Au terme d’une très belle rencontre et d’un beau bras de fer, les Dragons de Rouen sortent victorieux (5-3) de leur déplacement chez les Jokers de Cergy-Pontoise. Les franciliens après avoir été menés de 2 buts sont revenus et ont longtemps fait plus que jeu égal avec les rouennais qu’ils renversèrent et sur lesquels ils prirent même un but d’avance. Il aura fallu attendre la dernière minute de jeu pour voir finalement les normands échapper au piège tendu par les Jokers et s’adjuger le gain du match.
Arbitres : MM. Ernecq et Peyre assistés de MM. Douchy et Goncalves
Buts : Cergy-Pontoise : ; 14.37 Tuukka Rajamaki (ass Aku Kestila et Vincent Melin) ; 18.47 Pierre-Charles Hordelalay (ass Thomas Suire et Steven Owre) ; 29.41 Aku Kestila (ass Tuukka Rajamaki) Rouen : 09.28 Vincent Nesa (ass Joris Bedin et Enzo Cantagallo) ; 13.34 Loïc Lamperier (ass Kelsey Tessier et Rolands Vigners) ; 49.16 Sacha Guimond (ass Simon Suoranta) ; 59.31 Loïc Lamperier (ass Kelsey Tessier et Mark Flood) ; 59.53 Loïc Lamperier (ass Joël Caron et Vincent Nesa)
Pénalités
6 minutes contre Cergy-Pontoise
4 minutes contre Rouen
Un sacré bras de fer entre Jokers et Dragons
Belle entame de match des Jokers qui testent rapidement, Matija Pintaric, le portier rouennais. Les Dragons répondent du tac au tac par Yoan Salve mais Sebastian Ylönen se montre tout aussi présent que son homologue. Les franciliens font preuve d’une belle agressivité et organisent un pressing haut qui contrarie les Dragons. Mieux encore, à l’approche des 4 minutes de jeu, ils obtiennent un powerplay sur une faute du canadien Sacha Guimond.
Les unités spéciales franciliennes se mettent en place et travaillent plutôt bien mais en face, la boite défensive normande démontre qu’elle ne fait pas partie des plus performantes dans cette configuration par hasard. Brien Diffley aura néanmoins l’occasion de faire briller Pintaric sur un missile de loin avant d’être imité plus tard par un autre de ses compères défenseurs, Antti Kauppila.
Les Dragons tuent la pénalité et entrent progressivement dans un temps fort. C’est d’abord Andrew Johnston qui bien décalé sur la droite lance dans la cage ouverte mais c’était sans compter sur un Ylönen des grands soirs qui tend la jambe in extremis. Premier avertissement sans frais pour les Jokers. Joris Bedin peu après oblige le portier vert à un nouvel arrêt. Finalement les rouennais trouveront la solution sur une petite passe du revers de Enzo Cantagallo qui met Vincent Nesa dans le sens de la marche à sa bleue. L’attaquant traverse la zone neutre avant de décaler Bedin sur la droite lequel déborde et centre fort devant la cage où Nesa conclut (0-1, 09.21).
Photographe : Olivier Benard
Présent dans tous les combats, Tuukka Rajamäki sera l’étoile du jour pour les Jokers
Les Dragons sont sur les rails et poussent face à des Jokers qui leur tiennent tête mais ce que l’on sent venir arrive quand, sur une nouvelle attaque, ils assurent une grosse présence et beaucoup de trafic devant la cage francilienne. Au terme de la bataille qui s’en suit dans la zone de vérité, Loïc Lampérier glisse le puck sous Ylönen (0-2, 13.33). Les normands optimisent leur temps fort et en profite pour faire le break.
Les Jokers, qui n’ont vraiment pas démérité jusque-là, vacillent un peu mais ne se désunissent pas au contraire. Ils sonnent la révolte et reviennent dans le game une minute plus tard. Vincent Melin gratte un palet sur la gauche dans sa défensive et trouve immédiatement Aku Kestilä d’une belle diagonale. Le Finlandais file à droite et oblige Pintaric à laisser un rebond que Tuukka Rajamäki, qui a bien suivi, parvient à pousser au fond malgré un retour défensif (1-2, 14.37). Le but sera validé après une vérification vidéo de la part du corps arbitral.
