LES AIGLES DE NICE PRÉPARENT LEUR ENVOL ! |
Le CIO ayant attribué, au mois de juillet dernier, aux
Alpes françaises l’organisation des Jeux olympiques d’hiver de 2030, le premier ministre Michel Barnier a signé le 2 octobre une lettre officielle de garantie de l’Etat répondant ainsi à la demande expresse de Thomas Bach le président du CIO. Ainsi donc, dans six ans seulement les différentes épreuves des J.O. d’Hiver se dérouleront dans quatre pôles géographiques distincts de notre pays : Haute-Savoie, Savoie, Briançonnais et Nice Côte d'Azur.
Ces futurs Jeux Olympiques seront une aubaine, notamment pour la métropole de Nice, puisqu’un village olympique de 1 500 lits sera construit et ce dernier sera ensuite transformé en logements étudiants et sociaux. De plus, une nouvelle
patinoire de 5000 places sera construite près du stade de foot « Allianz Riviera » dans le quartier de Saint-Isidore.
UN ÉTONNANT RETOUR AUX SOURCES
Ce sera donc « un retour vers le futur » pour le hockey sur glace local ! En effet, je rappelle qu’un entrepreneur originaire de Lyon qui s’appelait Monsieur Esnault construisit en 1968 une patinoire découverte justement dans cette plaine du Var située à l’entrée ouest de la ville. Pour avoir participé à des matches contre Nice avec mon club de Montpellier, je me souviens que cet endroit était totalement improbable car cette piste de glace en plein air se trouvait complètement isolée en rase campagne en plein milieu de champs de betteraves, de pommes de terre, de tomates, de choux, de poireaux ou encore de carottes…
La patinoire artificielle étant découverte, son propriétaire décida d’acheter rapidement une bâche qui pouvait se déployer avec un système électrique. Pour l’anecdote, cet équipement avait servi jusqu’ici à protéger des intempéries l’ancienne patinoire de Gap. En fait, grâce à son climat très ensoleillé, l’ancestrale patinoire de Nice fut rarement recouverte par temps de pluie puisque durant son existence, qui dura quatorze ans, un seul match dût être reporté.
Les premiers hockeyeurs niçois, entraînés par l’ancien joueur de l’ACBB Jean-Claude Revil, durent construire eux-mêmes un vestiaire en briques au bord de la patinoire avec, comble du luxe, une seule douche que les joueurs adverses utilisaient également après s’être déshabillé derrière un grand rideau qui était tendu pour les isoler dans le vestiaire public.
Je rappelle aussi que les hockeyeurs de Nice disputèrent le premier match de leur histoire à Marseille au mois de septembre 1968 dans le Palais des expositions en portant des maillots de l’équipe de France que l’ancien international tricolore Jean-Claude Revil s’était fait prêtés pour l’occasion !
Toutefois, en 1984 un nouveau chapitre important dans l’histoire du club de hockey sur glace de Nice allait s’ouvrir avec l’inauguration du Palais des sports Jean Bouin situé cette fois dans le centre-ville. Cet établissement, qui fut baptisé du nom du célèbre coureur de fond français Jean Bouin (mort en 1914), présente une originalité architecturale certainement unique en France. En effet, une patinoire et une piscine ont été construites côte à côte au cinquième étage de l’édifice soit à plus de 20 mètres de hauteur ! Pour se rendre dans ces deux salles, les sportifs comme les spectateurs doivent désormais utiliser des ascenseurs ou bien monter à pied.
Autant dire qu’en haut du bâtiment, le panorama offert par d’immenses baies vitrées s’avère exceptionnel. Quand on sait que le poids total de l’eau est de 2000 tonnes et celui de la glace de 90 tonnes, on imagine l’audace des architectes chargés de la réalisation de ce gigantesque projet qui coûta à l’époque 15 millions d’euros actuels à la municipalité azuréenne.
Pour l’anecdote, compte-tenu de la spécificité géologique de la région, ce nouveau palais des sports fut conçu de manière à pouvoir résister à un éventuel tremblement de terre de force B. Justement, aujourd’hui, c’est bien un véritable séisme qui est en train de secouer fortement sur ses bases le club de hockey sur glace de Nice qui aura donc attendu 56 ans pour prendre une nouvelle dimension dont on ne mesure pas encore l’impact dans un futur proche.
