Zéro. C’est le nombre de points qui séparent avant le coup d’envoi Strasbourg de Chamonix. Branchés sur courant alternatif, les Alsaciens enchaînent le pas très bon (défaite 8-0 à Rouen) avec le mieux (victoire 3-4 à Dijon en Coupe de France). Les Chamois, après un début de saison poussif, galopent sur une pente ascendante grâce notamment à leur qualification en coupe de la Ligue face à Grenoble. Si ces derniers jouent au complet, l’Etoile Noire va devoir faire sans Michal Cesnek, qui purge ce soir le premier de ses trois matchs de suspension, récoltés pour « incorrections » lors du match de mardi dernier. La défense locale amputée pourra-t-elle contenir la vitesse de jeu savoyarde ?
Arbitres : M. Bourreau, assisté de Mme Boniface et M. Caillot
Buts : Strasbourg : 07:43 Julien Correia (ass Edouard Dufournet) Chamonix : ; 41:35 Kevin Gadoury (ass Benjamin Rubin et Brent Patry) ; 63:13 Kevin Gadoury (ass Julien Tremblay et Kyle Hardy)
Pénalités
8 minutes contre Strasbourg
6 minutes contre Chamonix
Lignes Strasbourg
1ère ligne : Trudeau/Dufournet/Pardavy [Carlson-Suchanek]
2ème ligne : Cibula/Lyall/Correia [Cruchandeau-Stritz]
3ème ligne : Michel/Marcos/Bourgaut [Turcotte- Carlson/Suchanek]
Lignes Chamonix
1ère ligne : Rubin/Gadoury/Tremblay [Patry-Hardy]
2ème ligne : Masson/Gras/Hascoët [Veydarier-Torfou]
3ème ligne : Kara/Audibert/Arès [Silvennoinen-Cocar/Colombin]
La communauté du 1-0
La rencontre monte progressivement en puissance, avec une première tentative sérieuse sous forme de wrap around shot de Peter Bourgaut (2’06). Une minute après, Dufournet rentre en zone dans l’axe et lance à ras de glace le palet, bien ramassé par la mitaine de Clément Fouquerel (3’14).
Turcotte, en cherchant à entraver un raid adverse, écope de deux minutes pour faire trébucher (3’35) mais les Chamois n’y sont pas encore et Strasbourg se dégage systématiquement. Marcos part même en contre et Brent Patry se rend coupable d’un faire trébucher sur l’action (4’59). A quatre contre quatre, le capitaine strasbourgeois tâte d’abord l’épaule droite du gardien savoyard (5’11) avant de rater une cage vide, pourtant servi sur un plateau par une transversale inspirée de Carlson (5’24). Pendant les quelques secondes de supériorité, Pardavy touche le plastron mais ne parvient pas à reprendre son propre rebond (6’39).
Photographe : Christophe Moreau
La bonne entame de match de l’Etoile Noire finit par se traduire au tableau d’affichage. Julien Correia gratte le palet derrière la cage et revient devant Clément Fouquerel délaissé par sa défense. Lyall est disponible au second poteau mais il préfère ajuster seul et tranquillement la lucarne gauche (1-0 à 7’43 assisté de Jan Cibula).
Chamonix ne joue pas encore à son plein potentiel même si les joueurs de Stéphane Gros s’offrent quelques incursions, comme ce break de Laurent Gras, stoppé par un magnifique grand écart de Hiadlovsky (9’25).
Après une petite pause publicitaire, ou plutôt une réparation de la balustrade accueillant la publicité (10’01), la partie peut reprendre avec notamment un arrêt mitaine du portier alsacien devant Benjamin Rubin déboulant sur l’aile (12’20) puis un centre dangereux de Dufournet qui ne trouve pas preneur (14’12).
Yan Turcotte retourne cirer le banc des pénalités pour obstruction (15’21) et le power play chamoniard commence à prendre forme. Hiadlovsky doit plonger pour empêcher la reprise d’un rebond par Julien Tremblay (15’30). Michel se jette à genoux devant une frappe de Hascoët de la bleue (17’17). Le portier local bloque ensuite in extremis du plastron une reprise instantanée de Hardy à mi-distance (18’39) avant de confier à la même partie de son équipement le soin d’intercepter l’essai de Rubin dans l’axe (19’17).
Le second vingt démarre sur les chapeaux de roues avec un shoot de Clément Masson qui atteint le bras de Hiadlovsky (20’20), suivi de la réplique immédiate de Pardavy qui bute sur la jambière de Fouquerel (20’30), à l’instar de Correia dans la foulée (21’04). Sur un rush de Lyall et Cibula, le gardien tricolore est à terre mais pas battu (21’48).
Les Chamois passent la vitesse supérieure et Suchanek doit se jeter sous un tir alors que ses coéquipiers n’arrivaient pas à s’extraire de leur zone (22’38). Fouquerel s’impose à nouveau face à Trudeau qui avait pourtant quelques secondes pour viser (23’10), puis lorsque ce dernier trouve Pardavy au deuxième poteau (23’20).
Ce deuxième tiers est plus équilibré, les Chamois utilisent leur vivacité pour se projeter rapidement vers l’avant à l’image de ce deux contre un, promis à un heureux destin si Carlson ne s’était pas couché au dernier moment (25’30).
Marcos part en prison pour retenir (25’37) mais les visiteurs n’en profitent pas longtemps car, bien qu’installés en power play, Laurent Gras est sanctionné pour obstruction (25’55). Dufournet, propulsé en contre par Pardavy, rate le poteau opposé (26’20).
