Pour leur dernier match du mois à domicile les Jokers, encore une fois de rose vêtus et toujours privés de Emils Gegeris (à l’infirmerie) et de Raphaël Faure et Tristan Crozier (suspendus), réalisent une excellente entame de match. Pendant 3 minutes, même s’ils ne parviennent à se mettre en position de tir, ils jouent vite et pressent bien ce qui empêche les Ducs d’attaquer. C’est Gage Torrel qui, de la gauche et de loin, finit par être le premier «
shooteur » de la rencontre. Non masqué cette tentative est facile à gérer par Evan Cowley le gardien angevin.
Cela a le mérite d’ouvrir le bal des occasions et, moins d’une minute plus tard, Sayam Limtong dévie une tentative en angle de Philéas Perrenoud mais Cowley veille au grain. Sans véritable solution, les Ducs sont contraints de tenter de loin par leur défenseur Neil Manning permettant à Sebastian Ylönen de démontrer lui aussi ses belles aptitudes de gardien.
Dans ce bon début de match, les franciliens frisent pourtant la correctionnelle sur une transition de sortie de zone manquée par Raphaël Brites, leur jeune défenseur. Robin Gaborit qui redescendait intercepte et trouve dans le cercle droit, dans le dos de la défense, Nick Moutrey qui vient buter sur le portier rose. Chaude alerte suivie, autour de la 6
ème minute, d’une mansuétude arbitrale quand, après un revirement en zone neutre, Anthony Bardaro part en drible dans l’axe et que la crosse de Patrick Coulombe, bien proche de son patin, semble précipiter sa chute. Le jeu continue donc et c’est Nicolas Ritz qui confirme le mieux-être des Ducs par un tir bien lu par Ylönen.
|
Photographe : © Lisa Gouvazé |
|
Le match s’équilibre progressivement et le bras de fer s’installe. Suite à l’action de Ritz, c’est Louis Petit qui part seul en
breakaway mais Cowley gagne le face-à-face. La rencontre s’anime encore plus en termes d’occasions quand Limtong sur la droite, lui aussi, se casse les dents sur le gardien des Ducs.
Finalement, les angevins, qui ne s’affolent pas, entrent dans une bonne série de possessions du palet qu’ils finissent par concrétiser. Après une tentative de Cédric Di Dio Balsamo qui finit dans la mitaine de Ylönen, ils gagnent 3 remises en jeu consécutives et font mouche sur la dernière. Sur la première, Nikita Shcherbak lance à la cage mais, même si le gardien francilien repousse bien, le quatuor arbitral siffle et la fait recommencer.
Bis repetita, le russe trouve le gant d’attrape de Ylönen sur la deuxième.
Qu’à cela ne tienne, les Ducs ont de la suite dans les idées et, toujours dans le cercle gauche, Ritz gagne la rondelle pour Peter Valier qui laisse derrière lui à Nick Ross lequel trouve la faille de loin (0-1, 09.52).
Le leader prend l’avantage à la marque mais sur l’action suivante manque d’être immédiatement rejoint. Sur son pressing avant, Aurélien Dorey chipe le
puck et se procure un face-à-face avec Cowley qui ne s’en laisse pas compter. Le jeu est vif et agréable et les occasions continuent à être partagées et, plus tard, Philippe Halley, de près, bute sur Ylönen. Les arbitres du soir aiment le jeu car lorsque le même Halley est pressé par Aleksi Hämäläinen et finit sur la glace ils ne bronchent pas. Pas de scandale absolu mais nous en avons vu d’autres siffler pour moins que cela. Quoiqu’il en soit, le palet reste libre et en possession des Ducs, ce qui permet à Téo Sarlieve de s’infiltrer dans le cœur de la défense rose où Gorsanovs finit par le faire trébucher.
