|
Yves Seira |
Jonas Hiller, une partie d'explication du succès biennois |
Un peu d'histoire
Sans faire partie des classicos des play-off, Bern contre Zurich est une très belle affiche qui a déjà apporté de belles émotions en play-off, notamment lors de la fameuse finale de 2012 avec ce but gagnant zurichois marqué par Steve McCarthy à 2 secondes de la fin du match dans une arène bernoise en pleine ébullition. La dernière fois que les deux équipes se sont affrontées en play-off, c’était lors des quarts de finale en 2016, avec une victoire bernoise. Et la dernière fois que le duel se jouait au stade des demi-finales, c’était en 1992, avec là aussi une victoire du club de la capitale fédérale. Au total, les deux clubs se sont rencontrés à 6 reprises en play-off. Cette énième demi-finale pour les Ours sera leur 20ème, alors que les ZSC Lions participent à leur 13ème demi-finale « seulement ».
De l’autre côté, la duel entre Bienne et Lugano est pour le moins inédit ! La seule fois que les deux équipes se sont rencontrées en play-off, c’était lors des quarts de finale en 1991, avec un succès tessinois. Pour Bienne, cette qualification pour les demi-finales (aucunement volée face à Davos on le rappelle) est un moment historique, car c’est seulement la deuxième fois de l’histoire que le club se hisse à ce niveau après une demi-finale perdue face au SCB en 1990. 28 ans d’attente, cela a sans doute semblé une éternité pour le supporters biennois. Mais de plus en plus d’indicateurs tendent à montrer que Bienne est définitivement de retour au plus haut niveau, de quoi se réjouir pour les fans. En face, Lugano a bien entendu plus de bouteille. Les deux dernières fois que les Tessinois se sont hissés en demi-finales, c’était en… 2016 et 2017. Et c’est la 19ème fois que le HC Lugano est rendu à ce stade de la compétition.
|
Saisons jouées
depuis 1985 |
Participations
aux play-off |
Participations
aux 1/2-finales |
Qualifications
en finale |
Titres gagnés |
Bern |
32 |
29 |
20 |
13 |
9 |
Lugano |
33 |
31 |
19 |
13 |
7 |
Kloten |
33 |
27 |
19 |
9 |
4 |
Davos |
29 |
28 |
16 |
10 |
6 |
Zug |
31 |
28 |
15 |
4 |
1 |
ZSC Lions |
30 |
26 |
13 |
8 |
5 |
Gottéron |
33 |
22 |
11 |
4 |
- |
Ambrì-Piotta |
33 |
19 |
9 |
1 |
- |
Genève-Servette |
16 |
14 |
6 |
2 |
- |
Bienne |
20 |
10 |
2 |
- |
- |
Rapperswil-Jona |
21 |
10 |
1 |
- |
- |
Sierre |
4 |
1 |
1 |
- |
- |
Lausanne |
10 |
3 |
- |
- |
- |
Olten |
7 |
2 |
- |
- |
- |
Basel |
4 |
1 |
- |
- |
- |
Langnau |
19 |
1 |
- |
- |
- |
Arosa |
1 |
- |
- |
- |
- |
Herisau |
1 |
- |
- |
- |
- |
Ajoie |
3 |
- |
- |
- |
- |
Chaux-de-Fonds |
3 |
- |
- |
- |
- |
Chur |
5 |
- |
- |
- |
- |
Quelques statistiques…
Lors des quarts de finale, sans surprise, les équipes qualifiées sont celles qui ont marqué le plus de buts : 23 pour le SCB, 22 pour Lugano, 21 pour Bienne et 17 pour les ZSC Lions. Défensivement, les Ours bernois ont aussi passé le stade des quarts de finale avec le meilleur bilan, comptant seulement 9 buts encaissés face à Genève-Servette. Suivent les ZSC Lions et Lugano avec 12 buts encaissés, puis Bienne avec 17 buts encaissés tout de même, cela malgré un
Jonas Hiller pourtant en grande forme. En terme d’efficacité pure et avec un
Gregory Hofmann en feu (6 buts marqués contre Gottéron), c’est Lugano qui arrive largement en tête avec 16,18% de réussite aux tirs. Derrière, on retrouve les Bernois avec 11,27%, Bienne avec 11,05% et les ZSC Lions avec 9,39% seulement. L’absence des snipers Dario Bürgler et Damien Brunner n’a donc pas trop pénalisé Lugano, en quarts en tout cas.
En situation spéciale, le plus étonnant est que le meilleur bilan des quarts de finale a été réussi par Davos avec 37,5%, soit une équipe éliminée. Derrière, on retrouve Lugano avec 31,82%, les ZSC Lions avec 28,57%, le SCB avec 25%. Et très loin derrière on retrouve Bienne, avec seulement 9,09%, soit le même bilan que Genève-Servette, la plus faible équipe à avoir participé aux play-off cette année… Avec 93,55% de réussite en infériorité numérique, les ZSC Lions ont le penalty killing le plus fort, meilleur que celui des Ours avec leurs 90,91%, ainsi que celui de Lugano avec ses 85,71%. Loin derrière, on retrouve Bienne, qui avec 62,5% seulement, a simplement le pire bilan de toutes les équipes des quarts de finale !
|
Yves Seira |
Fredrik Pettersson, meilleur pointeur du Z en play-offs |
Conclusion et pronos
Avec son attaque de feu menée par un
Maxim Lapierre étincelant, son efficacité offensive et son bon power play, Lugano a tout entre les mains pour passer l’étape biennoise, malgré le désavantage de la glace. Surtout que les Luganais ont été assez bons aux engagements en zone offensive lors des quarts de finale, ce qui n'a par exemple pas été le cas de Bienne. Mais les Seelandais sont euphoriques. S’ils arrivent à maintenir leur niveau de confiance des quarts de finale en début de série, ils ont clairement les moyens de faire douter les Bianconeri, surtout avec dans ses rangs un sniper comme
Toni Rajala. Un élément déterminant pourrait être l’absence potentielle du côté luganais du très précieux international finlandais
Jani Lajunen, blessé lors du quarts de finale contre Fribourg.
Dans l’autre série, l’élément clé pourrait s’appeler
Robert Nilsson. Très longtemps absent en raison d’une commotion, certaines rumeurs laissaient entendre du côté de Zurich que le "génialissime" ailier suédois pourrait finalement retrouver la compétition durant les demi-finales et ainsi reformer l'infernal duo avec
Fredrik Pettersson. Alors, un coup de bluff pour déstabiliser Kari Jalonen et ses hommes ? Une chose est sûre, avec lui, les ZSC Lions prendraient une autre dimension encore et seraient compliqués à manoeuvrer, même pour le grand SCB.