Des Dragons en hibernation.
La rencontre démarre en retard suite à un problème avec l’éclairage, en tout cas sitôt la lumière revenue, Rouen se rue sur le but de Villard garder par P. Favarin. Ce sont donc les locaux qui obtiennent le premier lancer par l’intermédiaire de Mallette (00’43), sans dommage pour la défensive des visiteurs. Mieux rentrés dans la rencontre, les Dragons trouvent l’ouverture : un palet quelque peu cafouillé dans l’enclave, un premier tir de Doucet que ne maîtrise pas le gardien. Bien mal lui en prend, car la deuxième tentative de Doucet est fructueuse (1-0 / 01’46 ass. Peltola et Thinel).
A ce moment de la rencontre, tout le monde se demande combien les Villardiens vont en prendre. Seulement, voilà, un Ours blessé est très dangereux et Rouen va l’aider à se relever. Un palet mal dégagé par la défensive rouennaise est récupéré dans le slot par l’ex-dragon, Lefebvre qui seul devant Sopko ne se fait pas prier pour égaliser en plaçant le palet dans la lucarne droite (1-1 / 02’53). | Stéphanie OUVRY © 2008 | Alexandre Lefebvre ouvre le score |
Quel grain de sable est venu enrayer la machine normande ? Nouveau palet perdu et nouveau tir de Lefebvre, mais cette fois l’avantage va à Sopko (03’32). Sur une pénalité différée, Villard se retrouve à six et en profite pour comptabiliser : le palet circule bien et le décalage à la bleue est fait, Birkeland ne se pose pas de question et envoie une mine qui passe entre les jambières du dernier rempart (1-2 / 05’47 ass. Lefebvre et Papa). La stupeur gagne les travées.
Encouragé par cette réussite, Villard continue de malmener des Dragons absents et de plus en plus fébriles, l’artificier Birkeland s’en donne d’ailleurs à cœur joie (07’37), sans toutefois allumer le voyant rouge. Le festival des passes à l’adversaire continue, cette fois c’est un Ours qui oublie de dégager, et ainsi d’offrir sur un plateau d’argent l’égalisation, un peu contre le court du jeu, à Capitaine Doucet (2-2 / 09’39 ass. Niskavaara). Les soldes sont pourtant bien terminés, mais les cadeaux sont de sorties, et ni un Noir Rouennais, ni un Blanc Villardien ne parvient à s’emparer du bout de caoutchouc qui traîne dangereusement devant la cage de Sopko, lequel finit par geler le puck en se jetant dessus avec un spectaculaire plongeon (10’19).
Encore un cadeau ! Cette fois, c’est Virolainen qui se déchire à la relance, Leblond s’en saisit, mais voit son lancer passer sur le coté droit de la cage. Millerioux à la bleue fait briller Sopko avec une mitaine qui mérite une photo (11’51). Rouen y va aussi de son occasion, et le deux contre un Peltola – Thinel face à N. Favarin se heurte au gardien de la taverne (12’12). Lefebvre très en verve trouve le poteau gauche du but, après avoir feinté le gardien suite à une nouvelle erreur de relance (12’35). Le chaud souffle sur le dragon et Pepy pense décrocher la timbale (12’45), tandis que Sopko s’oppose avec brio.
A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler : le capitaine des Ours, Carry, reprend au rebond, pour la conclusion final, un tir de C. Guillot-Diat (2-3 / 12’53). Un avantage mérité. Profitant de supériorités numériques, Rouen se procure de nombreuses occasions et Carlsson par deux fois (17’30 et 17’36) ne trouve que le portier ou la défense sur son chemin.
Un premier tiers qui voit Villard profiter des erreurs défensives rouennaises. Les Dragons n’ont pu terrasser les Ours qui ont montré par trois fois qu’ils avaient les griffes bien acérées. On sent l’inquiétude envahir les gradins.
Statistiques premier tiers.
Mises au jeu :
Éric Doucet = 5 / 7 - Carl Mallette = 5 / 6 - Mikko Peltola : 3 / 3 - Édouard Dufournet = 2 / 3
Tirs au but :
Rouen : 6 fois avec deux buts (4e et 6e tirs) + 1 fois en Avantage Numérique = 7 tirs
Villard : 15 fois avec trois buts (1er, 4e et 14e tirs) + 0 fois en AN = 15 tirs
Rouen se reprend en une minute.
