Le deuxième match de la série des quarts de finale opposant les Jokers de Cergy-Pontoise aux Rapaces de Gap fut très différent du premier. En déjouant et en donnant le bâton pour se faire battre les gapençais subirent la loi des franciliens et enregistrèrent une nette défaite (5-1). Revenant bredouilles de leur périple val-d’oisien et en étant menés 2 manches à 0, les finalistes de la dernière coupe de France se mettent la pression et devront batailler dur à la maison ce week-end s’ils veulent ne pas voir la qualification pour les demi-finales du championnat élite de hockey sur glace leur échapper.
Arbitres : MM. Bourreau et Cregut assistés de MM. Debuche et Thorrignac
Buts : Cergy-Pontoise : 09.42 Théo Gueurif (ass Samuel Salonen et Aurélien Dorey) ; 19.30 Anthony Rinaldi (ass Pierre-Charles Hordelalay et Vincent Melin) ; 31.02 Aaron Miller (ass Thomas Suire et Vincent Melin) ; 38.22 Aaron Miller (ass Thomas Suire et Will Thompson) ; 39.25 Théo Gueurif (ass Anthony Rinaldi et Robert Baillargeon) Gap : ; 45.11 Bostjan Golicic (ass Julien Correia et Paul Joubert)
Pénalités
12 minutes contre Cergy-Pontoise
8 minutes contre Gap
Les Jokers profitent de l’inefficacité et de la nervosité des Rapaces
Contrairement à la veille, les Rapaces entrent d’emblée dans le match, même si le premier tir réellement dangereux est à porter à l’actif du défenseur cergypontain, William Mäkinen. Les gapençais sont solides dans les duels et les mises en jeu et ils pressent haut pour compliquer et ralentir les lancements de jeu franciliens. Cela donne de très belles opportunités aux haut-alpins notamment par Paul Joubert ou Lucas Colombin. Les gapençais obtiennent même la première supériorité numérique du match lorsque suite à un nouveau palet perdu en zone neutre, Raphaël Faure, le capitaine des verts est sanctionné pour un cinglage sur Romain Gutierrez, le capitaine des blancs, qui partait en revirement.
Les pensionnaires de l’Aren’ice ont quelques frayeurs, notamment quand Julien Correia complétement décalé sur la droite manque le palet face à la cage ouverte, puis sur un missile sol/sol de Chad Langlais qui flirte avec la base extérieure du poteau, ensuite sur une belle tentative de Joubert bien lue par Antoine Gilbert, le gardien des Jokers, non masqué pour l’occasion, et enfin après une grosse pagaille devant la cage avec des rebonds gapençais non conclusifs.
Les locaux réussissent le penalty kill et desserrent petit à petit le pressing haut-alpin. Ils y trouvent des failles pour poser des lancements de jeu rapides et bien construits. A l’approchent de la mi période ils finissent par faire mouche. Sur une grosse combinaison avec multiplication de passes à en donner le tournis, la défense gapençaise pense avoir fait le plus dur en empêchant le tir et en dégageant le palet. Hélas pour elle, Aurélien Dorey récupère le disque et s’appuie immédiatement sur Samuel Salonen devant lui en zone neutre. Le finlandais ne tergiverse pas et ouvre à gauche pour Théo Gueurif lequel entre en zone offensive, se recentre et marque d’un joli tir en lucarne (1-0, 09.42).
Les Rapaces peuvent regretter de ne pas avoir concrétisé quand ils en avaient la possibilité mais ils poussent encore pour recoller au score. Ils se font contrer et, sur une belle sortie de Pierre-Charles Hordelalay lequel sert Thomas Suire, le revers de l’attaquant finit dans le filet extérieur. Avertissement sans frais pour les gapençais mais les Jokers multiplient désormais les occasions : Mäkinen sur la gauche dont le tir provoque un rebond qui ne profite à personne imité peu après par Anthony Rinaldi. Les transitions de Cergy s’accélèrent et les occasions s’enchainent aussi. Les haut-alpins ne sont pas totalement improductifs pour autant et Egor Gainetdinov a une bonne opportunité qu’il gâche.
