Dans le cadre de la douzième journée du championnat de Ligue Magnus, les Chamois de Chamonix recevaient l’Etoile Noire dans une confrontation au combien importante, étant donné la situation de la ville aux trente titres, qui avant le coup d’envoi, pointait à la dernière place du classement, avec cinq unités au compteur. Stéphane Gros devait également se priver des services d’Arnaud Hascoet, indisponible car blessé à l’épaule.
Arbitres : Monsieur Barbez assisté de Melle Boniface et M. Barcelo
Buts : Chamonix : 15:14 Richard Aimonetto (ass Anders Torgersson) ; 18:18 Anders Torgersson (ass Carl Lauzon et Laurent Gras) ; 40:59 Laurent Gras (ass Carl Lauzon et Brent Patry) ; 46:35 Laurent Gras (ass Carl Lauzon et Matthias Terrier) ; 64:09 Carl Lauzon (ass Richard Aimonetto et Brent Patry) Strasbourg : ; 15:51 David Brissette Cayer (ass Lionel Tarantino et Jan Cibula) ; 30:29 Lionel Tarantino (ass David Brissette Cayer et Jan Cibula) ; 45:29 Elie Marcos (ass Michal Cesnek et Pierre-Antoine Devin) ; 54:55 Jan Cibula (ass Paul Bradley)
Pénalités
38 minutes dont 5+25 à Igier contre Chamonix
24 minutes contre Strasbourg
Chamonix prend les devants
Alexandre JUILLET
Victoire ! Chamonix renoue avec le succès.
Hiadlovsky - Hardy, un match dans le match entre deux gardiens que l’on ne présente plus en Ligue Magnus. Pas de round d’observation entre les deux formations, et les strasbourgeois allument la première mèche de la rencontre par Cayer. A la quatrième minute de jeu intervient le premier évènement de la soirée, lorsque le trio arbitral Barbez-Barcelo-Boniface décide d’infliger une pénalité de match sans avertissement à Kévin Igier pour charge contre la tête. Une décision qui parait démesurée, puisque malgré la vitesse et la force de l’impact, la faute ne méritait certainement pas une exclusion aussi radicale du défenseur chamoniard. Sans doute déstabilisés par cette pénalité, les Chamois semblent avoir du mal à trouver leur marque, jusqu’à la dixième minute de jeu, et une chaude alerte sur la cage strasbourgeoise, œuvre de Carl Lauzon. Chamonix commence alors à pousser, mais voit ses tentatives repoussées par Vladimir Hiadlovsky. Les efforts seront récompensés une minute plus tard. Sur un power play, Gras reprend un service chamoniard instantanément et oblige le portier de l’Etoile à un arrêt réflex. Le slovaque dévie la rondelle, mais ne peut la capter, laissant Richard Aimonetto face à ses responsabilités. Le capitaine emblématique du CHC ne se fait pas prier et propulse le caoutchouc dans le but vide, 1-0 à 15’14 [5-4].
Les Chamois semblent dominateurs, mais la joie sera de courte durée. Sur une action à priori anodine, Cibula sert Tarantino, qui aperçoit alors David Brissette Cayer. Le canadien lève la tête et voit Hardy perdre l’équilibre en marche arrière. Le portier des Chamois tombe et voit le puck franchir sa ligne au ralenti, 1-1 à 15’51.
La partie semble s’équilibrée au fur et à mesure que le temps passe, mais les locaux, en mal de victoire semblent tout simplement plus motivés que leurs adversaires du soir. Audibert, puis Aimonetto tentent leurs chances et manquent le cadre. Une minute plus tard, Michal Cesnek est appelé sur le banc des pénalités coté strasbourgeois pour accrocher. Chamonix saisit alors l’opportunité, et inscrit un nouveau but en power play par son défenseur suédois Anders Torgersson. A la réception de services de Lauzon et Gras, le grand défenseur viking envoie un shoot du poignet sous la barre du cerbère visiteur, 2-1 à 18’18 [5-4].
Chamonix mène donc d’un petit but en cette fin de premier tiers. Un résultat plutôt logique pour les jaunes et bleus, qui ont offert au public de Richard Bozon une belle période, malgré cinq minutes de jeu en infériorité, à la suite de la charge de Kévin Igier en tout début de rencontre.
Strasbourg refait surface.
Alexandre JUILLET
Tension dans la défense chamoniarde
L’Etoile Noire revient sur la glace avec de toutes autres intentions et tente par deux fois de tromper la vigilance d’Hardy, sans succès. Chamonix, après quatre minutes d’observation reprend le dessus, et aurait pu tout simplement tuer le match en l'espace de trois minutes. Tout d’abord par Audibert, qui partait dans un slalom exceptionnel avant de se heurter à Hiadlovsky, puis par ce même Audibert une minute plus tard, qui bien décalé sur la gauche envoie un lancé flottant au-dessus de la mitaine du grand Vlad, mais voit son tir glisser sur la barre transversale. Sur l’engagement suivant, Geffroy y va de son slalom, mais s’écroule devant la cage, après une démonstration dans la défense strasbourgeoise. Enfin, à la vingt neuvième, c’est l’homme en forme du CHC Carl Lauzon qui aura la plus belle opportunité. Le canadien se retrouvant seul, excentré sur le côté droit. Il prend le temps de lever la tête pour ajuster le gardien de but alsacien, mais voit son tir du poignet heurter de plein fouet l’équerre de la lucarne gauche. Chamonix fait à nouveau preuve de maladresse, et lorsque ce n’est pas de la gaucherie, c’est tout simplement une tonne de poisse que se traine les joueurs de Stéphane Gros. Exemple typique de cette malchance, la dernière occasion, juste avant la demi-heure de jeu, par Aimonetto qui se retrouve devant une cage ouverte et voit le palet passé juste au-dessus de sa palette. A force de vendanger les occasions, les joueurs de la ville olympique se mettent inexorablement en danger. Et trente secondes plus tard, ce sont les strasbourgeois qui reviennent dans la partie, en égalisant par Tarantino, bien servi par Cibula et Brissette Cayer, qui profitait d’une nouvelle erreur de placement d’Hardy pour mettre le palet sous la barre 2-2 à 30’29.
