A domicile, les Spinaliens se sont montrés intraitables ces dernières semaines, attirant un public nombreux pour ce match de gala contre le second du classement. Ce soir, la patinoire vosgienne réalise la meilleure affluence depuis l’inauguration de la nouvelle tribune –et donc de son histoire- avec 2480 spectateurs.

photo: Célian Steiner

Gratton marque encore et toujours
Côté spinalien, Rapenne et Carter sont de retour de blessure. Dans les cages, Hocevar et Pintaric prennent place. Les deux portiers slovènes seront des acteurs majeurs du match et se sont déjà confrontés de nombreuses fois à Poissompré. Si Hocevar y a déjà réalisé des matchs héroïques contre Rouen, Pintaric aussi avec un blanchissage l’an passé face à Epinal alors qu’il jouait pour Lyon.
Lors des deux premières minutes, les Spinaliens ont l’entière possession du palet et Gratton n’est pas loin d’ouvrir le score sur une déviation, avant des tentatives de Soudek et Llorca. Il faut attendre la troisième minute pour que Nesa cadre le premier tir rouennais, sans aucun danger pour Hocevar. Après ce démarrage poussif, les Dragons vont mettre la machine en route et vont dominer peu à peu la partie. L’engagement physique des Gamyo reste tout de même impressionnant et l’implacation est totale des deux côtés. Hocevar réalise une première parade décisive face à Wholberg et donne le ton de la partie : ce soir le gardien spinalien va être étincellant. Wholberg continue de tourmenter la défense spinalienne mais manque un contrôle décisif aux abords de la cage. Malgré un break de Soudek qui manque son duel face à Pintaric, l’accélération rouennaise se fait de plus en plus nette. Elle va connaître un temps d’arrêt quand Dusseau retient Lorcher dans le coin de la zone rouennaise (8’03), les Dragons concèdent même l’ouverture du score après 14 secondes en infériorité : Pintaric réalise un premier sauvetage de justesse mais laisse passer entre ses bottes le palet poussé par Gratton (8’17, 1-0). Le frère de l’entraîneur spinalien consolide sa place de meilleur buteur du championnat : il en est actuellement à sept matchs consécutifs avec au moins un but marqué !
Les Dragons repartent immédiatement à l’assaut de la cage spinalienne mais se heurtent toujours à un Hocevar des grands soirs, à l’image de Guttig du revers, ainsi qu’à une défense pleine d’abnégation. Nikiforuk donne de sa personne pour bloquer les shoots rouennais : il reçoit le palet dans les genoux pour la deuxième fois du match et serre les dents… Plus de peur que de mal. Entre temps, Sabatier puis Lorcher ont trouvé Pintaric sur leur route, le premier plein axe et le second du revers après un slalom dans la défense normande.
Le second power-play spinalien, alors que Soudek a été stoppé illicitement par Antonietti (11’33) ne se soldera pas par la même réussite. Pintaric arrête de la mitaine un tir de Devin, les arbitres tardent à siffler et Pintaric relâche le palet, permettant à Colloti et Bedin de s’élancer en contre face à des Spinaliens surpris. Silas trouve à son tour la mitaine de Pintaric, avant de commettre une erreur à la bleue qui laissera Wohlberg et Lampérier s’en aller tourmenter Hocevar. La pénalité s’achève…
Rouen continue d’insister toute la fin de ce premier tiers, mais sans réussite. Deschamps se heurte aux bottes serrées d’Hocevar. Hormis les trois premières minutes, Rouen aura dominé toute la période mais grâce au premier power-play converti par Gratton, c’est bien Epinal qui mène la danse à la première pause.
Tirs cadrés : 8 pour Epinal, 12 pour Rouen
 

photo: Célian Steiner

Duel de gardiens

Epinal se retrouve rapidement en infériorité quand Mosienko percute Pintaric dans sa zone (20’34). Malheureusement pour les Dragons, le jeu en infériorité est un point fort des Spinaliens, qui ne vont autoriser qu’un seul tir de Chakiachvili. Le palet circule dans la zone vosgienne mais le bloc spinalien laisse très peu d’ouvertures, Baldwin contre de la crosse l’essai de Lampérier. Au moment où Mosienko revient sur la glace, Hocevar stoppe Ritz de près.
Le portier spinalien continue de frustrer les attaques normandes. Lampérier est repoussé après une combinaison avec Thinel, et Ritz seul face à la cage tire trop haut. Epinal respire un peu avec un break de Carter qui échoue dans les bottes de Pintaric puis un tir de Soudek à la bleue qui engendre un rebond que Mosienko n’arrive pas à exploiter. La domination rouennaise reprend rapidement ses droits, d’autant plus que Soudek fauche Guttig proche des montants d’Hocevar (25’55).Lampérier tente une déviation sur un tir d’Houeix puis Chakiachvili tente sa chance de la bleue. Au retour de Soudek, Hocevar réalise un magnifique arrêt, à plat ventre face à Deschamps.
La tension monte d’un cran après une nouvelle parade d’Hocevar face à Dusseau, qui s’explique ensuite de façon musclée avec Susanj derrière la cage. Les arbitres séparent tout le monde sans appeler de pénalité. Epinal souffre de plus en plus, mais Hocevar continue de maintenir le navire à flot quand Deschamps tente une déviation. En contre, Gratton puis Mosienko vont continuer d’alarmer Pintaric, tout comme Carter puis Silas de la bleue, qui font perdre sa crosse au gardien normand sans réussir à mettre le palet au fond du but. Colotti gagne la prison pour un cinglage sur Susanj (32’35) mais Pintaric veille au grain sur les essais de Gratton et Carter. Au retour de Rouen au complet, Hocevar réalise un énieme arrêt incroyable face à Lampérier complètement décalé, qui préfère en rigoler et félicite même le gardien adverse.
Epinal plie mais son gardien ne rompt pas. Il frustre tour à tour Bedin, Dusseau et Antonietti avant une dernière parade splendide face à Guttig. Dans les dernières secondes, McDonough fait trébucher Wohlberg, ce qui permettra à Rouen de débuter la troisième période à un de plus (39’55).
Au cours de ce tiers, les deux gardiens ont réalisé près de trente arrêts à eux deux, dont un bon nombre spectaculaires, sans autoriser le moindre but. Avec un seul but de retard, Rouen a largement les moyens de revenir dans la dernière période… à condition de trouver la solution pour tromper Hocevar !
Tirs cadrés : 11 pour Epinal, 16 pour Rouen.
 

