Deux saisons après leur dernier affrontement lors des play-offs de D1, Neuilly et Gap se retrouvaient pour le compte de la 10ème journée de Ligue Magnus. Cette rencontre entre la défense la plus friable et la l’attaque la moins efficace de la ligue revêtait une grande importance dans la lutte pour les places en play-offs.
Buts : Neuilly/Marne : ; 03:50 Mathieu Wathier (ass Sébastien Dermigny et Seth Leonard) ; 46:40 Romain Gentilleau (ass Jérôme Veret et Benjamin Galmiche) ; 53:02 Kevin Dugas (ass Casey Bartzen et Jérôme Wagner) Gap : 01:15 Edouard Outin ; 12:25 Milan Tekel (ass Jiri Rambousek et Julien Correia)
Pénalités
12 minutes contre Neuilly/Marne
26 minutes dont 10 à Tekel contre Gap
Gardiens de but :
Neuilly : Marco Emond
Gap : Jakub Macek
Photo : Hugues Bolloch
Marco Emond attentif
1er tiers temps
Rassurés par leur bonne résistance face à Briançon lors de la journée précédente (défaite en fusillade), les Gapençais attaquent la rencontre de la meilleure des manières. Après une première tentative de Bilodeau bien arrêtée par Emond, c’est Outin qui va au pressing, récupère le palet dans la crosse de Veret en zone offensive et ne laisse aucune chance à Emond (0-1 à 1’15 ; Outin). Cette entame de match n’est pas de nature à rassurer la défense des Bisons mise à mal au cours des derniers matches.
Les Nocéens veulent vite revenir au score et sur une première supériorité, Pousset et Steiner inquiètent Macek. Alors que l’avantage numérique vient de se terminer, Wathier prend sa chance de le bleue, en angle et en déséquilibre. Son lancer trompe Macek qui ne semble pas impérial sur le coup (1-1 à 3’50 ; Wathier ass Dermigny et Leonard)
Loin d’être abattus, les rapaces reprennent leur pressing, récupèrent de nombreux palets en zone neutre et profitent de leur vitesse pour inquiéter la défense des Bisons. Mais ils trouvent sur leur route un Marco Emond en grande forme. Si Macek se montre lui aussi solide face à Guilhem puis Dugas, c’est bien Emond qui maintien son équipe dans le match sur une séance d’infériorité au cours de laquelle il repousse des lancers de Tekel, Charrette, Skvaridlo, Suchanek et gagne son face à face avec Rambousek. Il devra pourtant s’incliner sur un tir pleine lucarne de Tekel suite à un service de Rambousek (1-2 à 12’25 ; Tekel ass. Rambousek et Correia à 5 contre 4).
Neuilly bénéficie ensuite de 2 séances de power play avec un bref passage à 5 contre 3, mais ne parvient pas à mettre en place son jeu de puissance et c’est au contraire Emond qui doit se montrer vigilant sur un contre de Rambousek. Puis alors que c’est au tour des Rapaces d’évoluer en supériorité, le gardien canadien ne se laisse pas surprendre par la tentative de Jelen.
Gap exerce un pressing constant avec 2 attaquants vennat systématiquement gêner la relance des Bisons qui peinent à s’organiser. Mais les hommes de Svitac ne parviennent pas à concrétiser leurs occasions et pourraient le regretter à la fin de match.
Photo : Hugues Bolloch
Nicolas Pousset en action
2ème tiers temps
Même si c’est Emond qui est le premier au travail face à Charrette (21’51), les coéquipiers de Pousset attaquent ce 2nd tiers dans de meilleures dispositions. Tour à tour Hordelalay puis Pousset font briller Macek. Neuilly pense même être revenu au score quand le tir de Steiner de la bleue trompe Macek. Mais le but est refusé suite à une passe à la main en début d’action. Les hommes de Jérôme Pourtanel ont l’occasion de revenir en supériorité numérique, mais ils ont toujours du mal à s’organiser et s’en remettent à des actions individuelles. Pousset remonte toute la patinoire mais son tir est bloqué par Macek qui est encore vigilant sur une action solitaire de Leonard. Les Bisons sont plus présents dans ce tiers et Steiner, sur une nouvelle supériorité, trouve le poteau de Macek qui semblait battu.
Les rapaces se reprennent en fin de tiers, mais Emond sur un tir de Read (37’05) puis une minute plus tard sur un tir de Luciak et les rebonds qui suivent se montre très solide.
Les Bisons sont toujours gênés par le pressing gapençais, mais ils ont semblé plus présents. Le match reste très ouvert et peut basculer pour l’une ou l’autre équipe. Le prochain but pourrait avoir une grande influence sur le résultat final.
3ème tiers temps
Neuilly attaque fort ce dernier acte et Bratzen se crée la première occasion (40’42) puis dans la continuité Guilhem rate une grosse occasion suite à un beau travail de Bratzen et Dugas. Les Bisons évoluent différemment et mettent à leur tour la pression sur l’arrière garde des Rapaces. Ce pressing leur permet de récupérer de nombreux palets. Dugas laisse son défenseur sur place mais perd son face à face avec Macek (43’41). C’est logiquement que Neuilly va égaliser sur un tir à mi-distance de Gentilleau (2-2 à 46’40; Gentilleau ass Veret et Galmiche). Sur leur lancée, les Bisons sont proches de faire basculer le match mais Hordelalay après avoir pris le meilleur sur deux défenseurs perd son face à face avec Macek.
