovechkin aura plusieurs fois l'occasion de marquer mais ces tirs sont bien bloqués par un Koval très en verve en ce début de match.
La période se termine sous une grosse pression russe avec une pluie de tirs venant de tout coté. Les attaquants russes essaient de se placer devant le gardien pour le masquer mais celui-ci résiste. A la sirène, on ne compte pas moins de 18 tirs russes contre seulement 5 petits lancers cadrés par les Biélorusses. Malgré cela, le belarus est en avance grâce à une meilleure efficacité.
Tirs: Russie 18 – 5 Belarus
Héroïque Koval
Le tiers débute par un reliquat de power play russe. Ilya Kovalchuk n'en profite pas, pourtant bien décalé sur le côté gauche.
| Laurent Lardière | | Alexander Ovechkn se présente ensuite pour un un contre zéro face à Vitali Koval. Ce dernier n'est nullement impressionné par le meilleur buteur et marqueur de cette saison en NHL et effectue un arrêt de grande classe. Ce sera d'ailleurs le thème de ces 20 minutes.
Il ne pourra en revanche rien lorsque Afinogenov reprend un rebond suite à un lancer de Proshkin astucieusement dévié par Tereshchenko. Le gardien Belarus effectue pourtant le premier arrêt mais est déjoué entre les jambières par l'attaquant des Sabres de Buffalo (23'54 1-2 Afinogenov assisté de Tereshchenko et Proshkin).
Et le mitraillage va se poursuivre. On croit au but lorsque Ovechkin est idéalement décalé avec le gardien hors de position. Le slap sur réception est parfait, mais pas autant que le « big save » du portier. Ovechkn n'est pas avare d'efforts. Il va gratter un palet derrière la cage avec une mise en échec et servir son camarade de ligne des Capitals, Semin. Koval est battu, mais est sauvé par sa barre.
Ces 10 premières minutes sont intégralement à l'avantage des Russes comme en attestent les deux tirs de Morozov bien repoussés de la bottine du gardien. On a l'impression d'assister à un power play à 5 contre 5.
Le Belarus va timidement réagir en avantage numérique. Kostyuchenok lance de la bleue de peu hors cadre. Meleshko est ensuite idéalement servi dans le slot depuis l'arrière de la cage par Chupris. Biryukov se met à la hauteur de son homologue en effectuant tout un arrêt (38'58). Kulakov s'y essaie mais ne va trouver que la mitaine du portier.
La période s'achève sur une énorme mise en échec du très actif Ovechkin au dépend du capitaine Belarus Ruslan Salei pourtant rompu aux joutes de la ligue nationale nord-américaine. L'attaquant en remet une couche en déviant un lancer de Semin mais l'homme du match Vitali Koval joue des bottines.
Tirs: Russie 18 – 8 Belarus
Au bout du suspense
Les russes sont toujours menés dans cette partie mais ils entament timidement cette dernière période de temps régulier. Il ne se passe pratiquement rien pendant les 4 premières minutes de jeu. On assiste à une succession de dégagements interdits. Semin provoque enfin une action dangereuse mais son tir est bloqué en deux temps par Koval (44'23).
Les Biélorusses jouent défensif en ce début de 3ième période. Ils sont bien resserrés autour d'un excellent Koval. Même s'ils laissent les russes s'installer pendant prés d'une minute dans leur zone défensive, le cerbère belarus tient son équipe dans le match en bloquant la reprise de Markov pourtant bien posté au second poteau (46'25).
Et quand une équipe a des difficultés à trouver la faille, elle s'en remet souvent à son joueur le plus talentueux. Alexander Ovechkin récupère la rondelle en haut de la zone belarus, pivote, s'embarque sur le coté droit, entre dans le cercle d'engagement et décoche un lancer frappé aussi puissant que précis qui trouve son chemin jusqu'à la lucarne de Koval impuissant sur l'action (47'21 2-2 Ovechkin assisté de Semin et Fedorov). Koval a cédé sur un tir de très grande classe de la part d'Ovechkin et les russes créent l'égalité dans cette partie qui est loin d'être terminée.
