Les deux équipes s'observaient en ce début de rencontre, préférant souvent balancer au fond, plutôt que de prendre des risques sur les entrées en zone.
La première erreur spinalienne était la bonne pour les Rouennais, qui prenaient l'avantage par Strozynski, alors que la paire défensive Ilic-Simon tergiversait pour récupérer la mise au jeu pourtant gagnée par Caicco... (0-1 à 2'09)
Un vent de panique s'en suivait chez les Dauphins qui étaient tout près de se noyer sous les coups de boutoirs de Thinel et David. La pénalité appelée contre Desrosiers (plus enclin à distribuer des coups que le jeu hier soir) n'offrait pas la moindre occasion à des Dauphins tétanisés par l'enjeu.
Un surnombre était sifflé contre les locaux, mais Petrik (probablement auteur de son meilleur match de la saison) tenait le fort, sur des tentatives de David et Desrosiers.
| Photo de David Blanchard | Sundqvist élu meilleur joueur spinalien |
Une combinaison Quessandier-Petrak aurait mérité meilleur sort, mais Sopko (impérial hier soir) fermait la porte.
La moitié du premier tiers était atteinte, lorsque Bouchard qui usait et abusait des coups de coudes en toute impunité jusque là, était enfin sanctionné par Mr Bourreau, tout comme David et Sundqvist. Il y avait de l'électricité dans l'air et l'arbitre de la rencontre avait toutes les peines du monde à tenir son match...
Comme lors du premier powerplay, les Dauphins restaient toutefois étonnamment stériles, la faute à une défense normande bien en place devant la muraille Sopko. Chassard n'avait pas plus de réussite lorsque Doucet était à son tour sur le banc des punis.
Déjà à la peine physiquement, les Spinaliens allaient connaître un nouveau coup dur, lorsque Simko quittait la glace sur civière avant de rejoindre l'hôpital local pour des examens complémentaires. Comme touchés par ce nouveau coup du sort, les Dauphins subissaient à nouveau les assauts de Bouchard et Thinel, mais Petrik tenaient les siens dans la partie.
David était à son tour sanctionné, mais Chassard perdait le palet à la bleue et offrait ainsi un break à Desrosiers, qui butait toutefois sur Petrik. Un ultime rush de Quessandier, ne trouvait pas preneur devant la cage normande.
Bien que copieusement dominés dans ce premier tiers, les Dauphins gardaient encore l'espoir de revenir au score et s'y employaient dès le début du second acte, lorsque Leroy (auteur d'un très bon match hier) perçait la défense rouennaise, mais butait une nouvelle fois sur Sopko !
Le match se débridait et un puck perdu dans la bande, offrait un nouveau break aux Dragons, qui se heurtaient toutefois à Petrik, tandis que Chipaux qui faisait admirer son patinage, butait lui aussi sur Sopko.
Salmivirta (qui fait de plus en plus rêver les supporters rouennais) provoquait la défense normande et laissait une passe abandon pour Petrak, dont le tir était capté par le cerbère des Dragons.
Desrosiers pris de vitesse commettait la faute sur Papelier, ce qui n'échappait pas à Mr Bourreau. Gervais armait à la bleue, mais ne parvenait pas à percer la cuirasse de Sopko, tandis que Petrak qui prenait un bon coup de coude de Bouchard au passage, perdait le puck et il fallait toute la vista de Petrik, pour annihiler l'échappée des Dragons !
La mi-match était atteinte et le score n'avait toujours pas évolué. Le pressing rouennais s'intensifiait à nouveau, mais Leroy au four et au moulin, résistait bien à Bouchard dans la bande et gagnait son duel des titans, avec le colosse canadien !
| Photo de David Blanchard | Plch sous étroite surveillance |
Epinal avait incontestablement réussi à hausser son niveau de jeu dans ce tiers médian et poussait de plus en plus fort, à l'image de Plch qui grattait le palet et servait Leroy lancé, qui assénait un tir terrible, bien capté par le gardien rouennais !
Romand répliquait à son tour, mais Petrik en deux temps, bloquait bien le retour, pour préserver le score.
Salmivirta servait le café-crème à son compatriote Glad, mais échouait à son tour sur un Sopko décidément infranchissable et qui aurait largement mérité le titre de meilleur joueur du match, côté rouennais.
Les Dragons reculaient peu à peu et alors que Sopko semblait pour une fois battu, un tir terrible de Gervais heurtait le poteau et sur le contre qui suivait, Thinel crucifiait Petrik ! (0-2 à 38'31)
Les deux équipes revenaient sur la glace avec ce score de 2-0 en faveur des visiteurs. Le tournant de la partie, avec ce tir de Gervais avait eu lieu et rien n'allait pouvoir inverser la tendance face à un solide ensemble normand.
Glad était sanctionné pour un retard de jeu et une belle triangulation entre Plch-Caicco et Sundqvist échouait à nouveau sur Sopko.
Les Dauphins se ruaient à l'assaut pour tenter de revenir au score et comme souvent dans pareil cas de figure, Thinel s'échappait pour un deux contre un et servait Bouchard sur un plateau pour le troisième but rouennais de la soirée (0-3 à 47'11)
| Photo de David Blanchard | Salmivirta a encore pesé sur la défense adverse |
Désormais coulés, les Dauphins tenaient absolument à livrer un baroud d'honneur devant leur fidèle public. Petrak gagnait son duel dans la bande et servait Salmivirta, une nouvelle fois tenu en échec par Sopko. Epinal faisait feu de tout bois, mais le cerbère slovaque des Dragons tenait bon !
Sous la pression, Virolainen commettait à son tour la faute, mais malgré un bon jeu de puissance vosgien, ni Gervais, ni Salmivirta ne trouvaient la faille.
Sundqvist écopait à son tour et Petrik était l'auteur d'un magnifique puck-check pour endiguer l'offensive normande.
A force de courage et de persévérance, les Dauphins allaient enfin être récompensés lorsque Plch, servi sur un plateau par Salmivirta, perçait enfin la cuirasse de son compatriote ! (1-3 à 54'27)
Le score n'évoluait plus et le coach Allard demandait son temps mort à 58'04, pour reposer ses cadres et tenter un ultime coup de poker, n'ayant de toutes façons strictement plus rien à perdre.
Plch distillait un caviar dont il a le secret à Gervais, mais le canadien décidément pas en veine dans ses play-off trouvait une nouvelle fois Sopko à la parade. Le coach Vogin prenait à son tour son temps mort à 58'38, tandis que Petrik quittait la cage spinalienne. Comme souvent dans pareil cas de figure, Rouen récupérait le palet dans sa zone et Thinel trouvait le cadre d'un long dégagement (1-4 à 59'29 en cage vide)
Epinal pouvait quitter la glace la tête haute ! Auteurs de leur plus belle saison depuis leur retour en élite, les joueurs de la Cité des Images ont logiquement échoué devant l'armada rouennaise. Le manque de muscle était trop important dans cette série, où l'ombre de Lefebvre et Scott a souvent plané dans les duels physiques... Le public triste, mais une dernière fois conquis par ses Dauphins, pouvait quitter Poissompré avec toutefois le sentiment amère d'avoir mangé son pain blanc et que le plus dur était à venir...
Pour Rouen, les play-off commencent comme l'an passé face à Dijon (3/0). Les Dragons dégagent une puissance de feu (surtout en supériorité numérique) et une puissance physique impressionnantes. Il est toutefois dommage pour une équipe qui possède autant de talents individuels, de jouer autant des coudes et ce qui est passé face aux petits gabarits spinaliens, ne passera peut-être pas face aux costauds grenoblois ou briançonnais...
|