L’indiscipline commence à gagner les gapençais sous pression. A 5 minutes de la pause, Arnaud Faure fait trébucher Salonen qui s’infiltrait. Les unités spéciales franciliennes se mettent en place et, 1 minute plus tard, c’est Langlais qui fait trébucher Loïc Farnier qui le débordait. Cela devient chaud sur la cage de Julian Junca tout heureux de voir William Bower manquer la reprise, cage ouverte, sur un rebond consécutif à un tir de Mäkinen. Les rapaces tuent la première pénalité et obtiennent un rééquilibrage des forces en présence pendant le simple désavantage numérique résiduel lorsque les Jokers se font, un peu bêtement, sanctionner pour surnombre. Hordelalay assure la peine sur le banc des punis. Alors qu’ils vont à leur tour pouvoir évoluer en avantage numérique, les gapençais se tirent une balle dans les patins. Correia conteste un hors-jeu pourtant flagrant et doit aller retrouver son calme en prison. Petit dérapage, grosse conséquence. Une fois la peine de Hordelalay purgée, les Jokers bonifient leur powerplay. Alors que Gap part à l’abordage en infériorité numérique, Vincent Melin récupère la rondelle et la confit Hordelalay qui part plein gaz sur la gauche, franchit la bleue et délivre un caviar à Rinaldi dans le bas du slot qui ne laisse aucune chance à Junca (2-0, 19.30).
En deux coup de cuillère à pot les Jokers font le break. Le ciel s’éclaircît pour eux à l’exception d’un petit nuage à 2 secondes de la sirène quand Paul Schmitt qui bataille pour gratter offensivement le palet dans le coin est sanctionné pour avoir retenu la crosse de son vis-à-vis.
Les gapençais peuvent s’en morde les gants, après avoir plutôt bien démarré la période et s’être procurés des occasions (13 tirs contre 11 pour les Jokers) ils rentrent au vestiaire avec 2 longueurs de retard face à des cergypontains très appliqués.
Opération portes ouvertes chez les Rapaces
Les Rapaces, forts de leur avantage numérique pour quasiment 2 minutes, poussent d’entrée de jeu. Bostjan Golicic trouve le gant d’attrape de Gilbert puis Joubert devant l’enclave tire juste au-dessus alors que le gardien était au sol. Une fois l’orage passé et à nouveau au complet, les Jokers se remettent en place et se procurent de belles situations que ce soit par Raphaël Faure, Robert Baillargeon ou Melin mais Junca veille au grain.
Gap continue à vendanger ses occasions quand Colombin bien servi suite à un revirement ne cadre pas sa tentative. Ce soir les avions sont franciliens et ils ne sont pas en grève. Sur une nouvelle attaque où s’est projeté le bloc haut-alpin, Melin dévie le puck pour Suire qui très intelligemment utilise, comme au billard, la bande en zone neutre pour ouvrir la piste à Aaron Miller lequel s’échappe, enrhume le dernier défenseur d’une ramasse et marque en lucarne (3-0, 31.02).
Les gapençais poussent pour ne pas prendre la marée mais s’exposent aux contres assassins des franciliens. Ainsi si Eetu Paasovaara ou Olegs Sislannikovs tentent bien leur chance, Gilbert reste infranchissable ou offre moins de rebonds exploitables que la veille. A ce petit jeu les longs courriers cergypontains se régalent dans le dos de la défense gapençaise. C’est d’abord Schmitt qui, en contre, bute contre Junca et reste sonné au sol. Il passera par la case infirmerie mais reviendra sur le banc ensuite.
Puis ce sont Miller et Rinaldi qui s’offrent chacun un doublé en minute. Miller marque sur un contre où William Thompson gagne le puck pour Suire qui le lance magnifiquement. Une fois en vol, Miller attend le dernier moment pour piéger Junca au premier poteau, il est vrai que le portier abandonné par sa défense ne savait pas si l’américain allait passer à Hordelalay qui n’attendait que ça pour le mettre au fond (4-0, 38.22).
