Pour la 17ème journée du championnat, Strasbourg accueille les Drakkars de Caen, actuellement 13ème du classement, alors que l’Étoile Noire pointe à la 7ème place. Lors de leur première rencontre, ils s’étaient livrés une âpre bataille et ne s’étaient départagés qu’à l’issue de prolongations, en faveur de Strasbourg. À l’heure de la revanche, les Caennais n’ont pas su renverser l’Étoile Noire, dans un match avec des hauts comme des bas. Les Strasbourgeois engrangent donc les 2 points de la victoire, qui font du bien dans un classement aussi serré que celui de cette année.
Arbitres : Monsieur Hauchard assisté de Messieurs Loos et Furet
Buts : Strasbourg : 23.06 David Brissette Cayer (ass David Striz et Ziga Svete) ; 26.03 Hugues Cruchandeau (ass Jan Cibula et Julien Burgert) ; 30.06 Paul Bradley (ass Juho Lehtisalo et Hugues Cruchandeau) ; 53.08 Paul Bradley (ass Juho Lehtisalo et Ziga Svete) Caen : ; 28.47 Jérémie Romand (ass Charles Geslain et Antti Urpo) ; 47.48 Jérémie Romand (ass Antti Urpo)
Pénalités
16 minutes contre Strasbourg
26 minutes contre Caen
Photo : Christophe Moreau
Aziz Baazzi
La rencontre est marquée par l’absence de Petrilainen et Tarantino, côté strasbourgeois, ce qui implique des changements de lignes tant offensivement que défensivement. Le match commence doucement, les deux équipes se jaugent, mais Caen affiche très rapidement une grande motivation. Dès les premiers instants de jeu, la majorité des actions se déroulent en zone caennaise, et leur défense est mise à forte contribution. Les drakkars se montrent néanmoins coriace, puisque malgré le temps passé et les occasions érigées par Strasbourg, les filets de Fouquerel ne tremblent jamais.
Les incursions caennaises en zone strasbourgeoise, bien que peu nombreuses, sont d’une qualité notable. Le premier tir arrive à 5’04, suivi immédiatement d’un second tir de Duchesneau qui donne des sueurs froides à l’Étoile Noire ! Le duo Cibula-Cayer, si prolifique depuis le début de la saison, régale le public de quelques belles actions, qui débouchent parfois sur de petites frictions avec les défenseurs caennais irrités (6’52), mais manque de réussite face à un portier auteur de beaux arrêts. Peut-être bercé par l’illusion de la facilité d’un match face aux avant-derniers, les Strasbourgeois présentent un jeu qui, bien que dominant, n’est pas au niveau de ce qu’il a pu être face aux grosses équipes lors des matchs précédents.
Alors qu’une pénalité est appelée contre Burgert pour accrocher, la vapeur est renversée. Le powerplay de Caen est bien plus assuré que leur jeu régulier, comme si l’ascendant numérique se traduisait également en ascendant psychologique. Les Drakkars occupent alors le territoire strasbourgeois et se procurent quelques tirs bien placés (notamment de Cunningham, très efficace en ce premier tiers), sans néanmoins trouver le fond du filet. À peine la pénalité achevée, Strasbourg reprend les choses en main, par la crosse de Bradley qui part en contre et tire. Toutefois, le gardien reste aux aguets et repousse ce palet.
À 16’13, les Caennais passent à l’attaque et c’est Baazi, ancien joueur de l’Étoile Noire, qui tire joliment, de loin. C’est alors que Hiadlosvky, sorti de sa cage, attrape le palet au vol et le remet immédiatement en jeu pour bénéficier d’un magnifique contre. Le public se lève pour acclamer l’offensive qui s’achève... en hors-jeu, sifflé par l’arbitre.
