Jeu à la main des Jokers mais parité au tableau d’affichage
La première période fut de bonne facture avec un jeu très propre, aucune pénalité, et de beaux enchainements, le tout dans un rythme qui, sans être effréné, favorisa quelques belles fulgurances. Les franciliens prirent globalement le dessus et le jeu à leur compte mais les haut-alpins surent limiter la casse et bonifier leurs banderilles ce qui permit aux deux équipes de rentrer dos à dos au vestiaire.
Dès l’entame du match les Jokers tournent autour de la défense Gapençaise mais leurs premières tentatives, par l’entremise de William Mäkinen et Anthony Rinaldi, sont trop faciles pour un portier comme Julian Junca. Les Rapaces doivent donc attendre un peu avant de commencer à solliciter, à leur tour, le gardien adverse qui, lui aussi, fait bonne garde. Antoine Gilbert joue en effet de la jambière puis, sur l’action suivante, du bouclier sur un gros tir de Chad Langlais.
Forts de leur maitrise du puck, les pensionnaires de l’Aren’ice ouvrent plutôt logiquement la marque après 4 minutes de jeu.
William Thompson récupère l’objet en défense et le confie à Samuel Salonen qui, de la zone neutre, trouve Loïc Farnier sur la droite, l’ex angevin se recentrant entre les cercles pour tromper Junca (1-0, 04.03).
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Photographe : © Bruno Gouvazé |
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Menés les Rapaces ne semblent pas trouver la solution pour revenir et pourtant 4 minutes plus tard sur une action anodine et apparemment sous contrôle pour la défense verte, ils parviennent à égaliser.
Installés en zone offensive, Lucas Colombin et Langlais s’échangent le palet sur la droite face à ce qui s’apparente à un mur cergypontain avant que Egor Gainetdinov, excentré contre la bande, ne lance tout de même à la cage. Gilbert, masqué par Kevin Altidor et Anti Kauppila à son marquage ou victime d’une légère déviation, lui seul le sait, est surpris et la rondelle finit au fond (1-1, 08.05).
Les Jokers sont rejoints mais sans s’affoler reprennent leur domination et Gage Torrel puis Théo Gueurif obligent Junca à de nouveaux arrêts. Les haut-alpins de leur côté exploitent les miettes laissées et trouvent néanmoins quelques solutions. Gilbert doit s’interposer successivement face à Gainetdinov, Paul Joubert et Axel Tarabusi. Mais le pressing avant des franciliens ne faiblit pas et ces derniers se procurent une énorme occasion sur un puck chipé à la bleue par Pierre-Charles Hordelalay. Il sert Aaron Miller à gauche qui fixe le dernier défenseur pour retrouver à droite Hordelalay dont le
one-timer ne trompe pas Junca.
Dominer n’est pas gagner et les Jokers en font les frais à moins de 4 minutes de la pause.
Arnaud Faure gagne un palet qu’il pousse à Julien Correia lequel déborde sur la gauche. Bien suivi par son défenseur qui l’enferme, l’attaquant conserve la rondelle, passe derrière le but et la remonte à l’opposé où il trouve en retrait Eetu Paasovaara complètement démarqué. Le finlandais a le temps de se positionner dans le slot et d’attraper la lucarne (1-2, 16.16).
Fait important à souligner, pour la première fois depuis le début de la série, les Rapaces sont devant au tableau d’affichage. Ils ne le resteront pas longtemps car les franciliens sont vraiment très biens. Gueurif sollicite à nouveau Junca puis sur l’action suivante, les Jokers égalisent
. Rinaldi dans l’axe oblige le portier à laisser un rebond et, même si Gueurif ne peut le convertir d’un revers de la droite, le disque reste libre et arrive à Robert Baillargeon qui doit néanmoins s’y reprendre à 2 fois pour le glisser au fond (2-2; 17.23). Le score reste inchangé jusqu’à la sirène.
