La dernière journée de Ligue Magnus va décider du huitième et dernier participant aux play-offs. Épinal fait partie des trois candidats possibles avec Nice et Mulhouse. Les Spinaliens n’ont néanmoins plus leur destin entre leurs crosses et doivent espérer que les Scorpions ne prennent pas plus d’un point contre Angers et que les Aigles n’en prennent pas plus de deux à Gap pour se qualifier… si toutefois ils parviennent à battre Strasbourg en temps réglementaire. Par le jeu des reports de matchs, les Gamyo ont déjà battu l’Étoile Noire quatre jours auparavant mais les Strasbourgeois peuvent compter ce soir sur le retour de précieux joueurs, notamment Duras et Augstalkins. Pour les Alsaciens, la rencontre est capitale car les points acquis compteront en poule de relégation si Épinal s’y retrouve.
Arbitres : MM. Cregut et Rauline assistés de MM. Douchy et Peuriere
Buts : Epinal : ; 11.15 Matt Bissonnette (ass Quentin Fauchon et Mathieu Briand) ; 36.47 Alexandre Mulle (ass Tyler Mosienko et Stephen Silas) ; 48.49 Matt Carter (ass Tyler Mosienko) ; 57.38 Florian Sabatier (ass Anthony Rapenne et Matt Bissonnette) ; 57.49 Ryan Mc Donough Strasbourg : 01.06 Michal Duras (ass Markus Korkiakoski et Roope Nikkila) ; 34.09 Markus Korkiakoski (ass Sébastien Trudeau et Edmunds Augstkalns)
Pénalités
16 minutes contre Epinal
18 minutes dont 10 à Sulc contre Strasbourg
Photographe : Celian Steiner
Epinal démarre mal puis se ressaisit
Si Llorca cadre le premier shoot sur la cage de Chabera au bout de neuf secondes seulement, les Spinaliens vont souffrir au cours des premières minutes. Augstalkins frôle le poteau du but d’Hocevar et Morillon oblige le portier spinalien à effectuer son premier arrêt. Il s’incline quelques secondes plus tard sur un shoot de Duras dans un angle fermé qui se faufile entre lui et le poteau (1’06, 0-1). La partie démarre de la pire des manières pour Épinal…
Les affaires des Gamyo ne s’arrangent pas dans les minutes suivantes, avec un rebond dangereux obtenu par Nikkila et une faute sifflée contre Bissonnette pour un faire trébucher inutile sur une relance strasbourgeoise (2’59). Strasbourg en profite pour tirer rapidement avec Korkiakoski mais Mulle et Mosienko en contre vont se charger de tuer la pénalité.
À partir de là, les Spinaliens vont mettre progressivement la crosse sur le palet et dominer la suite du tiers. Baldwin en faisant le tour de la cage place Chabera en mauvaise posture, le portier strasbourgeois laissant un rebond dangereux à Devin. La ligne Lorcher-Sabatier-Rapenne va aussi porter le danger dans la zone alsacienne à plusieurs reprises. L’égalisation se dessine et intervient après un tir de Pecura contré par le patin de Fauchon. Celui-ci s’élance en contre et sert Bissonnette face à la cage mal couverte par Chabera (11’15, 1-1).
Épinal va poursuivre ses efforts pour cette fois prendre l’avantage, en vain. Pourtant, les Gamyo dominent largement la partie avec de nombreuses actions offensives : une percée de Soudek, un cafouillage au cours duquel Chabera s’interpose deux fois face à Carter, une magnifique passe de Maxime Martin en retrait pour Rapenne et deux tirs de Nikiforuk, l’un dans le filet extérieur et l’autre dans la botte de Chabera. Le rythme de la partie n’est pas très élevé du fait des nombreuses approximations des deux côtés. Poissompré pense tout de même que son équipe va prendre les devants quand Rapenne décale Sabatier mais Chabera revient et sort le palet du bout de la mitaine. Les Gamyo terminent le tiers en supériorité quand Burgert retient Devin (19’05), sans plus de réussite.
Tirs cadrés : 16 pour Épinal, 9 pour Strasbourg
Photographe : Celian Steiner
Pénalités à répétition
Pendant 1’05, Épinal commence le tiers à un joueur de plus mais a de grosses difficultés à s’installer. Strasbourg revient au complet sans trembler, avant de reperdre rapidement un homme quand Chapuis accroche Carter en position de tir (22’48). À part Lorcher qui échoue dans la mitaine de Chabera, aucun tir spinalien n’est cadré et comme Baldwin écope d’une seconde pénalité pour un nouveau faire trébucher inutile (24’06), Épinal ne peut profiter de deux minutes complètes de supériorité. À quatre contre quatre, Sabatier alerte Chabera puis Trudeau et Duras buttent sur Hocevar une fois Strasbourg au complet.