De retour à cinq contre cinq, Valentin Michel patine vers le centre et la rondelle frôle l’épaule du cerbère chamoniard (29’20). Trudeau exécute ensuite un festival de dribbles et de 360° et parvient à obtenir un faire trébucher à l’encontre de Fabien Veydarier (30’34). Lyall, catapulté par Stritz en échappée, enclenche le turboréacteur pour transpercer dans l’axe, sans parvenir à feinter Fouquerel (31’04).
C’est au tour de Chamonix de jouer avec un homme supplémentaire quand Michel est désigné volontaire pour purger une pénalité de banc pour surnombre (33’00). La cage du gardien slovaque est littéralement prise d’assaut, l’arrière-garde strasbourgeoise meurt mais ne se rend pas. Hiadlovsky multiplie les arrêts devant les meilleurs pointeurs adverses.
En fin de période, malgré la domination bas-rhinoise, Arès file en contre et réussit à glisser le puck sous les jambes du gardien local. Le bout de caoutchouc termine toutefois sa course du côté extérieur du poteau, au grand soulagement des travées de l’Iceberg.
Le troisième tiers-temps a à peine repris que Chamonix égalise d’une attaque éclair dont ils ont le secret. Kevin Gadoury prend en charge le puck derrière la cage de son gardien, remonte toute la glace, transmet à Rubin avant d’entrer en zone et va se placer au second poteau. Il n’a plus qu’à dévier au fond la passe de ce dernier (1-1 à 41’35 assisté de Brent Patry).
Les Jaunes et Noirs oublient vite ce relâchement et repartent de l’avant. Correia part en break (44’12), Lyall feinte pour s’infiltrer (44’25). Le premier bloc local s’impose en zone offensive sans trouver de solutions de tir (46’51). Fouquerel poursuit sa bonne performance devant les filets en attrapant de la mitaine un lancer rasant de Bourgaut (48’07), en s’imposant sur un tir sur réception de Stritz (48’36) ou encore devant cet énorme slap shot de Suchanek (49’01).
La fatigue commence à se faire sentir, le jeu se délite avec beaucoup de revirements de part et d’autre. Strasbourg pousse mais ne concrétise toujours pas. La frappe de Turcotte rebondit sur le bras du gardien (51’08), Marcos tente de le surprendre en contournant la cage (53’19)...
La tension est à son comble dans les dernières minutes, les deux formations cherchent désespérément la faille dans la carapace de l’autre. La première ligne alsacienne donne tout jusqu’à la dernière seconde, Dufournet dans le slot est à deux doigts de tuer le match (59’54).
On se souvient des quatorze secondes qu’il avait fallu à Carl Lauzon pour inscrire le but victorieux en prolongation lors de sa visite à l’Iceberg il y a deux ans. Cette fois, la première minute est à l’avantage des locaux. Pardavy remonte la patinoire et cherche la lucarne à bout portant (60’42). Stritz fonce également à la cage sans plus de succès (61’08).
Côté Chamois, Patry lance au-dessus (62’25). Premier avertissement, avant que Julien Tremblay récupère le palet contre la bande et donne à Gadoury qui peut écœurer l’Iceberg d’un revers au premier poteau (1-2 à 63’13, assisté de Kyle Hardy).
Tirs : 2/1 Strasbourg
Engagements : 2/2 Encore une défaite frustrante pour l’Etoile Noire à domicile. Des sorties de zone et une construction de jeu de qualité, alliés à une défense attentive, malgré des rotations à cinq joueurs, lui ont permis de prendre l’avance et de la conserver pendant quarante minutes. Mais les Chamois n’ont jamais lâché et ont su tirer profit d’un instant d’affaiblissement de la pression sur le porteur du palet pour égaliser. Si Strasbourg semble avoir dominé au niveau des tirs cadrés, ceux-ci, en dépit de leur grand nombre, n’ont pas été assez menaçants pour inquiéter un Clément Fouquerel particulièrement en forme. On peut au passage noter l’excellente performance des deux gardiens désignés, à juste titre, hommes du match. L’Etoile Noire va maintenant enchaîner les rencontres contre des adversaires directs au classement (Villard-de-Lans, Epinal) tout en se passant de Michal Cesnek. Chamonix, pour sa part, continue l’aventure en coupe de la Ligue en recevant, mardi, les Ducs d’Angers.
Etoiles Hockey Hebdo
*** : Kevin Gadoury, Vladimir Hiadlovsky
** : Clément Fouquerel
* : Brent Patry
HH : Une défaite alors que vous sembliez dominer, aux tirs notamment...
« On caresse le palet, on tourne autour du pot, mais on n’est pas assez méchant je pense. On avait un faux rythme et on l’a suivi. On ne marque pas, on se met à disposition, et ils se sont servis. On tire trop bonnement, on tire sans conviction. Ce n’étaient pas de beaux lancers. »
HH : Est-ce que vous pensez que l’absence de Cesnek a fait la différence ?
« Oui. Six défenseurs c’est toujours mieux que cinq. Ils ont tenu, mais c’est peut-être ça qui fait que... »
HH : Que vous inspire le tirage de Gap en coupe de France ?
« C’est une coupe qui intéresse tout le monde, tout le monde a les dents longues quand on s’affronte. Gap, s’ils en sont rendu là, ce n’est pas par hasard, ils n’ont pas eu des tirages favorables comme Rouen est en train d’avoir en ce moment. Je pense que Gap sera un client très difficile. »
HH : Une opinion sur l’épisode Cesnek ?
« Oui, ce qui est dommage c’est que honnêtement, selon ce qui s’est vraiment passé, les deux joueurs devraient être suspendus pour trois matchs. D’ailleurs, le premier qui a craché c’est le Dijonnais et le deuxième c’est Michal. Comme d’habitude, on ne voit que le deuxième. Mais ce qui est dommage c’est qu’on n’a pas questionné, on n’a pas cherché à savoir. »