Battus 5-2 en match de préparation, 5-8 puis 8-3 en Coupe de la Ligue, les statistiques ne jouent pas en la faveur de l’Etoile Noire avant leur quatrième rencontre de la saison contre Epinal. Avec une moyenne de 7 buts encaissés par match, la défense locale se serait bien passée de la suspension de Michal Cesnek et de l’indisponibilité de Matt Lyall. Les Strasbourgeois doivent pourtant se reprendre après une série de trois défaites (Rouen, Chamonix, Villard). A l’inverse, Epinal peut surfer sur une vague de trois victoires (Morzine, Caen et Gap). Alors qu’un seul point sépare les deux formations au classement avant le coup d’envoi, qui rejoindra le milieu de tableau ?
Arbitres : Mr Colleoni, assisté de M. Courgeon et Métais
Buts : Strasbourg : ; 37:11 Jan Pardavy (ass Elie Marcos et Sébastien Trudeau) ; 42:35 Elie Marcos (ass Jan Pardavy) ; 55:11 Elie Marcos (ass Jan Pardavy et Julien Burgert) Epinal : 17:27 Anze Kuralt (ass Michal Petrak et Gasper Susanj) ; 18:11 Francis Meilleur (ass Steven Cacciotti et Dominic Perna) ; 26:20 Anze Kuralt (ass Yoann Chauviere et Jan Plch) ; 28:49 Michal Petrak (ass Anze Kuralt et Gasper Susanj) ; 43:43 Michal Petrak (ass Anze Kuralt)
Pénalités
20 minutes (dont 10 à Bourguignon) contre Strasbourg
16 minutes contre Epinal
Lignes Strasbourg
1ère ligne : Trudeau/Dufournet (Marcos)/Pardavy [Carlson-Suchanek]
2ème ligne : Cibula/Correia/Bourguignon (Schmitt) [Turcotte -Stritz]
3ème ligne : Michel/Marcos (Baeumlin)/Bourgaut [Cruchandeau-Burgert]
Lignes Epinal
1ère ligne : Cacciotti/Breault /Perna [Meilleur-Ouimet]
2ème ligne : Kuralt/Petrak/Plch [Susanj-Charpentier]
3ème ligne : Hordelalay/Offret/Benchabane [Chauvière-Slovak]
Strasbourg « tire de l’arrière »...
Une obstruction de Francis Meilleur (2’03) donne l’occasion à Carlson (2’44) puis Pardavy (3’08) d’envoyer les premières salves. Le power play est bien en place, le palet circule, mais les lancers sont contrés. Suchanek dans l’enclave tire sur réception (3’20). Hocevar attrape de la mitaine une dernière tentative de la bleue de Burgert (4’03).
Photographe : Christophe Moreau (archives)
Kuralt commence à se signaler par une première incursion, sans danger pour Hiadlovsky (4’53). Comme on pouvait s’y attendre, Strasbourg domine la possession du palet et Epinal reste à l’affût du moindre contre. Le jeu est physique et appliqué et laisse peu d’espace pour des occasions franches. Marcos s’en crée néanmoins une, en faisant mine de passer derrière la cage et en passant en retrait pour Bourgaut au premier poteau (8’39).
Correia et Slovak, pour s’être échangé quelques amabilités, partent ensemble en prison (11’08). Le jeu à quatre contre quatre ouvre des espaces mais aucune des deux équipes n’en tire profit.
Revenue au complet, la troisième ligne locale sème la panique dans la défense adverse, Hocevar est couché et Suchanek relance dans le trafic sans qu’aucun coéquipier ne parviennent à mettre au fond (15’14).
L’efficacité se trouve plutôt du côté vosgien. Sur un contre fulgurant comme ils en ont le secret, Petrak, catapulté par Susanj, transmet à Kuralt sur sa droite qui fusille Hiadlovsky (0-1 à 17’27).
Cibula concède un accrocher évitable (17’36) et les Dauphins ne se privent pas pour doubler la mise en quarante secondes. La supériorité tourne bien et Cacciotti, depuis l’aile, donne à Meilleur, au centre, qui enfonce le clou (0-2 à 18’11, assisté de Dominic Perna, en sup. num.).
...compte ses pertes...
