Pour ce deuxième match de la saison à Végapolis, les Vipers de Montpellier recevaient les Ours de Villard positionnés en bas de classement avec zéro point au compteur. Les visiteurs avaient l’occasion de se relancer, après un début de saison délicat, face au promu Occitan. Du point de vu des cages, onze ans séparent les deux portiers : Mojmir Bozik (3) avec ses trente-deux ans, et le jeune Robin Carrier (95) vingt-et-un ans.
Il ne fallait pas arriver en retard à Végapolis ce samedi soir puisque l’ouverture du score va arriver après seulement 1’28’’ par les locaux. Sur un contre, Boisclair Proulx (7) se faufile dans la défense des Ours et mène le palet jusqu’à la cage. L’action n’aboutie pas mais le gardien n’est plus en place. Maxim Dufour (71) est placé en embuscade et pousse le palet au fond des filets (1-0 ; 1’28’’). Les Vipers continuent sur leur lancée, et imposent rapidement leur jeu de vitesse. Cette possession de la rondelle leur permet de prendre le shoot, à 2’24’’ par Vojsovic (87). L’entame de match va rapidement être arrêtée par les pénalités et cela commence par les Vipers (2’, Croz, faire trébucher). En supériorité numérique, les Ours se montrent plus dangereux et sortent les locaux de leur zone de confort. En installant leur jeu dans la zone décisive, les Villardiens cherchent à recoller au score. Ils vont prendre le shoot à plusieurs reprises par Simmonneau (7), Conil (91) ou encore Skovira (11). Bozik (3) reste concentré et le duo Conil/Sage-Vallier ne parvient pas à concrétiser ses actions.
Malgré le retour du jeu à 5 contre 5, les Ours vont rester dans leur zone offensive et garder la pression sur le but adverse. Profitant de cette phase de jeu de puissance, les visiteurs s’appuient sur leurs hommes forts et réduisent l’écart. Alors que la rondelle tourne parfaitement entre les crosses des attaquants, Vigi (90) sert Ruel (15) esseulé dans la défense des Vipers qui place le palet entre les jambes de Bozik (3) (1-1 ; 4’53’’).
Photographe Joris Roulph
Les mauvais gestes commencent à apparaitre mais le corps arbitral entend bien se faire respecter et n’hésite pas à envoyer les joueurs en prison, laissant les visiteurs en infériorité. La tension monte et les premières échauffourées apparaissent dans l’arène. Les sanctions vont des deux côtés et le jeu reprend à 4 contre 4. En égalité numérique les Ours parviennent à reprendre le dessus sur leur adversaire, ce qui va se solder par un but. Sur un palet perdu par les Vipers dans la zone offensive, Aurard (97) va remonter le glaçon par la droite. D’une longue passe, il sert Janosik (8) dans le slot qui remporte son face à face avec Bozik (3) (1-2 ; 8’23’’).
Le jeu ne va pas reprendre très longtemps à dix joueurs de champs puisque les pénalités vont continuer à casser le rythme de la partie. Ce sont d’abord les Vipers qui vont être sanctionnés par une faute de Mc Dowall (2). De retour sur la glace, le canadien est auteur d’une lourde charge sur un Villardien qui lui vaudra un nouveau séjour derrière les barreaux (2’ + 10’) laissant ses coéquipiers à nouveau en phase d’infériorité. De retour à 5 contre 5 les Vipers tentent de revenir dans la partie, pour les cinq dernières minutes, portées par l’emblématique Raimonds Danilics (12). Le jeu de physique imposé par les visiteurs est impressionnant et bride toutes tentatives des Montpelliérains. Les Ours sont sanctionnés à leur tour, pour la deuxième fois dans ce tiers (2’, Carminati, retenir). Les Vipers en profitent pour s’installer dans la zone et mettent en danger Carrier (95). Le jeune portier reste concentré et rejette un à un les shoots de Gajdos (5), Bohin (4) ou encore Tromeur (13).
