Le nouveau découpage administratif a donné deux clubs de Ligue Magnus au Grand-Est mais Epinal et Strasbourg n’ont pas attendu d’être officiellement membres de la même région pour faire un derby de leurs matchs. La première opposition de la saison régulière entre Lorrains et Alsaciens se tient à Poissompré. Plus tôt, en septembre, les deux clubs se sont affrontés amicalement le temps d’un aller-retour où chacun l’a emporté dans la patinoire adverse. Depuis, les deux équipes ont connu deux destins bien différents : Epinal, souvent minée par les absences, a enchaîné des performances en dents de scies tandis que Strasbourg vient de se hisser dans la zone play-offs après un début de saison catastrophique. Naviguant dans les mêmes eaux au classement, l’enjeu de la rencontre est plus important qu’une simple fierté géographique.
Arbitres : M. Hauchart assisté de MM. Caillot et Barcelo J.
Buts : Epinal : Strasbourg : 06.52 Jordan Draper (ass Carson Cooper et Hubert Genest) ; 30.40 Colin Morillon (ass Arthur Coulon) ; 59.43 Carson Cooper (ass Jordan Draper et Alex Barron)
Pénalités
8 minutes contre Epinal
4 minutes contre Strasbourg
C’est une constante depuis le début de la saison : la défense du Gamyo se présente incomplète. Kloucek et Scalzo, dont la blessure se prolonge, ne sont pas sur la glace. Par contre, Hordelalay fait son retour après deux semaines d’absence et Arrossamena -incertain suite à sa blessure vendredi à Rouen- est bien là.
A Strasbourg, seul Guillemain est blessé. Mais l’Etoile Noire se présente sans Kyle Stroh, qui aurait fait ses valises pour retourner jouer au Canada, ni Matthew Beattie, sa dernière recrue pas encore qualifiée.
L’entre-deux d’envoi est donné par le duo de céistes vosgiens Gauthier Klauss et Matthieu Péché, médaillés olympiques à Rio et supporters des Gamyo. Les choses sérieuses peuvent commencer. Strasbourg joue la contre-attaque
Hocevar réalise sans trembler le premier arrêt du match de la mitaine face à Miner. Les Gamyo répondent par une action de Soudek et Cacciotti, conclue par un slap de Susanj à côté. Hocevar a plus de mal à repousser les tirs de Lorcher et Striz. Fujerik manque d’un rien d’ouvrir le score après une interception de palet spinalienne ; seul au second poteau, il n’arrive pas à reprendre le palet. Cette action donne le ton de ce qui va suivre : Epinal va manquer d’adresse pendant tout le match.
Pourtant, les Gamyo sont dominateurs en ce début de rencontre. Légèrement, certes, mais assez pour que Hiadlovski se sente obliger de geler le palet très loin de sa cage sous la pression d’Arrossamena. Soudek parvient ensuite à dribbler Witek mais Striz revient à temps pour l’empêcher de tirer. Mulle, bien lancé face à Hiadlovski se fait déposséder du palet du bout de la crosse du gardien alsacien. Récupéré par Chapuis, il lui revient, en vain. Epinal se réinstalle dans la zone de l’Etoile Noire après une interception de Guttierez. Mais Arrossamena s’emmêle crosses et patins avec Genest et se fait voler le palet. Il se relèvera à temps pour voir Cooper filer vers le but et passer à Jordan Draper qui marque pleine lucarne (6’52, 0-1).
Photographe : Célian Steiner
Epinal semblait légèrement dominant jusque-là, ce ne sera plus le cas. Un nouveau tir de Draper occasionne un rebond dangereux puis un palet perdu par Maxime Martin offre un duel à Marcos dont Hocevar sort vainqueur, avant de capter de la mitaine le tir de Miner de la bleue. Epinal s’approche parfois du but de Hiadlovski, engendrant de vrais cafouillages ou personne n’arrive à reprendre les passes venues de l’arrière de la cage et où les shoots passent tous à côté. Les Vosgiens s’en remettent à Danick Bouchard pour se créer de vraies occasions : sur une superbe percée, il trouve Chapuis qui échoue de peu contre les bottes de Hiadlovski. Les Gamyo enchaînent quelques situations favorables mais la maladresse les pénalise : Le Blond rate un contrôle qui lui aurait permis de partir en break, Arrossamena décoche une frappe puissante mais trop excentrée pour inquiéter Hiadlovski, Fujerik tire trop haut. Sabatier est contré par Burgert puis Hiadlovski, Strasbourg part en contre et Burgert trouve la mitaine d’Hocevar. Les Vosgiens se compliquent la vie avec les sorties de zones et des passes trop difficiles.
