19h12 Christophe (Supporter de Rouen) : Ca fait un paquet d’années que je suis abonné. Ce match sera très chaud car je pense que les supporters mettront de l’ambiance. Et j’espère surtout que la coupe ira à Rouen !

19h19 Catherine (Supportrice d’Angers) : Ma foi, on a gagné 2 fois ici, les Rouennais ont gagné 2 fois chez nous. Alors pourquoi pas à nouveau gagner le match ici ce soir. Je viens « en espérant que » mais de toute façon, on est en finale, on a déjà fait mieux que l’an dernier.

Stéphanie OUVRY © 2010

Y a pas d'age pour être supporters des Dragons

19h25 C'est la cohue en tribune presse, la place manque pour tout les intervenants voulant couvrir l'événement. « Le courrier de l'ouest » nous livre ses impressions, un match bizarre, difficile à aborder pour Angers, mais jouable. Pense que l'arrêt de jeu du match 3 à cause du plexi a cassé les ducs et qu'ils accusent maintenant la fatigue des matchs précédents.
19h31 Kévin (Supporter de Rouen) : J’espère que ce sera un gros match et que Rouen l’emportera. Ca en prend le chemin. Et surtout, ça nous ferait une coupe de plus !
19h40 Stéphane (Supporter d’Amiens) : Je viens supporter Rouen ce soir. J’espère qu’ils feront le maximum.
19h41 Rouen retrouve son speaker officiel qui avait été absent lors des deux premiers matchs, un signe?
19h42 entrée en piste des deux surfaceuses, qui s'applique à chauffer l'ambiance aussi.
19h50 Fabien (Supporter de Rouen) : Comme vous pouvez l’entendre, l’ambiance commence vraiment à monter ! Franchement, c’est énorme. Je ne me rappelle pas depuis tant d’années d’abonnement, 7, avoir entendu une si bonne ambiance dès l’échauffement !
20h45 Premier tiers temps, au détour d'un passage obligatoire aux toilettes je rencontre Caroline, une supportrice rouennaise qui est plus que tendue, elle m'avoue peiner à regarder les actions tant le stress la paralyse!
20h46 Christian (Supporter d’Angers à la fin du 1er tiers) : Déjà c’est magnifique ! Sur le premier tiers, on mérite d’être devant. Koenig fait encore un très très grand match. Je pense que l’on va continuer à pousser mais attention aux contres !
21h35 Baptiste (Supporter de Rouen) : On avait fait le plus dur en marquant ce premier but mais on a trop vite encaissé le 1-1. Nul doute qu’avec l’ambiance, Rouen va savoir réagir !
Alexandre Mulle : « Je profite à fond de cette victoire, j'ai pris énormément de plaisir à jouer à Angers lors du 3ème match, c'était génial, je suis fier de l'équipe! »
Eugène Tarantino (père de Lionel Tarantino) : « C'est que du plaisir, je suis très fier de mon fils, il a beaucoup travaillé et il est encore tout jeune, il a un cœur gros comme ça! Son petit frère et sa maman sont restés à Toulouse et on pense beaucoup à eux! »
23h00 : Je croise un homme qui fait la fête avec un maillot d'Amiens sur le dos :)
23h02 (Agnès supportrice d'Angers) : « Je suis déçue forcément, mais il faut reconnaître le travail qu'ils ont accompli, ils progressent énormément. Mais pour moi c'est particulier, car mon mari est rouennais et supporte les dragons, nous nous sommes rencontrés grâce au hockey, alors il y a au moins l'un de nous deux qui est heureux ce soir! » Comme quoi, le hockey peut aussi faire faire des rencontres amoureuses!
23h30 Mme Zwikel : qui très gentiment nous raconte cette folle journée: « La journée à été hyper tendue, la communication est fermée avec Jonathan, on ne s'est pas beaucoup parlé aujourd'hui! En tout cas, c'est génial premier titre avec les deux enfants et pour ses 34 ans c'est un beau cadeau ». 
 

C’est un peu plus de 300 des plus fidèles supporters du RHE76 qui se sont massés sur le parvis de l’hôtel de ville de Rouen à 12h30 pour une présentation de la coupe aux élus locaux. C’est d’abord Carl Mallette qui remercie tous les supporters pour leur présence, mais aussi la ville, les sponsors et se dit fier d’être le capitaine de cette formation avec une voix quelque peu éteinte. Il ajoute ensuite qu’il espère que tous se retrouveront la saison prochaine, ce qui bien sur enchante le foule. La coupe est ensuite brandit bien haut.
Puis de retour sur le perron, où une estrade les attend, Madame le Maire Valérie Fourneyron y allait de son allocution.