LE CLUB DE NICE DANS L’ÉLAN OLYMPIQUE
Bref, avec la perspective d’assister, dans six ans seulement, aux Jeux olympiques d’hiver à domicile, le club de Nice, qui dispute actuellement sa neuvième saison consécutive dans Ligue Synerglace Magnus, semble bénéficier soudainement d’une nouvelle « cote » d’azur aux yeux de tous les observateurs de notre discipline. Ce sera bientôt fini l’époque héroïque avec des conditions pour le moins spartiates à Jean Bouin où les gradins de faible contenance (1300 places) sont situés sur un seul côté !
On ne pleurera pas également les vestiaires qu’il faut partager sans cesse avec les clubs de patinage et de curling. Fini aussi le petit bureau des coaches du mineur qui sont très à l’étroit comme dans un placard. Qu’on se le dise, aucun autre club de la Ligue Magnus ne s’est lancé en ce moment dans une métamorphose aussi comparable que celui de Nice. On l’annonce haut et fort : bientôt on va assister à l’envol des Aigles !
Thomas Bach le président du CIO annonçant la victoire de la France pour l’organisation
des Jeux olympiques d’hiver de 2030
Si ces derniers suscitent un regain d’intérêt aussi important, c’est bien sûr pour leur future patinoire olympique (La jauge sera portée à 12 000 places au moment des Jeux), mais également grâce au bouleversement qui vient de se produire dans les structures dirigeantes du club niçois de hockey sur glace où on n’hésite pas à parler d’une véritable « révolution de palet ».
Récemment les nouveaux dirigeants du club de Nice ont fait savoir, lors d’une conférence de presse organisée dans les salons de leur partenaire l’Hôtel du Pin, qu’ils comptent bien profiter de cette perspective olympique inespérée pour proposer aux Aigles de tenter de devenir « royaux » grâce par ailleurs à une nouvelle recette dans l’organisation et les effectifs beaucoup plus appétissante qui sera désormais appliquée à la célèbre « salade » niçoise.
UN CLUB QUI DEVIENT TENDANCE
Comme je l’avais déjà écris à l’époque dans le journal
L’Equipe en faisant un jeu de mots en anglais, on peut dire désormais que dans le hockey sur glace français « Nice is nice on ice ! ». D’autant que le club sudiste n’hésite pas à vanter le grand mérite de son environnement méditerranéen sur son site internet officiel en disant : « La mer qui danse, le soleil qui brille, et les montagnes qui s’élèvent au loin, voilà le cadre presque paradisiaque qui est le nôtre… »
Pour recruter désormais ses futurs hockeyeurs le club de Nice ne comptera pas appâter le chaland uniquement en essayant de débaucher des jeunes sportifs dans les allées du célèbre marché du Cours Saleya, mais il ambitionne, grâce à son nouveau cadre olympique très séduisant, de devenir un nouveau pôle attractif national comme ce fut récemment le cas de Marseille ou encore d’Angers qui viennent de se doter également d’une nouvelle patinoire sans oublier aussi Grenoble.
Ce n’est pas par hasard si le club de Nice vient de faire appel justement cette saison à
Nicolas Tomasini (56 ans) qui a quitté son poste de directeur du centre de formation des Brûleurs de Loups grenoblois pour devenir le manager général des Aigles niçois. Ce dernier explique : « Mon rôle cette saison sera de structurer le club à tous les niveaux, que ce soit dans les secteurs sportifs, commerciaux, de la communication ou de la billetterie. L’une de mes priorités est de mettre en place un organigramme plus cohérent et de structurer les différents départements, étape par étape, afin de préparer au mieux l’arrivée dans la nouvelle patinoire prévue pour janvier 2029. Cette nouvelle piste était une nécessité pour l’évolution des Aigles de Nice. Nous allons entrer petit à petit dans une ère extrêmement professionnelle, comparable à ce que l’on voit à Rouen, à Grenoble ou à Marseille. Grâce à cette patinoire, nous allons devenir des challengers sérieux pour le championnat de la Ligue Magnus dans les années à venir, c’est indéniable. »
HOCKEY MINEUR : LE POINT FAIBLE DE NICE
La tâche du manager général, ainsi que de l’ensemble du staff local, sera d’autant plus ardue que depuis son arrivée dans la Ligue Synerglace Magnus au mois de septembre 2016, le club de hockey sur glace de Nice a beaucoup de mal à respecter le cahier des charges du championnat de France professionnel. Depuis sa promotion il a toutes les peines du monde pour engager une équipe U20 élite comme l’exige théoriquement le règlement. A tel point qu’après plusieurs saisons d’avertissements plutôt complaisants, la FFHG a fini par élever le ton et elle a infligé l’an passé au club azuréen une pénalité financière de 16 000 euros assortie de 14 000 euros supplémentaires avec sursis.
