C'est dans une patinoire Pôle-Sud relativement pleine pour une rencontre en semaine que les Brûleurs retrouvaient Mulhouse pour leur première rencontre 2013. Partis sous le sapin avec un bilan mi-figue mi-patin, les joueurs de coach Dufour se devaient de bien figurer face à un promu en difficulté cette saison.
| Photographe Laurent Lardière | | Un seul but....
Dès le coup d'envoi, les Brûleurs se ruent à l'attaque des buts d'Ahlqvist pour dix premières minutes totalement à sens unique. Ne parvenant pas à proposer des sorties de zones correctes, les Scorpions voient Grenoble sortir les engins de siège et camper devant leur but.
A 3'43, Arrossamena fait un tour de cage et, n'ayant à livrer aucun duel, il lance avec autorité pour compter un joli but qui permet aux Isérois d'ouvrir le score. (1-0)
On commence alors à se demander si les Scorpions ne vont pas repartir avec la grosse addition de Pôle-Sud, d'autant que l'absence totale d'arrêts de Raibon et, avouons-le, de tout danger offensif questionne....
Cette impression de paralysie chez les visiteurs, que l'on ne peut pas croire incapables de mieux jouer au hockey, va pourtant durer malgré un jeu de puissance concédé par les Brûleurs à 6'56. Ces limites, rapidement vues côté mulhousien, s'accompagnent en contrepartie d'un jeu grenoblois assez agréable, avec des remises en appui qui manquaient quelque peu depuis le début de la saison, où encore des dédoublements de passe entre attaquants et défenseurs positionnés à la bleue qui donnent souvent des décalages intéressants.
Pourtant, la supériorité grenobloise va manquer de s'effriter sur la première occasion des Alsaciens au bout de....dix minutes de jeu, laquelle voit la paire Raux-Kristoffersson défier un Raibon qui réalise l'arrêt du match en bloquant le palet pratiquement à bout portant à 10'10.
Malgré de multiples occasions, comme ce décalage pour Le Blond, bien trouvé par un Tartari de plus en plus à l'aise en passeur-fixateur, à 10'40, les Brûleurs ne parviennent pas à prendre le large à la marque, tandis que Mulhouse refait un peu surface, ce qui est bien pour l'intérêt de la rencontre.
Chaque équipe aura quelques occasions dans un ensemble un peu plus confus, ponctué par du jeu de mouvement et des déboulés assez rapides de deux attaques qui peinent tout de même à créer le danger.
Une reprise manquée de Raux en cage ouverte à 17' vient souligner que l'avantage reste minime au score, et ceci malgré une très grosse supériorité des joueurs de coach Dufour.
Tirs 1/14 Grenoble
| Photographe Laurent Lardière | | Dominer n'est pas marquer
Le siège du but d'Ahlqvist, auteur d'une prestation très sérieuse ce soir, reprend dès le retour des vestiaires. Une cage vide manquée par Mc Grane et une grosse frappe de Ouimet, suivie d'un missile de Dusseau plus tard, on ne peut que penser que les Brûleurs ont vraiment intérrêt à se mettre hors de portée d'un adversaire inférieur, mais qui possède des joueurs capables de faire la différence sur quelques actions.
Après deux jeux de puissance bien moyens des deux équipes, un Mulhousien trouve le poteau de Raibon qui était battu sur l'affaire à 30'20.
Une nouvelle supériorité numérique grenobloise va déboucher sur un but refusé à Ouimet, l'attaquant des Brûleurs ayant, selon l'arbitre, essuyé sa crosse sur le gardien, décision qui ne paraissait pas infondée mais qui va déclencher quelques protestations dans le public à 30'50.
On aimerait cependant plus de sévérité arbitrale en ce qui concerne les cinglages, particulièrement sur ceux commis en échec arrière et qui voient l'attaquant rentrer au banc après avoir reçu un bon coup sur le gant, bras, jambe et même parfois visage. Sans désigner telle ou telle équipe ce soir, il est étonnant de constater le profond laxisme à ce sujet de la part des arbitres français auxquels on devrait montrer des videos de rencontres suédoises, nord-américaines et russes, où ce genre de comportement est sanctionné de deux minutes, ce qui contribue fortement à réduire ces petits gestes qui, sans être violents, sont particulièrement pénibles pour les porteurs du palet et ne contribuent pas à la fluidité du jeu.
