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Hockey sur glace - KHL - Kontinental Hockey League |
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| La KHL à l'heure chinoise ? |
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| Avec l'attribution des JO d'hiver 2022 à la capitale chinoise, Pékin multiplie les appels du pied vers la KHL. Des appels qui semblent avoir trouvé écho chez les dirigeants de la meilleure ligue d'Europe |
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| Média Sports Loisirs, Hockey Hebdo |
Philippe Rouinssard le 16/12/2015 à 12:00 |
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Semi-surprise, le 31 juillet de cette année, lorsque Pékin recevait contre Almaty (Kazakhstan) l'organisation des XXIV Jeux Olympiques d'hiver de 2022, à 44 voix contre 40. Déjà organisatrice des JO d'été 2008, la capitale chinoise réalise le coup double pour la première fois de l'histoire des Jeux. La mégapole devrait accueillir toutes les épreuves intérieures (dont le hockey sur glace), les épreuves de montagnes se dérouleront à 180 kilomètres plus au nord à Zhangjiakou dans les monts du Hebei. Un train à grande vitesse sera construit pour relier les deux sites.
Pour le gouvernement chinois de Xi Jinping, l'organisation des Jeux est une fierté nationale et doit être un succès sur le plan sportif (comme aux Jeux d'été de 2008 où la Chine avait terminé 1ère au classement général avec 100 médailles dont 51 en or). Pour les Jeux d'hiver, il sera plus difficile aux Chinois de briller, étant peu habitués aux disciplines, mis à part en patinage (artistique & de vitesse).
Selon les règles du CIO, le pays hôte doit engager une équipe ou un sportif dans chaque discipline des JO. L'équipe de hockey chinoise est donc automatiquement qualifiée. Pour les féminines, il faudra voir si la discipline reste aux JO jusque-là, elle était menacée de disparition des compétitions olympiques dans certains discours. L'équipe féminine chinoise évolue en D1 B, la sélection masculine de Chine fait encore plus triste figure avec une promotion en D2 A pour cette saison.
 | | | L'équipe nationale de Chine |
La Chine espère donc développer son niveau en hockey sur glace d'ici 7 ans pour être performante et éviter les humiliations à venir en cas de maintien de l'écart avec la crème du hockey mondial. Il faut pour cela développer des infrastructures et l'engouement pour ce sport. Une équipe de hockey chinoise (China Dragon, basé à Shanghai) évolue dans la modeste Asia Hockey League. Le Dragon a d'ailleurs terminé dernier de la saison dernière, dominé par les Japonais de Tohoku. Aujourd'hui, le développement du hockey chinois est directement géré par l’État. Ce qui montre bien la volonté de la république populaire de hisser ce sport aux avant-postes d'ici les Jeux.
Les revenus financiers ne manquent pas et la Chine en profite pour faire les yeux doux à la KHL qui n'est finalement pas si éloignée que ça. Vladivostok se trouve à 1300 kilomètres, Khabarovsk 1700. Bien que Zagreb, le club KHL le plus à l'Ouest, se trouve tout de même à plus de 7500 kilomètres à vol d'oiseau. La meilleure ligue d'Europe est-elle en train de céder à ce chant des sirène orientales ? En ce début de saison, le président de la ligue, Chernyshenko, faisant sensation en proposant Shanghai parmi les villes candidates à l'organisation du match des étoiles 2016, finalement attribuée plus sobrement à Moscou. Hier, nouvelle annonce tonitruante émanant, cette fois, du vice-président de la KHL, Roman Rotenberg. Il a déclaré, lundi, à l'agence de presse russe TASS : "Aujourd'hui, il est prévu que le club chinois de KHL sera basé à Pékin, il jouera à la MasterCard Arena", un stade de basket-ball inauguré pour les JO de 2008 et d'une capacité de 18000 sièges qui abrite aujourd'hui l'équipe de basket des Beijing Ducks en CBA. "Un groupe de travail a fixé un objectif : l'équipe de Pékin doit effectuer son premier match KHL en septembre l'année prochaine." Coup de tonnerre donc puisque l'expansion en Chine serait en cours et le projet finalisé en moins d'un an. Une équipe junior sera parallèlement engagée en MHL (la ligue junior russe), des entraîneurs russes participeront à leur formation car la Chine manque cruellement de spécialistes dans le domaine, a précisé le vice-président de la ligue. On est aussi en droit de se demander quel effectif alignerait ce club pékinois. L'intégralité de l'équipe nationale chinoise ne pèserait pas lourd contre les armadas KHL. On se souvient qu'en match de préparation la sélection japonaise (pourtant en D1 A) est régulièrement étrillée par l'Amur Khabarovsk et l'Admiral Vladivostok | | | Le MasterCard Center nouveau domicile du hockey chinois ? |
, les deux clubs extrême-orientaux. Ces joueurs chinois seraient donc encadrés par des étrangers, notamment des Russes qui laisseraient petit à petit la place à leurs homologues asiatiques. Sera-ce suffisant avec la formation des jeunes joueurs ? Il paraît assez logique d'en douter, 7 ans c'est long mais court pour transformer une citrouille en carrosse, même à coup de milliards de yuans.
Les ministères des sports, russe et chinois, la FHR et la KHL sont dans une phase de dialogue et de coopération. La question du financement est déjà réglée par l'investissement massif des partenaires privés russes et chinois. Le président de la KHL a, lui, temporisé ces paroles en indiquant que l'objectif était de lancer une équipe l'an prochain mais que rien n'était encore officiel, bien entendu. Autre son de cloche également du côté de la fédération, Arkady Rotenberg (frère de Roman), président du conseil de la FHR, a déclaré qu'il était difficile de dire quel serait l'intérêt pour la Russie d'avoir, dans son championnat, un club chinois. Force est donc de constater que si les différentes instances coopèrent, elles ne sont pas forcément toutes d'accord sur tout.
Posons-nous en effet la question de l'intérêt de la KHL à favoriser cette intégration asiatique. Il est double, semble-t-il, tout d’abord financier puisque, évidemment, en aidant la Chine à augmenter son niveau, la KHL serait en droit de récupérer des sponsors et des financiers venus d'un des pays les plus riches du monde et une forte croissance. L’État chinois devrait se montrer reconnaissant envers son voisin russe en apportant des liquidités conséquentes. Autre point important qui pourrait jouer dans la balance pour accepter le « partenariat », la Chine pourrait retransmettre les rencontres à la télévision et signer un accord avec « KHL TV », les droits de diffusion pourraient se monnayer assez cher et les centaines de millions de téléspectateurs chinois sont un vivier très intéressant pour la démocratisation de la KHL et du hockey en général.
Pour finir sur le cas de Pékin en KHL et l'évolution du hockey en Chine, citons ce proverbe issu de la philosophie chinoise : "A qui sait attendre, le temps ouvre ses portes."
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Réactions sur l'article |
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| Banouf a écrit | le 16/12/2015 à 17:46  |
| Article super intéressant, et agréable à lire! Évidemment, ce genre d'info ne tombe pas quotidiennement, mais si vous avez d'autres idées d'articles se rapportant à ce qui se passe en dehors de la glace et des arena, faites vous plaisir. |
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