Devant une patinoire bien remplie que les grenoblois comptaient enfin mettre fin à une série de défaites (3) avec en face une équipe de Lyon mi-figue mi-raisin dans la période. Un bon moyen également de préparer la finale de Coupe de France prévue dimanche prochain A Paris.
Suspense préservé
Le début de rencontre un peu fou voit les deux équipes se créer plusieurs occasions qui s’expliquent grandement par de grosses erreurs défensives adverses.
À 3’36, une générosité de Barlock offre un face-à-face à Correa qui teste la botte de Mustukovs avant d’être stoppé irrégulièrement par le défenseur grenoblois qui reçoit la première sanction de la rencontre.
Le jeu de puissance qui s’ensuit voit Lyon passer à deux doigts de marquer avec plusieurs centres-tirs dont les palets passent devant des cages largement ouvertes. On peut penser que Lyon a laissé largement passer sa chance sur cette affaire.
Les deux équipes tentent de proposer des sorties de zone correcte, mais pêchent tour à tour dans la dernière passe. Pourtant, au fil des minutes, Grenoble paraît prendre l’ascendant grâce à un volume physique plus important et à des qualités individuelles au-dessus de celles du voisin lyonnais.
C’est donc assez logiquement que Grenoble va ouvrir le score par Bouchard en embuscade devant la cage de Virtanen à 11’07, lequel reprend victorieusement un palet qui traîne après deux lancers repoussés de Labrecque et Harty. (1-0)
Les présences grenobloises en zone offensive deviennent de plus en plus longues au fil des minutes. Dangereux en début de rencontre, les visiteurs ne proposent plus que quelques contres sporadiques, qui vont offrir dans le meilleur des cas des lancers relativement excentrés. Il faut de fait quelques erreurs défensives de Grenoble pour remettre Lyon dans la rencontre comme par exemple après une perte de palais de Gervais qui est à deux doigts d’offrir à Benoit un face-à-face décisif à 15'.
Et c’est ainsi dans un ensemble pourtant assez largement dominé par les isérois qu'un contre lyonnais bien conduit va permettre à Galbraith de lancer victorieusement entre les jambières de Mustukovs pour une égalisation assez heureuse vu la physionomie de la rencontre à 15'40. (1-1)
Les dernières minutes voient O’Donnel s’expliquer avec Arnaud, la double pénalité qui s’ensuit ne profitant à aucune des deux équipes. A 19’30,Perret va insister sur Virtanen ce qui provoque un brassage qui ne donnera lieu à aucune pénalité.
Tirs 15/5 Grenoble
Engagements 11/8 Lyon
Grenoble passe devant et manque de tuer la rencontre
Malgré une reprise relativement équilibrée, Lyon va se mettre à la faute et permettre aux grenoblois de prendre l’avantage.
A 25’43, une transversale de Tartari positionné à l’arrière sur le jeu de puissance est reprise en première intention par Thinel qui frappe à la porte, Perret héritant du palet pour conclure. (2-1)
Dans une rencontre plus heurtée, Lyon peine à rivaliser et les flots grenoblois menacent une digue lyonnaise qui paraît fragile, particulièrement devant son gardien.
A 31’54, un revers de Beylacq repoussé revient sur Lambollet qui donne de l’avance à Grenoble. (3-1)
on ne voit pas très bien à ce stade de la rencontre comment Grenoble pourrait être inquiété par des Lyonnais qui ne peuvent s’en remettre qu’à quelques fautes grenobloises pour créer du danger.
Des erreurs, Grenoble en fait en particulier avec Harty qui se fait déborder par Galbraith qui n’est pourtant pas sans lui faire injure le joueur le plus rapide sur la glace, le Lyonnais échouant finalement sur Mustukovs à 34’. Une minute plus tard environ, le même Harty et logiquement pénalisé mais en face, Tomko y va également de sa faute évitable pour remettre les deux équipes à égalité numériquement à 37’
La fin de période voit Grenoble manquer stupidement l'opportunité d'une superbe double supériorité numérique de près de deux minutes consécutive à une faute de To Landry en y allant d' une mineure pour surnombre dans les secondes qui suivent, ce qui va provoquer la colère justifiée de Terglav sur le banc. Grenoble pouvait tuer la rencontre, mais il n'en reste pas moins que l'on ne voit sur le papier aucune issue pour Lyon avec deux buts de retard au second retour au vestiaire.