Le second tiers s’ouvre sur une pénalité pour faire trébucher sifflée à l’encontre de Pierre-Charles Hordelalay (22’24). Carlson shoote dans l’axe (22’53), Pardavy atteint les patins d’un défenseur devant le but (23’14). Alors que les locaux sont installés en zone offensive, Cibula retourne inutilement en prison pour charge incorrecte (24’33).
De retour au complet, Anze Kuralt donne l’assaut pour les Dauphins, fume toute la défense, pas très bien placée sur ce coup-là, et s’en va dribbler le malheureux Hiadlovsky (0-3 à 26’20, assisté de Yoann Chauvière et Jan Plch, en sup. num.).
Hordelalay délaisse à nouveau son équipe pour deux minutes (27’19) mais les jaunes et noirs n’en profitent pas, les frappes de Stritz et Carlson depuis la ligne du hors-jeu ne sont pas franchement menaçantes.
Photographe : Christophe Moreau (archives)
Le détenu a même l’occasion de tenter le coup classique de l’échappée solitaire à la sortie de prison (29’23).
Peter Slovak vient remplacer son camarade sur le banc des pénalités (29’40). Le power play, toujours troisième meilleur de la ligue, pâtit des absences des joueurs cadres (Cesnek, Lyall, puis Dufournet et Suchanek blessés au cours du match). Les Strasbourgeois cherchent la déviation dans le slot et la reprise des rebonds, systématiquement dégagés par la brigade défensive spinalienne.
Comme tout derby qui se respecte, le match s’emballe. Suchanek, touché, reste à terre avant de regagner les vestiaires sous les huées de la centurie de supporters vosgiens ayant fait le déplacement. Il écope même de deux minutes pour charge incorrecte (31’50).
Avec les nouvelles blessures de Dufournet et Suchanek, Romain Schmitt et Julien Baeumlin complètent les blocs deux et trois, tandis que Marcos remonte occuper la place de centre sur la première ligne.
Benjamin Breault est sanctionné pour cinglage (36’08) et va permettre à l’Etoile Noire de débloquer son compteur. Kuralt dévie malencontreusement un centre de Pardavy et redonne l’espoir aux hommes de Daniel Bourdages (1-3 à 37’11, assisté d’Elie Marcos et Sébastien Trudeau, en sup. num.).
Les Dauphins reprennent cependant rapidement les choses en main et, à l’instar du match de Coupe de la Ligue du 24 septembre dernier, vont maintenir la tête des Bas-Rhinois sous l’eau. Bourguignon, parti en prison (37’44), le second trio spinalien provoque l’affolement général devant Hiadlovsky. Tout le monde recherche le palet, mais c’est Petrak qui met finalement la crosse dessus (1-4 à 38’45, assisté d’Anze Kuralt et Gaspr Susanj, en sup. num.).
...et se réveille tardivement
Les deux premières périodes auraient pu laisser augurer un dernier vingt bien terne, mais les locaux vont exprimer un sursaut de fierté.
Photographe : Christophe Moreau (archives)
Marcos, en bon capitaine, montre l’exemple et signe en entrée de zone un superbe lancer du poignet rasant qui déjoue Hocevar (2-4 à 42’30, assisté de Jan Pardavy).
L’intenable deuxième bloc adverse réplique et se procure encore un surnombre à 3 contre 1, heureusement pour les Strasbourgeois, neutralisé par le plastron de Hiadlovsky (43’32).
Mais le gardien slovaque ne peut que contenir l’attaque vosgienne. Un rebond contre la balustrade qui revient dans l’enclave, que l’on qualifiera de chanceux ou d’écœurant selon le bord que l’on supporte, transite par la palette de Petrak avant de terminer sa course au fond des filets (2-5 à 43’43, assisté d’Anze Kuralt).
Le puck se balade d’un camp à l’autre, sans véritable construction, et la rencontre semble pliée, malgré les efforts de l’Etoile Noire qui a rallumé la flamme.
Hordelalay valide l’adage « jamais deux sans trois » en regagnant encore le banc des pénalités (51’53), sans que les Alsaciens n’en dégagent un quelconque bénéfice. Pardavy, en embuscade au second poteau, reprend victorieusement une passe de Trudeau dans l’indifférence totale des fans des Dauphins qui chantent déjà la victoire (3-5 à 55’12, assisté d’Elie Marcos).
Les minutes filent vers l’issue inéluctable. Strasbourg demande un temps mort, sort son gardien et produit un travail acharné en zone offensive. Rien n’y fait, Trudeau rate une cage ouverte à cinq secondes de la fin et le score reste en l’état.