Le début du second tiers est à l’avantage des montagnards, lesquels réchauffent Sopko d’entrée grâce à un tir de Lemoine (20’33). Les Dragons ont du mal à retrouver leur jeu, si bien que les relances sont approximatives et Papa en profite pour titiller une nouvelle fois le portier normand (23’47). Le public jusque là timoré, se réveille un peu (24’18). Sous cette impulsion des tribunes, Rouen retrouve de son allant et fait le siège de la taverne des Ours, mais toutes les tentatives passent au dessus, à coté ou sur le gardien (24’49 à 25’20).
| Stéphanie OUVRY © 2008 | Lionel Tarantino trompe le gardien | Néanmoins, les contres Villardiens restent menaçants (25’48 et 26’10). Malgré une supériorité numérique, Rouen n’arrive que timidement à installer son jeu et loupe une occasion de refaire son retard au tableau lumineux, suite à des imprécisions dans les dernières passes (29’46). Toujours avec l’avantage d’un homme, Peltola, en bonne position coté gauche, ne trouve que le plastron du gardien (30’10). Les minutes passent et Rouen ne trouve toujours pas la faille. Peltola encore en supériorité se heurte à un P. Favarin en état de grâce (31’27). Strozynski, dans la même position, n’a pas plus de réussite (32’04). Revenu à nombre égal Rouen continue, mais toujours sans tranchant, de s’activer pour l’égalisation. Glad à la bleue lance sur la cage, la déviation astucieuse de Thinel ne surprend pas Favarin (33’15), suite à cette action un petit pugilat collectif est offert à l’assemblée.
D’habitude à l’aise dans l’exercice des supériorités numériques, Rouen pendant 40 secondes à cinq contre trois et 1 minute à cinq contre quatre n’a pratiquement jamais inquiété la défensive héroïque des Blancs. De retour en nombre, N. Favarin tout seul passe la défensive en revue et voit son shoot passer au dessus de la cage rouennaise (36’12). Tout va bien pour l’Ours et puis nouveau cadeau, un palet cafouillé récupéré par Doucet, un relais pour Thinel et un tir de Peltola, un peu dévissé, qui surprend le portier visiteur qui se fait un auto-goal avec son replacement (3-3 / 36’41 ass. Thinel et Doucet). Cette égalisation redonne de l’allant à une formation qui devait commencer à douter, quand Villard reste assommé quelques instants par ce revirement.
L’horloge n’a pas le temps de finir son tour que Niskavaara lance sur le coté droit Tarantino. Dès son entrée en zone offensive, il effectue le shoot que ne maîtrise pas le cerbère de Villard, le rebond lui profite et cette fois, il ne loupe pas sa chance (4-3 / 37’34 ass. Niskavaara et Dufournet). Rouen en deux coups de boost a inversé la tendance. Villard finit bien ce tiers, Tanesie (38’16) et Papa (39’52) échouent sur Sopko.
Sans grand génie, mais avec un réalisme déroutant, Rouen en une minute est passé du froid au chaud. La prise d’avantage au score n’est pas méritée au regard de la prestation des Ours depuis le début de la rencontre.
Statistiques deuxième tiers.
Mises au jeu :
Éric Doucet = 8 / 11 - Carl Mallette = 5 / 8 - Mikko Peltola = 2 / 2 - Édouard Dufournet = 4 / 4
Tirs au but
Rouen : 11 fois avec deux buts (8e et 11e tirs) + 3 fois en Avantage Numérique (un tir à chacun des trois AN) = 14 tirs
Villard : 7 fois avec zéro but + 1 fois en AN = 8 tirs
Les griffes des Ours toujours tranchantes.
L’ultime période voit l’engagement et la volonté des Ours toujours présents. Ils sont les premiers à se mettre en action, N. Favarin de la droite oblige Sopko à un dégagement de la crosse (40’20). Mallette dans la même position lui répond, mais les gardiens ont la part belle (41’02). Les deux équipes cherchent le K.O. puisque une action de l’un entraîne une réplique de l’autre. Villard jouant plus sur son collectif et son esprit d’équipe, Rouen plutôt part des actions individuelles. Thinel (43’10) ne trouve que le gardien, alors que sur le contre, Papa, seul face à Sopko, rate sa feinte et envoie le palet à droite de la cage (43’35). Nul doute que la valeur individuelle des Dragons et largement supérieure à celle des Ours et que le danger peut venir à tout moment, comme ce contre orchestré par Doucet : Thinel, déjà en position de frappe, attend le caviar, mais c’est sans compter sur un P. Favarin des grands soirs qui fait obstacle (45’10).
| Stéphanie OUVRY © 2008 | La joie des "Ours" | On sent bien que les Dragons sont dans un « jour sans », puisque en infériorité numérique, Villard est bien plus dangereux que son adversaire, et Papa bute sur un Sopko qui repousse l’échéance (46’50). Ce qui devait arriver, arriva : à peine les Ours revenus à forces égales que Millerioux profite des largesses de la défensive rouennaise pour égaliser grâce à un tir de près, imparable (4-4 / 47’12 ass. Papa et Lefebvre). Villard profite de son allant et Sykkö (48’20), ainsi que le canonnier Birkeland à la bleue (49’02), mettent le dernier rempart des Jaune et Noir à contribution.