Aucun but n’est inscrit dans cette période, toutefois la domination du jeu appartient sans conteste à l’équipe locale, à l’exception des powerplay rondement menés des Caennais. Les Drakkars sont sérieux et précis quand ils se créent des occasions, mais trop souvent le palet est perdu ou intercepté en zone neutre ou juste après l’incursion en attaque. Les multiples tirs de la part de l’Étoile Noire ne suffisent pas à troubler l’attention du gardien et de la défense de Caen, comme en atteste le score encore vierge.
Face-offs : 9 - 13 pour Caen
Tirs : 13 - 6 pour Strasbourg
Photo : Christophe Moreau
Doublé pour Jeremy Romand
À la suite d’une pénalité en toute fin de première période, la deuxième commence en infériorité numérique pour l’Étoile Noire. Malgré cela, Cibula et Cayer parviennent à s’emparer du palet et surprendre la défense, Cibula envoie un tir impressionnant, mais Fouquerel, décidément en forme ce soir, l’intercepte. Il s’en est fallu de peu pour inscrire un but en infériorité !
Qu’à cela ne tienne, les Strasbourgeois continuent leurs assauts : Svete, récupérant la rondelle au niveau de sa propre ligne bleue, envoie le palet à travers le milieu vers Cayer, posté en embuscade en plein milieu. Ce dernier contrôle le palet, dépasse le défenseur et shoote puissamment pour enfin parvenir à surprendre le gardien caennais entre les jambes au ras de la glace (1-0).
Le palet fait de nombreux allers-retours et peu de tirs sont concrétisés. Les deux équipes bataillent en zone neutre. C’est finalement Strasbourg qui prend l’ascendant, grâce à Burgert qui met le grappin sur la rondelle et tente un tir, repoussé par la défense contre la balustrade. Un rebond et une passe de Cibula plus tard, et Cruchandeau, isolé, arme son terrible slapshot. Le gardien, aveuglé par le trafic devant le goal, ne peut rien faire et le défenseur strasbourgeois inscrit le deuxième but de la soirée (2-0).
Les Strasbourgeois dominent le match, c’est certain, mais des erreurs surviennent tout de même par moments, notamment des difficultés lors des passes au centre en attaque, qui finissent parfois sur la palette des défenseurs adverses, et peuvent vite se transformer en contre ravageur. Heureusement pour eux, Caen fait aussi des erreurs ici et là et ne parvient pas à concrétiser ces contres.
Ce qu’ils parviennent à concrétiser en revanche, ce sont les jeux de puissance, où la confiance et l’efficacité reviennent à chaque fois dans le camp des Drakkars. C’est le cas du premier but caennais : dépliés en “parapluie”, les Drakkars font tourner le palet. Geslain, posté dans le coin, envoie au centre vers Urpo, qui tire immédiatement. Cependant le portier l’attendait et bloque le palet, qui ricoche entre son gant et le poteau, pour rebondir hors de la zone bleue. Romand bondit et s’en empare pour l’envoyer dans un angle presque fermé entre le poteau et le casque du gardien pour un improbable mais magnifique premier but caennais (2-1).
À 30’06, l’Étoile Noire lance une offensive qui prend sa racine au fin fond de sa zone défensive mais qui remonte à toute vitesse : Cruchandeau démarre l’action par une passe vers Lehtisalo, qui envoie à son tour le disque vers Bradley par un rebond contre la bande. Bradley s’en saisit et fait un grand pont au défenseur pour récupérer seul le palet face au gardien. Il envoie un tir surprenant dans la lucarne droite du gardien médusé, et inscrit ainsi un 3ème but fabuleux (3-1).
Décidément, 4 buts en l’espace de 7 minutes, du grand spectacle qui change de la première période. Mais le jeu s’installe à nouveau dans un rythme de croisière poussif, avec quelques actions ici et là mais surtout quelques occasions ratées. C’est alors qu’une averse de pénalités s’abat sur la patinoire ! 16 minutes de pénalités sont distribuées en l’espace de 6 minutes de jeu intense en accrochages. Le jeu se déroule tantôt à 3v3, puis à 4v3, puis à 3v4. C’est Strasbourg qui entame par un jeu de puissance, mais à l’inverse des Drakkars, le powerplay est bancal et manque de finition, et l’équipe locale ne parvient pas à concrétiser.