Après plusieurs nouvelles occasions sur la cage des Scorpions qui poursuivent la résistance, la seconde pause souligne la pauvreté de l'attaque des Alsaciens avec seulement cinq tirs cadrés en 40 minutes...
Tirs 4/12 Grenoble
| Photographe Laurent Lardière | | La période de trop pour Mulhouse
La reprise voit Mulhouse frapper à nouveau à la porte, avec une reprise de Raux heureusement contrée pour les Grenoblois, avant que Kristoffersson n'envoie un palet sur Raibon qui le bloque aussitôt à 42'20.
Cependant, les limites en terme de profondeur de banc à Mulhouse commencent à se voir avec une certaine fatigue pour les principaux trios offensifs des Scorpions qui accusent un coup de moins bien face aux accélérations grenobloises.
Une pénalité évitable de Sallander à 48'06 va permettre aux Isérois d'enfin prendre leurs distances avec un joli but de Dusseau qui récupère un palet qu'il fait ensuite passer entre les jambes d'Ahlqvist. (2-0)
Mulhouse souffre alors fortement, et le gardien visiteur peut bloquer Desrosiers qui vient gratter à la porte à 49'40, mais il ne pourra rien deux minutes plus tard face à Perret qui y va de sa frappe lucarne pour amplifier le score de belle manière à 51'23 (3-0). Encore un jeune joueur qui mérite du temps de glace et paraît disposer d'une vitesse et coordination de geste dont on devrait reparler.
Après une grosse occasion manquée par Kutny à cage vide à 55', Grenoble va en terminer, à 55'10, avec un superbe service de Mc Grane depuis l'arrière cage pour Arrossamena qui s'y reprend à deux fois, seul devant le gardien pour inscrire son doublé. (4-0)
Tirs: 14/14
Le Scorpion brûlé par le Loup
Malgré deux périodes indécises au niveau du score, il faut bien avouer que Grenoble n'a jamais tremblé ce soir face à Mulhouse dans un mauvais jour. Avec cinq tirs au but seulement en deux périodes, les Scorpions ont eu pourtant quelques occasions nettes et auraient pu s'opposer au blanchissage de Raibon, ce qui objectivement aurait pu être leur seul point positif du soir. Défensivement, les Alsaciens laissent également une impression mitigée car, hormis Ahlqvist qui a proposé un match solide devant la cage, l'efficacité dans les bandes et les sorties de zones restent deux secteurs de jeu très problématiques. Offensivement, on trouve plusieurs joueurs de qualité dans le collectif comme Raux, sans doute le meilleur Scorpion avec Kristoffersson, mais également Lachapelle et Kern. Le problème est que le banc semble un peu léger, ce qui explique en partie la fin de match difficile sur le plan physique. Après, peut-on considérer qu'avec un peu plus de réussite, les Scorpions pouvaient faire douter Grenoble ? On a envie de répondre par la négative vu le niveau de jeu montré ce soir. Mulhouse est-il mieux armé que Caen pour garder sa place en Magnus cette année ? La question paraît pertinente vu le classement des deux équipes, avec les Alsaciens désormais relégués à cinq points du voisin strasbourgeois, actuel 12ème. A cette question, il est préférable de répondre simplement que Mulhouse devra mieux jouer que ce soir pour conserver sa place dans l'élite française la saison prochaine.
Face à l'équipe sans doute la plus faible vue à Pôle-Sud cette saison, la victoire de Grenoble paraît logique, même si elle a été un peu longue à se dessiner. Cependant, au-delà de la valeur de l'adversaire qui relativise fortement la prestation et les enseignements à retirer, avouons que l'impression générale est positive, et que les Brûleurs ont proposé un hockey sympathique et intéressant. Outre la bonne forme de Raibon, auteur d'un blanchissage mérité, on trouve également plusieurs autres motifs de sattisfaction comme le doublé d'Arrossamena dont on se prend à rêver, pour lui, d'une saison de 20 buts (il en compte désormais 6) ou encore la performance d'un Perret particulièrement explosif. Malgré l'absence de Vaskivuo (cheville, de retour fin janvier ?), Bedin (à l'entraînement sans contact, retour sous quinzaine) et Tardif (retour prochain), la profondeur de banc a parlé et confirme que le salut ne peut que venir des jeunes en fin de saison avec quelques révélations possibles à la clef. Après, si Grenoble semble capable généralement de prendre le meilleur sur le ventre mou et bas de classement, il faudra clairement hausser le niveau de jeu pour pouvoir s'expliquer avec le haut du panier.
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