Gap essaie de reprendre le contrôle du match et le tir de Jelen (48’34) trouve un Emond toujours aussi présent. Les rapaces bénéficient ensuite d’une supériorité suite à une pénalité sévère appelée contre Veret (49’53). Mais ils ne peuvent en tirer avantage, Correia se heurtant encore à la muraille Emond. A peine Neuilly a-t-il tué la supériorité qu’une deuxième pénalité (sévère elle aussi) à 52’10 offre une nouvelle occasion aux Gapençais. Mais ils sont à leur tour pénalisés (52’34) et à 4 contre 4, les nocéens vont trouver la faille. Un long palet dévié par la crosse d’un défenseur de Gap file vers Macek mais Bratzen met la pression sur Macek qui ne peut se saisir de la rondelle. Dugas a bien suivi et peut se saisir du palet et tromper Macek. (3-2 à 53’02 ; Dugas ass Bratzen et Wagner à 4 contre 4). Les Nocéens bénéficient ensuite d’une double supériorité pour creuser l’écart mais Macek ferme la porte sur des tentatives de Wathier puis Léonard qui manquera ensuite la cadre sur un service de Snider.
Les Rapaces vont tout faire pour égaliser lors des 5 dernières minutes. Mais Marco Emond va se charger de préserver l’avantage des siens sur un lancer de Rambousek (55’44), une action de Charrette (56’31), un tir de André (57’), en face à face avec Jelen et enfin sur un lancer de Rambousek qui prenait la direction de la lucarne (57’57).
Neuilly renoue avec le succès qui le fuyait depuis la 4ème journée. Les Bisons ont retrouvé leurs vertus défensives et n’ont pas lâché pendant les périodes de domination gapençaises. Emond a fait un gros match et son équipe creuse un petit écart avec son adversaire du jour. Jérôme Pourtanel était bien sur satisfait du comportement de ses joueurs et tenait à dédier cette victoire à son grand père décédé il y à tout juste10 ans.
Les Gapençais pouvaient s’en vouloir de n’avoir pas su concrétiser leurs nombreuses occasions. Le jeu proposé par les hommes de André Svitac est très cohérent, leur pressing a longtemps empêché Neuilly de développer son jeu et leur rapidité a posé des problèmes à l’arrière garde des Bisons. Mais comme le soulignait leur entraineur, à l’image du début de la saison, l’efficacité offensive n’était pas au rendez-vous.
Jérôme Pourtanel – coach de Neuilly :
Jérôme, un match serré et une grosse satisfaction avec la victoire de votre équipe ? La victoire fait toujours du bien surtout quand on revient après avoir été mené. Le match a été intense, passionnant avec un gros match de Marco Emond et une très bonne performance défensive de l’équipe. On a été assez complet et la victoire nous donne un gros moral avant deux matches importants à Strasbourg et face à Villard.
Sur ce match votre équipe semble avoir retrouvé les vertus qui lui avaient réussi en début de saison ? Nos dernières performances défensives étaient un peu moins bonnes. C’était un problème collectif, on encaissait des buts et instinctivement les attaquants se portaient vers l’offensive pour compenser. On marquait plus de buts mais on en encaissait plus aussi. Ce soir on a resserré les lignes derrière et on était très bien en place. A cause du pressing de Gap on avait du mal à sortir lorsqu’on récupérait le palet et nos attaquants partaient un peu trop vite vers l’avant.
Qu’est-ce qui a fait basculer le match dans le dernier tiers ? Sur les 2 premiers tiers on était bien défensivement mais on devait donner un coup de collier offensif pour repasser devant. On a changé de tactique en mettant 2 joueurs au pressing. Mon équipe n’est peut-être pas prête physiquement pour jouer comme ça pendant 60 minutes, mais je suis persuadé qu’on peut le faire sur un tiers. Avec notre puissance offensive, si on n’est mené que d’un but quand on envoie 2 joueurs au pressing, on peut vite rectifier le tir et inverser le cours des matches.
Je voudrai dédier cette victoire à mon grand-père, Claude Pourtanel, décédé il y a juste 10 ans.
André Svitac – Coach de Gap :
André, on vous imagine très déçu par l’issue de ce match ? Beaucoup de regrets, je ne sais pas encore comment on a pu perdre ce match. On a nettement dominé les 2 premiers tiers, Neuilly a bien réagi dans le dernier. C’est la loi du sport. Je regrette que mes joueurs n’aient pas fait le travail pendant 60 minutes dans un match qui était largement à notre portée.
Malgré la défaite, votre équipe a réalisé une belle prestation et le contenu du match doit vous satisfaire ? Malheureusement c’est le résultat qui compte. On a des atouts offensifs, mais on n’arrive pas à scorer dans les moments importants. Emond fait un gros match mais on n’a pas su tuer la partie dans nos moments de domination. On va continuer de travailler. On a du potentiel mais maintenant il faut gagner des points.
A l’image de votre début de saison, le match a été serré mais n’a pas tourné en votre faveur ? Il nous manque un buteur capable de la mettre au fond au bon moment. On travaille beaucoup mais il nous faut 10 occasions pour marquer. Depuis le début de la saison on marque trop peu pour espérer pouvoir gagner des matchs serrés.
Quels sont vos objectifs sur les prochains matchs ? Il faut commencer par aller chercher la victoire contre Mont Blanc vendredi à domicile. On va continuer à se battre jusqu’au bout avec nos moyens. On peut s’en sortir à condition d’être sérieux pendant 60 minutes.
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