La période s’achève sur un constat très inégal : beaucoup de tirs et de beaux buts au début, un vide tactique et d'innombrables pénalités ensuite, dont beaucoup vont s’achever en début de dernière période.
Face-offs : 15 - 13 pour Strasbourg
Tirs : 10 - 5 pour Strasbourg
Photo : Christophe Moreau
What a Goal, Paul !!!
Le jeu reprend donc à 3 contre 3, et c’est Caen qui entame immédiatement le tiers-temps par un tir de Da costa après 9 secondes. Le jeu démarre de façon plus dynamique, mais les pénalités continuent de tomber, uniquement sur les Drakkars cette fois-ci. L’Étoile Noire se retrouve une fois encore en double supériorité, et le palet tourne, des tirs sont tentés, le gardien caennais est mitraillé mais décidément, sans réussite.
Toujours sous domination strasbourgeoise, les Caennais n’ont que peu d’opportunités de monter en attaque, mais ils jouent crânement leur chance quand ils y sont. À 47’48, Urpo, en remontant, envoie un premier tir vers Hiadlovsky qui se couche pour l’arrêter, et Romand, décidément en grande forme ce soir, se saisit du rebond et inscrit son deuxième but au-dessus du gardien à terre. Cette action redonne du baume au cœur des Caennais, et l’espoir d’égaliser pour aller en prolongations renaît, d’autant qu’il s’agit du même scénario que lors du match aller, où ils étaient revenus 3-3 pour finalement s’incliner dans les prolongations. Ils présentent d’ailleurs un jeu combatif et déterminé, mais les hommes de Daniel Bourdages ne fléchissent pas. Dans une nouvelle action qui part de très loin, Lehtisalo sert Bradley juste devant la ligne bleue, qu’il franchit en contrôlant le palet. Il monte en direction du but, mais est bousculé par la défense. Il reste patient, ne tire pas tout de suite et, en chutant, effectue une roulette et tire du revers un palet qui va se glisser entre les jambières du gardien. Une très belle action individuelle de Bradley, qui assure la victoire de Strasbourg en augmentant l’écart à 4-2.
La déception est perceptible côté caennais, et les Strasbourgeois n’ont plus qu’à tenir les dernières minutes pour emballer ce match. Les dernières secondes s’écoulent lentement puisque 2 pénalités sont appelées, de part et d’autre, et les Caennais jouent leur dernière carte en faisant sortir le gardien pour tenter le prodige d’inscrire 2 buts, en vain.
Face-offs : 15 - 6 pour Strasbourg
Tirs : 14 - 7 pour Strasbourg La rencontre s’achève sur le score de 4-2, et la remontée des Caennais dans le dernier tiers prouve encore une fois qu’un match de hockey se joue jusqu’au dernier moment, peu importe la place dans le classement des équipes.
Les Caennais ont montré du talent et de l’assurance dans leur powerplay, point fort de leur offensive, mais repartent malheureusement en Normandie les mains vides, toujours à la place inconfortable d’avant-dernier. Les Strasbourgeois sont capables de grandes choses contre les grosses écuries, mais n’ont pas montré leur meilleur niveau ce soir. Le travail sur les powerplay reprend de plus belle, car même en gagnant, ils retiennent quelques déceptions à ce sujet. Qu’à cela ne tienne, la victoire est là et c’est ce qui compte au final. Les Alsaciens engrangent donc les 2 points qui leur permettent d’accéder à la 6ème place du classement et de repasser devant les Dauphins d’Épinal, qu’ils rencontreront dès samedi prochain dans un derby qui s’annonce serré. Quant aux Drakkars, ils accueilleront les Pingouins de Morzine.
Mais finalement peu importe contre qui, comment et où se jouera la prochaine victoire, ce qui compte, c’est Caen !
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