Ensuite c’est Baillargeon qui pousse le disque à Gueurif devant son propre but. L’ex rouennais lance Rinaldi lequel au terme de son échappée sur la droite lui renvoie l’ascenseur et le sert comme dans un fauteuil, Junca étant livré à lui-même par sa défense (5-0, 39.25).
Les Jokers sont loin devant et rentrent tout sourire au vestiaire. Les Rapaces ont poussé durant la période mais se sont trop découverts. Du coup, bien que crédités de 20 tirs contre 13 pour les cergypontains, ils repartent avec 3 buts de plus dans la musette.
Les Rapaces sauvent l’honneur
Les Jokers, via Melin, testent d’entrée Jimmy Darier qui a remplacé Junca dans le but de Gap. Assez rapidement on comprend que les Franciliens, avec leurs 5 longueurs d’avance, ne vont pas mener le jeu mais vont laisser venir les Rapaces pour pouvoir continuer, le cas échéant, à les punir en contre. Ils s’installent donc dans une forme de gestion abandonnant volontiers le puck aux haut-alpins.
Ils ne se privent pas de temps en temps de placer quelques belles incursions dans la défensive adverse. Miller s’y fait piéger en accrochant son vis-à-vis en disputant le disque en fond de territoire. La boite défensive verte contrôle plutôt bien le désavantage numérique, Gilbert n’aillant pas grand-chose à faire.
Après 5 minutes de jeu les gapençais sauvent néanmoins l’honneur et marquent à leur tour sur un contre éclair. Après un revirement, Joubert permet à Correia de lancer Golicic qui, un peu comme Miller précédemment, parti côté droit se recentre pour placer le disque hors de portée de Gilbert (5-1, 45.11).
Cela redonne un peu plus de peps aux Rapaces et Dimitri Thillet, sur un tir ras de glace, puis Gutierrez sur un tir aérien, obligent le portier vert à de nouveaux arrêts.
La défense francilienne tient bien, y compris quand Salonen offre un powerplay à Gap suite à une crosse haute sur Colombin lors d’une remise en jeu en zone défensive. Ce n’est décidément pas la soirée des gapençais car, une fois la pénalité tuée, même s’ils continuent à pousser ils touchent de la ferraille. Faure voit sa tentative finir sur le poteau de Gilbert et peu après, dans l’axe, c’est celle de Fabien Bourgeois qui trouve l’équerre.
La frustration gagne les Rapaces et leur capitaine est puni pour dureté sur Miller quand l’américain titillait un peu trop Darier sur une situation chaude sur le but de Gap. Les haut-alpins jugulent néanmoins le jeu de puissance francilien et terminent le match en supériorité numérique quand Salonen retourne sur le banc des punis à une minute de la fin du match pour avoir fait trébucher un défenseur contre la bande derrière la cage gapençaise. Le score reste inchangé jusqu’à la sirène qui clôt le dernier tiers où les Rapaces ont obligé Gilbert à 20 arrêts contre 5 seulement pour Darier.
Avec cette seconde et nette victoire les Jokers réalisent une très belle opération et se permettent d’aborder plutôt sereinement le dur déplacement qui les attend à Gap ce week-end. La seule déception du jour c’est de voir l’Aren’ice si peu garnie alors que cette équipe mérite vraiment d’être plus largement suivie et supportée à l’image du dernier match de la saison régulière contre les Boxers de Bordeaux joué à guichets quasi fermés. De leur côté les Rapaces sont dos au mur. Devant leur public et dans une Alp’arena dores et déjà annoncée quasi comble, ils doivent samedi et dimanche resserrer les boulons, retrouver leur plan de jeu et renouer avec la victoire pour espérer revenir dans la série, faute de quoi les vacances estivales arriveront plus tôt que prévues pour eux.
Meilleurs joueurs du match :
Olegs Sislannikovs pour les Rapaces de Gap
Aaron Miller pour les Jokers de Cergy-Pontoise