C'est dans une patinoire moyennement remplie en ce dimanche nuageux que les deux équipes se retrouvaient en milieu d'après midi. Côté Gardien, Halack débutait face à Charton, les aigles ayant comme second gardien le super vétérant et ancien grenoblois Jean-Philippe Schoch qui faisait ainsi un retour sympathique face à son ancienne équipe.
 

Photographe Jean-Christophe Salomé

Deux buts et un choc!

Tant pis pour les retardataires puisque à 2'26 de jeu, Chouinard va récupérer plein axe un palet mal renvoyé et ouvrir le score d'un joli lancer croisé raz la glace. (1-0)

Une réaction niçoise à tempérer vu le contre à 4'20 qui voit Gauthier échouer de peu face au gardien,et qui ne masque pas une impression de déséquilibre côté visiteur avec un potentiel offensif intéressant mais des trous d'air défensifs qui laissent augurer de sérieuses difficultés à venir

A 7'09 se produit un incident fort regrettable et potentiellement source de polémique. Romand qui vient de lancer le palet vers un partenaire depuis sa zone défensive se prend une grosse charge de Scolari qui le laisse au sol blessé au genou. Après avoir consulté ses juges de ligne, l'arbitre de la rencontre Monsieur Rauline met un 5+20 tandis que l'attaquant niçois sort bien péniblement de la glace. Doit-on parler de geste inqualifiable comme va le faire le coach de Nice en conférence de presse après la rencontre? Les avis sont très partagés en tribune presse. Le réexamen de l'action au ralenti, et avec la seule caméra utilisée qui est très éloignée de l'action rend le jugement difficile.  Alors qu'initialement ou pouvait avoir peur pour Romand qui se tordait sur la glace et n'est pas du genre à simuler, heureusement et c'est le plus important, il n'y a pas eu le voyage instantané aux urgences des fractures ouvertes puisque l'intéressé marchait pied au sol avec deux béquilles après la rencontre. Alors oui faute sans doute mais pénalité de match? Oui encore vu le règlement et consignes arbitrales pour les blessures cette saison mais si et seulement si la charge est irrégulière. Chacun pourra se faire un avis en regardant les images que nous vous proposons directement dans cet article.

Une pénalité pour un accrocher à 7'47 rééquilibre l'aspect numérique des débats, Mietinen manquant dans les secondes qui suivent un duel face à Charton après une énième boulette défensive des azuréens.

Nice va craquer une seconde fois t logiquement à 14'47 après un tour de cage de Gauthier qui teste Charton, lequel repousse le palet qui est repris de volée avant son retour au sol par Baylacq idéalement placé.(2-0) Un but plaisant qui récompense le travail de l'ombre d'un joueur que l'on aura enfin vu désigné meilleur joueur de la rencontre par la presse.

A 16'49, Bisaillon prend 2+10 pour avoir protesté après une nouvelle pénalité de Monsieur Rauline dont l'arbitrage aura laissé parfois les deux équipes très sceptiques cet après midi...

Tirs 10/7 Grenoble

Engagements  9/4 Nice
 

Grenoble déroule

La seconde période bat la première pour le but le plus rapide au démarrage avec une réalisation de Hardy qui bien décalé dès l'engagement s'en va tromper Charton d'un palet entre les jambières à 20'15. (3-0)

Grenoble va alors dérouler avec un hockey inspiré et très collectif, tandis que Nice tente de résister aux attaques-défenses des isérois.

Pourtant, ce sont les aigles qui vont enfin réduire le score par Macon qui reprend un palet renvoyé par Horak lors d'une mélée relative devant ses buts à 27'03. (3-1)

La physionomie de la rencontre paraît alors se caractériser par de grosses séquences grenobloises avec quelques jeux de mouvement des visiteurs, mais au fil des minutes les azuréens vont confirmer le potentiel offensif trop peu entrevu en première période et se créer un peu plus d'espace sans toutefois bousculer la hiérarchie avec Grenoble très clairement dans un bon jour.

A 32'58, une charge dans la bande de Macon lui vaut une 2+10' tandis qu'un brassage léger conduit derrière deux autres visiteurs au banc des pénalités contre un seul Grenoblois.

Le jeu de puissance voit Golicic venir frapper à la porte et s'y prendre à deux fois pour donner de l'air aux isérois qui paraissent solidement tenir leur affaire à 33'27. (4-1)

Grenoble propose un jeu collectif assez inspiré qui prend régulièrement de vitesse des niçois en difficulté, mais qui parviendront à tenir jusqu'à la fin de la période.

Tirs 12/8 Grenoble

Engagements 13/12 pour Grenoble
 

Photographe Jean-Christophe Salomé

Les aigles attaquent

Nice revient sur la glace avec de belles intentions et bombarde Horak qui résiste, mais une nouvelle fois Grenoble va se montrer plus réaliste

A 43'33, une belle triangulation Gauthier, Chouinard Kuralt voit ce dernier idéalement servi pour un nouveau but de qualité. (5-1)

Pourtant, Grenoble va relâcher sa vigilance défensive et permettre à des visiteurs qui jouent le jeu jusqu'au bout d'inscrire plusieurs jolis buts, la fin de rencontre n'étant clairement pas à l'avantage des défenses des deux équipes.