Pas de buts mais des Rapaces bien plus inspirés
Les 2 équipes proposèrent un visage très différent dans le deuxième acte. Les Rapaces y prirent le dessus, une domination confortée par l’indiscipline des Jokers, mais les
goalies préservèrent néanmoins leur cage respective inviolée.
Revenus le couteau entre les dents, les gapençais affichent la couleur et Gainetdinov, en angle, lâche d’entrée un gros lancer à la cage. Non masqué, Gilbert réceptionne sans trembler le missile dans son gant d’attrape. Louis Petit riposte bien côté Jokers mais Junca ne cède pas.
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Photographe : © Bruno Gouvazé |
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Les haut-alpins empêchent les lancements de jeu et la prise de vitesse des cergypontains qui restent donc relativement inoffensifs. Loïc Coulaud, très actif, oblige en revanche Gilbert à s’interposer. Le premier puni du match sera vert, Gueurif allant en prison pour une crosse haute à la mi match. La boite défensive francilienne est alors bien secouée et Loïc Coulaud, encore lui, est à 2 doigts de convertir un rebond. Le
penalty kill est cependant arraché par les Jokers mais, une minute et demi plus tard, c’est au tour de Vincent Melin d’écoper de 2 minutes pour avoir commis un cinglage sur Romain Gutierrez qui était parvenu à s’infiltrer en 2 défenseurs. Le jeu en
boxplay des franciliens aura une nouvelle fois raison du
powerplay gapençais mais que cela fut dur !
Une fois au complet, les Jokers reprennent des couleurs et Jake Horton a une belle opportunité dans le slot mais Junca le prive de but. Le regain de forme les franciliens pousse les haut-alpins à la faute. A 3 minutes et demi de la pause c’est encore et toujours Coulaud qui s’illustre, mais pas en bien cette fois. Auteur d’un cinglage, il laisse son équipe en désavantage numérique. Heureusement pour lui les Jokers ne tirent aucun avantage de leur jeu de puissance.
Le dernier arrêt du tiers est pour Gilbert qui aura dû repousser 18 tirs au cours de la période contre seulement 7 pour Junca.
Rebondissements à répétition
Le 3
ème acte fut à l’image de la plupart des matchs de la série, avec des Jokers qui poussèrent et prirent le dessus sur des Rapaces qui ne lâchèrent rien. Mieux encore, ces derniers inversèrent la tendance et finirent inexorablement à recoller pour arracher l’extra-time.
Les cergypontains ne veulent certainement pas reproduire la prestation du tiers précédent, et appuient immédiatement sur le champignon. Après à peine plus d’une minute de jeu, le top
scorer des Jokers pour ces play-offs inscrit son 5
ème but de la série et donne l’avantage aux siens.
Le travail de Raphaël Faure en défense profite à Farnier dans l’axe qui, devant la bleue, parvient à décaler Salonen sur la droite, la passe est un peu dans les patins mais le finlandais contrôle tout de même, se positionne et troue le but de Junca d’un imparable missile (3-2, 41.05).
La tension monte un peu et une poignée de secondes plus tard, Baillargeon pour les verts et Arnaud Faure pour les blancs sont appelés à aller se calmer en prison. Rien de significatif ne se passe durant les 2 minutes à 4 contre 4 mais quelques secondes après le retour au complet c’est Correia qui a le droit à un séjour en «
taule » pour un accrochage. Son séjour y sera très bref car, petite faute grosse conséquence, 13 secondes plus tard les Jokers convertissent leur
powerplay.
Kauppila profite du travail de déstabilisation de la boite défensive adverse orchestré notamment par Miller et Salonen. Bien servi sur la gauche, il a le temps de prendre son élan et du haut du cercle lâche un missile sur lequel Junca ne peut que constater les dégâts (4-2, 43.52).