Il s’en suit donc une séquence à haut risque pour les cergypontains car, si leur jeu de
penalty killing est loin d’être ridicule dans la ligue, ils doivent contenir le meilleur
powerplay de cette première partie de saison. Fidèles à eux-mêmes, leur jeu en infériorité numérique est plutôt intelligemment joué et ils ne laissent que des tirs sur les extérieurs d’où Brodie Reid et Halley ne parviennent à mettre Ylönen en difficulté. La toute fin des 2 minutes est cependant moins facile, Vincent Melin volant même, du bout de sa palette, un but qui s’offrait à Ritz. La pénalité est tuée mais les Ducs, toujours bien installés, continuent à pousser comme des malades et, sur une nouvelle action chaude sur le but francilien, ça se chamaille un peu.
Bilan des courses, Moutrey et Dorey bénéficient, l’un et l’autre, de 2 minutes de réflexion sur le banc des punis. Après moins de 30 secondes, Moutrey y est rejoint par Manning en raison d’une crosse haute lors d’une bataille pour le
puck contre la balustrade.
Le jeu de puissance des Jokers est pour le moment le moins efficace de la ligue mais ce
powerplay, bien que non bonifié, est plutôt pas trop mal joué. Limtong, de près, mais surtout Gorsanovs, de loin, en sont les principaux artificiers et, sur une tentative du défenseur letton, le rebond est à deux doigts de profiter à Alex Barber lequel, malheureusement pour les siens, manque sa reprise excentrée alors que la cage était ouverte. Les ducs laissent donc passer l’orage et tuent, eux aussi, la pénalité concédée.
Les deux équipes continuent à se rendre coup pour coup mais sur une attaque angevine avortée et la récupération du palet par Coulombe derrière le
net, Limtong, encore très actif ce soir, ressort le palet sur la droite et trouve Théo Gueurif d’une splendide diagonale.
Dans la zone neutre, le contrôle orienté du jeune attaquant est diabolique car, avec la trajectoire en cloche donnée au palet, il mystifie le défenseur à son marquage, récupère le disque derrière et s’échappe sur la droite pour fusiller Cowley (1-1, 18.56).
Avec cette belle réalisation, le jeune international tricolore inscrit son 3
ème but de la saison et permet aux Jokers de rentrer au vestiaire sur un score de parité ce qui n’est pas volé. Certes les Ducs sont devant en termes de tirs cadrés (13 contre 9) mais en termes de possession de palet et d’occasions les Jokers sont
a minima à égalité.
Les Ducs débutent mieux ce tiers que le précédent. Scherbak lâche le premier gros tir du tiers mais Melin et Baillargeon notamment ne tardent pas à lui répondre. Cela galvanise les franciliens qui connaissent un
momentum au cours duquel vers la 4
ème minute, Cowley prive Perrenoud d’un but cage ouverte de la mitaine. Les cergypontains dominent mais au cœur de cette domination, Scherbak se met en évidence en obligeant Ylönen à jouer lui aussi du gant d’attrape.
Vers la 8
ème minute c’est Halley qui dévie un tir de Sarlieve mais le gardien francilien est dans un grand soir. Néanmoins, les cergypontains sont bien et continuent à pousser. Sur une remise en jeu offensive, Petit est à 2 doigts de donner l’avantage aux siens et d’inscrire son premier point de la saison, son tir étant renvoyé par la transversale de Cowley qui était battu.
|
Photographe : © Lisa Gouvazé |
|
Deux minutes plus tard, Olivier LeBlanc défend sur Gueurif aux abords du but et l’entraine au sol avant de lui essuyer un gant sur le visage en se relevant. Pas de faute pour les officiels et personne ne s’énerve sur la glace. Peu après c’est Gorsanovs, monté aux avant-postes, qui est pris derrière la cage par Vincent Llorca et surtout Bardaro dont la mise en échec est dévastatrice. Bien que l’annonce micro mentionne le défenseur français comme fautif c’est bel et bien l’italo-canadien qui part au cachot pour une charge incorrecte.
Les angevins et surtout leur gardien tuent la supériorité numérique malgré, notamment, les tentatives respectives de Limtong, Baillargeon et Torrel.
Dans cette partie de «
à-toi/à-moi » c’est Baillargeon qui offre ensuite un jeu de puissance aux angevins suite à un grossier «
faire trébucher » sur Valier. Malgré les belles opportunités de Scherbak et Ross, les unités spéciales des Ducs restent muettes face à l’abnégation défensive des Jokers.