Les Biélorusses tentent de réagir en jouant un peu plus offensif. Ils arrivent à prendre quelques shoots ils ne sont pas assez dangereux pour tromper la vigilance de Biryukov.
| Laurent Lardière | | La Russie va enfin prendre l'avantage dans le match en concrétisant sa domination territorial et statistique (notamment au chapitre des lancers où l'écart est énorme). Sur un énième tir d'Ovechkin vers la cage (il totalisera 10 tirs cadrés aujourd'hui), Afinogenov, bien alerte sur l'action, prend le rebond qui vient de derrière la cage. Il parvient à glisser la rondelle derrière le gardien pour mettre son équipe devant au tableau d'affichage (53'51 3-2 Afinogenov assisté de Ovechkin).
On pense alors que le match est plié et que les russes vont contrôler la fin de partie. C'est sans compter sur la hargne des biélorusses qui ne veulent pas mourir dans ce tournoi. Grabovsky, encore lui, s'échappe au centre de la glace, entre en zone offensive coté gauche et centre au cordeau pour Ugarov lancé vers le second poteau. Ce dernier arrive à marquer en redirigeant la rondelle au travers d'une forêt de jambes russes (56'12 3-3 Ugarov assisté de Grabovsky).
La Russie n'aura mené que pendant 1 minute 30 dans ce match, mais les attaquants russes se remettent au travail. Ils bombardent littéralement la cage de Koval mais ce dernier résiste. Les biélorusses ont même une grosse occasion de remporter le match lorsque Kulakov échappe de justesse le centre de Dudik à 20 secondes de la fin.
On entre donc dans la période supplémentaire de 5 minutes qui se jouera à 4 contre 4. Le surtemps démarre à l'image du match : par un énorme arrêt de Koval qui stoppe la tentative de Kovalchuk pourtant complètement seul à 2 mètres du gardien (60'44).
A une minute de la fin, une pénalité est appelé contre Andrei Kostitsyn, moins en vue sur ce match que son jeune frère. Les russes vont donc bénéficier d'un 4 contre 3 pour conclure le match. Et le coach envoie l'artillerie lourde avec 4 attaquants sur la glace : Semin, Fedorov, Kovalchuk et Ovechkin ! Un bloc qui ferait pâlir plus d'un entraîneur ! Koval résistera pourtant à ce quatuor de choc en effectuant ses 50ieme, 51ieme et 52ieme arrêt sur la séquence. La sirène retentit après les 5 minutes supplémentaires et la surfaceuse entre alors en jeu pour préparer la glace pour la séance des tirs aux buts qui déterminera le vainqueur du match.
Tirs: Russie 13 – 8 Belarus
Au total, tirs : Russie 56 -23 Belarus
Tirs aux buts
Belarus, Sergei Kostitsyn : tir en première intention sur la droite de Biryukov qui fait l'arrêt de la jambière.
Russie, Sergei Mozyakin : tir en première intention sur la gauche du gardien et but.
Belarus, Dmitry Meleshko : feinte sur la droite et revers soulevé sur la droite au dessus du gardien couché pour le but.
Russie, Alexei Morozov : exactement la même action et résultat que la tentative de Meleshko.
Belarus, Alexei Ugarov : feinte et tentative échouée du revers sur la bottine du gardien.
Avec ce point marqué grâce à la défaite en surtemps, les Belarus ont encore une infime chance de se qualifier pour les quarts de finale. Ils vont donc jouer leurs deux derniers matchs à fond. Et si leur gardien Koval réédite sa performance d'aujourd'hui, ils peuvent légitimement espérer accrocher les danois et pourquoi pas les tchèques.