Les franciliens sont galvanisés par cette ouverture du score pour eux et connaissent également un temps fort où les rouennais ont du mal à relancer pour sortir de leur défense. Ce momentum ne sera interrompu que par une faute de Jules Lefebvre et les 2 minutes d’infériorité numérique qui s’en suivent. Le jeu de puissance rouennais qui tourne assez bien est globalement bien lu par les cergypontains et est tenu en échec.
Du coup, une fois au complet les Jokers remettent la main sur le match. Ils en sont récompensés quand Steven Owre, dont c’était le retour parmi l’alignement, récupère un palet à la bleue. Il trouve Thomas Suire dans la profondeur à droite lequel sert du revers dans l’axe Pierre-Charles Hordelalay pour son 21ème but de la saison (2-2, 18.46). Les pensionnaires de l’Aren’ice sont revenus à hauteur et c’est mérité tant ils finissent forts la période.
Premier tiers très agréable et riche en buts. Les Jokers qui avaient bien débuté s’y firent cueillir par deux fois par des Dragons très réalistes. Pourtant, alors que l’on pouvait craindre que le match ne leur échappe, les franciliens reprirent leur pressing haut et leur schéma de jeu pour finalement revenir à égalité et dominer la fin de la période. Les Jokers prennent le dessus et passent devant
Belle reprise de la partie de la part des Dragons qui veulent remettre les pendules à l’heure mais, assez rapidement, les Jokers re-cadenassent la bleue et les empêchent de poser leur plan de jeu. Les franciliens sont déchainés et gênent vraiment les normands. La faute de Aurélien Dorey, après 6 minutes de jeu dans la période, ne les stoppe pas. Ils font preuve de concentration et de beaucoup de solidarité tuent sans trembler cette nouvelle infériorité numérique.
Photographe : Olivier Benard
Les palets ont été âprement disputés entre les 2 équipes
La poursuite du tiers connait à nouveau un gros temps fort des cergypontains qui s’offrent une occasion avec un énorme lancer à la cage de Kauppila. Rouen tente bien de reprendre le score mais la défense verte est très présente et multiplie les turnovers. Sur un nouveau palet récupéré, Rajamäki lance son compatriote Kestilä qui gagne son duel face à Pinratic d’un revers en lucarne (3-2, 29.41). Les Jokers passent devant et ne s’arrêtent pas en chemin.
Sur un dégagement de zone, Louis Petit suit le puck contraignant Salve à la faute. Nouvelle supériorité numérique pour les franciliens. Si la boite normande retarde l’installation des unités spéciales franciliennes, elles finissent fort le jeu de puissance et il faut tout le courage des Dragons et le talent de Pintaric pour éviter le but du break.
La fin de la période reste globalement à la main des Jokers qui se créent des occasions, malheureusement pour eux, un peu trop excentrées pour surprendre Pintaric qui ferme la porte.
Le vingt médian vit les Jokers contenir les Dragons et, mieux encore, les mettre sous pression. Ils prirent clairement le dessus sur des normands qui sans être dépassés eurent toute les peines du monde à s’installer en attaque, même en powerplay. C’est donc plutôt logiquement que la fougue et l’abnégation cergypontaine fut récompensée et que les franciliens passèrent devant au tableau d’affichage. L’impitoyable retour des Dragons et la cruelle issue pour les Jokers
Le 3ème tiers repart plein pot. Les 2 équipes se rendent coup pour coup mais imperceptiblement les Dragons, bien décidés à refaire leur retard, reprennent petit à petit le contrôle du puck. Dylan Yeo oblige Ylönen à un arrêt sur une belle combinaison. Les Jokers pressent toujours haut et sont toujours agressifs sur le palet mais cela ne suffit plus toujours face à des rouennais qui appuient sur l’accélérateur. Ylönen qui aimante tous les palets tient alors la maison verte à flot.
