Huit jours avant de débuter le championnat du monde à Prague, l'équipe de France recevait à Grenoble Patinoire Pôle Sud son voisin suisse. Match « aller » d'une double confrontation France-Suisse en trois jours, avec un dernier match amical programmé dimanche à Lyon.
L'équipe de France est dans une configuration proche de celle du mondial. Manque à l'appel l'unique NHLer français suite au forfait de Bellemare, Antoine Roussel, qui a débarqué en France seulement ce vendredi à Lyon. Dave Henderson a aussi décidé de laisser en tribune Cristobal Huet. Encore une occasion ratée de jouer à domicile pour le natif de St Martin d'Hères et numéro 39 de cette EDF. L'occasion alors de tester les deux rivaux pour le poste de numéro 2 : Hardy/Quemener qui se sont partagés la partie.
La Suisse se présente avec deux NHLers. Streit (Philadelphie) et Berra (Colorado) mais ce dernier restera sur le banc, Genoni étant aligné pour ce premier match. Une sélection made in LNA avec 19 joueurs du cru, répartie principalement en six clubs (Davos avec 4 joueurs, 3 Lugano Berne Genève Kloten et Zurich). Côté français, seulement 9 joueurs sur 25 jouent en Magnus.
L'avant-match est l'occasion pour la fédération française, représentée par Luc Tardif, de saluer deux ex-champions français. Baptiste Amar et Luc Tardif Jr se voient remettre un maillot du président de la Fédération sous les applaudissements de la patinoire Pôle Sud, pas totalement pleine pour l'événement.
Alignements français :
Hardy puis Quemener
Manavian – Auvitu ; Desrosiers – S. Da Costa – Raux (ou Lampérier)
Besch – Hecquefeuille ; S.Treille – Meunier – Bertrand
Trabichet puis Janil – Dieude Fauvel Guttig-T. Da Costa- Fleury
Claireaux – Ritz – Y.Treille
Photographe Jean-Christophe Salomé
Le premier tiers est disputé avec intensité mais restera pauvre en occasions de buts. Notons néanmoins un bon lancer de Loeffel de la bleue qui vient trouver Hardy sur la trajectoire du puck (2'25).
La réponse française vient par Guttig qui sert en profondeur Fleury. L'attaquant français qui vient de signer en élite allemande lance largement à coté de la cage de Genoni, le gardien de Davos et tout récent champion de Suisse (4'30).
La première pénalité contre Du Bois (6'50) voit un seul tir français par Stéphane Da Costa sans grand danger pour la défense suisse.
Les tentatives suisses sont peu nombreuses et quand un shoot intervient, il n'est pas assez précis et Hardy n'a aucun mal à faire l’arrêt (10').
La France subit la domination territoriale des Suisses. Une seule tentative intéressante est à signaler pour les bleus et c'est un tir du revers de Sacha Treille repoussé par Genoni.
Photographe Laurent Lardière
La Nati s'impose 3-2
Le second tiers est plus animé. Les Bleus vont se montrer plus pressants devant la cage suisse. Tout d'abord avec le remuant Bertrand qui a passé un cap cette année en Finlande. Il parvient à déborder et remettre à Sacha Treille (20'50).
La première pénalité contre la France vient casser les attaques françaises (Meunier à 21'34). Les Suisses ne sont pas loin de trouver le chemin des buts avec un lancer de Streit, dévié qui tape le poteau (23'38).
Les Bleus repartent vers l'avant. Un contre français voit un trois contre deux s'offrir. Desrosiers, bien servi au second poteau, préfère l'option passe alors que le shoot aurait peut-être été préférable (24'32). Hecquefeuille, qui joue en LNB Suisse et qui connaîtra l'an prochain les rudesses de la LNA, n'est pas loin de battre Genoni entre les jambières suite à un raid solitaire (26'54).
Dean Kukan qui évolue en Suède trouve sur un lancer lointain la barre d'Hardy qui, masqué, n'a pas pu voir le départ du palet (28'12).
Comme prévu par le sélectionneur français avant le match, Hardy laisse sa place à Quemener à la mi-match.
Un changement qui porte ses fruits car la France ouvre la marque sur une belle action. Stéphane Da Costa ouvre le jeu en revenant vers l'arrière. Janil décale habilement son actuel et futur coéquipier de club, Desrosiers, qui ne se pose pas de question et slappe. Le palet glisse entre les jambières de Genoni qui ne peut rien faire (1-0 30'16).
La France va conserver cet avantage jusqu'à la fin de ce second tiers. Les rares tentatives suisses sont repoussées par Quemener.
Photographe : Laurent Lardière
Hecquefeuille face à Genoni
Les Suisses reviennent sur le glaçon pour le troisième tiers avec de meilleures intentions. Ils ne sont pas long à trouver la faille. Timo Helbling, ex-défenseur de Tampa Bay désormais à Fribourg, passe la bleue et prend un tir du poignet qui part vite, à mi-hauteur. Quemener ne peut attraper le puck, qui passe au-dessus de sa mitaine… La Suisse égalise sur cette action (1-1 42'23).