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Photographe : © Bruno Gouvazé |
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Eric Blais, le coach gapençais, sent bien que le match est sur un point de bascule et prend tout de suite son temps mort pour remettre les têtes à l’endroit. Il y parvient seulement en partie car, un peu plus tard, les Rapaces ne peuvent empêcher Horton, bien servi à droite, de tirer en lucarne. Junca arrête de la mitaine mais le gant d’attrape était-il à l’intérieur du but ? Après une vérification vidéo peu probante vu l’angle des caméras, les arbitres s’en tiennent à la décision initiale prise sur la glace : «
no goal ».
Passés à 2 doigts de la correctionnelle, les Rapaces n’abandonnent pas et la tension monte un peu plus sur le glaçon. A l’approche de la mi période, Paul Joubert est puni pour comportement antisportif mais Raphaël Faure qui a répondu lui aussi pour dureté. La première minute de 4 contre 4 ne donne rien puis, Correia y étant allé d’un bon « coup de bâton » rejoint Joubert sur le banc des punis pour son
slashing. Les Jokers ne profiteront pas de l’aubaine et les pénalités seront tuées.
Pourtant les franciliens sont prêts de donner le coup de grâce ensuite sur un revirement en zone neutre à l’issue duquel, bien servi, Rinaldi bute sur Junca. Mais décidément il sera dit que dans cette série les ressources gapençaises sont sans limite.
Au terme d’un engagement offensif gagné sur la gauche, le puck ressort derrière pour Arnaud Faure qui décale plein axe Langlais qui lâche un gros tir sur réception dont la trajectoire est légèrement déviée par Bostjan Golicic qui assurait le voile devant le gardien (4-3, 54.58).
Les Jokers sentent le souffle des Rapaces sur leurs nuques et doivent rester propres pour les 5 dernières minutes de jeu, ce qu’ils ne font pas. Gueurif en défense est à la lutte avec l’attaquant adverse et finit en «
taule » pour l’avoir accroché. Les Rapaces ne laissent alors pas passer l’occasion et, en
powerplay, égalisent par l’intermédiaire de Correia qui compense ainsi sa faute ayant précédemment couté un but à son équipe. Cela chauffe sur la cage de Gilbert et la circulation du disque est précise autour de la boite francilienne
. Paasovaara ressort le puck de fond de zone pour l’omniprésent Langlais qui décale Correia sur la gauche lequel de loin prend le temps d’ajuster et trouve la lucarne de Gilbert (4-4, 58.05). Une nouvelle fois les gapençais poussent les cergypontains en prolongation.
Troisième overtime victorieux de la série pour les Jokers
Les deux équipes essaient de placer les meilleures combinaisons d’attaques possible, sans s’exposer pour autant, lors de l’extra-time. Le remuant Miller trouve l’épaule de Junca puis c’est au tour de Gilbert d’intervenir sur 2 tentatives gapençaises de Golicic et Langlais.
Le tournant du match intervient peu après quand Golicic accroche grossièrement Baillargeon qui le débordait. Jonathan Paredes, le coach cergypontain, prend son temps mort pour peaufiner la stratégie du
powerplay à venir.
Les unités spéciales sont bien installées et les occasions des Jokers se multiplient jusqu’à ce que Kauppila décale Farnier sur la droite lequel sert baillargeon dans le cercle gauche qui sur réception trouve la cage ouverte (5-4, 64.52). Le but de la victoire et de la qualification sera confirmé par la VAR, les officiels voulant vérifier une éventuelle interférence avec le gardien.
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Photographe : © Bruno Gouvazé |
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Avec cette victoire les Jokers terminent la série qu’ils remportent 4 manches à 1 et se qualifient pour la deuxième fois consécutive pour la demi-finale. L’affiche sera identique à celle de l’an passé et les opposera aux Bruleurs de loups de Grenoble vainqueurs eux des Scorpions de Mulhouse.
La saison des Rapaces s’arrête ici mais ils peuvent en être fiers avec une finale de coupe de France et une série très serrée en quart de finale face aux Jokers. En effet, 4 des 5 manches se sont jouées au-delà du temps réglementaire.
Meilleurs joueurs du match :
Eetu Paasovaara pour les Rapaces de Gap
Samuel Salonen pour les Jokers de Cergy-Pontoise