Connaissant l’importance de ce match, les deux équipes partent pied au plancher. Les Dragons pressent d’emblée, et tentent d’étouffer les Jokers. Ce pressing haut des rouennais pourrait presque être payant mais l’organisation défensive francilienne limite les franches opportunités de tir. Du coup, sur quelques actions c’est la jeune garde cergypontaine qui met à contribution Matija Pintaric, le portier normand, par l’intermédiaire de Sayam Limtong ou Tomas Pardo.
Cet enthousiasme francilien est assez rapidement récompensé.
Suite à une remise en jeu offensive dans le cercle gauche, le palet ressort plein axe à la bleue où Raphaël Faure lance à la cage devant laquelle Pardo assure le voile mais pas que. Le jeune attaquant dévie la trajectoire du disque qui finit au fond des filets de Pintaric (1-0, 03.42).
La rencontre ne pouvait pas mieux commencer pour les verts. Forts de cette ouverture du score ils essaient d’enfoncer le clou mais les Dragons, qui en ont vu d’autres, ne s’affolent pas et maintiennent leur pressing avant qui s’avère payant 3 minutes plus tard.
Florian Chakiachvili et Anthony Rech travaillent dur contre la balustrade sur le flanc gauche, ce qui profite à Quentin Tomasino qui se recentre avec le palet avant de le loger au premier poteau (1-1, 06.02).
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Photographe © Bruno Gouvazé |
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Les pendules sont remises à l’heure et Rouen n’entend pas en rester là même si le bras de fer se prolonge. Les Dragons mettent beaucoup de présence devant la cage et cela leur réussit plutôt bien.
Fiorenzo Villard et Tomasino, encore lui, travaillent toujours sur la gauche mais en fond de territoire cette fois jusqu’à ce que le puck ressorte au premier poteau pour Rech. L’attaquant, à bout portant, trouve le moyen d’exploiter son rebond qu’il relève sous la barre en lucarne (1-2, 09.19). Les normands passent devant et les cergypontains vont devoir cravacher pour revenir.
Ces derniers s’y emploient mais la défense jaune est bien organisée. Philéas Perrenoud, bien servi dans le
slot de derrière le
net, a une belle opportunité mais ne parvient pas à tromper Pintaric. En face, les Dragons pensent faire le
break sur une nouvelle attaque placée où Rolands Vigners, sur la gauche, sert à l’opposé Alexandre Mallet, son
top scorer. Face à la cage qui s’était ouverte, tout le monde croit déjà au but mais s’était sans compter sur le replacement de Sebastian Ylönen qui, d’un double arrêt, prive le canadien d’une belle réalisation.
Les 2 équipes essaient de se rendre coup pour coup mais se neutralisent, aussi quand Villard est puni pour une charge avec la crosse, les Jokers obtiennent une munition avec un
powerplay à venir. Hélas pour eux, leur jeu de puissance, mis à part une tentative trop peu dangereuse de Emils Gegeris, est très bien jugulé par la boite défensive rouennais. Pire encore pour les Jokers, bien qu’en avantage numérique, ils sont sous la pression des Dragons une bonne partie du temps.
Le score n’évolue plus jusqu’à la pause qui intervient au terme d’un tiers qui aura certes vu les normands avoir plus de maitrise du palet mais moins de tirs cadrés (7 contre 11 pour Cergy) mais aussi plus d’efficacité dans la réalisation puisqu’ils finissent en tête.
Les Jokers abordent le second vingt le mors aux dents mais comprennent rapidement que les Dragons n’ont pas baissé le pied non plus. La pression normande reste encore forte mais après 3 minutes emportés par leur désir de mettre la tête des franciliens sous l’eau les rouennais se font bêtement sanctionner pour surnombre. C’est Marcel Hascak qui va purger la peine sur le banc des punis.
Cette fois le jeu de puissance des Jokers est mieux posé et installé. Gegeris, Aleksi Hämäläinen et Patrick Coulombe ont beau faire feu de tout bois pour égaliser le jeu en
box play de Rouen reste infranchissable et la pénalité tuée.
