Chamonix attaque d'entrée mais les locaux parviennent vite à contrer, les ardeurs ducales sont vites douchées par une première pénalité. Le powerplay haut-savoyard est très moyen et Dijon s'en sort à peu de frais. Audibert enrhume la défense adverse, mais Buysse a de la réussite sur le tir croisé. Hardy, en solitaire, n'a pas plus de chance face au gardien local.
Le rythme est très rapide et Chamonix maintient la pression sur la cage dijonnaise, Kevorkian et Valier mènent un bon contre mais Fouquerel bloque bien. Les Dijonnais retrouvent un peu d'allant et Kevorkian profite que le gardien soit masqué pour adresser un énorme lancer. Fouquerel, déjà à genoux, ne voit le palet qu'au dernier moment, il lance parfaitement sa botte et parvient à le repousser au loin.
Les Ducs, bien installés, cherchent l'ouverture mais ils ne la trouveront pas dans la cuirasse du cerbère chamoniard. Julien Tremblay relance la machine visiteuse mais, seul sur le côté, ne parvient pas à déjouer Buysse.
Peter Valier s'échappe, à la limite du hors-jeu, et gagne son duel d'un juste lancer entre les jambières (1-0 à 07'41). |
Photographe Guillaume MEURISSE |
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Chamonix ne désarme pas et repart au charbon, les visiteurs peinent à déployer leur jeu, malgré un efficace jeu de passes et une très grande célérité. Dijon laisse venir et préfère revenir à sa bonne vieille tactique du contre, ses rapides joueurs ne parviennent pas à déstabiliser la défense chamoniarde ni à prendre à défaut son portier.
Les Ducs écopent d'une faute pour surnombre indiscutable, malgré la bronca du public et les récriminations de Tolvanen, l'arbitre assène 10 minutes de méconduite. Le powerplay adverse ne parvient à rien, c'est même Ritz qui s'offre la plus grosse occasion en break. Alors que le joueur dijonnais va remonter sur la glace, l'arbitre revient sur sa décision et accorde un 2+2 au lieu du 2+10, Eriksson retourne donc sur le banc des insoumis.
A la dernière seconde de la supériorité, les Chamois vont faire sauter le verrou.
Hardy slappe, Buysse concède un mauvais rebond juste dans l'axe, Audibert, au lieu de lancer, dévie intelligemment au second poteau où Laurent Gras, en embuscade, n'a plus qu'à aligner l'angle grand ouvert (1-1 à 14'19).
Andersson tente en contre de remettre les pendules à l'heure mais il bute sur Fouquerel qui ne lâche pas de rebond. Arès, en break, n'a pas plus de réussite face à Buysse, impérial sur l'action. Chamonix domine largement la fin du tiers, les Ducs se contentent d'amorcer des contres bien bloqués par le gardien chamoniard. Dijon est de nouveau pénalisé en fin de tiers, Buysse s'interpose avec brio sur les tentatives des joueurs de la "Yaute".
Tirs cadrés : 19 / 11 pour Chamonix
Engagements : 17 / 9 pour Chamonix
Les Ducs à la chasse aux Chamois :
Chamonix revient fort sur la glace pour le deuxième tiers, la défense dijonnaise commence à plier et prend l'eau. Henri-Corentin Buysse, lui, multiplie les parades et réalise un éblouissant double arrêt devant Gadoury.
Les Ducs, qui ont senti le vent du boulet, réussissent à renverser la vapeur et à partir vers l'avant, une fois encore ils se heurtent à Fouquerel. Et l'arbitre, décidément impitoyable, siffle une pénalité extrêmement sévère sur Sedlak. Le Tchèque bougonne et rejoint les geôles.
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Photographe Guillaume MEURISSE |
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Mais, malgré cette infériorité, c'est à ce moment que les Bourguignons vont repasser devant.
Kevorkian s'échappe en contre et dévie un parfait caviar au second poteau vers Gauthier, ce dernier reprend instinctivement, Fouquerel, déjà parti au premier poteau, s'élance de l'autre côté mais le palet passe à un chouia de son bouclier (2-1).
Les Chamois, un peu sonnés, repartent tant bien que mal à l'assaut. Dijon, à l'inverse, s'est bien relancé par ce but, le rythme est toujours très rapide mais le match commence à devenir désordonné. Chamonix a de l'idée devant l'enclave dijonnaise, les passes sont bien faites mais le CHC manque cruellement de réalisme.
