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Hockey sur glace - LHJMQ - Ligue de Hockey Junior Majeur du Québec |
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LHJMQ: une affaire délicate |
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Une bataille judiciaire opposant un joueur à la LHJMQ risque de souligner un certain désintérêt de cette dernière pour les études des juniors. |
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Canadian Press/R.Frontenac/HNews/HH/LL, Hockey Hebdo |
LL le 10/06/2010 à 00:32 |
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| Maine'iacs | Carte LHJMQ | C'est une affaire plus délicate qu'il n'y parait que va devoir trancher un tribunal de Nouvelle Ecosse. L'affaire oppose un joueur de 22 ans, Brett Morrison, qui joue désormais pour le compte de l'Université François Xavier située dans cette même province à la LHJMQ.
C'est le joueur qui a traîné la LHJMQ devant la justice et lui demande de payer 3.500$ par saison effectuée avec succès en LHJMQ, soit un total de 15.000 $ plus les coûts de la procédure judiciaire pour 4 ans environ dans la ligue. Ces sommes sont selon lui dues au titre de la bourse d'étude normalement promise par la ligue au terme de sa carrière en junior. Le joueur fait remarquer qu'ayant, après ces années, fait deux ans à l'université, il répond totalement aux conditions recquises pour toucher ces sommes.
| | Brett Morrison |
La LHJMQ a changé son règlement en 2009, mais à l'époque ou Morrison avait commencé sa carrière, trois conditions devaient être réunies pour toucher les 16.000 $ pour un maximum de 4 saisons accomplies dans la ligue. L'objectif étant naturellement pour le joueur de pouvoir poursuivre ses études dans une université avec cette bourse. les conditions figurent théoriquement dans un courrier adressé par la ligue à tous les joueurs.
D'une part, le joueur doit accepter de rester dans la ligue jusqu'à l'année de ses 19 ans, le chevauchement avec les 20 ans étant possible sous certaines conditions. Ensuite, il doit retourner à des études à plein temps dans l'année qui suit ses 20 ans soit dès la fin de sa carrière junior, et d'autre part, il doit suivre une scolarité normale durant ses 4 années en junior.
C'est justement ce dernier point que conteste la LHJMQ dans le cas de Morrison, sauf que ce dernier souligne qu'il est difficile de suivre une scolarité normale en étant sans arrêt échangé. Pas faux quand on regarde ses expériences successives.
Après avoir été à Gatineau en 2004-2005, 2005-2006, et une partie de 2006-2007, Morrisson a rejoint les Rockets de l'Ile du prince Edouard en cours de saison avant d'aller à Rouyn-Noranda quelques mois après.
L'avocat de Morrison a souligné que son client ignorait tout des trois conditions lorsqu'il a signé son premier contrat, contestant du même coup avoir reçu la lettre de la ligue, et soulignant que malgré des difficultés scolaires la dernière année, il est aujourd'hui sur un cycle universitaire tout à fait correct ce qui indique bien qu'il n'a pas accumulé de retards avant son entrée à François Xavier. Mieux encore, le joueur va produire des témoignages qui prouvent qu'il a choisi la LHJMQ au détriment d'une entrée en universitaire pour justement bénéficier de la bourse en question, et-ce malgré le sentiment que son niveau scolaire serait bien moindre en LHJMQ à la fin de ces années.
La LHJMQ a payé au total 402.750$ en 2009-2010 pour de telles bourses dont les montants moyens sont entre 1000$ et 4000$. Un total moyen très faible qui s'explique par le fait qu'assez peu de joueurs passent 4 saisons pleines dans la ligue et vont derrière à l'université.
| | Gilles Courteau le Boss de la LHJMQ |
En attendant le verdict qui sera connu en septembre, la LHJMQ s'est refusée à tout commentaire dans une affaire qui pourrait bien se révéler fort délicate pour elle. En effet, sur le fond, les observateurs s'accordent à dire que Morrison risque bien de l'emporter car ses arguments paraissent solides, ce qui ouvrirait la porte à de multiples demandes de la part de joueurs qui n'ont pas osé jusqu'ici attaquer directement en justice. De plus, même si elle a changé depuis son réglement, la LHJMQ peine à justifier sa politique en matière d'études, tout en sachant que moins de 10% des effectifs auront derrière une véritable carrière professionnelle. Alors qu'elle figure dans le collimateur d'une partie de la classe politique du Québec proches du système éducatif qui lui reprochent justement son manque d'engagement en faveur de l'éducation des joueurs, l'affaire Morrison risque de lui faire une très mauvaise publicité.
On notera qu'en France, le système universitaire sans être idéal est plus ouvert aux jeunes sportifs car il est beaucoup moins cher qu'en Amérique du Nord. Il importe toutefois que les clubs veillent aux études de leurs jeunes joueurs avec un suivi individualisé et de fortes incitations de la part des instances fédérales.
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Réactions sur l'article |
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artfleur a écrit | le 24/06/2010 à 17:00 |
"en France, le système universitaire est plus ouvert aux jeunes sportifs car il est beaucoup moins cher qu'en Amérique du Nord."
Combien de jeunes "pro" font de vraies études en France.
Il ne faut pas comparer avec le Junior Majeur, qui est du professionnel déguisé, et déjà bien supérieur à la Ligue Magnus.
Le niveau CIS (Universitaire canadien) peut rivaliser avec la Ligue Magnus, et les études ne sont pas beaucoup plus chère qu'en France (d'autant qu'il y a des bourses). |
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