photo: Célian Steiner

Soudek libère Poissompré
La pénalité concédée par McDonough n’a pas d’incidence, malgré les essais de Langlais et de Thinel. Revenus à cinq, les Gamyo menacent Pintaric d’un tir de Briand stoppé sous le patin du gardien normand. Les Spinaliens jettent toutes leurs forces pour essayer de se mettre à l’abri avant la fin du match, avec Soudek en fer de lance. Après deux tirs d’angle, il parvient à glisser le palet entre les jambes de Pintaric… qui parvient à se coucher dessus juste avant qu’il ne franchisse la ligne !
Suite à un cinglage de McDonough, les arbitres laissent un long moment l’avantage à Rouen, qui ne parvient pas à en profiter. La faute est sifflée à 35’42. Les Dragons bougent les Gamyo, sans se procurer de situation très favorable à l’exception d’Antonietti. Une mauvaise passe permet même à Lorcher de partir en contre, mais comme souvent depuis le début du match, c’est au moment où une pénalité s’achève que survient une grosse occasion. Cette fois, c’est face à Bedin qu’Hocevar sauve les meubles.
Les Spinaliens sont acculés dans leur zone, malgré de timides sorties de Silas et Llorca. Un tour de cage de Stehlik sème le trouble dans la zone vosgienne alors que l’on entame les dix dernières minutes. L’atmosphère devient progressivement irrespirable, d’autant plus que l’on sait qu’Epinal a concédé l’égalisation dans la dernière minute de ses deux derniers matchs. Les hommes de Brad Gratton doivent impérativement se mettre à l’abri, ce que tente de faire McDonough sur un service en retrait du frère de l’entraîneur. Sabatier essaie aussi de l’aile, avant que Lampérier ne fasse frissonner les tribunes mais Hocevar répond encore et toujours présent. Finalement, la libération va venir d’un contre initié par Sabatier. Carter trouve Soudek en retrait et le palet finit juste sous la barre de Pinatric (55’39, 2-0)
Poissompré laisse aller sa joie mais va encore avoir l’occasion de trembler. Langlais et Lampérier n’abdiquent pas mais se heurtent encore et toujours à la mitaine d’Hocevar. Alors qu’il reste 2’46 à jouer, Rouen utilise son temps mort et sort Pinatric à bon escient à la faveur d’un engagement en zone spinalienne. Immédiatement, Nesa trompe Hocevar du revers sur un rebond (57’21, 2-1).
Il reste plus de deux minutes de jeu, et Epinal se retrouve de nouveau avec un unique but d’avance. Poissompré retient son souffle quand Pintaric sort de sa cage à nouveau. Le scénario catastrophe risque de se reproduire à nouveau mais cette fois, McDonough déjoue le proverbe « jamais deux sans trois » en marquant dans la cage vide (58’18, 3-1).
Il reste encore du temps à jouer, Pintaric déserte une nouvelle fois son filet. Ces dernières secondes sont interminables, hachées par les dégagements interdits spinaliens et les arrêts de la mitaine d’Hocevar face à Langlais. Finalement, Carter sort le palet de la zone et Gratton, altruiste, préfère offrir la cage vide à Lorcher (59’55, 4-1). Epinal tient enfin son premier succès face à un membre du top 4 !
Tirs cadrés : 13 pour Epinal, 23 pour Rouen.


Les 2480 spectateurs de Poissompré ont vécu une superbe soirée de hockey dans une ambiance proche de celle des plus belles épopées spinaliennes. Si les résultats continuent de suivre, il y a fort à parier que l’enceinte des Gamyo ne devrait plus tarder à afficher complet, et ce malgré la nouvelle tribune. Les Gamyos ne comptent qu’une seule défaite à domicile cette saison et vont donner du fil à retordre aux équipes visiteuses, comme l’ont expérimenté les Dragons ce soir. Rouen, auteur d’un véritable festival offensif, s’est cassé les dents sur le dernier rempart spinalien Andrej Hocevar, auteur de cinquante ( !) arrêts. Le slovène aurait mérité de garder sa cage inviolée, mais Nesa en a décidé autrement. Au classement, Rouen reste second mais perd trois longueurs sur Grenoble, qui compte six points d’avance avec un match de plus. Les Dragons recevront Strasbourg dimanche. Dans le même temps, Epinal passe cinquième en dépassant Amiens. Avec désormais cinq points d’avance sur la neuvième place, c’est vers le haut que lorgnent les hommes de Bradley Gratton. Les Gamyo vont encore enchaîner deux matchs à domicile, dimanche contre Lyon et mardi contre Mulhouse. Deux occasions de confirmer que Poissompré est redevenue la place force qu’elle était par le passé…