Les Chamois, sanctionnés par une faute, doivent reculer, le powerplay bourguignon est encore une fois catastrophique et rien n'est proposé. Chamonix est de nouveau à l'assaut et Buysse, bien en place, fait le ménage. Les Ducs résistent bien et lancent des contres toujours dangereux.
Le palet va d'un but à l'autre à une vitesse infernale. Les Suédois du duché de Bourgogne lancent sempiternellement des contres mais Fouquerel, toujours dans son match, ne cède rien.
En fin de tiers, les Ducs commencent de nouveau à vaciller face à la vitesse chamoniarde. Chamonix impose son rythme et la défense suffoque, Buysse a conservé les idées claires et la mitaine solide pour éviter le retour du CHC.
Tirs cadrés : 18 / 14 pour Chamonix
Engagements : 13 / 10 pour Chamonix
Tout reste à faire :
Chamonix, comme lors des deux tiers précédents, offre un beau visage lors des premières minutes de jeu mais, cette fois, les Haut-Savoyards vont trouver l'ouverture. Julien Tremblay, derrière la cage, adresse une passe millimétrée à Vincent Kara, complètement oublié dans le slot par la défense dijonnaise, ce dernier n'en demandait pas plus pour crucifier Buysse (2-2 à 40'57).
Dijon repart à l'assaut et canonne sur la cage de Fouquerel qui tient la porte solidement fermée. Les Ducs, installés, cherchent la faille mais se montrent extrêmement maladroits, à l'image de son trio suédois qui balbutie son hockey. Chamonix en profite pour lancer quelques contres judicieux mais ceux-ci n'aboutissent pas plus.
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Photographe Guillaume MEURISSE |
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Une nouvelle pénalité chamoniarde permet aux Ducs de revenir à l'attaque. Ritz, à la bleue, lance à deux reprises, mais Fouquerel réalise un énorme double arrêt avec ses jambières. Pour une fois, le powerplay est bien en place, mais les minutes défilent et la stérilité du jeu de puissance est confirmée.
Chamonix s'en sort donc une fois de plus, mais Dijon reste pour autant à l'initiative. Les Ducs accélèrent et appuient là où ça fait mal. La défense, aux abois, commence à exploser sous les coups de boutoirs ducaux, le portier chamoniard est contraint à des arrêts solides pour tenir la baraque. Cham subit mais l'offensive ducale, mal placée, trop prévisible, ne parvient pas à se défaire de Fouquerel.
Une nouvelle pénalité s'abat sur le casque dijonnais mais les Chamois ne parviennent pas vraiment à en profiter, ils semblent usés. En toute fin de tiers, les Bourguignons mitraillent pour s'imposer et ne pas partager les points mais l'intraitable Fouquerel ne va pas céder.
Tirs cadrés : 13 / 12 pour Dijon
Engagements : 11 / 10 pour Chamonix
Duel de gardiens :
Chamonix repart à l'assaut en ce début de prolongation mais, maladroit, se fait rapidement contrer. Andersson, seul sur le coin de la cage, lance vers la lucarne opposée mais la mitaine de Fouquerel est bien présente. Ahsberg n'a pas plus de chance contre le cerbère de la haute vallée de l'Arve. Un rebond laissé par ce dernier file jusqu'à Valier dans le slot mais ce dernier ne peut reprendre.
Tremblay s'offre un break en solitaire, mais il ne parvient pas à cadrer son tir. La pression va d'un but à l'autre mais ni Henri-Corentin Buysse, ni Clément Fouquerel ne lâchent. Les deux portiers, qui savent l'importance de ces dix minutes, maintiennent leur porte solidement close.
Chamonix s'installe et cherche l'ouverture mais sans succès, Ahsberg part en contre, élimine la défense mais échoue devant le gardien du CHC. Quelques instants après, il se défoule et cingle un défenseur chamoniard, la sanction est immédiate. Alors que le Suédois rejoint la prison, les Chamois se ruent en avant pour les dernières secondes. La pression monte devant le but dijonnais et le palet finit par franchir la ligne, mais l'arbitre étend les bras, selon lui la rondelle aurait été bloquée juste avant.