Les russes ont livrés un match plein, en prenant un maximum de tirs. Ils se sont heurter à l'excellent Koval mas n'ont jamais abdiqué pour finalement arracher le match dans l'épreuve des tirs aux buts. On notera la bonne partie d'Afinogenov et la très grosse activité de l'inusable Ovechkin. Avec ces deux points, l'équipe russe rejoint la Tchéquie en tête du groupe E et le duel de samedi face à la Suède sera certainement déterminant pour le classement final de ce groupe.
Meilleurs joueurs: Russie : Maxim Afinogenov , Belarus : Ruslan Salei (mention très spécial au gardien Vitali Koval)
Interviews d'après match et conférence de presse
Andrei Markov (Russie et Canadiens de Montréal)
On a bien joué et on s'est procuré beaucoup d'occasions de marquer. Mais on doit scorer plus. Leur gardien a été phénoménal.
Dans un premier temps, vous ne deviez pas participer à ces championnats. Comment vous sentez-vous ?
Je me sens bien physiquement et mentalement.
Curt Fraser (coach Belarus)
Je tiens à féliciter Slava Bykov et son staff, ainsi que les joueurs russes.
C'est une bonne expérience pour notre équipe et nous devons construire sur ce match pour le futur.
C'était un gros challenge de rencontrer une des deux meilleures équipes de ce tournoi.
Notre gardien Koval était excellent et certains de nos jeunes joueurs ont monté leur niveau de jeu.
Vous aviez dit après une précédente rencontre qu'on allait voir le vrai Koval lors de ces championnats. Etait ce le cas aujourd'hui ?
C'est la première fois qu'il dispute un événement de cette envergure et il a montré qu'il avait le niveau. Il est à créditer d'un excellent travail. Il remplace Andrei Mezin pour cette compétition ce qui n'est pas facile.
Mikhail Grabovski a été très présent notamment sur deux des trois buts de votre équipe. Pourtant, vous ne lui avez pas accordé un temps de jeu important. Pourquoi ?
Tout simplement car nous avons du faire face à plusieurs infériorités numériques.
Mikhail s'améliore de rencontre en rencontre. Dans le passé il a joué ces championnats du monde sans grand succès. Aujourd'hui il a démontré qu'il pouvait être un joueur d'impact, y compris contre les grosses équipes. Il a fait un très bon match.
Etes-vous satisfait du résultat ?
Personne n'est satisfait après une défaite. Mais on regarde vers le futur et nous allons nous améliorer pour affronter les Tchèques.
Vyacheslav Bykov (coach Russe), en français dans le texte
Je félicite également Mr Fraser et son équipe de nous avoir donné la chance de jouer dans une situation difficile. C'était une rencontre très intense, assez dramatique et certainement plaisant à suivre pour les spectateurs.
Nous sommes content du résultat. Nous nous sommes créé un nombre important d'occasions, je n'ai rien à reprocher à mes joueurs. Koval a été chanceux et offert une excellente prestation.
Vous encaissez deux buts sur des erreurs individuelles. Avez-vous sous-estimé l'équipe Belarus ?
Pas du tout. Nous avons pris très au sérieux cette rencontre. C'était un match important entre ces deux équipes de l'ex URSS en ce jour de la Victoire (NDLR : les russes fêtent la fin de la seconde guerre mondial le 9 mai)
Etes-vous satisfait du résultat ?
Chaque victoire est une satisfaction.
Avez-vous pensé à changer votre gardien après les deux premiers buts encaissés ou avant les tirs de barrage ?
Non. Il était prévu que Biryukov fasse toute la rencontre. Ce n'était pas facile pour lui après l'arrivée de Nabokov. Il a connu une bonne performance après ces deux buts.
Quel sera votre gardien partant pour la prochaine rencontre ?
Ce sera Evgeny Nabokov.
Avez-vous douté à un moment donné ?
Non. Je croyais en mes joueurs et n'ai pas l'habitude de « perdre les pédales ». Le travail de notre coaching staff est de transmettre cette sérénité et envie de gagner à nos joueurs.
|