Hockey Hebdo : Pouvez-vous nous expliquer les changements intervenus dans l’encadrement des Scorpions ?
Krister Eriksson : Julien Guimard était censé reprendre l’équipe première et il était prévu depuis mon arrivée que je prenne un poste de Manager Général sur l’ensemble du club, D1 et hockey mineur. C’est d’ailleurs une des raisons de ma venue. Julien Guimard n’ayant pas été conservé, on a embauché un nouvel entraîneur et fait évoluer mon rôle comme prévu. Pour le choix du coach, on a assez vite choisi Jan Prochazka qui ne connaît pas le championnat de France mais avait très envie de venir. On partage la même philosophie de jeu et de développement du club. Même s’il n’a signé que pour une saison, il s’inscrit dans le long terme. On doit être le seul club en France à avoir dans son encadrement 2 personnes ayant coaché en championnat du monde et en JO.
Jan Prochazka ne connaissant pas le hockey français, vous avez mené le recrutement à 2 ?
Cette année, c’est moi qui ai fait le recrutement. Le rôle de Jan est d’être coach et entraîneur. Il développe les joueurs, forme le collectif, prépare les matches, analyse les matches. Il a la possibilité de se concentrer pleinement sur son rôle.
Votre effectif a assez peu bougé à l’inter saison ?
Depuis plusieurs années, on essaie de créer une équipe homogène, complète et compétitive. C’est nos 3 mots-clés pour construire l’équipe. Notre structure nous permet de former une équipe capable de jouer les premiers rôles en D1, chaque année on est une équipe avec le potentiel d’atteindre le podium. La saison dernière a été chaotique et compliquée avec nos problèmes de glace. Au niveau de l’effectif, on a un peu de mal à conserver et intégrer des jeunes Français. D’abord parce qu’on s’entraîne dans la journée et qu’il est donc difficile de combiner hockey et études. Ensuite, on n’a pas d’équipe U22 et on ne peut pas proposer à des jeunes de s’y développer en complément de la D1. C’est une lacune que nous devons combler et ça fait partie de ma mission de Manager Général. On a donc fait venir Ten Braak et Joffre qui sont 2 joueurs qui correspondaient au profil que nous recherchions. Ottino est arrivé aussi, comme Plaire qui a encore un peu plus à prouver.
Vous avez attiré des joueurs d’expérience, c’était un objectif ?
Comme je l’ai dit, on voulait construire un effectif homogène et, comme tout le monde, on était à la recherche du meilleur rapport qualité-prix. On a beaucoup de joueurs venant de l’est de l’Europe car c’est plus difficile de trouver des très bons CV nord-américains ou scandinaves avec nos moyens.
Comment avez-vous comblé le départ de Pavel Mrna, votre meilleur buteur la saison passée ?
On voit sur les matches amicaux qu’on ne marque pas beaucoup. Mais je pense qu’on est plus homogène et que la réponse sera collective. Avec des joueurs comme Jeslinek, Psurny, Kapicka, Vigners… on aura plus de danger même si on n’a plus un joueur du profil de Mrna.
Quel sera votre objectif cette année ?
Même si le niveau de D1 a évolué cette année, ce qui rend la réponse à cette question difficile, je pense quand même qu’on a une équipe qui peut battre tout le monde et être sur le podium, ou jouer une finale si les choses tournent bien. On est revanchard après notre parcours chaotique de l’an dernier.
Quels seront pour vous les favoris cette saison ?
Je pense que ça va être très homogène et tant mieux pour le hockey français. En D1, on commence à voir de belles organisations, bien structurées et elles auront toujours un avantage sur les autres. Donc Anglet, qui travaille dans la même philosophie depuis longtemps, devrait être présent. Ensuite des équipes comme Nice, Caen, Neuilly, Dunkerque qui, comme nous, voudront rebondir, Cholet qui a bien recruté… Ça va être passionnant et de haut niveau.
Que pensez-vous des nouvelles règles qui entrent en application cette saison ?
On avait déjà les lignes bleues reculées la saison dernière, l’impact est principalement sur le power-play qui a plus d’espace. Mais je ne pense pas que ça change grand-chose d’autre.
La victoire à 3 points c’est une bonne chose, on joue tous pour gagner et on doit être récompensé quand on le fait en temps règlementaire.
Mais le principal problème ça reste qu’on ne joue pas assez de matches. Tu as quelques blessés, tu perds quelques matches et ça a une grosse importance car tu ne peux pas te rattraper. On a la volonté en France, une volonté que je partage, de former et développer des joueurs français. Mais comme on a peu de matches, ils sont tous importants et on a parfois un peu de mal à envoyer des jeunes sur la glace. On ne peut pas se dire, aujourd’hui je vais tourner à 4 lignes et si ça ne marche pas, j’ai des matches pour me rattraper. Quand je vois l’importance de la saison en Magnus avec 2 ou 3 relégations, je ne pense pas que beaucoup prendront le risque de jouer à 4 lignes, les équipes ne peuvent pas se permettre de risquer de perdre des points.
Est-ce que vous pensez que le champion de D1 aura une chance de monter en Magnus ?
Si on se fie à des critères purement sportifs, je ne pense pas que ça arrivera. Mais on voit chaque année des situations de clubs qui connaissent des successions de problème de tous ordres et tu peux avoir, en fin de saison, un club qui a eu des difficultés et dont les joueurs ont lâché mentalement. C’est un peu ce qui nous est arrivé quand on est descendu de Magnus. Je pense qu’on était meilleur que Caen, mais on n’était pas à la hauteur mentalement pour jouer des play-downs. Donc sportivement, non, mais sur la dynamique et le mental, pourquoi pas.