Un palet sorti de la glace heurte Martin Charpentier sur le banc, visiblement meurtri. Benoit obtient un rebond dangereux dans les bottes d’Hocevar, finalement dégagé. La dernière vraie occasion spinalienne est pour Anthony Rapenne, parvenu à voler le palet sur la ligne bleue mais trop timide dans son face à face avec Hiadlovski. Strasbourg mène logiquement d’une courte avance à la sirène face à des Spinaliens bien trop maladroits pour être dangereux.
Tirs cadrés : 4 pour Epinal, 10 pour Strasbourg. L’écart se creuse
Une relance ratée de Kloz dès la sortie du vestiaire donne le ton de ce qui va suivre et lance Vigners face au but, mais Hocevar intercepte son revers de la mitaine. Nouvelle alerte, Morillon sert Valérian Mathieu depuis l’arrière de la cage. Les Spinaliens sont incapables de s’approcher du but adverse, à l’image de Bouchard stoppé par Striz. La maladresse s’amplifie, dans les gestes techniques comme cette perte de palet de Klimicek à la bleue, mais aussi dans les changements de lignes, les Gamyo se rendant coupable d’un surnombre incontestable (24’06). Arrossamena purge les deux minutes pour son équipe, inaugurant le banc des pénalités dans ce derby étrangement discipliné. Le Blond, lancé par Hordelalay, parvient à faire perdre du temps à l’Etoile Noire. Strasbourg s’installe ensuite et fait tourner le palet jusqu’à ce que Witek décoche un slap dans la mitaine d’Hocevar. Se dégageant deux fois par Guttierez, Epinal tue la pénalité sans souffrir.
Photographe : Célian Steiner
Une nouvelle passe ratée permet à Coulon de se retrouver seul devant Hocevar, mais il rate le cadre. Pendant trente secondes, le match s’emballe et devient complètement fou (28ème minute) : un shoot de Pisarik s’écrase sur la barre et retombe devant Hocevar. Arnaud Faure, voulant trop bien faire, tente de dégager alors que son gardien est sur le point de geler le palet. Supris, le portier en perd sa crosse et doit réaliser un exploit pour repousser des bottes les assauts de Marcos. Immédiatement, Hordelalay part en contre et Hiadlovski doit lui aussi s’illustrer avec un double arrêt magnifique.
Après cette étincelle, le jeu redevient bien morne. Hiadlovski écoeure Mulle qui avait la cage ouverte devant lui puis Charpentier et Martin perdent plusieurs duels dans la bande derrière le but d’Hocevar. Remportant le dernier d’entre eux, Coulon adresse le palet à Colin Morillon, seul entre les cercles, qui laisse Hocevar impuissant (30’41, 0-2).
Le Blond tente de se révolter mais échoue face à Hiadlovski. Il n’est pas imité par ses partenaires et Strasbourg bien en place attend les pertes de palets des Gamyo –suffisamment nombreuses- pour jouer les contre-attaques. Cooper trop haut, puis Genest et Draper dans les dernières secondes en profitent mais Hocevar empêche le Gamyo de sombrer définitivement.
Tirs cadrés : 7 pour Epinal, 9 pour Strasbourg. Epinal incapable de réagir
Il ne se passe rien d’intéressant en début de troisième tiers. Epinal est toujours aussi désordonné et Strasbourg n’a qu’à contenir les maigres tentatives vosgiennes pour remporter le match. Il faut attendre deux minutes pour enfin voir une action dangereuse, Hordelalay fait parler sa vitesse pour mettre Soudek en position de tir et alerter Hiadlovski. Sur une nouvelle perte de palet en zone neutre, Benoit fait concéder un rebond à Hocevar. Rebelotte quelques instants après, Hocevar gèle le palet devant Vigners après un rebond de Cooper.
Pour une crosse haute de Faure, Epinal est à nouveau en infériorité (45’14). Deux fois, Hordelalay lance un contre. Seuls la vitesse de patinage du vosgien semble en mesure de faire plier les Strasbourgeois. Mais avec beaucoup d’approximations des deux côtés, la pénalité s’achève.