La domination spinalienne du premier tiers s’est effacée et les visiteurs se montrent de plus en plus insistants : le tir de Pecura s’écrase même sur les montants du but spinalien. En plus, les Strasbourgeois seront bien aidés par l’indiscipline spinalienne : une obstruction de Silas sur Trudeau (30’42) puis une crosse haute de Gritans sur Benoît sanctionnée de 2’+2’ (31’08) place l’Étoile Noire en double supériorité. Sous les assauts de Nikkila et Augstalkins, Épinal souffre mais parvient à la fin de la première pénalité… quand Hocevar déplace la cage et est pénalisé pour un retard de jeu, purgé par Mosienko (32’48). Le scénario devient un peu rocambolesque : la cage ne tient plus en place et le jeu est interrompu pour y mettre un coup de perceuse, sous la colère des tribunes. Les sifflets reprennent de plus belle quand la cage bouge encore une petite minute plus tard… et qu’à la fin de cette longue période de double supériorité, les Alsaciens trouvent enfin la faille : décalé par Trudeau, Korkiakoski loge le palet juste sous la barre (34’09, 1-2).
Après quatre pénalités consécutives, les Spinaliens n’auront à peine le temps de souffler que Sabatier se rend coupable d’un grossier faire trébucher en zone offensive sur Duras (36’33)… qui débouche quelques secondes plus tard sur un but en infériorité pour Épinal ! Après un tir de Nikkila repoussé de la botte d’Hocevar, Mulle est lancé en break face à Chabera et égalise du revers (36’43, 2-2).
Mulle aurait même pu en remettre un deuxième dans les instants suivants, sur une sortie hasardeuse du gardien alsacien, de même que McDonough aurait pu lancer Nikiforuk en break s’il n’avait pas trop appuyé sa passe. Épinal s’en sort très bien dans ce second tiers : malgré les fautes à répétitions, une longue période de jeu à trois et un poteau de Strasbourg, les Gamyo n’ont encaissé qu’un seul but… avant d’en marquer un en infériorité ! C’est un petit miracle pour les Vosgiens d’être à égalité avec Strasbourg à ce stade de la partie.
Tirs cadrés : 9 pour Épinal, 10 pour Strasbourg
Photographe : Celian Steiner
Troisème tiers important… pour les play-down
Alors que les Spinaliens sont aux vestiaires, à 100 kilomètres de là, Cruchandeau marque en prolongation le but victorieux contre Angers et envoie Mulhouse en play-offs. Épinal est désormais officiellement en play-down mais le dernier tiers garde son enjeu, puisque les points acquis compteront dans la poule de maintien. Il va se dérouler dans un silence de cathédrale devant des tribunes désabusées.
Chabera doit réaliser deux beaux arrêts face à Carter avant que Burlin ne soit pénalisé pour une crosse haute (42’21). Épinal ne cadre pas le moindre tir, Soudek dans un très mauvais jour perdant deux fois le palet sur de grossières erreurs. Les occasions se font de plus en plus rares et côté Strasbourgeois, seul Duras s’illustre encore un peu. Épinal va alors prendre l’avantage pour la première fois, Carter filant sur l’aile droite avant de shooter dans la lucarne (48’49, 3-2).
Dans une partie au rythme de plus en plus lent avec des tribunes de plus en plus silencieuses, Dikis et Duras tentent en vain d’égaliser. Il commence à y avoir un peu d’animosité sur la glace suite à un gros contact entre Devin et Burgert puis une explication entre Augstalkins et Lorcher. Pour calmer les esprits, les arbitres envoient Bissonnette et Sulc sur le banc après un début de bagarre (53’32) et l’on joue deux minutes à 4 contre 4. Hocevar sauve les siens face à Pecura tandis que Carter manque son tir seul face à Chabera. Un peu plus tard, un lancer très puissant de Sabatier ricoche dans la mitaine du gardien alsacien et glisse dans les filets (57’38, 4-2). La victoire ne peut plus échapper aux Spinaliens malgré le temps mort de Strasbourg d’autant plus que dans les secondes qui suivent, un essai de Nikiforuk est récupéré par McDonough et après un passage dans les airs, le palet retombe avec énormément de réussite dans les filets (57’49, 5-2). Les Strabsourgeois protestent contre une crosse haute de Nikiforuk, ce qui vaut 10’ de méconduite à Sulc, mais le but et bien accordé à McDonough.
Tirs cadrés : 14 pour Épinal, 7 pour Strasbourg Le capitaine Mosienko semblait bien désabusé au moment de venir saluer les tribunes, tout aussi dépitées que lui à la fin du match. Pour la première fois depuis 2005, Épinal ne participera pas aux play-offs, conséquence d’une fin de saison régulière désastreuse (3 victoires pour 11 défaites depuis le 5 janvier) et d’une dixième place finale avec un point seulement de retard sur la huitième place de Mulhouse. De quoi nourrir beaucoup de regrets...
En poule de relégation, Épinal retrouvera encore deux fois son adversaire du soir, ainsi que Chamonix et Nice. Celle-ci devrait débuter mardi prochain. Au classement de la poule, Épinal suite à cette victoire contre l’Étoile Noire comptera 15 points d’avance sur Strasbourg, dernier, ce qui signifie qu’une victoire d’Épinal ou une défaite de Strasbourg suffiront pour que le Gamyo se maintienne sportivement. En revanche, la tâche sera beaucoup plus compliquée pour Strasbourg, avec 10 points de retard sur l’avant-dernier, Chamonix. Avec de tels écarts, la poule de maintien risque de livrer rapidement son verdict final.