L'article que nous vous présentons ci-dessous est un essai rédigé par Martin Millerioux, ancien joueur de Grenoble, Villard-de-Lans, Morzine-Avoriaz, Lyon et Annecy et ex-entraineur d'Annecy.
Cet essai de Martin Millérioux faisant 20 pages, nous vous le proposons en plusieurs publications.
Bien que certaines parties soient destinées aux joueurs, entraineurs ou aux parents de joueurs, il est accessible à tous et est illustré de vidéos et de liens. LE HOCKEY - Société, Motricité, Latéralité, Prophylaxie, Travail hors glace optimal ? par Martin Millerioux - 2e partie 1ère partie : lien I) Sport, quel impact sur la posture?
A) Blessures chroniques chez les hockeyeurs professionnels
B) Blessures chroniques chez les jeunes hockeyeurs
1) Le bas du dos
2) Prophylaxie lombaire et sédentarité
3) Problème aux épaules
cet article:
Il) Le pattern moteur au hockey sur glace
A) La Motricité et sa définition
B) Porter des patins n’est pas anodin
C) Ma crosse, ma précieuse
1)Le lancer du poignet
2)Le slap
D) La latéralité et sa définition.
1) Conséquences mécaniques et posturales
2) Peu d’impact sur la force
III) Étude de Gail Leclerc sur la Latéralité
A) Présentation
B) Résultats sur des joueurs de 15 à 17 ans
1) membre inférieur
2) Épaule bassin tronc
3) Posture
Au hockey, le membre inférieur est principalement responsable de la propulsion. Le maniement avec la crosse demande une flexion constante de la hanche. De plus, les patins, de part la rigidité de la semelle et la lame empêchent la flexion plantaire. Il est nécessaire au joueur de fléchir constamment les genoux et la hanche pour compenser l'antériorité de leur centre de masse causé par les patins et le port de la crosse.
L'absence de flexion plantaire induit un travail plus important de la hanche, et le mouvement d'extension de la jambe ne peut être complété et la phase de recouvrement se retrouve écourtée ce qui implique une sur sollicitation du psoas iliaque. Il semble intéressant de noter que le fléchissement constant de la hanche lorsque le joueur est sur la glace prédispose à un raccourcissement du muscle psoas iliaque ce qui cause une
augmentation de la lordose lombaire en posture debout.
C) Ma crosse, ma précieuse
Quel que soit le sport, le membre supérieur occupe généralement deux fonctions motrices importantes. Dans un premier temps, il effectue un travail de précision et/ou se positionne en prévision d'une action précise. Dans un deuxième temps, il projette ou frappe avec puissance, tout en se coordonnant avec le reste du corps afin d'augmenter sa force et sa puissance. Aussi, on remarque que les rotateurs de l'épaule ont une grande
influence sur l'efficacité de mouvement du membre supérieur et leurs débalancements musculaires peuvent occasionner des blessures importantes.
Au hockey, l'utilisation de la crosse et le port latéral de celle-ci amène le membre supérieur à se développer différemment. Pour un joueur Left, l'utilisation de la crosse amène son bras gauche à travailler, la majorité du temps, en extension et l'amplitude de mouvement de ce bras est beaucoup plus grande que celle de son bras droit qui est la majorité du temps en position de flexion. Le constat inverse s’applique pour les Right.
1) Lancer du poignet
Les lancers du poignet ou du revers demandent une grande force des avant-bras. Au départ, comme à la fin du lancer, le tronc est antérieur et exécute une légère rotation très rapide. Lors du lancer du poignet, les avant-bras et les poignets effectuent, pour un bras dominant, une flexion rapide et pour l'autre, une extension rapide des poignets. La puissance de ce genre de lancer dépend de la coordination du transfert de poids entre la jambe arrière et la jambe avant.
2) Le slap
Le bras dominant (le gauche pour un Left) est en complète extension et le tronc effectue une importante rotation du côté dominant. Par la suite, le tronc est amené en rotation vers l'avant afin de frapper la glace quelques centimètres avant le palet .Les yeux du joueur fixent le palet et le transfert de poids se fait du pied arrière vers le pied avant. La crosse frappe la glace avant de frapper le palet. Les poignets passent de l'extension à la flexion alors que la pression est exercée vers le bas sur la glace lorsque le contact avec le palet a lieu.
Voici le lien d’une vidéo pas très scientifique mais qui donne une idée du mouvement (pour illustrer le lancer du poignet et le slap)
D) La Latéralité (ou Latéralisation) et sa définition
Elle peut se définir comme « la dominance fonctionnelle d’un segment sur son homologue symétrique » Si on devait résumer , la latéralité se base sur différentes parties anatomiques du corps , les yeux, les bras et les mains, le bassin, les jambes et les pieds.