Une fois au complet les Dragons, redeviennent encore plus pressant. Il y a du chaos dans l’air avec d’un côté les coups de boutoir franciliens et de l’autre la domination tout en maitrise des normands. Gegeris trouve néanmoins le gant d’attrape de Pintaric sur un gros tir.
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Photographe © Bruno Gouvazé |
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Rouen quadrille cependant bien la glace et trouver des lignes de passes pour déstabiliser sa défense relève de l’exploit pour Cergy. Finalement, à force d’être contrariés en attaque et aux abois en défense les Jokers sont à la limite et sur un départ de Rech il faut que Aurélien Dorey se jette pour empêcher le tir du rouennais. Sous pression en fin de période, les franciliens sont ensuite pénalisés sur un accrocher de Coulombe. Petite faute mais grosse conséquence car les Dragons ne mégotent pas et convertissent leur
powerplay.
Les unités spéciales s’installent bien mais ce n’est pas sur une attaque placée mais sur une entrée en zone rapide conduite par Christophe Boivin et Mallet qu’elles font mouche. Vigners exploite à bout portant un rebond alors que Ylönen semblait avoir perdu la rondelle de vue (1-3, 37.44).
Rouen, que l’équipe de Cergy a continué à essayer de toiser pendant tout le vingt, fait le break en fin de période. Avec 12 tirs cadrés contre 11 pour leurs visiteurs les cergypontains n’ont pas à rougir mais la maitrise du jeu et l’efficacité était clairement rouennaises.
Là encore les Jokers retrouvent la glace avec beaucoup de détermination et cette fois ils poussent rapidement les Dragons à la faute. Loïc Lamperier file en prison pour cinglage après à peine une minute de jeu. Là la boite défensive jaune fait l’objet d’un véritable siège et pilonnage mais Pintaric bloque tout ce que qui est cadré et que ses défenseurs ne parviennent à bloquer.
La pénalité est tuée mais ensuite les Jokers restent globalement sur un temps fort sur lequel les normands ne craquent pas. Mieux encore sur une nouvelle attaque des jeunes pousses franciliennes le revirement est fatal.
Tommy Perret lance Joris Bedin en contre sur la droite et les Dragons sont à 3 contre un seul défenseur alors quand Chakiachvili est décalé, totalement démarqué, il ajuste tranquillement Ylönen (1-4, 50.07).
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Photographe © Bruno Gouvazé |
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Ce but fait très mal aux cergypontains car ils savent que la victoire espérée s’éloigne et alors commence une fin de match difficile. Le portier vert doit multiplier les arrêts et notamment priver Lamperier d’un but mais cela ne tient pas éternellement.
Sur une action très chaude des rouennais c’est le feu devant la cage francilienne avant que le palet ressorte un peu pour Enzo Cantagallo qui sert Vigners à droite pour un but en lucarne opposée (1-5, 55.05).
La pression est forte et inconsciemment sans doute les Jokers baissent les bras.
Rouen continue à enfoncer la défense verte et sur une action de Chakiachvili et de Mallet qui se finit derrière le but, Alexandre Boivin en angle ultra fermé vise la botte du gardien pour obtenir l’autogoal (1-6, 57.07).
Pour couronner le tout peu après Faure percute un coéquipier en défense et file à l’infirmerie. Il est temps de finir un tiers où jusqu’à 10 minutes du terme les Jokers étaient menés mais encore dans le coup (11 tirs cadrés). Avec 15 tirs cadrés à leur actif les Dragons ont complètement sécurisé un match qu’ils avaient déjà bien en main avec une second moitié de vingt à sens unique.
En menant 3 manches à 0 les Dragons ont déjà un patin en finale. Pour les Jokers, qui sortent d’une saison sportive déjà réussie, cela sent déjà les vacances à moins d’un énorme sursaut au match 4.
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Photographe © Bruno Gouvazé |
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