Après une série de trois défaites (Dijon, Briançon et Grenoble), Strasbourg a l’occasion de se reprendre à domicile face à un concurrent direct. Les deux équipes, au coude à coude au classement, peuvent encore aspirer au haut du tableau. Si David Stritz et Jordy Anglés sont toujours indisponibles, le capitaine Elie Marcos est de retour dans l’alignement.
Buts : Strasbourg : ; 14.18 Jan Cibula (ass Jake Goldberg et Pierrick Hoehe) ; 18.32 Jan Pardavy (ass Julien Burgert et Ben Danford) ; 32.55 Julien Baeumlin (ass Anthony Goncalves) ; 44.00 Sébastien Trudeau (ass Jan Pardavy et Elie Marcos) Amiens : 10.47 Joël Champagne ; 21.18 Kevin Bruijsten (ass Shayne Stockton) ; 23.56 Jamie VanderVeeken (ass Marc Belanger) ; 24.37 David Bastien (ass Shawn Stuart et Shayne Stockton) ; 26.05 Julien Guillaume ; 29.38 David Bastien (ass Shayne Stockton et Kevin Bruijsten ) ; 37.50 David Bastien ; 42.05 Shayne Stockton ; 45.04 David Bastien (ass Kévin Dusseau) ; 51.13 Shayne Stockton (ass Kévin Dusseau et Marc Belanger) ; 57.10 Julien Guillaume (ass Shawn Stuart)
Pénalités
8 minutes contre Strasbourg
14 minutes contre Amiens
Alignement strasbourgeois
1ère ligne : Pardavy/Shupe/Burgert [Bruneteau/Danford]
2ème ligne : Trudeau/Marcos/Bourgaut [Peroff /Bougé]
3ème ligne : Michel/Chipaux/Cibula [Goldberg/Hoehe]
4ème ligne : Goncalves/Baeumlin/Mathieu
Décollage réussi
Goldberg ouvre les hostilités d’un shoot de la pointe (0’59). Le jeu dans les premières minutes est propre techniquement mais peut encore gagner en intensité physique. Danford effectue une percée de l’aile jusqu’au but d’O’Keefe (5’38). Cibula lance à la cage sans succès mais Kevin Dusseau récolte deux minutes de pénalité pour crosse haute sur l’action (7’38). Hiadlovsky rate un dégagement derrière ses filets mais sauve les meubles en plongeant pour passer la rondelle à son défenseur (7’50). L’Etoile Noire manque de se faire surprendre en infériorité comme lors de son match précédent à Grenoble. En bout de pénalité, Elie Marcos tente un tir, bien placé dans l’enclave (9’43).
Photographe : Christophe Moreau
Mais où est passée ma défense ?
Chipaux reprend du revers une passe de Bourgaut, O’Keefe est déstabilisé mais il constate après un moment de doute que le palet n’est pas rentré (10’15). Les Gothiques ont beaucoup moins d’occasions en ce premier tiers, ce qui ne les empêche néanmoins pas de les mettre au fond. Fabien Kazarine efface ses vis-à-vis et décale Joël Champagne qui peut marquer en cage vide [0-1 à 10’47]. Un but à contre-courant sur la seule véritable opportunité amiénoise.
Le capitaine alsacien, dans le slot, est à deux doigts de niveler la marque dans la foulée mais personne ne reprend son rebond (11’18). Un accrocher de Cibula redonne de l’air aux Gothiques, un peu trop d’ailleurs : Chipaux profitant des trous dans la défense part en échappée avec Michel mais lance finalement à côté (12’38). Les visiteurs reprennent la main sur leur avantage numérique sans trouver de solutions, même si Burgert doit défendre longtemps sans sa crosse.
Une abnégation défensive qui paie tout de suite. Un accrocher différé est appelé à l’encontre de Quentin Fauchon. Hoehe de la pointe donne à Goldberg au point d’engagement qui centre pour Jan Cibula. Le vétéran slovaque signe l’un des plus beaux buts vus cette saison à l’Iceberg d’une superbe reprise de volée en lucarne [1-1 à 14’18].
Ni Julien Guillaume d’une reprise à bout portant (14’46) ni Fabien Kazarine d’une déviation dans le slot (18’06) ne parviennent à redonner l’avantage à leur équipe. Chipaux seul à la pointe aligne O’Keefe mais le portier bloque et plonge devant lui pour geler le rebond (18’25). Un répit bien temporaire...
Ben Danford de la ligne bleue balance à fond de glace. Le palet rebondit sur la bande derrière la cage et atterrit dans la palette de Burgert au second poteau qui transmet immédiatement à Pardavy devant. Le senior des Jaune et noir conclut cette combinaison rapide (2-1 à 18’32).
Tirs cadrés : 12/7 Strasbourg
Subite dépressurisation
Si l’on se réfère au jeu de qualité proposé par l’Etoile Noire en première période et leur nette domination en possession du palet et en occasions de marquer, on l’imagine à présent continuer sur ce rythme et maîtriser la rencontre. Il n’en sera pourtant rien. Dès le retour des vestiaires, Kevin Bruijsten dans l’axe récupère un puck de Shayne Stockton sur l’aile et le glisse à ras de glace entre la jambière et le poteau de droit de Hiadlovsky [2-2 à 21’18].
Les Gothiques ont réussi à capitaliser sur leurs deux seules occasions et tout est à refaire pour Strasbourg. Trudeau touche le plastron d’O’Keefe sur un engagement gagné en zone offensive (23’31). Le même commet quelques secondes après un cinglage (23’47). L’occasion pour des amiénois terriblement réalistes de prendre les commandes d’un lancer de la bleue sans opposition de Jamie VanderVeeken assisté par Marc Bélanger [2-3 à 23’56, en sup. num.].