A la suite de cette égalisation, les joueurs strasbourgeois siègent dans la zone du CHC pendant près de cinq minutes, avant de faire face à un festival de pénalités, quatre en l’espace de cinq minutes. Egalité parfaite entre les deux formations. Une situation préoccupante lorsque l’on connait la qualité strasbourgeoise à réagir.
Chamonix et Strasbourg se neutralisent
Sans doute vexés de ne pas avoir trouvé le chemin des filets lors de la précédente période, les Chamois de Chamonix vont rapidement prendre les devants, sur un jeu de puissance bien géré. Sur un service de Patry, Carl Lauzon slalome dans la défense et passe la rondelle à Laurent Gras, seul devant le but. La reprise de l’international français est millimétrée et fait trembler les filets pour la troisième fois de la soirée 3-2 à 40’59 [5-4].
Le public chamoniard laisse éclater sa joie, mais là encore, cette joie sera de courte durée, puisque quatre minutes plus tard, les alsaciens vont, pour la troisième fois de la soirée revenir à la marque, en power play, par l’intermédiaire du capitaine, Elie Marcos, qui glisse la rondelle entre le poteau et la botte d’Hardy, après des services de Cesnek et Devin 3-3 à 45’29 [5-4].
Une minute plus tard, les Chamois reprennent l’avantage dans ce match fou. Le jeune Mathias Terrier, titularisé en l’absence d’Arnaud Hascoet prouve sa valeur en offrant une passe de break exceptionnelle à Carl Lauzon. L’attaquant chamoniard s’échappe, mais se heurte au dernier rempart des joueurs de l’Etoile Noire. Oui mais voilà, le palet n’est pas capté par le cerbère et se retrouve dans la palette de Gras, qui, avec de l’élan, marque dans le but vide 4-3 à 46’35.
Une action représentative de la politique du club haut-savoyard, avec le but de l’expérimenté Laurent Gras, et les assistances de deux jeunes, Carl Lauzon et Matthias Terrier. Chamonix se dirige vers un succès face aux joueurs du coach Daniel Bourdages, mais les alsaciens sont coriaces et n’abdiquent pas. Les organismes commencent à fatiguer, mais les visiteurs parviendront à décrocher le point du match nul, alors qu’ils évoluent pourtant à quatre contre cinq. Servit par Bradley, Cibula, l’homme du match côté strasbourgeois tente un rape-around et voit son tir heurter le montant du but gardé par Florian Hardy. La trajectoire de ce palet redonne une seconde opportunité à l’attaquant strasbourgeois, qui allume la rouge et égalise une nouvelle fois, à cinq minutes du terme 4-4 à 54’55 [4-5].
La fin de match est plus décousue, la fatigue se fait de plus en plus sentir, et le CHC semble vouloir conserver le point du match nul, malgré deux belles offensives de Kévorkian et Lauzon. Les deux effectifs ne se départagent pas en cette fin de rencontre, et devront s’affronter en mort subite pendant les dix minutes que compte la prolongation.
Chamonix exulte !
Alexandre JUILLET
L'Etoile Noire se sera sacrifiée, mais en vain.
L’ultime période du match démarre fort, puisqu’après une minute quarante de jeu, Fabien Veydarier est sanctionné par le trio arbitral. Strasbourg installe donc son jeu de puissance, mais Devin rate le cadre. Pire, il va à son tour être sanctionné, offrant au public près d’une minute quarante de jeu à trois contre trois. Les espaces se font alors de plus en plus nombreux. Veydarier sort de prison deux minutes plus tard. C’est alors que Patry prend les choses en main et accélère le jeu. Sa transmission pour Aimonetto crée le décalage. Le capitaine trouve le phénoménal Carl Lauzon, qui d’un dribble ravageur glisse le précieux dans un trou de souris, et permet aux Chamois d’inscrire leur troisième succès en Ligue Magnus cette saison.
Le Chamonix Hockey Club remporte donc un succès face à une équipe strasbourgeoise qui partait pourtant favorite. Mais la solidarité et l’abnégation du CHC auront payé ce soir. Chamonix grappille une petite place au classement, en repassant devant le HC Mont Blanc, deux semaines avant un derby à Megève et un nouveau derby à Chamonix en quatre jours. Des matchs qui pourraient permettre aux Chamois de sortir de la zone rouge en cas de succès.
RSS