Les angevins finissent néanmoins fort après de retour au jeu à 5 contre 5 et Antonin Manavian sollicite Ylönen sur un gros tir avant que, à 4 secondes de la sirène, ils ne soient près de refaire le coup du but sur engagement offensif. Scherbak hérite du puck et lâche un tir que le gardien francilien a bien du mal à contrôler.
Les 2 équipes rentrent au vestiaire dos à dos mais les pensionnaires de l’Aren’ice peuvent nourrir quelques regrets car si Angers reste devant avec 13 tirs cadrés contre 10 sur la période, les très belles opportunités ont été globalement pour eux et il n’aurait pas été immérité de les voir virer en tête.
Dans la première minute de jeu les cergypontains se font peur quand sur une relance de Hämäläinen, son coéquipier manque complètement son contrôle à la bleue ce qui profite à la paire d’attaquants angevins non encore redescendus. Opportunément servis dans le dos de la défense, ils trouvent le moyen, dans leur redoublement de passes, de ne pas conclure.
Les franciliens donnent ce qu’ils peuvent mais à la 4
ème minute c’est une nouvelle alerte chaude sur leur but. Robin Gaborit trouve un passage et oblige Ylönen à faire un sauvetage inespéré de la mitaine. A noter que sur l’action, Melin tombe ou se jette pour essayer d’intervenir et fait tomber Gaborit juste après qu’il ait déclenché son tir mais aucune pénalité n’est appelée.
Au fil des minutes cela devient plus compliqué pour les Jokers. Certes ils ne sont pas totalement assiégés et parviennent à sortir de leur camp mais le niveau de déchet dans les passes et la construction augmente, comme chez les Ducs d’ailleurs. Les occasions franches se raréfient donc et ils doivent se démener en défense pour ne pas craquer.
|
Photographe : © Bruno Gouvazé |
|
Le fait, pour eux, de tourner à 3 lignes doit commencer à peser dans les patins. Du coup ils plient sans rompre et un parfum de chaos flotte dans l’Aren’Ice qui retient son souffle. Angers finit mieux mais sans emballer la fin de rencontre non plus.
Tout laisse penser que les équipes vont se partager les points quand les Ducs font cruellement sauter le verrou sur une énième tentative.
Halley et Prapavessis font bien tourner la rondelle avant que Ross ne tente sa chance de loin, le puck probablement contré par un défenseur, a une trajectoire aérienne un peu erratique ce qui surprend le gardien (1-2, 58.02). Avec son doublé, le défenseur canadien soulage son équipe qui se heurtait à un mur.
A 2 minutes de la sirène, vu la tournure du tiers, les choses paraissent mal embarquées pour les Jokers. Miika Elomo leur coach prend un temps mort et sans surprise joue son va-tout en sortant son gardien dès qu’il le peut. Comme souvent dans ce jeu de quitte ou double l’équipe qui défend assomme son adversaire si elle récupère le palet, ce que n’ont pas manqué de faire les Ducs.
Après un efficace travail défensif de Moutrey et Halley, Anthony Bardaro hérite du puck dans l’axe et à la rouge n’a pas de mal à scorer dans le but déserté (1-3, 59.06).
|
Photographe : © Lisa Gouvazé |
|
Les franciliens se sont bien battus mais dans le dernier tiers les angevins ont pris le dessus (15 tirs cadrés contre 6). Avec cette seconde défaite de rang ils restent scotchés à la 8ème place et doivent se préparer à un déplacement périlleux à Chamonix dès mardi avant la réception vendredi de la lanterne rouge du bas de tableau, le Hormadi d’Anglet. L’objectif de la semaine est clair : glaner le maximum de points en espérant que le retour des suspendus les y aidera.
Du côté des Ducs, avec cette 8ème victoire consécutive tous les voyants sont au vert. Ils restent solidement assis sur le trône de la Ligue. Leur déplacement à Polesud, l’antre des Brûleurs de loups de Grenoble, sera un test riche d’enseignement. Les isérois qui viennent d’enchainer leur 6ème victoire de rang recollent au peloton de tête et voudront couper les ailes aux Ducs. L’un des deux sortira déçu de ce choc au sommet.