Photographe : Christophe Moreau
David Bastien et ses quatre buts piétinent Strasbourg
Les Alsaciens n’y sont déjà plus mais le calvaire ne fait que commencer. Peu de temps après, Bastien récupère le palet dans le slot, contrôle et envoie hors de portée de Hiadlovsky qui doit commencer à se demander où sont passés ses défenseurs… [2-4 à 24’37].
Daniel Bourdages sentant que la carlingue de son vaisseau vibre sérieusement prend son temps mort pour réveiller son équipage et changer les lignes. Marcos et Trudeau remontent sur le premier bloc aux côtés de Pardavy - un trio qui a fait ses preuves l’an passé, tandis que Shupe et Burgert rejoignent Bourgaut sur le deuxième.
Un recadrage qui se perd apparemment dans le vide sidéral. Julien Guillaume, lancé en deux contre un avec Romain Carpentier, décide de poursuivre son mouvement au lieu de passer. Il fonce à la cage et glisse la rondelle derrière la botte de l’infortuné gardien slovaque [2-5 à 26’05].
A peine le palet est-il remis en jeu que David Bastien score sur un rush et tue le suspense de la rencontre aussi sûrement que les premières scènes d’Interstellar tuent celui du film [2-6 à 26’48].
Gilles Beck remplace logiquement Vladimir Hiadlovsky devant les filets bien que ce ne soit pas le premier responsable de cette faillite collective. Une crosse haute de Bault offre un power play à l’Etoile Noire (29’42), qui manque d’un poil une déviation. Bruneteau écope d’un cinglage lors d’un brassage à la fin de la pénalité (31’46). Une passe à l’aveugle dégagée in extremis dans le slot aurait pu aggraver la note côté picard (32’35), mais c’est la quatrième ligne strasbourgeoise qui sauve l’honneur. Baeumlin marque en contre grâce à un rebond de Goncalves [3-6 à 32’55, en inf. num.].
Une réalisation qui peut redonner espoir alors qu’il reste encore la moitié du match à jouer. Danford refait le coup de la percée solitaire depuis le milieu de la patinoire (36’18), Bourgaut dissimulé dans le trafic essaie de tromper O’Keefe mais ce dernier a suivi la manœuvre (37’11). La fenêtre de tir pour revenir dans la rencontre se referme pour les Bas-Rhinois. David Bastien profite d’un énième moment de flottement pour pousser le palet au fond sur une action anodine. Moment de doute et de consternation générale dans les travées de l’Iceberg en attendant la confirmation des officiels que le palet a bien franchi la ligne [3-7 à 37’50].
Chipaux, élu meilleur joueur strasbourgeois de la rencontre, ne baisse pas les bras et se retrouve nez-à-nez avec O’Keefe, mais ne parvient pas à le feinter (38’30). Un cinglage de Devin Gannon (39’36) puis un retard de jeu de Nicolas Leclerc (39’47) permettront à l’Etoile Noire d’entamer le dernier tiers en double avantage numérique.
Tirs cadrés : 15/12 Amiens
Désagrégation en vol
Avec une telle différence au tableau d’affichage, il est évident qu’il faudrait un miracle pour que Strasbourg revienne sur son adversaire. Les hommes de Daniel Bourdages peuvent toutefois essayer de rendre la défaite moins amère. Ce cinq contre trois aurait pu y contribuer, mais les Jaune et Noir se contentent de pilonner au O’Keefe de la bleue sans masquer sa vue au lieu d’essayer de trouver des reprises instantanées.
Photographe : Christophe Moreau
Kevin Bruijsten face à Gilles Beck
Les Gothiques n’ont au contraire aucun mal à trouver le fond des filets. Stockton vole le palet à la ligne de hors-jeu défensive strasbourgeoise et va chercher la lucarne de Beck [3-8 à 42’05]. Pardavy qui a retrouvé son compère de ligne Trudeau amène joliment la rondelle en zone offensive et donne au Canadien pour le one-timer [4-8 à 44’00].
Alors qu’il avait commencé sur le registre de la concentration et de l’application, le match se délite : presque chaque occasion finit au fond. David Bastien [4-9 à 45’04] puis Shayne Stockton qui pousse de la crosse un rebond de Kevin Dusseau [4-10 à 51’13] transforment la lourde défaite en humiliation.
Suite à une charge incorrecte de Jamie VanderVeeken (52’52), le premier bloc strasbourgeois signe une excellente combinaison de passes qui aurait méritée meilleur sort (54’09). Stockton dérobe à nouveau un palet à la bleue, mais Gilles Beck est cette fois sur sa route (55’04). Une relance plein axe de Bougé aurait pu mal finir - si les choses peuvent encore plus mal finir pour Strasbourg (56’56)... Maiselles finiront tout de même plus mal puisque Julien Guillaume convertit d’un tir direct une supériorité concédée par un accrocher de Baeumlin [4-11 à 57’10, en sup. num.].
Tirs cadrés : 18/13 Strasbourg
Que retenir pour les Strasbourgeois d’une pareille hécatombe, si ce n’est l’envie de ne plus jamais en revivre une semblable ? A l’instar du film Gravity, les vingt premières minutes furent très prometteuses avant que le scénario ne bascule dans une accumulation interminable de grand n’importe quoi. A la reprise du second tiers, l’Etoile Noire a inexplicablement arrêté de patiner et de défendre alors que l’attaque restait toujours aussi inefficace. Plus grave, elle n’a pas su se ressaisir sous l’avalanche de buts et endiguer les brèches alors que l’espoir était permis (à 2-4 puis à 3-6). L’équipe doit absolument se reprendre si elle espère battre mardi ces mêmes Amiénois en pleine confiance, mardi, en coupe de France. Un défi qu’elle a 48 heures pour relever.