Stéphanie OUVRY © 2010

Les supporters acclament les joueurs sur le perron sous le beau soleil

Ces premiers mots expriment son grand plaisir d’être là ce jour, entourée de tous ces joueurs, du staff et des supporters de ce club. Pour madame le Maire, le sport, et tout particulièrement le hockey sur glace, tient une grande place dans sa vie puisque lors du 1er titre des Dragons, elle en était tout simplement le médecin du club, et que c’est maintenant son premier en tant que Maire.
Elle se tourne vers les joueurs et leur dit : « Merci de me l’avoir offert ». Se tournant ensuite vers Thierry Chaix, le Président du RHE76, qui totalise 5 titres de champion à ce jour, à égalité avec un ancien Président du club Monsieur Ducable, elle lui déclare que ce qu’il lui reste à faire pour la suite, c'est de battre ce record, Le tout dit avec un très large sourire de tous les convives! Madame le Maire n’oublie pas de mentionner et de remercier tous ceux de l’ombre, coachs, responsable du matériel, médecins, kinés, les services de la ville, les clubs de supporters et bien sur les supporters sans qui tout ceci n’existerait pas, déclarant que sans eux notre joie ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Pour finir elle se tourne vers le chouchou de l’ile Lacroix Eric Doucet pour le remercier de toutes ces années de bonheur passés ici et en soulignant sa fierté de le voir rester au club dans le staff, en lui remettant un petit cadeau.
C’est ensuite le Président du club, Monsieur Thierry Chaix, qui félicite d’abord Guy Fournier qui fut lors des dix titres du RHE comme joueur, entraineur puis manager. Ensuite, pour répondre à Madame le Maire, il affirme que pour battre Monsieur Ducable au niveau des titres, « bah que lui, il pourrait encore éventuellement le faire! » avec toujours ce même et large sourire. Le plus important pour lui est que s'il beau de gagner des titres, le principal est de perdurer et de ne pas déposer de bilan juste après l’avoir glané. Enfin il souligne les bonnes relations qu’il a eu avec la ville et les maires successifs et que contrairement a ce qui avait été dit de ci, de la, qu’il n'appartient à personne sauf au RHE76 et que son but est de s’inscrire dans la durée.
Pour conclure cette matinée, Kader Chékhémani, l’adjoint au sport de la ville remettait à tous les artisans de ce succès en les appelants un à un, un petit présent de la ville avant de tous se retrouver devant un verre de l’amitié dans les locaux de l’hôtel de ville.
Le soir, à 20h00, cette fois devant un bien plus grand nombre de partisans, un match exhibition était proposé entre les vainqueurs de la Magnus et les espoirs du club. Ho ! Surprise de voir Koenig en tenue de joueur de champ alors qu’à sa place Carlsson se muait en gardien de but. Bien entendu, tout le monde avait changé de poste et les arrières étaient devenus attaquant, alors que les attaquants se chargeaient de préserver la cage de Carlsson. On notera aussi la présence bien sympathique d’anciens Dragons comme Peter Bourgeaut (Briançon), Edouard Dufournet (Strasbourg) ainsi que M. Bertrand (Metz), le frère de Nicolas Bertrand, responsable du matériel. Christian Pouget pour cette ultime occasion rechaussait lui aussi les patins contrairement à Rodolphe Garnier, préférant rester sur le bord de glace. Peu importe le résultat, le but était de se faire plaisir une dernière fois, mais on voyait bien qu’après avoir fêté dignement ce titre, certains faisaient le match de trop, étant au bout du rouleau tant la fatigue était manifeste. La soirée était conclue par une grosse séance de dédicaces sur la glace, avec bien entendu de nombreuses photos des uns et des autres pour immortaliser ce moment de joie intense.
 

Hockey Hebdo : Vous avez dit tout à l’heure pendant votre allocution que vous étiez du 1er titre en tant que médecin. Cette année, vous êtes du 10e en tant que maire de la ville. Lequel vous a procuré le plus d’émotion ?

Stéphanie OUVRY © 2010

Madame le Maire et les joueurs

Valérie Fourneyron : Je vais dire qu’il n’y a pas de choix entre les deux, par contre il y a une vraie passion depuis 20 ans, une vraie histoire. J’ai partagé effectivement de l’intérieur en 90 lorsque j’étais médecin du club. Ca faisait 8 ans que j’étais au club et donc ça faisait des années que nous courrions après ce premier titre. C’était à Grenoble. C’était l’époque des petites glaces avec Grenoble, Amiens… A Amiens, je me souviens, on passait par la glace pour aller s’asseoir sur les bancs. A Rouen, nous avions notre vieille glace. Il y a toute cette histoire. C’est aussi l’histoire du hockey qui sort de sa montagne pour s’accaparer les villes de plaine. Aujourd’hui, être premier magistrat de la ville au moment de ce 10e titre est une vraie sensation de fierté pour l’histoire du hockey et de la ville de Rouen. Et là, c’est à la fois le maire mais aussi l’ensemble des supporters Rouennais qui sont fiers aujourd’hui.

