Sans croire une seconde que le score puisse une nouvelle fois atteindre une telle ampleur côté grenoblois, la question était bien ce soir de voir comment Savoye allait défendre son but avec une nouvelle absence du gardien titulaire, mais également comment Grenoble allait aborder son second face à face contre un adversaire dont on avait l'impression qu'il n'avait déjà plus rien à perdre dans une série dont il n'est clairement pas favori.
Amiens s'en sort à bon compte
Un premier jeu de puissance à 26 secondes de temps écoulé permet à Grenoble de pousser d’entrée. De fait, on va attendre trois minutes pour un premier tir des gothiques capté sans problème par Horak.
La défense d’Amiens est à la peine et Grenoble récupère plusieurs palets très hauts, avec derrière plusieurs frappes qui trouvent Savoye,
pourtant ce dernier ne peut rien faire sur une frappe plein axe de Legault qui voit son palet bas filer au fond à 6’39. (1-0) Sommes nous au début d'une nouvelle avalanche, la question va alors se poser en tribune presse comme au sein d'un public que l'on sent bien confiant.
Plus physique Grenoble déborde régulièrement un adversaire un peu plus lent dans une rencontre qui propose une configuration assez semblable à celle de la veille, les buts en moins cependant.
Une seconde pénalité contre Amiens voit à 8’14 un second jeu de puissance avec Grenoble, mais Manavian puni à son tour remet les deux équipes à égalité numérique à 8’59.
Pourtant, alors que la pression grenobloise met Amiens en difficulté, une nouvelle pénalité contre les gothiques va souligner encore une prestation bien moyenne des grenoblois en jeu de puissance à 12’43. Malgré de multiples tentatives les gothiques préservent leur but à l’énergie et on peut penser que les joueurs de coach Terglav viennent de manquer de belles occasions de prendre le large.
A 17’24, Amiens s’essaye à son tour au jeu de puissance et égalise d’un lancer fort lointain de Romand qui troue le gardien et propose une égalité assez heureuse pour des visiteurs bien en dessous statistiquement. (1-1)
A 19’, Grenoble retente le jeu de puissance mais rien n’est plus marqué . La pause souligne une rencontre plus équilibrée que la veille sur le plan du score même si on peut voir l’égalité des gothiques comme fort heureuse vu les occasions proposées. Côté Grenoble, la belle déferlante physique initiale est malheureusement compensée par un 0/4 en supériorité numérique. Notons que très curieusement, Amiens ne se verra infliger aucune pénalité durant les 40 dernières minutes de la rencontre et ceci malgré plusieurs fautes visibles sans être scandaleuses.
Tirs : 16/6 Grenoble
Engagements : 10/8 Amiens
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Photo Laurent Lardière |
Lucas Savoye, malgré la défaite, est auteur d'un bon match ce soir |
Des gothiques pas apathiques
Amiens parait revenu avec un peu plus de rythme et la rencontre devient plus équilibrée.
Grenoble qui joue moins bien que lors des vingt premières minutes prend une pénalité à 26’40.
Sur un palet lancé de l’aile, Matima excellent ce soir reprend devant la cage et pousse au fond 28’29. (1-2)
Amiens se rue à l’attaque et tandis que Legault se sacrifie pour bloquer un slap, on est pas loin du break pour des visiteurs qui semblent de plus en plus à l’aise face à Grenoble moins actif.
A 33’, les bruleurs poussent à nouveau à l’image de Manavian plus offensif ce soir qu'à l'habitude et d’un Champagne très actif. Pourtant sur une faute de Treille précipité au sol juste avant, les brûleurs doivent encore défendre.
Un brassage éclate à 34’33 sans que rien ne soit sifflé, mais Grenoble prend un retard de jeu fort tatillon sur un engagement à 34’33 avec à la clef 1’43 de double avantage numérique pour Amiens qui n’en profite pas.
La fin de période marquée par toute une série de cinglages aux gants non sifflés , voit Grenoble reprendre un peu l’ascendant, mais sans parvenir à vraiment de créer des occasions significatives. On aimerait voir les alpins plus physique face à un adversaire valeureux mais dont on peine à croire qu’il puisse proposer le même défi physique sur 60 minutes. Sauf qu'à la rentrée au vestiaire après 40 minutes, les statistiques plaident pour les joueurs de coach Richer et rappellent au public certaines prestations en demi-teinte de leurs protégés cette saison.