Pascal Margerit, l’incontournable et emblématique directeur général du hockey mineur, qui fut l’ancien capitaine des Aigles avant de devenir maintenant l’entraîneur-assistant depuis 13 saisons consécutives, reconnait que c’est le point faible des Aigles qui ne réussissent pas à former assez d’aiglons. L’ancien numéro 15 tricolore (frère cadet de l'international Bruno Margerit), qui disputa les J.O. d’Albertville en 1992, explique : « Nous avons seulement quatre U20 qui jouent en Division 3. Pour avoir de l’effectif, on a dû s’associer avec le club de Toulon. Ceci dit, on est en train d’entrer dans une aire nouvelle qui va tout bouleverser. »
ARRIVÉE DE DEUX INVESTISSEURS DU CANADA
Ce chamboulement vient du fait que cela faisait des années que le président Jean-François Ropart et Philippe Jot cherchaient de nouveaux investisseurs. Ils les ont trouvés au Canada avec deux entrepreneurs, Filipe Bastos, qui a fait fortune depuis vingt ans en dirigeant la société de vente de téléphones D2 Technologies et Etienne Boulay, ancien joueur professionnel de football américain qui est également connu au Québec comme animateur de télévision et de radio.
Etienne Boulay et Filipe Bastos
Comme le précise le club de Nice sur son site internet : « Il ne s'agit pas de deux nouveaux partenaires symboliques ou lointains comme les actionnaires de Bordeaux. » En effet, la SARL qu'ils co-dirigent a injecté 300 000 euros d'augmentation de capital, aux côtés des dirigeants historiques que sont les vice-présidents Jean-François Ropart et Philippe Jot. Les deux nouveaux investisseurs ont fait savoir qu’une partie de l'argent qu'ils apportent ira au hockey mineur « pour amorcer un mécanisme de formation. »
Ces quatre hommes se sont accordés pour faire cause commune au mois de juin dernier indépendamment affirme-t-on de l'incertitude qui régnait encore sur les JO et le projet de patinoire. Mais à mon avis, il faut être lucide, les deux nouveaux dirigeants venus du Canada n’auraient pas traversé l’Atlantique sans la certitude de ce grand projet. Le nouveau président a notamment fait une confidence qui le confirme en disant : « J'ai déjà hâte d’être à Nice lors des Jeux olympiques de 2030 ! J'y serai et j'accueillerai, moi et mes partenaires, les athlètes du monde entier. »
UN HOMME D’AFFAIRE QUI A SAISI L’OPPORTUNITÉ
Filipe Bastos nouveau président (48 ans) : « Je suis originaire du Portugal, et je me suis toujours dit que je reviendrais un jour en Europe. Pour moi, c’est un rêve d’avoir une équipe sportive professionnelle. Quand l’opportunité s’est présentée à Nice, je n’ai pas hésité une seule seconde. Je suis venu ici pour voir ma fille qui faisait un tour d’Europe et j’ai tout de suite été charmé par la ville. Jusque-là, je ne connaissais que le film Brice de Nice ! J’ai alors contacté les dirigeants sur Facebook pour obtenir des renseignements sur le club. De nature impatient, j’ai pris un avion et je suis allé rencontrer Philippe Jot. Il m’a fallu seulement deux heures pour être convaincu du potentiel du projet. J’ai ensuite parlé avec mon ami Étienne Boulay et lui aussi a été immédiatement partant. C’est le plus bel environnement dans lequel j’ai évolué. Quand on voit la beauté de Nice, on est immédiatement charmé. J’ai vu Marseille et je croyais que c’était magnifique, mais cela n’a rien à voir avec Nice ! Je vais être honnête, tout s’est joué sur une terrasse à Nice, en juin. Nous nous sommes dit : « Et s’il n’y a pas de patinoire, est-ce qu’on y va quand même ? » Nous avons tous répondu, sans hésiter : « Peu importe, on y va. »
Le président ne cache pas sa grande détermination : « On ira chercher notre patinoire, on trouvera les moyens, les investisseurs, les partenaires. Bien sûr, l’argent est important, mais ce n’est pas tout. Nous voulons que les gens s’identifient aux Aigles de Nice et que le club compte à l’échelle nationale dans les années à venir. Il faut travailler étape par étape et faire preuve de patience. Grenoble n’est pas arrivé à ce niveau en claquant des doigts. Leur progression a été linéaire. Il faut faire preuve de modestie. Nous n’avons pas encore le budget pour rivaliser avec des équipes comme Grenoble, Rouen ou Angers, mais nous allons travailler sur un cycle de cinq ans. Notre objectif actuel est d’atteindre les play-offs. Nous ne voulons pas dépenser des fortunes sur des grands joueurs pour une seule année et tout recommencer chaque saison. Ce n’est pas notre ambition. Nous voulons progresser étape par étape. Je le répète, l’objectif, d’ici cinq ou six ans, est d’être au même niveau que les plus grands clubs de la Ligue Magnus. Le but est de faire grimper notre budget à 6 ou 7 millions d’euros d’ici quelques années, comme c’est le cas à Grenoble et à Rouen. On veut quitter le milieu de peloton et devenir une référence en France. On veut attirer des gros joueurs. »
