HH : Comment as-tu construit ton équipe pour évoluer en Magnus ?
Frank Spinozzi : On souhaitait apporter du gabarit à notre effectif mais sans négliger la vitesse. Avant la fin de saison dernière on avait clairement travaillé sur 2 projets, un pour la Magnus et un pour la D1. J’avais identifié les joueurs que je voulais garder, en me basant sur des critères autant humains que sportifs. Nous avons ensuite travaillé sur le recrutement pour remplacer les joueurs partants et renforcer l’équipe. L’effectif a très vite été complet ce qui nous a permis de bien préparer la saison et de travailler les systèmes dès le début du camp d’entrainement. Mais on a gardé un œil sur les joueurs disponibles car on sait qu’on a jusqu’au 15 novembre pour ajuster notre effectif. Et aujourd’hui je cherche encore 2 ou 3 joueurs.
HH : Peux-tu nous parler de la façon dont vous avez préparé la saison ?
FS : On a repris une semaine plus tard que la plupart des autres équipes de Magnus. Je pense que sur l’année c’est un bon investissement de laisser les joueurs un peu plus longtemps avec leur famille et leurs amis s’ils sont sérieux dans leur préparation individuelle. Je suis partisan d’une préparation plus courte et plus intense, un peu à l’image de mes entrainements. Les joueurs sont plus concernés. Je viens de leur laisser 4 jours de repos complet. C’est une approche qui nous a bien réussi la saison dernière.
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Après le camp de Chamonix, on a du s’adapter à la non disponibilité de notre patinoire (changement du système de refroidissement). On faisait presque 2 heures de trajet par jour pour s’entrainer dans différentes patinoires. C’est un gros changement pour des joueurs qui ne connaissent pas le hockey européen. Les conditions sont différentes à chaque entrainement (taille de glace…) et nous n’aurons fait aucun entrainement sur notre propre glace avant le 1er match de la saison. Mais chaque club a ses problèmes d’infrastructure, Gap, Amiens qui doit s’entrainer sur sa petite glace. Au final ces difficultés nous ont permis de souder plus rapidement le groupe et c’est pour une bonne cause puisqu’on aura une patinoire améliorée pour la saison.
Il ne faut pas tirer d’enseignement des matches amicaux. Ce sont des matches de préparation qui permettent de mieux évaluer le niveau auquel on va se frotter. Le seul objectif de cette pré-saison était de progresser de match en match, que les systèmes se mettent en place, de jauger l’effectif. Ce qui compte c’est notre progression à travers ces matches et ça restera vrai pour la saison.
HH : Quel type de jeu va pratiquer ton équipe ?
FS : On est une équipe très jeune, avec des joueurs qui veulent s’affirmer et qui se donnent sans compter. On va tourner à 4 blocs et l’objectif reste de ne rien lâcher et d’être une équipe difficile à jouer pour nos adversaires, une équipe contre laquelle ils ne peuvent se permettre aucun relâchement. La discipline et le respect des systèmes sont aussi des éléments auxquels j’accorde beaucoup d’importance.
En Magnus on va affronter des équipes mieux organisées, des joueurs qui connaissent leur rôle et savent comment se positionner. C’est la principale différence avec la D1, bien plus que le physique ou la vitesse. C’est quelque part plus facile à appréhender pour les joueurs.
J’accorde beaucoup d’importance à l’esprit d’équipe. C’est ce qui nous a porté l’année dernière et il doit continuer à nous porter cette saison. Le groupe s’est soudé très vite à travers les difficultés logistiques de notre préparation. Il s’est aussi très vite motivé par l’accueil que nous ont réservé certains partisans adverses. Je tiens à ce que mes joueurs aillent saluer les spectateurs, même en déplacement, c’est une marque de respect pour ceux qui sont venus voir le match. A Rouen après un match de préparation, on a reçu en retour de ce respect des « On veut Brest, On veut Brest » de la part d’un petit groupe de supporters rouennais. Je n’ai pas trouvé mieux pour motiver mon groupe qui s’est senti insulté par de tels propos.
HH : Peux-tu nous présenter tes nouvelles recrues ?
FS : Billy Blase, notre gardien est une bonne personne avec une très bonne attitude. C’est un garçon solide sur qui on compte beaucoup.
Alexis Besson est un jeune défenseur formé à Amiens, une très bonne organisation. Il patine bien et aime le jeu physique. Il va avoir du temps de glace et pouvoir développer son sens du jeu.
Louis-Etienne Leblanc est un défenseur de haut niveau, physique et très intense.
Martin Zajac est un bon gabarit. Je suis surpris par la qualité de son patinage. Sa relance est excellente.
Etienne Bellavance-Martin est un attaquant petit format capable d’occuper toutes les positions et bon des 2 cotés de la patinoire.
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André Kmec s’est présenté blessé au camp d’entrainement vient juste de reprendre. C’est un attaquant d’expérience sur lequel on compte beaucoup, ça doit être un de nos leaders.
