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Hockey Hebdo : Suite à la relégation, beaucoup de choses ont changé à Briançon (staff, joueurs…, comment s’est passée l’intersaison ?
Claude Deveze : Depuis de nombreuses saisons, Briançon jouait le haut de tableau en Magnus et après une mauvaise saison, le club se retrouve en D1, donc beaucoup de choses ont dû être changées. En premier lieu l’orientation du club qui doit se préparer pour une nouvelle division. Mais une chose reste, quand tu viens à Briançon, tu sais à quoi t’attendre, c’est pour gagner. Sinon tu restes chez toi. C’est vrai pour tout le monde, staff et joueurs. Il y a une vraie culture de la gagne ici. C’est un challenge pour tout le staff de faire perdurer cette culture et de ramener le club en haut de l’affiche. On ne veut pas se cacher, on est là pour gagner.
Pour y parvenir, l’effectif a été profondément remanié ?
C’était obligatoire. Déjà en D1, on ne peut plus offrir les mêmes salaires qu’en Magnus. Le budget a baissé, c’est une réalité économique à prendre en compte quand on construit son équipe. Mais au-delà de ça, notre objectif était de nous appuyer sur des joueurs qui ont performé en D1 et qui connaissent ce championnat avec ses spécificités. Il y a de très bonnes bases à Briançon et on est très heureux d’avoir réussi à conserver des joueurs comme Peter Bourgault, Loic Farnier ou Kevin Bernillon par exemple. Il y a aussi un bon vivier de jeunes et en les encadrant par des joueurs d’expérience, on a bâti un bon groupe. Notre rôle est de faire en sorte que ce groupe prenne en dehors de la glace, d’avoir un vrai vestiaire et on y attache beaucoup d’importance et d’énergie.
Votre recrutement s’est orienté vers des joueurs d’expérience, habitués à la D1, l’objectif est d’être prêt dès le début de saison ?
Tout à fait. A 2 exceptions près, tous les joueurs connaissent la France et la plupart la D1. Ils savent à quoi s’attendre, avec notamment des déplacements dans des patinoires un peu particulières. On s’est aussi aperçu que la saison dernière Caen avait peut-être un peu sous-estimé le niveau de la D1. Une équipe qui descend de Magnus est l’équipe à battre, d’autant plus quand c’est Briançon. Il faut être prêt à évoluer dans ce contexte.
Au niveau du staff, vous formez un trio avec le directeur sportif François Dusseau et Alexandre Rouillard. Vous connaissez bien François Dusseau pour avoir déjà évolué avec lui et vous êtes allez chercher des joueurs que vous connaissiez aussi comme Alexandre Hovora. C’est important d’évoluer dans un contexte de confiance ?
Bien sûr. Quand tu es coach, tu as besoin de relais sur la glace et dans le vestiaire. Hovora et Drolet, même si je ne l’ai coaché qu’une saison, sont des hommes sur qui je peux compter et en qui j’ai entièrement confiance. Et c’est vrai dans les deux sens. Certains joueurs se sentent mieux avec un coach qu’ils connaissent et sont prêts à le suivre. Briançon a connu ce type de situation il n’y a pas longtemps.
Avec François Dusseau, on se débriefe tous les matins, sur tous les aspects du club, y compris le mineur. C’est important pour moi d’évoluer dans un environnement de confiance. Avec François et Alexandre, on est complémentaire et on se complète bien.
Même si votre budget a baissé, les structures et l’encadrement restent ceux d’un club de Magnus, on imagine que votre objectif est de remonter en Magnus dès cette année ?
Je l’ai dit, on vient à Briançon pour gagner et jouer le haut de tableau. Mais il y a aussi une réalité économique. Le club doit se poser les bonnes questions concernant les contraintes liées à la nouvelle ligue Magnus. Est-on capable de s’y plier dès maintenant sans mettre le club en péril ? Le club a été sonné par la descente, mais c’est peut-être un bien pour un mal. On a les structures pour être en Magnus, mais peut-être pas celles que demande la nouvelle Magnus. C’est le constat qu’a fait également le club de Brest. On va pouvoir se donner le temps d’encore mieux se structurer pour remonter avec des objectifs qui ne seront pas de bricoler et de jouer le bas de tableau.
Dans ce championnat très dense, qui sont pour vous les favoris pour le haut de tableau ?
Le jeu des pronostics est compliqué, et c’est encore plus vrai cette saison. On va retrouver les habitués, comme Anglet, Mulhouse et Neuilly. Mais Brest, est aussi une bonne équipe, et il y aura des surprises. Caen ne fait pas de bruit mais sera dangereux. La Roche sur Yon n’a plus rien à voir avec l’équipe de l’an dernier et posera des problèmes à tout le monde. Et bien sûr Briançon sera là aussi.
Cette saison encore le championnat se jouera à 13 équipes seulement, Brest ne pourra jouer la montée, que penses-tu de cette situation ?
IL faut être cohérent. Je ne peux pas dire d’un côté que mon club n’est pas prêt à jouer sur un rythme de Magnus à 3 matches par semaine et en même temps me plaindre du rythme de la D1 à 1 match par semaine. Cette année notre budget déplacement sera plus élevé que la saison dernière, il faut être réaliste, on a le rythme qui colle à nos contraintes. C’est malheureux qu’il manque une équipe. C’est surtout la manière qui est discutable. Attendre le dernier moment alors que la situation est connue depuis longtemps, ça empêche d’autres équipes de monter un budget et une équipe pour prendre la place. Mais ce n’est pas la faute de la Fédération. La D1 est de plus en plus costaud, il faut donc des clubs de plus en plus structurés et ça laisse du monde en chemin. On espère que la saison prochaine il y aura de nouveau 14 clubs au départ
L’avis de Hockey Hebdo :
Si Briançon dit ne pas se mettre de pression pour une remontée immédiate, le club n’en reste pas moins un prétendant très sérieux pour le titre. L’effectif construit par François Dusseau et Claude Deveze est un des, si ce n’est le, plus beau de la D1. En misant sur l’expérience, les Diables Rouges se sont donnés les moyens de contenir la pression que peuvent ressentir les clubs venant de Magnus. Même si rien ne sera facile, Briançon est équipé pour viser le titre.
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