UN ANCIEN FOOTBALLEUR AMÉRICAIN DE LA NFL
Etienne Boulay nouveau vice-président (41 ans) : « Je suis un ancien joueur de football américain professionnel. J’ai joué une grande partie de ma carrière dans la Ligue canadienne de football, et j’ai eu une courte expérience avec les Jets de New York (NFL). Je connais Filipe Bastos depuis longtemps grâce à nos activités dans les médias numériques. Le sport fait partie de mon ADN. Le développement sportif est l’une de mes passions, tout comme le volet sportif dans les affaires. À Nice, nous avons de belles bases pour nous inspirer et développer une structure solide du hockey français. Il y a longtemps que je rêve d’un projet comme celui-ci, qui rassemble plusieurs de mes passions. Nous suivons les pas de gens que j’admire : Jean Bédard, Patrick Roy et Jacques Tanguay qui ont investi l’année dernière dans l’équipe de Bordeaux. Au cœur de nos priorités, contribuer au développement du hockey français, faire croître le club de Nice et avoir une organisation impliquée dans la communauté locale. On a beaucoup de pain sur la planche ! »
Comme son associé, Etienne Boulay ne cache pas également sa grande détermination : « Nous allons injecter de l’argent très rapidement pour structurer le club. Je ne viens pas du hockey sur glace, mais je sais ce que c’est que de gagner, et j’ai envie de gagner ! Il faut choisir les bonnes personnes et les mettre au bon endroit. Nicolas Tomasini, notre Manager Général, fait un excellent travail pour structurer le club. Nous avons également un bon coach, de bons joueurs et un staff solide. C’est excitant de penser à l’avenir, mais nous devons rester concentrés sur le présent. L’année dernière, le club de Nice a atteint les play-offs pour tomber malheureusement en quart de finale sur Rouen le champion et nous devons avant tout poursuivre sur cette dynamique. Pour me lancer dans cette nouvelle aventure, J’ai eu la chance de rencontrer Filipe Bastos il y a une dizaine d’années parce que Filipe avait déposé à l’époque une offre pour acheter la société DLC Média Inc. On a jasé, on a mangé ensemble et on a appris à se connaître. Il y a un an et demi, comme l’a expliqué Filipe lors de la conférence de presse lors de notre arrivée à Nice, on avait fait des démarches sérieuses pour devenir propriétaires le club de football des Alouettes de Montréal. On avait un projet où les supporters seraient devenus des coactionnaires de leur équipe comme en Saskatchewan (LCF) et à Green Bay (NFL). On a rencontré le commissaire de la ligue. Cependant, Pierre-Karl Péladeau est sorti de nulle part et il a déposé une offre trop bonne pour la ligue. Du coup, on n’a jamais eu le temps de présenter l’ensemble de notre projet. Finalement, c’est donc le club de hockey de Nice qui va en profiter ! »
DES AIGLES QUI CHERCHENT ENCORE À S’ENVOLER
Ainsi donc, Nice est encore un parent pauvre du hockey sur glace français qui rêve de devenir riche. Nouveaux investisseurs, ambition de formation, organigramme : tout va changer, même si l’effet ne commencera à se faire sentir que très progressivement. Comment le club des Alpes-Maritimes va-t-il vivre ce bouleversement qui s’annonce ? Le manager général Nicolas Tomasini confie : « Il n’y a pas encore de politique à long terme avec des joueurs qui s’inscriraient forcément dans la durée. Nous sommes pour l’instant dans une phase de transition. L’objectif principal était de constituer un groupe capable d’atteindre les play-offs en fin de saison. A titre personnel, je commence mes journées très tôt le matin et les termine tard le soir. La ville de Nice est magnifique et je m’y sens déjà très bien, bien plus en phase avec mon mode de vie que ce que j’ai pu connaître jusqu’à présent. J’ai également été très bien accueilli par l’ensemble du staff sportif, les joueurs ainsi que les actionnaires, qui m’ont accompagné dans mes premiers pas et ont été d’une aide précieuse pour faciliter mon intégration. »
DEUX QUARTS DE FINALE DANS LA LIGUE SYNERGLACE MAGNUS
Je rappelle que pour l’instant, les Aigles de Nice, qui sont dirigés par le coach slovaque Frantisek Stolc et son assistant Pascal Margerit, se sont qualifiés à deux reprises seulement pour les play-offs de la Ligue Magnus depuis leur arrivée dans la Ligue professionnelle au mois de septembre 2016. Souvent abonnée au bas du classement de la saison régulière l’équipe niçoise a quand même tapé à la porte de la cour des grands.
