La Ligue Magnus reprend ses droits après la trêve internationale que les Gamyo espéraient mettre à profit pour trouver un second souffle. Ils enregistrent d’ailleurs le retour attendu de Mario Scalzo mais pas celui de Dominik Fujerik, blessé à la cheville. Si Bordeaux n’a jamais battu Epinal, les temps changent et ce soir ce sont bien les Girondins qui partent favoris. Solides leaders et meilleur défense, les Boxers peuvent venir à bout du Gamyo et de sa piètre attaque qui naviguent aux abords de la zone rouge, mais n’oublions pas que lors de la première confrontation de la saison Epinal l’avait emporté aux tirs aux buts. Cette rencontre avait d’ailleurs fait naître certaines rivalités entre les joueurs des deux clubs. De quoi imaginer une ambiance électrique face à une équipe que le public de Poissompré n’apprécie guère en raison du grand nombre de joueurs passés par la Cité des Images avant de déménager pour la Gironde…
Arbitres : M. Barcelo G, assisté de MM. Furet et Geoffroy
Buts : Epinal : 08.50 Pierre-Charles Hordelalay (ass Matthieu Le Blond et Jiri Klimicek) Bordeaux : ; 10.53 François Bouchard (ass Félix Petit et Peter Valier) ; 25.12 Matthias Terrier (ass Ilpo Salmivirta et Nicolas Besch) ; 31.29 Ilpo Salmivirta (ass Matthias Terrier et David Gilbert) ; 33.31 Peter Valier (ass François Bouchard et Nicolas Besch) ; 57.15 Peter Valier (ass Jonathan Janil et Andreï Esipov)
Pénalités
61 minutes dont 5+ 5+20+25 à Kloucek contre Epinal
35 minutes dont 5+20 à Côté contre Bordeaux
Un premier tiers équilibré
La première occasion est pour Epinal : Chapuis récupère le palet perdu bêtement par la défense bordelaise derrière sa cage mais Arrossamena tire hors du cadre. Les Spinaliens bénéficient rapidement de leur premier power-play suite à une faute de Cadren sur Maxime Martin (1’59). Le Gamyo, toujours laborieux dans cet exercice, manque de se faire surprendre sur une échappée de Guillaume qui perd son duel face à Girard. Hormis sur un tir de Guttierez, Ylonen n’a pas à s’employer.
Photographe : Célian Steiner
Epinal est bien rentré dans son match et ce sont Chapuis et Arrosamena qui inquiètent le plus Ylonen. Mais le capitaine spinalien, trop gourmand en zone offensive, égare le palet et laisse Charland contrer, son tir trop excentré n’est pas dangereux pour Girard. Guillaume et Janil tentent également leur chance mais les Boxers vont à nouveau être pénalisés après une charge de Dusseau en zone offensive (8’12). Une chance que les Gamyo ne vont cette fois pas laisser filer. D’une superbe passe, le Blond trouve Hordelalay complètement seul au deuxième poteau et celui-ci laisse Ylonen impuisant (8’50, 1-0)
Mulle est tout près de faire le break dans les instants qui suivent. Mais c’est Bordeaux qui égalise par l’intermédiaire de François Bouchard qui vient conclure depuis les cercles une très longue séquence offensive des Boxers (10’53, 1-1)
L’égalisation bordelaise augmente l’intensité du jeu, à l’image de ce contre de Guillaume avorté par un très gros choc avec Kloz. Maxime Martin, bien placé, voit Ylonen refermer son angle au dernier moment. Bordeaux répond par Charland, qui atteint les bottes de Girard. Kloucek expédie une lourde frappe à côté, de même qu’Arrossamena au-dessus. Bordeaux semble prendre un peu le pas sur son adversaire dans les dernières minutes, avec peut-être plus d’engagement physique, à l’image de cette charge de Côté. Gilbert et Besch, qui échoue sur le poteau, en profitent pour tourmenter Girard. Celui-ci fait aussi face à Paquin, parvenu à transpercer la défense malgré le cinglage de Le Blond, pénalisé (18’27). La supériorité bordelaise semble encore plus laborieuse que celle d’Epinal : Arrossamena fait perdre une vingtaine de secondes aux Boxers en s’isolant dans un coin, de même que Guttierez. A un de plus, Bordeaux n’arrive pas à s’emparer du palet et retourne aux vestiaires sur un score de parité.
Tirs cadrés : 5 pour Epinal, 8 pour Bordeaux 10 minutes fatales pour Epinal
Hormis un tir de François Bouchard, Epinal termine sa pénalité sans être inquiété. En revanche, à égalité numérique, Bordeaux prend petit à petit le contrôle de la rencontre. Desrosiers rate une grosse occasion puis Besch atteint le filet extérieur du but. Moisand parvient même à glisser le palet entre les jambes de Girard mais celui-ci passe miraculeusement à côté des poteaux. Ce n’est que partie remise pour Bordeaux car sur un changement de ligne un peu hasardeux des Gamyo, Terrier file vers le but et dribble Girard d’un superbe geste (25’12, 1-2)
Photographe : Célian Steiner
Les affaires des Vosgiens ne s’arrangent pas avec une charge sévèrement sifflée contre Kloucek (25’39) mais le power-play girondin n’a finalement rien de bien inquiétant. Salmivirta regagne très péniblement le banc après avoir reçu un shoot dans le genou, mais il reviendra rapidement en jeu. A son tour, Bordeaux se retrouve en infériorité pour un accrochage de Desrosiers sur Klimicek (28’58). Le jeu spinalien peine également à s’installer et s’achève sur un shoot de Soudek dans la mitaine d’Ylonen. C’est Salmivirta, bien remis de son choc au genou, qui permet aux Boxer de prendre le large, envoyant sur un contre une superbe passe de Terrier dans le haut du filet (31’29, 1-3).