La sirène met fin à cette première bataille sur un score à l’avantage des visiteurs. Après une entame de match solide, sanctionnée par l’ouverture du score, les Vipers ont perdu l’ascendant sur le match. Les offensives restent peu nombreuses et la défense des Vipers peine à trouver ses marques. De leur côté, les Isérois affichent une sérénité de jeu à la hauteur de leur effectif complet. Basé sur une défense au tempérament musclé, les Ours ont bénéficié de l’indiscipline des locaux pour prendre l’ascendant. La qualité de ses attaquants étrangers a fait le reste. Les Vipers rentrent au vestiaire avec une seule longueur d’écart grâce à leur portier slovaque. L’ours sort les griffes
Si au retour des vestiaires, les Vipers s’empressent d’imposer leur rythme, les Villardiens vont rapidement reprendre l’ascendant sur le match grâce à leur première ligne. Certains joueurs vont se faire remarquer et mettre Bozik (3) en difficulté : c’est le cas du parisien Thibaut Sage-Vallier (10) suite à une action rondement mené, forçant le cerbère occitan à jouer les acrobates. Les actions fusent d’un côté et de l’autre du glaçon, mais les hommes de Daniel Sedlak finissent par s’imposer. Alors que les Vipers parvenaient à trouver des automatismes en défense, un but inattendu vient créer le trouble dans l’effectif des Vipers. Suite à une action des Ours, Bozik (3) perd sa crosse, la rondelle circule derrière sa cage et Simmoneau (7) la place dans un trou de sourie le long du poteau. Le portier Héraultais est surpris et ne voit pas le palet rentrer (1-3 ; 23’17’’).
Photographe Joris Roulph
Les Vipers prennent un coup derrière le casque après ce but et l’écart va une nouvelle fois se créer. Sur un manque de compréhension en défense des Vipers, Dlouhy (17) récupère le palet dans le slot. Le tchèque, pour sa première saison en France, fustige Bozik (3) à bout portant (1-4 ; 23’36’’). L’écart est conséquent et les sudistes semblent complètement dépassés par les évènements. Sous les encouragements du public montpelliérain, les Vipers vont reprendre espoir grâce au coup de génie du tchèque Tomas Marcinek (89). C’est une nouvelle fois lui qui va mettre du rythme dans le camp héraultais, il remporte son duel face au gardien des Ours en plaçant la rondelle juste sous la barre (2-4 ; 24’44’’).
L’écart se resserre et les Vipers en profitent pour maintenir la pression sur l’adversaire. Tour à tour les locaux vont prendre leur chance à l’image de Danilics (12) ou de l’ancien nantais Maximilien Tromeur (13). Mais ce sont les Isérois, une nouvelle fois par Nicolas Ruel (15), qui vont se montrer les plus réalistes en reprenant trois points d’avance (2-5 ;27’58’’).
A la mi-match la tension et la fatigue se font ressentir et les écarts se creusent entre les attaquants et défenseurs. Ces distances créent des ouvertures d’un côté comme de l’autre laissant plus de place aux patineurs. Ce phénomène va s’accroitre du fait des sanctions qui pleuvent sur Végapolis tant chez les Ours que chez les Vipers. Le jeu reprend à 4 contre 4 ce qui peut favoriser le mode de jeu des locaux. La vitesse de patinage, et la technique leur permet de prendre le dessus face à des Villardiens plus axés dans le jeu physique. Les occasions se multiplient à l’image de Bohin (4) à deux reprises, ou encore Takac (9). Les Ours subissent mais ne craquent pas en s’appuyant sur un excellent portier. La pénalité est tuée et le retour des deux joueurs dans l’arène n’est pas de bonne augure pour les locaux qui sont plus efficaces dans le jeu de vitesse.
