Dans une patinoire Richard Bozon pleine comme un œuf, les Chamois de Chamonix accueillaient ce vendredi soir les Dragons de Rouen, champions en titre et invaincus en 15 confrontations cette saison en Ligue Magnus. Un énorme obstacle donc pour des locaux qui n’ont toujours pas enregistré la moindre victoire à domicile cette saison. Un match à double enjeu puisque cette rencontre est un avant-goût de la Finale de la Coupe de la Ligue qui se disputera jeudi 2 janvier prochain à Méribel.
Arbitres : M. Garbay assisté de MM. Barbez M. et Peurière
Buts : Chamonix : 03.18 Kyle Hardy (ass Julien Tremblay et Vincent Kara) ; 26.38 Julien Tremblay (ass Kevin Gadoury) ; 33.38 Alexandre Audibert (ass Clément Masson) ; 56.23 Kyle Hardy (ass Kevin Gadoury et Vincent Kara) Rouen : ; 10.28 Yannick Riendeau (ass François-Pierre Guenette et Marc-André Thinel) ; 28.20 Loïc Lamperier (ass Raphaël Faure et Janos Vas) ; 42.18 Anthony Rech (ass Juraj Stefanka) ; 43.42 Julien Desrosiers (ass Loïc Lamperier et Lauri Lahesalu) ; 57.39 Janos Vas (ass Jonathan Janil et Julien Desrosiers)
Pénalités
8 minutes contre Chamonix
6 minutes contre Rouen
Alexandre Juillet
Chamonix et Rouen se retrouveront jeudi à Méribel
Egalité parfaite
Cocar et Masson allument les premières banderilles de la rencontre et chauffent d’entrée les bottes et la mitaine de Fabrice Lhenry. Tavzelj répond à ses adversaires d’un petit lancer détourné sans encombre par Clément Fouquerel. Après 3 minutes de jeu en 1ère, Kara alerteTremblay dont l’ouverture plein axe trouve Kyle Hardy qui, d’une reprise, allume la rouge et donne le premier but de la rencontre à Chamonix, 1-0 à 3’18. Le coup de canon d’Hardy récompense les belles premières minutes chamoniardes. Mais Rouen continue de se montrer en attaque, par l’intermédiaire successivement de Janil, Lahesalu et Riendeau, qui butent tous trois sur un cerbère chamoniard bien en place. Desrosiers tente également de s’infiltrer mais ne trouve pas de solution à l’approche du filet adverse. C’est alors François-Pierre Guenette, seul face à Fouquerel, qui voit son lancer détourné puis, deux minutes plus tard, bis repetita, et nouveau duel remporté par le portier du CHC. A la mi-tiers, Desrosiers, à 3 mètres de la cage, lance. Le gardien chamoniard, dans un réflexe impressionnant, enroule son bras et capte de la mitaine. Trente secondes plus tard, les efforts des Normands seront récompensés. A la réception d’une passe de Guenette, Riendeau lance, Fouquerel touche le disque mais le puck termine sa course au fond des filets, 1-1 à 10’28. En fin de tiers, le dernier rempart des Chamois va à nouveau faire étale de tout son talent en frustrant Guenette puis Thinel. Kyle Hardy réplique, mais le lancer frappé du Canadien est détourné du bout de la botte par Lhenry. 1-1, fin du premier tiers temps. Vingt minutes de très bel acabit et intense. Les mouvements sont fluides, rapides. Les deux équipes sont au coude à coude.
Chamonix devant au deuxième
Deux grosses occasions de chaque côté dès l’entame du deuxième tiers. Mais Lhenry puis Fouquerel se montrent à nouveau très en forme. A la 26ème, Tremblay touche du bois pour Chamonix. Complètement excentré, l’attaquant chamoniard voit son lancer tinter sur le poteau dans un fracas métallique. Trente secondes après, le Canadien va trouver la faille. Servi idéalement par Gadoury côté gauche, après une véritable balade de santé du géant canadien, le top scorer du club savoyard a tout le loisir de distiller un puissant shoot entre les bottes de Lhenry.