Tirs : 24/10 Grenoble
Engagement 13/10 Lyon
Issue prévisible
La dernière période voit les deux équipes baisser de rythme avec des Lyonnais qui ont compris qu’il ne pourrait pas recoller au score et des grenoblois qui parviennent globalement à gérer l’affaire.
Un poteau de Barlock souligne la bonne santé grenobloise à 47’ , les visiteurs ne résistant pas à une nouvelle infériorité numérique à 46’10.
Le jeu de puissance grenoblois voit un lancer de Barlock, décidément bien présent ce soir, être dévié par Thinel pour un nouveau but qui fait prendre une certaine ampleur au score. (4-1)
Malgré un temps mort lyonnais à 8 minutes du terme et plusieurs brassages inutiles et logiquement non sanctionnés en particulier après la sirène de fin de rencontre, on en reste sur ce score.
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Tirs 9/8 Lyon
Engagements 10/9 Lyon
Petit bilan
La prestation lyonnaise du soir est restée très modeste avec un manque de réussite offensif qu’il faut bien associer à une prestation décevante des trios de l'attaque rhodanienne. Si l’on excepte Correia assez en vue et To Landry derrière l’incontournable Lebey, l’attaque lyonnaise ne carbure guère et n’a pas montré grand-chose ce soir. Défensivement, Virtanen est bien seul avec des défenseurs aux boulettes multiples comme Tomko et l’ensemble renvoie l’impression d’une grande fragilité défensive devant la zone gardien, vérité que l’on retrouve dans pratiquement tous les buts grenoblois du soir. Côté fond de jeu, on est très en dessous de ce que l’on a pu voir en moyenne à Pôle Sud ces dernières semaines avec le dernier client en date en la personne de Brest. Il est clair que si Lyon ne parvenait pas à élever son niveau de jeu ces prochaines semaines, sa fin de saison pourrait être aussi compliquée que la précédente avec trois descentes potentielles en Magnus cette année, même si son actuel classement et la forme de son très bon gardien constitue plusieurs raisons d’espérer.
Face à des Lyonnais dont on a rapidement entrevu les limites, Grenoble a remporté une victoire prévisible. Est-ce suffisant pour se rassurer avant de retrouver Rouen ce week-end, naturellement non mais il fallait sortir de cette spirale négative et renouer avec les chemins du succès le plus vite possible.
Principal problème depuis le début de la saison, le fond de jeu grenoblois reste très moyen avec trop de passes mal ajustées et des réflexes individualistes qui vont varier au gré des périodes, mais qui restent bien ancrés chez certains attaquants. Si Grenoble peut compter sur ces individualités capables de prendre le jeu à leur compte, cela passe contre Lyon avec tout le respect que l’on doit à cette équipe, mais cela risque de ne pas suffire ces prochaines semaines face à des équipes de première partie de tableau. Autre souci, les erreurs défensives qui offrent ce soir pas moins de quatre duels directs aux attaquants adverses et les pénalités mineures qui restent un peu trop élevées. Pourtant, au-delà de ces limites, on pourra voir plusieurs points positifs. Ce soir, Mustukovs ne concède qu’un but évitable d’ailleurs et défensivement, le groupe paraît relativement au point avec des qualités physiques très au-dessus des équipes de Magnus en général. Offensivement, Grenoble compte plusieurs joueurs rapides, voire très rapide, ce qui peut permettre des contres intéressants et un jeu de mouvement capable de répondre à plus talentueux, en particulier en matière de placement et de fond de jeu. De ce point de vue, l’arrivée de Hebar ajoute un dragster supplémentaire ce qui n’est pas sans intérêt. Même si l’on ne peut voir les grenoblois comme favori pour la finale de la coupe de France, l’encadrement possède des cartes à jouer susceptibles de déboucher sur un plan de jeu pouvant contrarier l’adversaire du jour. C’est tout le mal que l’on souhaite pour les isérois et leurs supporters prochainement à Paris.
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