L'Europe est-elle en train de prendre le pouvoir ? Et dans cette domination du Vieux Continent, ce sont les Slaves qui tirent les marrons du feu.
Il n'est pas surprenant de retrouver la Russie à ce niveau, elle qui atteint sa sixième demi-finale consécutive. Les Tchèques sont également des habitués de ce genre de rendez-vous et sont dans le dernier carré pour la troisième année d'affilée. La Slovaquie fait partie des plus grands mais depuis la quatrième place au mondial de Prague en 2004 on n'avait plus vu les Slovaques en demi. Notons tout de même que l'équipe à la croix d'Anjou avait terminé quatrième aux derniers JO.
Les Russes, après un premier tour parfait, ont peiné pour sortir les vaillants Norvégiens mais s'en sortent bien avec leur formidable offensive qui a plié les Nordiques dans l'ultime tiers.
La République Tchèque, après un départ plus que poussif, ne savait même pas si elle pourrait parvenir en quart. Mais la machine s'est finalement lancée et a réussi à boucler le premier tour et terminer à la troisième place. En quarts, face au pays hôte suédois, les Tchèques ont livré un match de très haut niveau et s'imposent sur le fil pour rejoindre l'ultime carré.
La Slovaquie, après un premier tour solide et efficace, n'est pas passée loin de l'élimination contre notre valeureuse équipe nationale qui l'a fait douter jusqu'au bout. En quarts, contre un Canada pourtant un peu décevant, personne n'aurait misé un centime sur l'équipe slave. Belle erreur, avec un pressing parfait, une volonté inébranlable et un réalisme à toute épreuve, la Slovaquie faisait s'effondrer le Canada.
Quelle est la raison de cette domination slave sur ces mondiaux scandinaves ? Le jeu nord-américain, qui consiste à balancer le palet en fond de glace et jouer des gros bras pour le récupérer, semble complètement épuisé et inadapté sur les grandes glaces européennes. Même si les Etats-Unis et le Canada ont dominé leur groupe, ils finissent par sortir par la petite porte.
|
|
Les stratèges, la clé de la réussite ? |
Le jeu est-européen, en passes et en stratégie, semble prendre le dessus cette année, il faut reconnaître qu'à la tête de ces trois équipes, on retrouve trois maîtres stratèges. Zinetula Bilylaetdinov, qui a offert deux Coupes Gagarin d'affilée à Kazan dans les débuts de la KHL, et qui concocte des systèmes défensifs et offensifs très complexes. Pour les Tchèques, on retrouve l'inusable Alois Hadamczik qui continue de tenir la barre du navire avec fermeté et efficacité. La Slovaquie se retrouve avec, à sa tête, l'experimenté Vladimir Vuitek, vainqueur de la Superliga russe avec le Lokomotiv. Ce dernier sait contourner les équipes les plus fortes et résister à la pression.
La hausse sensible du niveau de la KHL, où une majorité de ces joueurs évoluent, permet également d'expliquer cette réussite. L'entrée du Slovan Bratislava et le déménagement du Lev à la rentrée permettra sûrement de doper encore le niveau de ces équipes de l'Est. La KHL, qui devient LE grand championnat incontournable d'Europe, attire de plus en plus de Tchéco-Slovaques et permet sans aucun doute de dynamiser le niveau des Slaves.
Sont-ce les explications à cette réussite ? Peut-être, l'avenir sur le moyen et long terme nous le dira.
Comparaison des forces en présence :
|
|
Russie, Slovaquie et République Tchèque sont là |
République Tchèque :
Les Tchèques ont un effectif équilibré entre NHLers, KHLers, et joueurs de l'Extraliga tchèque. Si Michalek, Plekanec et Hemsky impressionnent logiquement, il faut voir également les "révélations" du mondial. Petruzalek, qui dynamitait les stats de la KHL, est bien là lui aussi, Kaspar et Novotny, les deux compères de l'expérience kazakhe, font également le show. Devant le but, on savait ce que valait le Pétersbourgeois Jakub Stepanek, mais son collègue Jakub Kovar de Ceske Budejovice est également impressionnant. Cet effectif a eu beaucoup de mal à démarrer mais, cette fois-ci, tourne à plein régime et les Tchèques semblent taillés pour le titre suprême.
Russie :
La Grande Russie assume parfaitement son statut de favori, ses trois gardiens ont des ressources, mais c'est logiquement le rempart du Colorado, Varlamov, qui a le poste de titulaire. La défense est cette fois-ci solide et bien positionnée, avec un bémol lors des infériorités numériques. Autour du capitaine Nikulin, on retrouve des maîtres artilleurs de la bleue comme Emelin, Medvedev, Kalinin ou Biryukov. La défense russe est donc solide et expérimentée. Devant, c'est le trio de NHLers qui fait le show (Ovechkin, Syomin, Malkin). En effet, Datsyuk paraît un peu en retrait, mais les snipers de la KHL sont bien là et font également des trous dans les coques les plus solides, que ce soit Popov, Kuznetsov, Perezhogin ou encore Zherdev. Les Russes tournent à plein régime et visent une fois encore la Coupe du Monde, attention à ne pas se prendre les pieds dans le tapis !
Slovaquie :
Les Slovaques ne comptent finalement que peu de NHLers dans leurs rangs, Handzus, le géant Chara, Kopecky et Sekera. L'immense majorité de l'équipe joue dans la KHL où ils sont connus, respectés et même craints. Les meilleurs sont ceux qui jouent en Amérique, mais des gaillards comme Branko Radivojevic, la fusée de Mytischi, Hudacek le sniper de Bratislava, Mikus la perle du Lev., font également des dégâts. Jan Laco défend la maison avec talent, protégé par une défense efficace menée par la tour de contrôle Chara. La Slovaquie aligne une équipe intéressante et agréable à voir jouer, pas sûr que cela suffise pour une place en finale mais sait-on jamais ?
Demi-finales :
13h30 : Russie - Finlande
17h30 : Républiqe Tchèque - Slovaquie