Alexandre Juillet
Lhenry est toujours titulaire à 41 ans
Le puck entre et ressort immédiatement 2-1 à 26’38. Vingt secondes plus tard, nouvelle offensive chamoniarde lorsque Masson récupère la rondelle et lance à mi-hauteur. Malheureusement pour l’homme en forme du moment, son lancer frappe le même montant gauche deux minutes après le premier. Terrier jauge le cerbère rouennais sur un slap, mais son lancer est trop centré et capté sans encombre par Fabrice Lhenry. A la mi-match, Chamonix défend trop statiquement. Rouen n’en demandait pas tant pour revenir, Faure lance à la cage, Lampérier parvient à controler le palet et à le glisser derrière la ligne de Fouquerel, 2-2 à 28’20. Gras relance immédiatement son équipe en tentant un tour de cage, mais le puck flotte devant Lhenry. La défense des Dragons se dégage et met un terme aux assauts chamoniards. Quelques secondes après, ce sont à nouveau les Chamois qui reprendront l’avantage lorsque dans le slot, Audibert tente sa chance. Le premier tir est détourné, la deuxième fois est la bonne, puisque Audibert parvient à glisser le puck entre les jambes de Lhenry, 3-2 à 33’38. Chamonix regagne les vestiaires avec ce petit but d’avance. Mais Rouen est très dangereux sur les phases offensives. De quoi conserver le suspense en vue de l’ultime période.
Rouen sur le fil
Les Rouennais débutent ce tiers pied au plancher et il ne faudra que 2 minutes et 20 secondes à Anthony Rech, attaquant du RHE et natif de Chamonix, pour ramener Rouen à égalité dans la rencontre. Sur un service de Stefanka, Rech prend la défense de vitesse, sur une échappée à la bleue, et bat Fouquerel, 3-3 à 42’18.
Alexandre Juillet
Fouquerel une nouvelle fois impressionnant
Chamonix prend un léger coup sur la tête et encaisse une nouvelle unité, une minute plus tard, sur un mouvement de grande classe des assaillants Dragons. En sortie de zone sur un contre, Lahesalu sert Lampérier qui, tout en vitesse, décale l’international français Julien Desrosiers qui, d’un lancer par-dessus l’épaule, bat Fouquerel, 3-4 à 43’42. La partie se rééquilibre, Loup Benoit s’essaye, mais Clément « Fouky » Fouquerel s’interpose en gardien du coffre-fort chamoniard. C’est ensuite Julien Tremblay, particulièrement en vue lors de la rencontre du soir, qui teste à nouveau Lhenry, avant que Gras ne se rende auteur de sa 6ème tentative de la soirée. Les efforts des valeureux Chamois seront récompensés dans le « Money Time ». Au cœur d’un cafouillage immense dans l’enclave, Hardy parvient à réceptionner le service de Gadoury et marque dans le but laissé libre par Lhenry, 4-4 à 56’23. Chamonix revient et entretient le suspense. Suspense de courte durée puisque, sur un service millimétré de Janil, la défense chamoniarde est décrochée en vitesse à la bleue. Malgré sa tentative, l’arrière-garde ne rattrapera jamais Janos Vas qui s’en va crucifier Fouquerel en lucarne droite. Copie conforme du but encaissé en début de tiers et nouvelle sanction, Rouen repasse devant, 5-4 à 57’39. Chamonix jette ses dernières forces dans la bataille et pense trouver l’égalisation sur une séquence entre Tremblay et Gadoury à la dernière seconde. Malheureusement pour les siens, l’homme au casque jaune ne parvient pas à redresser la trajectoire du puck dans l’ultime seconde de la rencontre.
Chamonix s’incline donc 5 buts à 4. Une défaite qui peut paraître rageante, tant les joueurs de Stéphane Gros ont fait preuve d’envie et de combativité. Toujours dans le coup, les sportifs de la ville olympique ont prouvé qu’ils pouvaient déranger n’importe quelle équipe du championnat, à condition de faire preuve de discipline. Très bons dans les temps forts et bien aidés par un Fouquerel en état de grâce dans les temps faibles et un Riku Silveinnoinen en grande forme à l’arrière, le seul petit regret peut résider dans le fait que les Chamois aient encaissé deux fois le même but sur un départ à la bleue, pris de vitesse par l’explosivité d’Anthony Rech et Janos Vas. Si Rouen a dominé territorialement avec 38 lancers sur le filet chamoniard contre 25 aux Haut-Savoyards, l’agressivité et l’envie fait plaisir à voir dans une rencontre très plaisante et stressante tant pour les acteurs que pour les 2000 spectateurs de l’antre Richard Bozon. Une joute dont il faudra se souvenir, en tirant les enseignements qui pourraient mener les Chamois vers de belles émotions. Côté rouennais, la machine est toujours aussi impressionnante, grâce notamment à des Riendeau, Desrosiers et Guenette, très en jambes, et un Lhenry qui justifie toujours, à 41 ans, son niveau international. Une armada difficile à manœuvrer et complète en tous points qui, durant de ses temps faibles, a pu compter sur la réussite de voir les lancers de Tremblay et Masson s’écraser sur les montants. Une réussite qui définit bien souvent les grandes équipes.
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