Photographe : Célian Steiner
Pisarik et Klimicek alertent chacun leur tour le gardien adverse. Klimicek touche même son casque et le palet retombe juste devant la ligne. Frustré de la réussite de Hiadlovski, les esprits des Spinaliens s’échauffent. Hordelalay, encore lui, récupère un palet en zone offensive. Après l’avoir fait circuler derrière la cage, il lui revient mais il rate le cadre. En face, Cooper bute du revers sur Hocevar. Face à des Gamyo incapable de le sortir de la zone, le palet revient sur lui et il fonce vers le but avant d’être fauché par Susanj (52’22). En infériorité, ce sont paradoxalement les Gamyo qui dominent le jeu. Kloz sert Fujerik qui a la cage ouverte devant lui mais rate le palet de quelques centimètres. Les Spinaliens ont plusieurs occasions de partir en break, toutes gâchées par la précipitation et des passes imprécises.
Le match semble plié depuis longtemps mais un accrochage de Thomas Mathieu dans la zone d’Epinal redonne une lueur d’espoir aux Vosgiens (15’24). Fujerik bute sur Hiadlovski du revers avant que les Spinaliens soient dégagés et peinent à revenir en zone offensive, confondant vitesse et précipitation. Sabatier écrase son tir, Bouchard est coincé contre les bottes de Hiadlovski.
Strasbourg revient au complet mais Hocevar quitte sa cage pour continuer à jouer à un de plus. Le temps presse et Hiadlovski se montre intraitable dans les dernières secondes face à Cacciotti, Bouchard, Fujerik et Sabatier. En réussite, le portier est même sauvé par sa barre avant que la cage soit désoclée. Approché de trop près par les Spinaliens, le gardien strasbourgeois dont on connait le tempérament distribue quelques coups. Il écope de deux minutes pour dureté ainsi que Fujerik pour obstruction (59’27). Le petit centre spinalien ne purgera pas sa peine en prison, il rejoint directement le vestiaire en boitant, apparemment touché au genou.
Il reste 33 secondes et Stéphane Barin a réclamé son temps mort, en vain. A l’image de la rencontre, les Gamyo, à un de plus, perdent une énième fois le palet et Cooper enfonce le clou dans la cage vide (59’42).
Tirs cadrés : 7 pour Epinal, 6 pour Strasbourg.
On a l’habitude des duels accrochés entre le Gamyo et l’Etoile Noire mais ce derby était bien fade : peu d’engagement, peu de suspens, ce qui n’enlève rien au mérite des Strasbourgeois qui, sans avoir été exceptionnels, ont profité des innombrables pertes de palets spinaliennes pour marquer un but par tiers et l’emporter sur un score sans appel. Les Alsaciens achèvent ainsi une très belle semaine avec neufs points inscrits et une remontée à la septième place, à un point seulement de leur adversaire du soir. Une performance qu’il sera compliquée de confirmer mardi avec la réception du leader Bordeaux, mais pas inenvisageable.
Pour Epinal, ce week-end inquiète.
C’est la deuxième défaite trois à zéro en trois jours et les Gamyo sont irrémédiablement décramponnés du groupe de tête, en dégringolant à la sixième place. Hocevar est très bon mais ça ne suffit pas pour gagner des matchs. Ses partenaires ont livré leur pire prestation depuis bien longtemps, faisant preuve d’une maladresse incroyable et d’un manque d’envie flagrant. C’est l’attaque qui est véritablement en panne, avec deux blanchissages subis d’affilée et sept tiers-temps consécutifs sans marquer. Pire, les Spinaliens ont été blanchis devant leur public, ce qui n’était pas arrivé depuis février 2013. Il faudra impérativement réagir chez les surprenants Lyonnais mardi puis vendredi face à des Amiénois qui naviguent dans les mêmes eaux au classement, sous peine de flirter avec la zone rouge et de lasser un public habitué à beaucoup mieux depuis deux saisons.
Il manquait deux défenseurs (Guillemain et Beattie) et le meilleur buteur et pointeur (Stroh) du côté de Strasbourg.
Greg N'Fresh a écrit
le 10/10/2016 à 23:19
Sans toutes ses absences, le résultat serait sans doute bien différent ! Et il manque un vrai leader dans ce groupe ! Scalzo doit être remplacé dans les meilleurs délais en tout cas, il semble qu'il est possible qu'il ne remonte plus sur la glace cette saison !
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