Voici le lien d’une étude menée sur le tennis et qui évoque le rapport entre la latéralité et la qualité de différents coups techniques. Le lancer au hockey sur glace se rapproche du patron moteur de la frappe au tennis. Il semble donc intéressant de regarder cette étude. Elle commence à s’exercer vers 3-4 ans et se fixe
vers 7-8 ans environ chez la plupart des enfants.
1) Quelques conséquences mécaniques et posturales de la latéralité
Watson (1995) a démontré la relation qui existe entre une mauvaise mécanique musculaire relié à un développement inégal des agonistes et antagonistes du mouvement et l'apparition de blessures chez des athlètes de haut niveau. La latéralisation peut jouer un rôle important dans l'apparition de blessures spécifiques. Un côté du corps utilisé à outrance se développera davantage et entraînera une modification plus ou moins importante de la posture du sujet selon l'ampleur de la latéralisation. (Watson 1995)
On remarque, dans les cas d'hypercyphose thoracique que les muscles du haut du dos (le trapèze bas et moyen, les rhomboïdes majeur et mineur) sont hyperextensibles. Pour ce qui est des muscles antérieurs, on remarque que le petit et le grand pectoral sont hypoextensibles. Une abduction de la scapula est généralement due à une faiblesse au niveau des rhomboïdes, du sous-scapulaire et du serratus antérieur et par un manque d'extensibilité des antagonistes (les pectoraux et les deltoïdes) (Watson, 1995)
2) Mais peu d’impact sur la force
Pour ce qui est de la force et de l'extensibilité musculaire, dans le plan frontal, les joueurs de hockey ne présentent pas de développement asymétrique entre les côtés gauche et droit (Agre, CasaI, Leon, McNally, Baxter, Serfass, 1988). L'amplitude de mouvement et les tests de force musculaire effectués sur le membre supérieur et le membre inférieur ne permettent pas d'établir une différence musculaire significative entre les côtés gauche et droit du corps des athlètes (Agre et al., 1988).
III) Étude de Gaïl Leclerc
Je vous propose maintenant une synthèse des résultats obtenus suite à cette étude et les limites qui semblent apparaître. J’ai quasiment paraphrasé les propos de Gail Leclerc d’où l’utilisation de l’italique. Je vous invite à vous rapprocher de la méthodologie de l’étude car il serait trop long ici de détailler le protocole et le résumer mettrait en porte à faux le sérieux et le travail entrepris. Chapitre II Méthodologie
A) Résultats de l’étude sur des midgets (15 à 17 ans)
On peut constater que, dans les plans antérieur et postérieur, les hockeyeurs Left portent plus de pression sur leur pied gauche que sur leur pied droit. Les sujets Right, eux, portent davantage de pression sur leur pied droit. Ces données concordent avec celles du centre de masse des sujets.
Mécaniquement, une meilleure répartition du poids corporel amène le positionnement du
corps, et plus particulièrement le bassin, à se modifier.
1) Le membre inférieur : pied et psoas iliaque
Je vous propose cette vidéo particulièrement intéressante pour comprendre le fonctionnement du psoas iliaque ou l’ilio psoas:
Le fait de porter des patins durant un grand nombre d'heures, oblige le membre inférieur des joueurs à s'adapter à cette diminution de mobilité du pied. En effet, le port de patins amène un développement spécifique du membre inférieur puisqu'il ne permet pas de faire de flexion plantaire (Tyler et al., 1996). Afin de permettre à la lame du patin de demeurer complètement sur la glace, le joueur doit fléchir la hanche et les genoux (Tyler et al., 1996). La flexion de la hanche et des genoux est nécessaire pour compenser la projection antérieure du centre de masse causée par le port de patins. Afin de bien comprendre les
mécanismes qui sont provoqués par le port de patins, il est important de considérer le membre inférieur dans son ensemble. Une constante flexion dorsale de la cheville amène un développement musculaire particulier de la jambe et de la hanche (Tyler et al., 1996).
En effet, la flexion constante de la hanche provoque un raccourcissement du psoas iliaque et du droit antérieur. De plus, le bilan musculaire fait ressortir le fait que l'ensemble des sujets ont une grande force au niveau des érecteurs du rachis, ce qui peut être une résultante de l'antériorité provoquée par le port de patins. Ainsi , on ne peut négliger l'effet de la position de base et de la technique de patinage qui demande une constante projection vers l'avant du tronc. De plus, les lancers et les passes augmentent les effets de flexion et de rotation du tronc.