A 44'15, un lancer à la bleue de Montenoise est dévié d'une crosse limite haute par Carpentier. (5-2)

A 45'35, un but identique au précédent mais à crosse plus basse est inscrit par Bajarus et repris par Kubus. (5-3)

On commence alors à s'interroger à 15 minutes du terme sur la possibilité d'une folle remontée niçoise, mais Baazi va se charger de doucher les espoirs azuréens avec un lancer de l'aile qu'il reprend victorieusement ensuite à 46'48. (6-3)

Pourtant, la fin de rencontre paraît plus équilibrée avec une transversale de Vondracek à 53', avant qu'Hamrak n'y aille à son tour d'un joli palet dévié sur centre devant la cage à 55'23. (6-4)

A 56'10, lorsque Rohat prend 2+10' pour une nouvelle protestation, on peut penser que Nice peut profiter du surnombre mais une double pénalité 35 secondes plus tard envoi Arnaud (accrocher) et Vondracek (simulation) en prison avec l'impression du paradoxe sans cesse renouvellé de l'oeuf et de la poule, qui Hockeyistiquement paraît toujours fort discutable.

Pourtant, le plus inabituel reste encore à venir avec un but dont la configuration reste totalement exceptionnelle en Magnus à tel point que nous n'avons pas souvenir d'en avoir vu un ces dernières années.

Une pénalité différée est sifflée contre Grenoble et Nice sort logiquement le gardien. Tandis que l'arbitre a le bras toujours levé, une passe manquée par Nice arrive au fond de son propre but sans qu'un grenoblois ne l'ait touchée à 58'51. Le hockey sur glace n'ayant pas de but contre son camp, il est logiquement accordé au gardien Horak qui est le dernier joueur des brûleurs à avoir touche (mais pas contrôlé ici) le palet en effectuant un arrêt quelques instants plus tôt. (7-4) (explication donnée après consultation d'un spécialiste que nous remercions et que nous supposons exacte dans le cas de cet après midi!)

Tirs 14/6 Grenoble

Engagements 12/8 Grenoble
 

Photographe Jean-Christophe Salomé

Or donc...?

Ayant connu certains problèmes de préparation à cause d'une glace non disponible cette semaine, Nice a proposé un match courageux mais ne semble pas avoir les mêmes qualités défensives qu'offensives. Si l'attaque des aigles paraît dangereuse et a tout de même mis 4 buts aujourd'hui, contre des grenoblois trop zen car hors de portée en troisième période, la défensive en prend 7 et n'a pas franchement convaincu avec des fautes grossières de marcage et des replacements plus que douteux. Auteurs d'un très bon début de saison pour un promu, Nice paraît désormais rentrer dans le rang mais les joueurs de coach Sutor ont de bonne statistiques et paraissent disposer des talents qu'il faut pour poser des problèmes à n'importe quelle équipe de Magnus dans un bon soir. Prudence toutefois car la profondeur de banc paraît moindre que bien des équipes de milieu de tableau et la saison pourrait être longue pour des aigles qui devront malheureusement compter également sur les blessures comme celle de Romand ce soir. Nice peut il conserver son billet pour la Magnus en fin de saison, bien difficile à dire mais avouons simplement que sur cette rencontre, l'impression laissée, particulièrement défensive, n'est pas très rassurante.

Grenoble a proposé ce soir une rencontre très sérieuse et de grande qualité pendant deux périodes, avec un jeu collectif souvent inspiré et  plusieurs actions d'éclat que l'on attend justement d'un groupe professionnel. Plus homogène et sans doute moins individualiste que les saisons dernières, l'effectif paraît s'apprécier vraiment et possède incontestablement un talent capable de venir à bout de pratiquement toutes les équipes de Magnus. Si l'on considère ce que l'on voit actuellement, ce soir face à un promu et qu'il faudra confirmer à la maison contre une équipe de haut de tableau, Grenoble paraît facilement dans le top six voir mieux si efficacité offensive contre les gros et solidité défensive améliorée. Difficile de ne pas décerner ce soir un compliment à tout l'effectif qui a fait le métier, avec pour seul bémol un relâchement en troisième période et un travail à faire sur le lancer détourné devant le but qui devient une spécialité des attaques adverses face à Grenoble (trois ce soir). Pourtant, avouons que les attaques enchainées avec cinq six passes qui font mouches sont bien visibles, caractéristique un peu oubliée ces dernières années à Pôle-Sud, tout comme des joueurs décontractés qui peuvent repartir ce soir avec la sattisfaction du devoir accompli. Même si l'on va attendre la confirmation sur les prochaines rencontres, et un jeu de puissance encore un peu meilleur, on trouve déjà cet après midi un fond de jeu collectif bien plaisant, et l'auteur de l'article ne s'est pas plaint souvent contre ces lacunes ces dernières années pour ne pas noter un tel progrès et l'écrire clairement ce soir en espérant pouvoir le revoir dans la victoire comme dans la défaite sur le reste de la saison.