La fin du temps supplémentaire ne donnera que quelques frayeurs aux Dijonnais mais sans dommages.
Tirs cadrés : 9 / 8 pour Dijon
Engagements : 8 / 6 pour Chamonix
Aux bons souvenirs de Vincent Kara :
C'est donc la séance de tirs au but qui donnera le nom du vainqueur de cette partie. Ce sont aux Dijonnais d'ouvrir le bal à Trimolet.
Nicolas Ritz s'élance, encouragé par toute la tribune, il tente une très jolie feinte sur le côté droit mais, trop embarqué, il tire à côté de la cage chamoniarde (X)
Julien Tremblay va se charger de lui répondre, il réalise de nombreuses petites passes mais son tir plein axe est aisément stoppé par Buysse (X-X)
Peter Valier, déjà buteur dans ce match, tente la passe de deux, il part sur l'angle et tire, lui aussi, à côté (XX-X)
Kevin Gadoury s'élance à son tour, il réalise un dribble très alambiqué, Buysse repousse la rondelle après que celle-ci ait franchi la ligne mais l'arbitre, refuse la réalisation, selon lui il n'aurait pas complètement franchi la ligne fatale (XX-XX)
Thomas Decock patine à 500 à l'heure et, en plein centre, lance un tir de brute mais Fouquerel, bien placé, repousse au loin (XXX-XX)
Vincent Kara s'élance à son tour, conspué par la grande tribune. L'ex-Dijonnais va mettre tout le monde d'accord, d'un tir à mi-hauteur, il fusille Buysse et offre la victoire à Chamonix pendant que le silence retombe dans la vieille dame de Trimolet (XXX-XXV)
Etoiles Hockey Hebdo :
*** : Clément Fouquerel
** : Vincent Kara
* : Henri-Corentin Buysse
Chamonix s'impose au bout du suspense et remporte deux points vitaux qui lui permettent de poinçonner son billet pour les play off et de se maintenir à la neuvième place. Dans cette victoire pas usurpée, les Chamois ont su revenir par deux fois au score et ensuite rester à flots jusqu'à la séance de tirs au but victorieuse. La défense chamoniarde a eu de grosses frayeurs mais, une fois encore, Clément Fouquerel a livré la marchandise pour maintenir son équipe dans le rang. L'offensive du CHC a été maladroite et manque de réalisme aux moments opportuns, en supériorité numérique notamment. Chamonix peut désormais regarder vers l'avant mais la réception de Grenoble et le déplacement à Angers ne s'annoncent d'ores et déjà pas comme des parties de plaisir.
Dijon doit s'incliner mais prend un point très précieux qui lui permet de maintenir sa troisième place alors qu'Angevins et Grenoblois se sont tous deux imposés dans cette journée. Les Ducs restent donc sous la menace de leurs poursuivants. La défense dijonnaise s'est resserrée autour d'un HCB des grands soirs qui a, à son actif, plusieurs gros arrêts dont certains décisifs en prolongation. L'offensive ducale a, elle, retrouvé sa fébrilité et son manque de réalisme. Gênés par un flot de pénalités pas toujours justifiées, les Dijonnais n'ont pas vraiment su se montrer percutants à l'offensive. Les lignes qui changent constamment en cours de partie n'aident pas vraiment à la cohésion. A deux matchs de la fin du championnat, il faudrait vite trouver un équilibre offensif. Une fois de plus, les trois Suédois, malgré une bonne volonté, n'ont encore pas vraiment impressionné. En déplacement à Villard puis contre Epinal, Dijon devra confirmer sa place dans le top 4, un défi à la hauteur des joueurs du président Ritz.
Concernant la performance des hommes du milieu, on peut se poser quelques questions. Certaines fautes sifflées sont très sujettes à caution et d'autres, flagrantes, n'ont pas été sanctionnées. Si le but chamoniard, refusé lors des prolongations, et le tir au but, pourtant bien au fond, non accordé, n'ont pas pesé dans la balance puisque les Chamois l'ont tout de même emporté, on peut une nouvelle fois grommeler contre un arbitrage parfois mal placé et parfois pas vraiment dans l'action. Situation un peu ubuesque qui mérite d'être signalée, même si elle n'a pas vraiment modifié le cours de l'histoire