Les premières minutes ressemblent à un round d’observation, il faut d’ailleurs attendre 2.30 mn de jeu pour voir le premier tir cadré. Auteur d’un beau geste technique lui permettant de subtiliser le palet à un genevois, Thomas Deruns alerte Christophe Bays qui repousse son slap. Genève ne s’en laisse pas conter, et vient tirer deux fois consécutivement aux buts de Cristobal Huet, qui dévie adroitement de la botte celui de Taylor Pyatt, un des tout nouveaux NHLer du Servette. Les attaques de Genève deviennent plus dangereuses, et les locaux commencent à légèrement dominer leur adversaire.
Cependant à l'image de ce début de match, Lausanne prend à son tour l'initiative.

Photographe : Jean-Luc Carlier

À la 8^e minute, Harri Pesonen file côté droit et remet au centre pour Ossi Louhivaara qui rate de peu l'ouverture du score. La paire Finlandaise du LHC vient de donner des sueurs froides aux Vernets. Rapidement le jeu se rééquilibre, et c'est au tour des Genevois de se montrer menaçant avec Daniel Vucovic qui sert le jeune et imposant défenseur Eliot Antonietti, mais son puissant slap est dévié par Huet, toujours bien placé. Le jeu est rapide, va d'un but à l'autre, et il faut toute l'adresse défensive de Frédéric Iglesias pour empêcher Thomas Deruns, de filer seul vers les cages de Christophe Bays. Mais ce dernier à l'occasion de s'illustrer quelques minutes plus tard sur un tir de Ralph Stalder, qui voit son but tout fait être repoussé de la crosse par le jeune gardien genevois, auteur ici d'un arrêt miraculeux.
Les deux équipes sont disciplinées, la première pénalité n'intervient qu'après 17 mn de jeu. Mais il ne faut que 27 secondes dans ce power play à Etienne Froidevaux pour ouvrir le score. Bien placé, il n'a qu'a récupérer le rebond laissé par Bays sur un puissant tir de Joël Genazzi, 17,27 mn : 1-0.

Les Lions sont à l'initiative les premiers par Thomas Deruns, très en vue ce soir, et Larri Leeger. Mais Genève réplique aussitôt par Alexandre Picard, le Québécois préféré des supporters est toujours très actif devant le filet. Malgré cela c'est quand même le LHC qui démarre le plus fort, obligeant Christophe Bays à plusieurs interventions. Servette bénéficie enfin d'une supériorité numérique à 25,45, mais n'en fait rien de bon, subissant même deux contre-attaques qui lui attirent les sifflets du public.

Photographe : Jean-Luc Carlier

Malgré cela Genève repart à l'attaque avec énergie, mais aussi imprécision. Ceci allié à la rigueur défensive des Lausannois, et un Christobal Huet toujours bien placé, et très sûr de lui dans ses déplacements, donne l'impression que ça ne va jamais rentrer. Le kop donne de la voix, et surprise, il est sonorisé ! Les « aux armes » résonnent avec force dans la patinoire... Et il faut bien ça pour couvrir ceux du kop de Lausanne, bien moins nombreux, mais bien plus bruyant ! La seconde moitié du tiers voit l'intensité du jeu baisser.
Genève obtient de nouveau une supériorité numérique, et l'aborde avec toujours autant de maladresse, mais curieusement la seconde minute de ce power play voit les Aigles se réveiller et mitrailler la cage d'Huet, qui lui, fait tous les arrêts. Sûre de son gardien et de sa défense, Lausanne place des banderilles sur les buts de Bays, qui à la 37e mn prend à bout portant, un puissant tir en pleine face ! Le palet est dévié, le gardien sur les fesses, et l'arbitre arrête le jeu. Bays se relève, le jeu reprend, tout va bien. Les Genèvois attaquent encore et encore, mais leurs assauts restent stériles, de plus Lausanne les pressent haut, les gênants ainsi considérablement dans la construction de leurs attaques.

Genève reprend ce tiers trois en supériorité pour 40 secondes et met d'entrée la pression sur le but vaudois.
À 51,30 mn une mêlée de joueur grenat s'abat sur le but Lausannois, mais c'est Huet qui en ressort avec le palet sous sa mitaine. Le début de ce troisième acte est clairement pour les locaux qui essayent encore et encore, mais se cassent inexorablement les dents sur la défensive des Lions. Et même s'ils enchaînent les tirs cadrés, ceux-ci ne mettent jamais hors de position un Cristobal Huet qui ne leur laisse rien.

Photographe : Jean-Luc Carlier

Lausanne de son côté reste dans son plan de match : grosse défense, aidée par un gardien dominant et contre attaques. Même lors des deux infériorités numériques qu'ils subissent, les Lausannois ne se trouvent pas vraiment en danger. Leur jeu en box play est très agressif et mobile, ils harcèlent continuellement les attaquants genevois qui peinent à installer leur jeu de puissance. Mais l'attaque vaudoise n'est pas en reste, notamment avec Caryl Neuenschwander, qui fait le show derrière le but de Bays en chipant seul le palet à deux genevois pour ensuite obtenir une pénalité. Ça râle dans les gradins des Vernets.
La seconde partie du tiers est plus équilibrée et le match redevient serré. À 56,39 mn, Etienne Froidevaux est pénalisé pour « accrocher », c'est maintenant ou jamais pour Genève ! Chris Mc Sorley, à la surprise générale, étant donné qu'il n'y a qu'un but de retard, sort rapidement Christophe Bays. Les Genevois, à six contre quatre font le siège du but de Cristo, qui lui, finit de les écœurer. Par contre à 59,14 mn, Etienne Froidevaux en met un deuxième, et Caryl Neuenschwander fait de même à 59,49 mn, toujours en cage vide : 0-3. L'addition est difficile à avaler face au rival romand pour le public qui commence à quitter la patinoire avant le coup de sifflet final.

Genève a perdu cinq de ses six derniers matchs face à Lausanne, qui sait parfaitement s'adapter au jeu des Grenats. Les Lausannois « offrent » un hockey peu spectaculaire, c'est le moins que l'on puisse dire, mais le résultat est là, et avec ces deux points pris aux Vernets, ils se relancent dans le championnat. Christobal Huet, malgré ses 39 ans, reste quant à lui le gardien que l'on connaît. Chris Mc Sorley pour sa part, va devoir trouver la recette pour battre ses voisins, car le derby ne fait plus recette, les 600 places vides en témoignent. Et puis après l'intermède de la ressuscitée coupe de Suisse qui les opposera à Ajoie (LNB), il faudra jouer Davos qui est en pleine bourre, et Berne. Si Genève ne veut pas décrocher du haut de tableau, son offensive devra montrer autre chose que sa piteuse prestation de ce soir.