2) Les épaules, le bassin et le tronc
L’antéversion du bassin n'a pas eu d’impact au niveau abdominal puisque le bilan musculaire de la chaîne abdominale démontre que la majorité des sujets ont une grande force des muscles à ce niveau. De plus, les muscles au niveau lombaire sont très forts. Étant donné qu'une antéversion du bassin prédispose à un raccourcissement des muscles lombaires, nous n'avons pas été surpris de constater que les érecteurs du rachis sont très fort chez les sujets. On remarque que tous les sujets présentent un test de bilan musculaire au niveau du carré des lombes démontrant un déficit d'amplitude pour ce muscle.c'est-à-dire que le carré des lombes est plutôt trop fort et manque d'extensibilité.
L'antéversion du bassin de ces joueurs de hockey est grandement influencée par le psoas iliaque qui est très puissant.
Les jeunes joueurs de hockey à l'étude présentent déjà un profil musculaire et articulaire au niveau de la hanche et au niveau lombaire semblable à celui leurs aînés.
L'amélioration significative de l'angle épaule -bassin peut aussi être influencée par un meilleur balancement de la ceinture scapulaire. Les muscles principalement impliqués dans le positionnement des épaules dans le plan sagittal sont : le petit et le grand pectoral, les rhomboïdes, les trapèzes et les rotateurs internes et externes de l'épaule.
Finalement, une antériorité des épaules, qui cause également une augmentation de l'angle entre les épaules et le bassin dans le plan sagittal, peut être également associée à une antériorité de la tête (Chamberland, 2003). Il a été remarqué que l'ensemble des sujets présentait une antériorité de la tête de l'ordre de 5,5cm en moyenne avec un angle tête - épaules d'environ 10°. La position de base du joueur de hockey demande un port antérieur de tête constant. De plus, le port du casque protecteur augmente le poids de la
tête et demande une plus grande force des scalènes et de la portion supérieure.
Lors de cette étude, nous avons constaté de nombreuses différences entre les joueurs droitiers et les joueurs gauchers et ce, peu importe la position à laquelle ils évoluent.
Dans le plan postérieur, on remarque que, pour ce qui est des angles des épaules, les Right ont majoritairement l'épaule gauche plus élevée alors que chez les Left, c'est l'épaule droite qui est plus élevée. Il est intéressant de constater que la position de base sur le jeu a une influence sur le positionnement des épaules. L'épaule la plus basse lors de la position de base demeure basse par rapport à l'horizontale lorsque le joueur est debout.
La latéralité que demande le hockey sur glace prend toute son importance parce que non seulement la position des joueurs demande un travail différent pour les deux côtés du corps mais ce travail latéral se répercute sur leur posture en position.
3) Résultats de l’étude sur la posture
L'analyse de la posture semble importante afin de déterminer et de prévenir les blessures qui pourraient apparaître chez les sportifs professionnels et la prévention auprès des jeunes athlètes pourrait contribuer à diminuer le nombre de blessures chez les athlètes adultes (Watson, 2001).
Le sport influence le développement de notre corps et plus particulièrement de nos muscles. Un jeune athlète qui s'entraîne depuis de nombreuses années subit souvent un niveau élevé de spécialisation physique très tôt dans son développement. Le développement musculaire, la posture et les demandes spécifiques d'un sport
conditionnent le physique du jeune athlète. Le premier objectif de cette étude est d'établir le profil postural, le bilan musculaire et la répartition du poids sous les pieds de joueurs de hockey de niveau élite, âgés de 15 à 17 ans et de quantifier l'effet d'un programme d'exercices de renforcement et d'étirements musculaires afin
d'améliorer la posture de ceux-ci et d'éliminer le plus grand nombre d'anomalies posturales. Le second objectif de cette étude est d'établir une comparaison descriptive entre les joueurs droitiers et les joueurs gauchers.
L'établissement du profil postural et musculaire des joueurs de hockey pourrait servir nonseulement
à la prévention des blessures mais également, cela pourrait contribuer à améliorer la mécanique musculaire et la technique des gestes sportifs demandés au hockey sur glace. Il sera peut-être possible de produire des athlètes plus efficaces et plus puissants avec un potentiel de carrière beaucoup plus long. 1ère partie : lien 2eme partie : cet article 3eme partie (lien) :
IV) Conséquences et marche à suivre
A) Perspectives
B) Comment agir ?
C) Prophylaxie
1) La réactivité des pieds et la flexion plantaire
2) Le placement du bassin kinesthésie et proprioception
3) Détendre le psoas
4) Mobilité épaule bas du dos
5) Retour expérience personnelle Slack Line
ConclusionRessources et bibliographie
J’ai disséminé tout au long de l’article les références et les ressources qui m’ont conduit à sa rédaction.
A ma fille et à tous les gens que j’aime.