Cette solidité défensive permet aux Jokers de retrouver un second souffle et de réagir pour entrer dans un nouveau temps fort. Les Dragons y mettront un terme assez rapidement en installant de longues séquences d’attaques dans la moitié adverse. Sur une énième attaque rouennaise, Dorey lit pourtant bien le jeu et coupe la ligne de passe à la bleue. Le palet qu’il pousse vers la balustrade va être récupéré dans la zone neutre par son coéquipier Charles Levesque lequel est chargé dans le dos de façon limite contre la bande. Les arbitres ne bronchent et jugent l’intervention licite. Cette action litigieuse n’est pas sans conséquence car dans le prolongement les rouennais ont repris le contrôle de la rondelle et partent en contre à 3 contre 2. Simon Suoranta, la récente recrue des normands, décale à droite Guimond qui a le temps de s’arrêter dans le cercle d’engagement pour attraper la lucarne d’un Ylönen que le finlandais était venu voiler (3-3, 49.16). Les Dragons sont revenus à hauteur et prennent véritablement l’ascendant sur leurs adversaires.
Photographe : Olivier Benard
Les Dragons tout heureux de se sortir du piège des Jokers
Ylönen doit encore s’employer, notamment sur une tentative de Tessier pour conserver l’égalité et accrocher la prolongation et au minimum un point. Le dernier tournant du match survient à une minute du terme du temps réglementaire par une faute toujours rageante : un surnombre. Les normands poussent pour en finir avec les empêcheurs de tourner en rond du soir et, sur une tentative de loin de Mark Flood, Lampérier bataille devant Ylönen pour convertir au contact le rebond (4-3, 59.31). Les Jokers sont crucifiés à 29 secondes d’une prolongation qu’ils semblaient en mesure d’obtenir.
Jonathan Paredes, le coach francilien, contestera l’action qui fera l’objet d’une vérification vidéo mais sera finalement confirmée. Il faut croire que cette vérification n’entrait pas dans le dispositif du coach challenge car les Jokers auraient dû alors être pénalisés pour retard de jeu ce qui n’est pas le cas. En désespoir de cause, les franciliens se ruent à l’attaque pour la poignée de secondes restantes et le but de Bedin qu’ils prennent en contre, en cage vide, est presque anecdotique (5-3, 59.52).
La sirène finale retentie sur la victoire des rouennais tout heureux de s’être sortis du guêpier cergypontain alors que la frustration est énorme du côté des cergypontains, vraiment pas payés, pour leur très grosse et belle prestation du jour.
Derniers tiers où les Dragons purent enfin installer leur jeu et obliger les Jokers, qui rendirent tous les coups qu’ils purent, à défendre la plupart du temps. Sans assister à un jeu d’attaque-défense non plus ni à un bombardement en règle du but francilien la domination rouennaise fut grandissante et les occasions rouennaises se multiplièrent. Les cergypontains lutèrent sans plier longtemps. Ils tirent la dragée haute à leurs adversaires mais tout se joua en deuxième moitié de tiers avec l’égalisation rouennaise puis en toute fin de période dans la dernière minute de jeu avec le coup de grâce des Dragons.
Photographe : Olivier Benard
Les Jokers n’ont pas baissé la tête face aux Dragons
Même si Grenoble et Angers ont gagné de leurs côtés, les Dragons, qui accusent 2 matchs de retard sur le leader et un sur son dauphin, poursuivent leur course effrénée pour revenir sur la tête du classement. Les Jokers quant à eux sont rejoints à égalité de points par les Gothiques qui leur chipent par la même occasion la 4ème place à la faveur des points pris lors des rencontres directes. Avec 2 matchs en moins et étant dans une dynamique de bulldozer depuis 8 matchs, les Amiénois qui roulent sur tout ce qui présente à eux, seront difficiles à déloger. L’urgence pour les Jokers est de bien récupérer et de conserver tout le positif de la soirée, car il y en a eu beaucoup, pour aborder au mieux leur mini tournée à la montagne passant par Chamonix et Briançon.
Meilleurs joueurs du match :
Loïc Lampérier pour Rouen
Tuukka Rajamäki pour Cergy-Pontoise