Tirs : 14/4 Amiens
Engagements 16/8 Amiens
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Photo Laurent Lardière |
But victorieux des Grenoblois |
In slapping veritas
Kearney sur la presque première occasion de la reprise claque un fort joli but en déviation qui nous semblait être un but de Hardy sur une frappe à la bleue à 43’09 (2-2)
Une grosse lutte pour la possession se déroule à mi-glace avec moins d’occasions de part et d’autre. Le rythme en baisse conduit la rencontre à se fermer quelque peu.
C’est alors que Bisaillon a la bonne idée de faire parler la poudre plein axe en y allant d’un superbe slap qui fait mouche à 50’17 (3-2)
Grenoble attaque en fin de rencontre et se procure quelques occasions tout en faisant s’écouler le chronomètre.
Un temps mort amienois à 59’ va voir la sortie du gardien, mais plus rien ne sera marqué et Grenoble assez péniblement à tout de même inscrit sa seconde victoire consécutive de la série à domicile. Notons au passage que les statistiques finales soulignent que les gothiques étaient plus présents lors des deux dernières périodes, y compris sur les engagements.
Tirs : 10/8 Amiens
Engagements : 8/4 Amiens
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photo Laurent Lardière |
Le quintet leader chez les BDL |
Grenoble a échappé à la force de Coriolis
Avant que nos amis lecteurs ne mènent capagne pour trouver et lincher l'auteur de ces lignes pour le remercier de ce titre particulièrement idiot, qu'il sache que nous parlons ici d'une force bien connue en physique qui entre autre dévie les trajectoires, mais aussi du nom du sponsor maillot de nos amis les gothiques. Ceci pour dire que la seconde rencontre d'une série à domicile, lorsque l'on a gagné la première, est très souvent synonyme de difficulté pour l'équipe recevante et voit les perdants de la veille disposer d'un petit plus généralement lié à des réajustements tactiques et à une motivation plus importante. La tendance également vérifiée à Rouen où le champion de France s'est imposé face à gap sur le même score que les grenoblois et beaucoup plus difficilement que la veille illustre fort bien cette réalité.
Au delà de cette victoire difficilement acquise par le biais de buts inscrits par des arrières, situation qui illustre assez bien la prestation très moyenne de la plupart des joueurs offensifs de Grenoble, la bonne tenue de Horak qui a clairement souvé le résultat en dernière période illustre une domination statistique d'Amiens qui semble avoir dépassé le handicap représenté par l'absence du gardien titulaire. Avouons que la rencontre soulève davantage de questions qu'elle n'en résoud. Au bout de vingt minutes, la plupart des observateurs prédisaient un score plus large pour Grenoble après une période clairement dominée par ces derniers, et un score de parité jugé fort heureux pour les visiteurs. Pourtant, les quarantes minutes suivantes voyaient Grenoble à la peine, et s'en remettre finalement à des frappes à la bleue pour venir à bout d'un adversaire qui pouvait s'imposer avec un peu plus de réussite lors de ses occasions face à un Horak heureusement à son niveau ce soir. Alors que le déroulement de la première confrontation pouvait renvoyer à un questionnement sur la capacité d'Amiens à gagner au moins une rencontre de la série, il est clair que l'accueil réservé aux grenoblois dans les Hauts de France va être certainement fort corsé, mais l'air du pays va t'il être suffisant pour remporter au moins une des deux explications histoire de revenir dans les alpes? Cela va dépendre de la qualité du jeu de puissance grenoblois qui joue trop souvent au yoyo cette saison, mais également à la discipline et au sérieux de brûleurs encore plus souvent sanctionnés que leurs adversaires ce soir (6x2 minutes). Avouons que malgré cette victoire difficile, aucun élément important ne vient remettre en cause la hiérarchie d'une série qui a proposé jusqu'ici des duels très différents et ce soir un suspense bienvenu après une déferlante initiale.