Les Aigles ont été éliminés en 2019 par Grenoble (le futur champion) en quarts de finale en quatre matches. Ils furent également éliminés cinq ans plus tard en 2024 par Rouen (le futur champion) toujours en quarts de finale, mais en cinq matches cette fois, car lors du premier duel à domicile Nice avait réussi à s’imposer de justesse 4-3 après prolongations.
Les nouveaux dirigeants niçois le disent, ils vont tenter d’entrer petit à petit dans une ère extrêmement professionnelle, comparable à ce que l’on voit à Rouen, Grenoble, Angers ou à Marseille le voisin le plus proche, qui devient un derby régional attractif. Grâce à cette future patinoire dans la plaine du Var, les Aigles espèrent devenir des challengers sérieux dans les années à venir. C’est tout le bonheur qu’on leur souhaite pour le bien du championnat de la Ligue Synerglace Magnus.
MAIFFRET, VUILLERMET, ALMASY, MARGERIT, SUTOR
LES CINQ LÉGENDES DU CLUB
Je profite de cette rubrique pour rendre plusieurs hommages. D’abord à Michel Maiffret qui fut le président inoubliable du club de Nice pendant 17 ans (1981 à 1998). Cet ancien rugbyman, gérant de la plage privée « L’Opéra Plage », située au bout de la promenade des Anglais, m’avait dit un jour avec humour qu’il rêvait de recruter ni plus ni moins que la star mondiale de l’époque Wayne Gretsky et faire de Nice « le porte-avion du hockey sur glace français ! »
De gauche à droite - Michel Maiffret, André « Burt » Vuillermet, Peter Almasy, Pascal Margerit et Stanislas Sutor
Il faisait allusion à l’aéroport des Alpes-Maritimes qui a été construit sur une plateforme artificielle posée en partie sur la mer lui donnant ainsi la forme de ce navire de guerre. Décédé en 2019 à l’âge de 76 ans, mon ami Michel serait j’en suis sûr très heureux de voir les Aigles essayer de prendre enfin leur véritable envol.
Je rends hommage aussi à l’ancien entraîneur du club de Nice, le canadien André « Burt » Vuillermet, qui remplaça brièvement Michel Maiffret comme président des Aigles pendant l’année 1998. Décédé cet été (un jour seulement avant Dany Galland de Gap) à l’âge de 86 ans, cet ancien entraîneur-joueur des Lions de Paris, Villard-de-Lans et Reims fut élu au Temple de la Renommée de la FFHG en 2016. Il a été aussi un personnage historique très marquant dans l’histoire du club azuréen.
Je n’oublie pas également l’apport très important du renfort slovaque Stanislas Sutor (53 ans) qui a démissionné du poste de directeur sportif du club de Nice au mois de janvier 2023. Actionnaire fondateur « Stan » Sutor a confié lors de son retrait récent du devant de la scène : « J'ai commencé comme entraîneur-joueur à Nice en 1995, c’était une autre époque dans le hockey français ! Rendez-vous compte, on a quand même réussi à être champion de France de la Division 1 en 2016 avec un responsable matériel bénévole, alors qu'on avait un seul emploi à côté accompli par Pascal Margerit. Pour vraiment réussir dans la Ligue Magnus, il nous faut un entraîneur à plein temps, un chef matos pro, un kiné pro… Je préfère donc passer la main à ces nouveaux investisseurs même si je resterai à leur disposition. »
Dans le panthéon des Aigles de Nice, j’ajoute enfin deux anciens membres de l’équipe de France qui furent très célèbres : Peter Almasy (63 ans) et Pascal Margerit (53 ans). Ces derniers ont eu le grand mérite d’être pendant longtemps au chevet du club azuréen afin de lui permettre de survivre sportivement malgré une situation financière et structurelle souvent très précaire.