Lampérier rate une belle occasion de but en tirant à côté de la cage de Genoni puis fait faute en voulant récupérer le palet en zone offensive (43'39). La Suisse ne profite pas de cette supériorité pour prendre l'avantage mais, sitôt la prison terminée, un but va être marqué. Un but casquette car Quemener semble faire l’arrêt mais se rentre le palet dans sa cage avec ses jambières. Après le premier but qui semblait être évitable, le second commence à alourdir l'addition et la comparaison Hardy/Quemener penche clairement en faveur du premier cité (1-2 45'45) .
Quemener ne se laisse pas abattre et sort un bel arrêt devant Walker avec sa mitaine après un lancer puissant repoussé une première fois de la jambière (46'04).
La France va égaliser sur une action de grande classe. Stéphane Da Costa, qui aura régalé le public avec ses passes millimétrées, sert parfaitement Auvitu en profondeur. Le défenseur de 25 ans prend un bon lancer, proche de la lucarne gauche de Genoni, qui fait mouche (2-2 48'24).
Trente secondes plus tard, Romy va faire un festival dans la défense des bleus. Helbling récupère le palet à l'arrière et ajuste Quemener qui ne pouvait rien faire pour le coup (2-3 48'58). Le match s'emballe et les pénalités vont se multiplier. Une première contre Suri qui charge Dieudé Fauvel dans la bande et en fait perdre son casque au défenseur français. Puis Ambuhl qui rejoint son compatriote. Une double supériorité d'une minute est offerte aux Bleus mais rien n'y fait. Walker va faire un tour du côté de la prison pour une nouvelle supériorité mal gérée puis annulée avec une faute de Teddy Da Costa.
Auvitu, élu homme du match côté français, y va d'une frappe de mule qui passe de peu à côté (54'38).
Stéphane Da Costa se frotte à Grossman, après une charge appuyée contre la bande que le Français a jugé trop violente à son goût. Les deux joueurs écopent d'une pénalité.
La fin de match est contrôlé par la Suisse. Les derniers espoirs français d'égaliser s'envolent quand Sacha Treille écope de deux minutes de pénalité à une minute du terme. La France a globalement fait jeu égal avec son adversaire du soir. Les rencontres France-Suisse sont souvent serrées et avec peu de buts. Nous avons eu droit à cinq buts, ce qui est plus que la moyenne des dernières rencontres. A une semaine du début de ces championnats du monde, nous pouvons dire que la France aura une carte à jouer. Les supériorités numériques restent encore à travailler et quelques détails à peaufiner mais les Bleus devraient être prêts pour aller chercher le maintien en Elite.
Dans le match du soir entre les deux gardiens, nul doute qu'Hardy sort grand gagnant et devrait débuter une ou deux parties, à Prague, contre les grosses équipes quand il faudra faire souffler Huet.
L'attaque, avec Roussel dès dimanche, pourra compter sur son technicien hors pair qu'est Stéphane Da Costa. Après sa grosse saison en KHL, il est prêt à remettre ça aux Mondiaux. Seul joueur de cette rencontre à pouvoir éliminer son adversaire et servir sur un plateau ses coéquipiers. La France tient là un atout de poids. Répondront présents, comme toujours, les « vieux » de cette équipe. Les Meunier, Huet, Treille Y ou Desrosiers apporteront leur expérience au groupe. La qualité de ces mondiaux dépendra pour beaucoup du rendement des "jeunes". Quid des Fleury, Guttig, T. Da Costa, peu en vue ce soir sur la troisième ligne ? Charles Bertrand pourrait être la bonne surprise cette année ! A noter la blessure de Ritz durant le match, à priori à la cheville. Indisponibilité à déterminer.
Côté défense, avec Huet dans les cages, cela devrait faire l'affaire. Hecquefeuille et Auvitu seront les moteurs de cette défense. Ils devront aussi peser offensivement. Les Manavian, Besch et Janil auront du temps de jeu. Le dernier poste sera à départager entre Dieudé-Fauvel et Trabichet. Petit avantage au premier cité.
Côté Suisse, la défense est encore une fois leur point fort. Mais comme toujours, cette sélection peine offensivement. A voir si certains joueurs NHL, qui se feront sortir du premier tour des play offs, ne pourraient pas renforcer cette équipe. Sans renfort, il y a fort à parier que la Suisse ne puisse pas viser plus haut que maintien du fait de son faible poids offensif.
Charles Bertrand ( formé à Viry et Rouen)a toujours été au dessus des autres joueurs de sa génération (91/92), c'est juste que lui n'a jamais bénéficié de la "bienveillance" que certains autres joueurs ont de la part du staff de l'EDF. Aujourd'hui il démontre juste qu'il n'y a pas/plus "photo" avec les Ritz, Claireaux, Arrosamena, Rech entre autre...et qu'il se trouve effectivement loin devant eux.
ALEX6 a écrit
le 25/04/2015 à 01:56
Quelqu'un sait-il pourquoi Tim Bozon ne va pas aux mondiaux ???
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