Sentant le vent du boulet pas très loin, Rouen effectue une petite accélération : Strozynski (51’27) et Desrosiers (51’40) se cassent les dents sur P. Favarin. Sur un décalage de Desrosiers, Mallette touche quant à lui l’aluminium, alors que cette fois le gardien était battu (51’45). Pour qui va sonner le glas ? Rouen se fait punir et Villard va être opportuniste : le jeu de puissance est installé, le tir plein axe, et à la bleue, Carry trouve le poteau, le rebond profite à Sykkö qui expédie promptement la rondelle au fond des filets (4-5 / 53’10 ass. Carry et Pepy). Rouen vient de prendre un gros coup derrière les oreilles, et les sifflets retentissent dans les gradins.
Lemoine est tout près d’aggraver le score (57’10) sur un contre. Rouen va alors presser fort, mais reste brouillon. Le temps mort (58’51) est demandé par les Dragons, profitant de l’engagement en zone offensive, Sopko ne réapparaît pas sur le glaçon. Rien n’y fera et la dernière tentative de Desrosiers est captée par le gardien (59’01).
Villard remporte une victoire que l’on peut qualifier de méritée, tant les Dragons, pour cette rencontre, ont été brouillons et en panne d’inspiration offensive. Un coup d’arrêt qui, espérons-le se fera vite oublier. Il va rapidement falloir rebondir, et ce dès samedi à Strasbourg en championnat, avant de jouer Angers mardi en Coupe de la Ligue. À voir les mines souriantes des joueurs de Barin, on peut dire que Villard a réalisé le match quasi parfait.
Statistiques troisième tiers
Mises au jeu :
Troisième tiers : Éric Doucet = 4 / 5 - Carl Mallette = 6 / 11- Mikko Peltola = 0 / 2 - Édouard Dufournet = 3 / 5
Tirs au but
Rouen : 9 fois avec zéro but + 1 fois en AN + 1 fois en Désavantage Numérique = 11 tirs
Villard : 5 fois en troisième période, un but (3e tir) + 4 fois en AN, un but (4e tir) + 1 fois en DN = 10 tirs
Statistiques totales
Mises au jeu :
Éric Doucet : 17 / 23 soit 73,9% de réussite – Carl Mallette : 16 / 25, 64% de réussite - Mikko Peltola : 5 / 7 soit 71,4% de réussite - Édouard Dufournet = 9 / 12 soit 75% de réussit
Sur l'ensemble du match : 67 mises au jeu (19 + 25 + 23) remportées à 71,6% (48 / 67) par Rouen
Détails par tiers : 15 / 19 = 78,9% + 19 / 25 = 76% + 16 / 23 = 60,8%
Tirs au but :
Rouen : 32 Tirs (7 +14 +11)
Villard : 33 Tirs (15 + 8 + 10)
Gardiens
Favarin encaisse 4 buts sur 32 lancers, soit 87,5% d'arrêts
Sopko encaisse 5 buts sur 33 lancers, soit 84,8% d'arrêts
Il faut noter, malgré la défaite des Dragons de Rouen, une nette domination sur les mises au jeu, aspect crucial du hockey sur glace, puisque celles-ci permettent bien souvent de lancer l'attaque ou, au contraire, de la contenir. Avec 71,4% des mises au jeu remportées par Rouen sur l'ensemble du match, la suprématie normande saute aux yeux. Dans le détail, on remarque qu'Éric Doucet domine largement ses coéquipiers, à ce petit exercice, puisqu'il s'en sort avec un pourcentage de réussite de 73,9, quand Carl Mallette - sur un nombre d'engagements comparable - obtient 64% de réussite.
Par ailleurs, le nombre incroyable de mises au jeu jouées par les deux premiers centres de l'équipe (48 engagement sur 67 à eux seuls), auxquels il faut ajouter Mikko Peltola et ses sept engagements, reflète la tactique rouennaise du "Tout sur deux lignes", ainsi que la profondeur de son banc. Avec 71,6% des engagements joués par les deux premiers centres Jaune et Noir, il est évident que la contribution de la troisième ligne - et d'une hypothétique quatrième, qui d'ailleurs n'existe que sur la feuille de match - est largement dépréciée. Toutefois, le nombre important des phases en unités spéciales doit être pris en compte dans la répartition tactique des mises au jeu, et le bon travail d'Édouard Dufournet salué.
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