Epinal a réussi à faire craquer les Strasbourgeois en fin de première période, grâce à un contre et à un power play rondement menés. L’Etoile Noire s’est imposée dans la domination du palet, le nombre de tirs cadrés et d’occasions, mais ces dernières ne sont toujours pas assez tranchantes pour espérer mieux. Les Vosgiens ont ensuite accru et géré tranquillement leur avance alors que Strasbourg, décimé par les blessures, montait paradoxalement en puissance.
L’Etoile Noire a l’occasion de se relancer la semaine prochaine avec des équipes à sa portée : d’abord Gap, mardi, en coupe de France, puis samedi, en championnat, face à Caen, qu’elle ne domine désormais plus au classement que d’un point après la victoire des Drakkars face à Morzine. Epinal remonte, pour sa part, à la huitième place.
« Il fallait vraiment être solidaire, je savais que ce serait un match très dur, très difficile à gérer, parce qu’avec tous les absents, il y avait déjà des modifications au départ. Avec l’absence de Michal et Matt et ensuite celles de Jakub et Dufournet, on a changé toutes les lignes donc il fallait être prudent.
La fin du premier, ce n’était pas injuste, mais c’est venu vite. On savait que si on devait jouer contre le bloc à Plch, on ne devait surtout pas donner de surnombre et c’est ce qui est arrivé. C’est un défenseur qui est resté longtemps en zone offensive donc il n’a pas été remplacé. On prend une mauvaise punition ensuite dans le deuxième. J’ai le sentiment qu’on peut toujours revenir, sauf qu’on voit ensuite Dufournet et Jakub Suchanek partir, deux gars du premier power play. Il y a donc des power play où on n’est pas très bon parce qu’on n’a plus les mêmes blocs.
Malgré tout, en troisième période, on a montré qu’au hockey c’est quand même aussi une question de volonté. Je pense que les deux premières périodes, Epinal en voulait plus que nous et c’est ce qui fait la différence. On a eu des occasions de plus, je n’ai pas calculé mais je sais qu’on a plus d’occasions qu’eux, malgré tous les blessés qu’on a. Sauf que, dans la physionomie du match, dans le comportement des joueurs, j’ai l’impression qu’Epinal était plus prêt à payer le prix pour gagner que Strasbourg. Que ça nous serve de leçon pour mardi parce que les matchs de hockey c'est des matchs de contact, c’est des matchs pour gagner la rondelle, c’est des duels. Tu ne peux pas te contenter de faire ça 20 minutes parce que t’es fâché, parce que tu tires de l’arrière, non il faut que ce soit dès le début et ça c’est un petit peu quelque chose qu’on n’a pas fait.
Ce soir, je ne dirais pas qu’on aurait nécessairement mérité de gagner parce que l’équipe était un peu affaiblie. Par contre, c’est vrai qu’il y a des matchs que je regrette énormément. On a quatre ou cinq points qu’on a laissé filer. Le dernier match à Villard, on laisse vraiment filer un point. Je pense aussi au match contre Dijon et Morzine chez nous. Ce soir, avec un peu de chance, avec un peu d’abnégation, avec une meilleure prestation de tout le monde, je pense qu’on pouvait quand même aller chercher un point. Demain matin, on va faire le bilan. De toute façon, nous, on n’a pas atteint nos objectifs des cinq derniers matchs. On s’était fixé au moins sept points, on savait que six ce serait pas mal, mais on voulait sept et on termine avec quatre sur les cinq derniers matchs, ce n’est pas bon, on en est conscient. A nous de régler le problème. »
HH : Avec autant de blessés, comment allez-vous préparer la rencontre contre Gap mardi ?
« Premièrement, on va voir qui peut revenir jouer, on va voir ce qu’il en est de Suchanek et Dufournet. Cesnek revient, Matt Lyall on ne sait pas. C’est quatre joueurs très importants. Donc faudra qu’on laisse la poussière un petit peu retomber parce que ce soir il y en a pas mal. Lundi, on aura déjà réglé tout ça, on aura mis les choses en place et les gars, faudra qu’ils jouent comme en troisième période avec beaucoup de cœur et d’envie, envie d’aller chercher cette qualification, de continuer le parcours. Après, faudra se reconcentrer sur le championnat qui est quand même important. »
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