H. H. : On retiendra une image lors de la remise du trophée suite au 5 e match, c’est Doudou (Eric Doucet) qui vous soulève comme un trophée. On sait qu’avant d’être maire de la ville, vous êtes supportrice des dragons. Est-ce quelque chose qui marque ?
V. F. : Oui, j’ai toujours des gens qui me marquent. J’avoue que Guy Fournier m’avait énormément marquée dans son histoire. Il y a un entraîneur aussi qui m’a beaucoup marquée, c’est Larry Huras. Aujourd’hui, Doudou ! C’est un homme avec des valeurs que j’aime beaucoup. Il a su faire passer cette relation avec les supporters, avec les habitants et avec moi. Il avait envie d’un moment plus humain plutôt que de serrer la main du maire. Il avait envie de ce moment d’intimité, partagé. Et il n’y avait que 3500 personnes qui ont vu cela (Rires) Je crois que c’est aussi pour ça qu’on aime le sport. Et dans le sport, il n’y a pas que 2 équipes qui s’affrontent. Il y a toute une dimension humaine, sociale et éducative. Enfin, ce sont des mots parfois que nous utilisons trop souvent. Pourtant, il n’y a pas plus grand moment de liesse où l'on oublie ses soucis. On est en ce moment dans un contexte difficile avec des périodes de chômage pour certains de nos concitoyens. Et bien, quand on est à la patinoire, quand on est sur un terrain de sport, bien souvent, on oublie et en particulier au hockey où on a gardé de vraies valeurs - des valeurs de formation, de respect de l’adversaire. A Angers, on a été respecté par les spectateurs des Ducs ; à Rouen, on les a respectés. Je n’étais pas loin d’eux et de la même façon, à Rouen, on les respecte. Toute cette construction de valeurs autour du sport, c’est celle que j’aime depuis plusieurs années comme pratiquante. Je crois que l’histoire de la ville s’écrie dans cette attractivité, dans cette image que peut apporter le sport ; comme peut l’apporter la culture. Aujourd’hui, j’ai de la fierté à dire qu’il y a plus de 10 000 abonnés à l’opéra, plein de fierté à ce que les Dragons aient remporté ce 10e titre.

H. H. : Je ne veux pas lancer de polémique concernant la patinoire mais concrètement, qu’est-ce que la ville peut apporter de plus en terme de structure pour les Dragons ?
V. F. : D’abord, pour le club, cet été, cela va nous coûter très cher (Rires) car il va falloir refaire la glace et cela coûte un peu plus de 2 millions d’euros. C’est quand même pas mal. Donc, c’est important que l’on puisse refaire la glace, la balustrade et les éléments qui ont besoin d’être refaits. On se doit d’être dans un équipement aux normes à la rentrée. Et puis, on a bien vu à quel point la construction de la patinoire il y a quelques années a été importante pour le club. L’équipement, c’est majeur. Si à Rouen, nous n’avons pas d’autres grandes équipes dans d’autres sports, c’est majoritairement à cause des infrastructures. Il nous manque un grand palais des sports et ça, c’est vraiment fondamental. Et je crois que l’on va avoir ce palais des sports et ça, c’est l’essentiel. Une 2e équipe de sport collectif à Rouen sera résidente ; le basket. On pourra accueillir des événements internationaux. Moi, j’espère que l’on pourra y accueillir des matchs de play-offs. Mais je crois qu’il faut bien se rendre compte que l’équipe des Dragons a été construite à un moment car il y avait un équipement derrière. Et donc, il faut aussi permettre pour une grande ville comme Rouen qu’il y ait d’autres équipes qui ont besoin de se construire une histoire. Et ça, je crois que tout le monde le comprend. Aujourd’hui, je vois de grands équipements se construire dans de grandes villes françaises comme à Montpellier, Marseille et Bordeaux. Et j’invite tous ceux qui n’ont pas bien regardé, à voir comment ces équipements vont vivre. A Montpellier, 10 000 places mais seulement 15% de sport, 8 matchs par an pour l’équipe de handball de division 1. A bordeaux, 20% de sport maximum c'est-à-dire qu’ils ne construisent uniquement des équipements qui seront rentabilisés sur des événements festifs, populaires, culturels… Et aujourd’hui, le sport a besoin d’équipements différents comme une antre à l’image de notre patinoire uniquement consacrée au sport !

H. H. : Madame le maire. Merci pour vos réponses.
V. F. : C’est moi qui vous remercie.