Le naufrage spinalien continue avec une échappée de Peter Valier, fauché de l’arrière pas Martin Charpentier. L’ancien spinalien obtient un tir de pénalité (33’07) qu’il n’arrive pas à transformer face aux jambières serrées de Girard.
Qu’importe, dès l’engagement qui suit, il se fait justice lui-même en détournant le shoot de François Bouchard au fond des filets d’un plongeon peu académique mais efficace (33’31).
Epinal accuse le coup et les Bordelais ont nettement le contrôle du palet. Cet élan n’est même pas stoppé par la charge illicite de Desrosiers sur Sabatier (36’27) car en infériorité, Tarantino puis Terrier viennent solliciter Girard. Arrossamena gagne à son tour le banc des pénalités pour crosse haute (39’16).
Si l’ambiance s’est nettement refroidie en tribune, ce n’est pas le cas sur la glace où les esprits commencent à s’échauffer et où les mauvais gestes se multiplient.
Tirs cadrés : 8 pour Epinal, 9 pour Bordeaux Des bagarres pour finir
Sur la fin de sa supériorité, Bordeaux peine à nouveau à s’installer en zone offensive et n’alourdit pas le score. En revanche, les Boxers ne sont pas loin du cinquième but quand Girard relâche le palet près de sa ligne sur un tir de Petit.
Danick Bouchard se procure une des rares occasions pour les Vosgiens mais la réussite semble les avoir abandonnés. Après un choc, Vinatier reste un long moment au sol, touché au bras. Après cinq minutes de jeu dans ce dernier tiers, les Spinaliens semblent relever la tête. Mario Scalzo, qui ne dispute que son deuxième match de la saison, s’illustre en dribblant trois Bordelais mais bute dans la finition sur les bottes d’Ylonen.
Puis, suite à un immense cafouillage près du but d’Ylonen, les gants tombent.
Photographe : Célian Steiner
D’abord entre Esipov et Scalzo, puis entre Côté et Kloucek. Le géant tchèque a gardé un mauvais souvenir de sa commotion cérébrale contre les Bordelais et tente de se faire justice soi-même. La bagarre s’étale en longueur et le capitaine Moisand renvoie lui-même ses coéquipiers sur le banc pour les empêcher d’intervenir. Finalement, Kloucek tente d’adresser un coup de tête à son opposant qui n’avait plus de casque. Après d’interminables discussions arbitrales, les sanctions tombent : 2’ pour Scalzo et Esipov, 5+20’ pour Côté, 5+20+25’ pour Kloucek.
Par le jeu des compensations, Epinal se retrouve cinq minutes pleines en infériorité. Girard, irréprochable, empêche les siens de s’enfoncer un peu plus sur les rares occasions des Girondins, qui ont incontestablement levé le pied et gèrent leur confortable avance. La fin de match est à nouveau prétexte aux altercations, entre Soudek et Charland puis entre Scalzo et Besch. Philippe Bozon utilise son temps morts pour calmer les esprits de Boxers (54’48). Son homologue Stéphane Barin décide lui de sortir son gardien dans les quatre dernières minutes, même si les jeux sont déjà faits.
Malgré les tentatives de Danick Bouchard à six contre cinq, Bordeaux récupère le palet et Peter Valier s’offre le doublé depuis son propre camp, contre son ancien club (57’15, 1-5).
Un score que Salmitvirta aurait pu alourdir sans le retour sorti de nulle part de Girard au second poteau dans les derniers instants.
Tirs cadrés : 5 pour Epinal, 13 pour Bordeaux
La logique a été respectée et les Boxers enregistrent leur premier succès en Ligue Magnus face au Gamyo. Bordeaux est incontestablement au-dessus d’Epinal, même si les Gamyo avaient montré de belles choses au premier tiers. Un passage à vide de dix minutes aura été fatal aux hommes de Barin qui replongent dans la zone rouge alors que les Boxers conservent leur fauteuil de leader en maintenant la distance avec leurs poursuivants. Un écart qu’ils pourraient même creuser samedi, en se déplaçant à Gap pour un duel de haut de tableau.
A l’inverse, les Spinaliens se préparent eux pour un match de fond de classement vendredi à Nice, entre deux occupants de la zone rouge. Un « match à six points » en quelque sorte, qu’il faudra disputer sans Kloucek dont la suspension risque de durer un certain temps. Une chose est certaine : pour l’emporter, les Spinaliens devront jouer soixante minutes et non pas vingt…
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