Philippe Bolduc est aussi un joueur qui joue bien dans les 2 sens, il apporte du physique. Il lui manque juste un peu de constance. Comme tous les autres il a besoin de temps pour s’habituer au rythme du hockey professionnel.
Elie Sherbatov, c’est un joueur que je connaissais bien et qui a décidé de nous rejoindre. On attend son passeport et je pense que ce sera un joueur très excitant pour les partisans. Il est très intense et très spectaculaire. Il est jeune et met une très bonne ambiance dans le vestiaire.
HH : Nous sommes entourés de tes capitaines, peux-tu nous les présenter et nous expliquer tes choix ?
FS : Tu choisis tes capitaines en fonction de l’entraineur que tu es et de par qui tu veux être entouré, représenté.
Mes capitaines ne sont pas du style à crier dans le vestiaire, à dire aux autres ce qu’ils font bien ou mal. Ils donnent l’exemple par leur jeu et leur comportement. Ce sont des joueurs complets, capables de s’occuper de leurs coéquipiers, de donner de l’amitié. C’est très important dans un vestiaire. C’est un élément que les spectateurs ne voient pas, mais ils sont les garants de l’esprit d’équipe. Et cet esprit d’équipe a joué un grand rôle dans nos résultats la saison dernière.
Après le 1er match de Steven Cacciotti l’an dernier, j’ai dit à Jérôme Veret, mon adjoint, qu’il serait notre futur capitaine. Il a des qualités de leadership bien au delà de la moyenne.
Steven Cacciotti : Le coach m’avait préparé en fin de saison dernière pour les responsabilités qu’il pensait me confier cette année. J’ai eu un bon été et j’ai bien préparé la saison. J’ai été choisi pour mes qualités et ma personnalité. Je vais donc essayer de rester moi-même pour montrer au coach qu’il a eu raison et dignement représenter mes coéquipiers. Cette saison chaque match sera un défi, les blocs adverses sont plus compacts. Mais on est des compétiteurs, on se présentera à chaque match et on adore les challenges. Le rythme à 2 matches par semaine est aussi une motivation pour nous. On sait pourquoi on s’entraine. On sera très dur à jouer à la maison mais on a prouvé qu’on pouvait aussi réussir à l’extérieur et sur des grandes glaces.
Frank Spinozzi : Jesse Lebreton a démontré beaucoup de maturité l’an dernier. Malgré son jeune age, il a le respect du vestiaire. La saison dernière j’ai retardé l’échéance mais aujourd’hui je sais qu’il peut assumer cette responsabilité.
Jesse Gauthier-Lebreton : Je dois montrer beaucoup de maturité et appliquer sur la glace et dans le vestiaire ce que m’ont appris mes entraineurs et coéquipiers. Je pense avoir beaucoup de leadership mais je suis toujours à l’écoute des autres et j’apprends en observant mon coach ou mes capitaines. L’année passée j’ai remporté mon 1er titre et je veux tout donner pour revivre de tels moments. Cette année je dois m’adapter pour jouer face à des adversaires plus physiques.
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Frank Spinozzi : Miro Kecka c’est mon choix. C’est un homme qui apporte beaucoup au niveau de l’état d’esprit, de l’éducation, de son investissement dans le hockey mineur. C’est le joueur de notre effectif qui est le plus proche de pouvoir assumer des fonctions d’entraineur, il est donc important de l’y préparer en lui donnant du leadership.
Miroslav Kecka : Les nouveaux joueurs vont nous apporter beaucoup. Cette année je pense qu’on est mieux armé que lors de nos précédentes saisons en Magnus. On est plus structuré et il y a une très bonne ambiance dans le vestiaire. Je suis en France depuis 11 ans, il est donc naturel que je serve de guide et d’interprète à mes compatriotes qui découvrent la France. Je les aide à s’intégrer.
HH : Quels sont vos objectifs pour cette saison ?
FS : Ils seront différents en fonction des compétitions mais avec un constante, on jouera chaque match pour le gagner, on reste des compétiteurs quelque soit le cadre.
Le championnat c’est bien sur la compétition la plus importante. Notre objectif reste de gagner le dernier match de la saison. Ca va en faire sourire beaucoup, mais ce n’est pas dit de façon prétentieuse. A ce que je sache la Coupe Magnus n’a pas encore été attribuée. Alors on va jouer notre chance à fond. On est réaliste, mais on ne peut pas commencer une saison sans ambition ou en visant juste le maintient. On va jouer tous nos matches pour les gagner, quelque soit notre adversaire. On jouera pour prendre du plaisir et on gardera notre style, notre intensité, quelque soit l’adversaire. Je veux que mes joueurs gardent le sourire et j’ai confiance en eux.
La Coupe de France est une compétition très importante pour mon Président mais aussi pour les partisans.
La Coupe de la Ligue va surtout nous permettre de donner du temps de glace à tous les joueurs, de développer nos systèmes de jeu, de les affiner. C’est comme ça qu’on va l’aborder.