Un tiers médian parfaitement maitrisé par les Ours de Villard qui continuent d’afficher la sérénité de début de rencontre. Ils ne semblent pas montrer de gros point faible dans leur jeu et maitrise leur sujet. De leur côté les Vipers perdent ce deuxième tiers temps et voient leur adversaire du jour prendre le large. Les hommes forts poussent leur équipe vers l’avant, le duo Marcinek-Danilics montre l’exemple mais les automatismes de la saison passée ne semblent pas encore en marche. Le début de tiers sera décisif pour les Vipers qui vont devoir rapidement recoller au score pour garder l’espoir de l’emporter en trois actes. Un réveil tardif
Les Ours reprennent la main sur la rencontre après seulement quelques secondes de jeu et se procurent la première occasion par Aurard (97) qui ne remporte pas le face à face avec Bozik (3). Ce retour en trombe des visiteurs ne plait pas aux locaux et notamment au canadien McDowall (2) auteur d’une charge sèche sur le défenseur Villardiens. Ce geste va mettre le feu aux braises nées au deuxième tiers, ce qui annonce la philosophie de cette fin de partie. Le nombre de pénalités va s’accroitre au fur et à mesure du déroulement de ce 3ème tiers. Ce sont d’abord les Vipers qui vont être sanctionnés (2’, Janecka, cinglage). En power play les Ours s’installent patiemment dans la zone offensive sans trouver la solution. Les locaux vont même faire frissonner Végapolis sur une mauvaise relance du portier Isérois, Croz (10) prend le shoot mais ne parvient pas à surprendre Carrier (95). Malgré ce moment d’inattention, les Ours vont s’implanter dans la zone et faire tourner la rondelle sans toutefois trouver le bon enchainement. Malgré le retour du jeu à 5 contre 5 la fluidité persiste avec de grands écarts dans les deux camps. Cette accélération du rythme de jeu sera une nouvelle fois stoppée par la patrouille pour sanctionner un montpelliérain.
Photographe Joris Roulph
La moitié du tiers est déjà passée et les Vipers restent à trois longueurs de retard, le sort semble scellé d’autant plus que les Ours affirment leur supériorité sans sourciller. Le coup de massue sera porté sur un contre victorieux des Villardiens. Alors que la rondelle tourne entre les crosses des Vipers, Janosik (8) réalise l’interception parfaite entre les lignes et file au but. Le face à face slovaque est remporté par l’attaquant Isérois qui inscrit son deuxième but de la soirée (2-6 ; 50’54’’).
Malgré un écart au score déjà conséquent, les Vipers vont continuer de presser et ne pas loin de réduire la marque à 8’ de la fin du match puis à 6’ par Kossila (74). Carrier (95) reste concentré malgré les tentatives pour le sortir de son match de quelques supporters Héraultais. Dans les derniers instants, les locaux vont craquer physiquement et moralement ce qui va les pousser à la faute. Les hommes d’Ivan Bohin vont évoluer en infériorité d’un homme, puis de deux. Ces power play permettent aux Ours de conforter leur domination et gérer tranquillement la fin de ce match. Les Vipers parviennent à tuer la supériorité dans la douleur et dans un élan d’effort parviennent à inscrire un dernier but. Les supporters de Végapolis applaudissent de soulagement après plus de trente minutes sans but. C’est Tomas Marcinek (89) qui va inscrire son deuxième point de la soirée, sur un effort solitaire il traverse la glace et réduit l’écart (3-6 ; 58’36’’).
Les Vipers encaissent leur deuxième défaite cette saison et quitte la glace avec 6 buts encaissés. Les Ours remportent ici leur première victoire qui leur permet de quitter le fond de tableau. Les hommes de Daniel Sedlak ont enfin pu lancer leur saison après des attentes de joueurs sans licence. Malgré leur petit retard au nombre de point, les Isérois parviendront sans difficultés à se hisser dans le haut de tableau s’ils continuent sur cette lancée. Les Vipers peuvent regretter un manque de réalisme par moment, mais n’auront pas grand chose à regretter puisque l’adversaire du jour mérite sa victoire. Le hockey occitan a toutefois de réels atouts à mettre en avant, et pourra faire du tord aux équipes de haut de tableau malgré son statut de promu.